Au départ, une histoire vraie, semble t-il. Un chef cheyenne propose au président Grant d'échanger mille chevaux..... contre
mille femmes blanches. Bien sûr, elles auraient été choisies parmi les prostituées, les voleuses, les folles.... tout ce qu'on peut trouver dans les prisons et les asiles et dont les braves gens sont ravis de se débarrasser. Ca ne s'est pas fait. Mais
Jim Fergus imagine que, oui, l'échange a eu lieu, et que ces malheureuses se sont intégrées dans leur nouvelle vie, au point de devenir les ennemies les plus farouches des blancs, au point de former une milice combattante, les Coeurs Vaillants, après la bataille de Little Big Horn. Il a écrit sur ces nouvel
les amazones une trilogie dont je n'ai découvert, un peu par hasard, que le troisième volume.
A demi-français, et ex-professeur de tennis,
Jim Fergus se passionne très jeune pour les Cheyennes, finit par s'installer dans le Colorado et se met à écrire, encouragé par
Jim Harrison. Une bonne partie de sa production romanesque tourne donc autour des Indiens (une autre, autour des Françaises...)
La qualité de l'écriture de
Fergus est bien loin cependant d'atteindre celle du grand Jim, un des monuments du récit de l'Ouest sauvage! Il a une langue assez plate, parfois un peu mièvre, et de plus je ne suis pas certaine que la traduction en soit fantastique.
Cela dit, les "journaux perdus" de deux de ces amazones, au milieu de leurs valeureuses troupes, se lisent avec plaisir. L'une d'elle semble naviguer entre le monde réel.... et un autre monde. D'ailleurs, ne se serait elle pas jetée d'une falaise, au moment de sa capture par les soldats? Une de ses compagnes l'aurait rattrapée. Peut être. Bon, c'est un agréable récit d'aventures. Et aussi, un vrai plaidoyer pour ces ethnies qui, pour la plupart, ont mal vécu l'incorporation à la société "occidentalisée", et où les femmes étaient beaucoup plus valorisées que dans notre société occidentale, justement. Elles avaient un rôle, et pas que de potiches.
Il est cependant difficile de ne pas avoir parfois l'impression que l'on ressent dans ces boutiques d'artisanat local où l'on découvre que certains objets sont made in China.... Oui, il y a un peu de folklore de pacotille et je pense que le même récit écrit par un véritable "native american" aurait eu une autre saveur....