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sur 4417 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une romance dans l'Ouest des États-Unis vers 1875, un best-seller qui ne m'a pas convaincue.

Je n'avais jamais entendu parler de ce marché entre un chef Cheyenne et le président des États-Unis. Cela a piqué ma curiosité et j'ai voulu en savoir plus en lisant ce livre. Dès le début, j'avais compris que le journal était faux, le style d'écriture me semblant peu réaliste. Mais je pensais que l'histoire elle-même pouvait être vraie, même si l'artifice d'écriture ne l'était pas. Déception alors de constater que toute l'aventure de ces femmes est complètement inventée et que ce n'est pas précisé dans le livre. Il parait que le chef Little Wolf a vraiment rencontré le président, mais il n'y a jamais eu d'entente pour échanger des femmes contre des chevaux.

Donc, tout ça, c'est du bidon?… Pas tout à fait, elles ont existé les beautés de la nature des plaines de l'Ouest et les horreurs des massacres et des Guerres indiennes. Mais ça prend de belles et braves héroïnes blanches pour en faire un sujet intéressant…

Au final, un roman qui se lit bien, mais qui n'a pas la force du véritable témoignage historique.
(Comme Joseph Boyden, Louise Erdrich, Richard Wagamese ou Thomas King, par exemple)
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En 1873, le chef des Cheyennes du Nord Little Wolf (1820-1904) se rend à Washington et y rencontre le président américain Ulysses S. Grant. La teneur des propos échangés demeure à ce jour inconnue. Fin de la réalité historique. A partir de là, Jim Fergus imagine la trame de Mille femmes blanches, lesquelles sont réclamées lors d'un improbable troc en échange de mille chevaux, dont « cinq cents bêtes sauvages et cinq cents autres déjà dressées ». le problème de ce roman, primé et adulé par les aficionados (400.000 exemplaires vendus en France, soit presque deux fois plus qu'aux États-Unis, prix du Premier roman étranger en 2000) est qu'il repose sur deux petites malhonnêtetés intellectuelles.
La première tient entièrement dans l'introduction et le prologue, très bien amenés, mais qui font croire en effet à un scénario bien plus ancré dans la réalité qu'il ne l'est réellement, en mélangeant documents familiaux et rapport officiels, personnages de fiction et personnages réels. La seconde réside dans l'anachronisme des mentalités des protagonistes (notamment des femmes blanches en question) qui, pour sympathiques qu'elles soient, me semblent parfaitement invraisemblables au beau milieu du XIXème siècle. Patience, je m'explique.
Le premier artifice fait à mon avis s'écrouler tout l'intérêt que l'on pourrait porter au roman. le récit des carnets de May Dodd serait en effet beaucoup plus accrocheur si on lui reconnaissait un semblant de réalité historique, si le programme FBI (Femmes Blanches pour les Indiens) avait été un épisode avéré de l'histoire des Indiens des Plaines. C'est une belle histoire, mais qui reste malheureusement virtuelle, malgré le style « autofiction » du récit. A ranger du côté des contes de fées, hélas.
Le second artifice est également indispensable à la crédibilité et à la cohérence du récit. Les femmes des années 1870 (les carnets datent de 1875-1876) étaient donc tellement émancipées qu'elles ont accepté sans rechigner de vivre Woodstock un siècle plus tôt. Personne ne peut y croire un instant. On connait le puritanisme ambiant de l'époque. le roman de Jim Fergus surfe de fait sur la vague du succès de « Danse avec les loups » (1990), film ayant, avec quelques autres, réhabilité les indiens d'Amérique du Nord pour leur côté écolo et new âge, et qui sont devenus très tendances depuis.
La réalité est tout autre. Dressée-avec-le-Poing, personnage du film « Danse avec les loups » est inspirée de Cynthia Ann Parker. Cette femme blanche (une seule femme, donc) a été capturée en 1836 et enlevée à l'âge de neuf ans par des Comanches qui ont massacré, torturé et violé sa famille lors du massacre de fort Parker. Intégrée dans la communauté, elle a été également violée et torturée, tout en étant fortement discriminée par les Comanches. Elle a été adoptée comme épouse du chef comanche Peta Nocona. Elle est restée avec les Comanches pendant 24 ans.
Dressée-avec-le-Poing et Danse-avec-les-loups, immortalisés au cinéma par Mary McDonnell et Kevin Costner, forment un couple épatant et inoubliable, mais loin de la réalité. May Dodd et Little Wolf pourraient accéder à la même notoriété si le scénario de Mille femmes blanches était un jour porté à l'écran (Hollywood a acheté les droits et Jim Fergus aurait déjà écrit plusieurs moutures de scénario). Mais ils seront, eux aussi, assez loin de la réalité.
Pour finir, j'ai trouvé qu'il manquait à Mille femmes blanches le souffle épique qui aurait convenu à ce genre de roman, et malgré ses louables intentions – faire connaître et faire apprécier la culture des amérindiens, dénoncer le comportement et la traîtrise des hommes blancs – ce roman n'a pas été à la hauteur de mes attentes. N'est pas Michael Blake qui veut.
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Pour ceux qui ne le savent pas encore, « Mille femmes blanches » est le premier tome d'une trilogie initiée par Jim Fergus. Ayant eu la chance de remporter le troisième tome « Les Amazones » grâce au Picabo River Book Club (que je remercie ainsi que l'éditeur Cherche Midi), je me devais de lire les deux premiers tomes avant de m'y lancer.

Véritable fresque historique relative aux Indiens d'Amérique, j'ai ainsi pu découvrir tout un pan de l'histoire américaine que je ne connaissais pas. Je savais que les « blancs » avaient très souvent menés des exactions (bien faible mot pour lequel je ne trouve de synonyme plus fort) à l'égard des indiens d'Amérique mais Jim Fergus m'a replongé dans cet épisode plus que noir.

Jim Fergus a l'originalité de partir d'un fait historique réel pour bâtir son roman. En effet, en 1874, le président Grant accepta un marché tout à fait hors norme à l'égard de la tribu des Cheyennes : fournir 1000 femmes blanches afin de repeupler ce peuple en échange du même nombre de chevaux. Si l'intention était aux premiers abords louable, ce qui fût omis des livres d'histoire, c'est que ces femmes n'étaient pas toutes dotées de toutes leurs capacités intellectuelles pour se rendre compte des conséquences. Alors que certaines étaient volontaires, pour d'autres il s'agissait d'un échappatoire à leur emprisonnement en prison ou en asile psychiatrique.

Jim Fergus imagine alors le périlleux voyage de ces femmes jusqu'à leur nouvelle vie, dont beaucoup n'avaient pas imaginé jusqu'où cela allait les mener. A travers les pages du journal qu'aurait très bien pu écrire l'une de ces femmes (en la personne de May Dodd), on y découvre les compagnes de voyage. Avec les amitiés naissantes entre elles, si différentes les unes des autres, elles se serreront les pouces dans leurs épreuves, lors de leur voyage en des terres très lointaines à l'époque, et dans leur vie une fois installées dans leur nouveau chez-elles.

Ayant eu une semaine assez compliquée (beaucoup de travail avant mes congés, la reprise de formations professionnelles mais surtout la perte d'un de mes chiens adorés,), ce livre n'est sûrement pas tombé entre les mains au bon moment puisque j'ai quasi mis une semaine pour le lire… Une fois, la lecture reprise à tête reposée, j'ai malgré tout pu déguster le talent de cet auteur qui – par ces pages – rend un très bel hommage aux femmes qui se sont en quelque sorte « sacrifiées » mais aussi aux peuples indigènes, dont les droits ont été trop souvent bafoués depuis le 19ème siècle.

Je vous parlerai donc très bientôt des deux autres tomes de cette trilogie. A suivre donc…
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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1874. Le chef Cheyenne Little Wolf rencontre le président américain Ulysses Grant à Washington. Officiellement, cette quasi-visite d’Etat a pour but de négocier la paix entre Blancs et Indiens. Officieusement, pour faciliter cette pacification, Little Wolf propose à Grant mille chevaux en échange de « mille femmes blanches », qui, en épousant autant d’Indiens et en donnant naissance à des « sang-mêlé », favoriseraient l’intégration des « Peaux-Rouges » à la « civilisation » blanche. Voilà une proposition aussi immorale qu’extravagante. Imaginez cependant que le gouvernement américain ait accepté secrètement cet échange inédit à des fins purement stratégiques, le but ultime étant de conquérir les territoires indiens, riches en or, pour permettre aux colons de s’y installer, et de parquer les « sauvages » dans des réserves tout en diluant peu à peu leur identité en la métissant avec ces « femmes blanches ». Difficile, cependant, politiquement parlant, de recruter parmi la population civilisée un millier de jeunes femmes prêtes à épouser des sauvages et leur mode de vie, et à se sacrifier pour la cause nationale. Si quelques-unes, désespérées ou se sentant investies d’une mission évangélique, se portent volontaires, le reste du contingent est extrait des prisons et des asiles. C’est le cas de May Dodd, riche héritière, internée par ses parents parce qu’elle aimait un homme de classe sociale inférieure (il fallait vraiment qu’elle soit démente, n’est-ce pas), et qui préférera choisir la vie dans les plaines de l’Ouest avec des sauvages plutôt que les quatre murs aveugles de sa chambre d’asile au milieu des fous à Chicago. C’est elle qui nous raconte cette aventure, par le biais des carnets qu’elle rédige, à la fois journaux de bord et lettres adressées (mais jamais envoyées) à sa famille.
Tout cela est follement romanesque, mais malheureusement pas très convaincant. D’abord, la forme du roman entretient la confusion quant à la réalité historique de cet échange : les carnets, l’introduction et l’épilogue signés par un descendant de May, les extraits des archives familiales, tout cela rend l’événement assez plausible (le cynisme des gouvernements ne reculant que devant peu de choses). Pourtant, l’Histoire enseigne (si j’ai bien compris) que si Little Wolf a bien émis cette proposition, elle n’a jamais été acceptée. Le roman est donc bel et bien une pure fiction, mais avec la conséquence, dommageable en ce qui me concerne, qu’il jette le doute sur le réalisme des descriptions de la vie des Indiens et des comportements des uns et des autres. Comment savoir, quand on est profane en la matière, si ce livre vaut document ethnographique (si oui, il est très intéressant), ou s’il est une extrapolation à partir du fantasme du « bon-sauvage-en-harmonie-avec-la-nature » (si c’est ça, comment ne pas se sentir floué) ? La crédibilité de l’ensemble en prend un coup, et est encore affaiblie par la panoplie de clichés : les affreux méchants Blancs retors, les gentils et droits Indiens naïfs (mais qui peuvent devenir très vilains quand ils boivent l’alcool de ces salauds de Blancs), les cruels soldats, les bienfaits de la vie au grand air, le curé pédophile, May la super-woman belle et rebelle qui s’adapte à tout, surmonte tout et vit même le grand amour avec son Indien de mari… On s’agace de ces personnages trop caricaturaux pour être attachants. S’ajoute à cela un décalage gênant : le comportement et le discours des femmes blanches semble plus adapté aux débuts du féminisme qu’à la fin du 19ème siècle d’une Amérique puritaine, dans laquelle la libération de la femme n’était que chimère. Le récit se traîne en longueur et en états d’âme répétitifs, et il n’y a que les 50 dernières pages qui soient palpitantes et suscitent l’émotion.
Si le but de Jim Fergus était de rendre aux Amérindiens leur place dans l’histoire de la nation américaine, son plaidoyer trop romancé dessert sa cause…

Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Entre un internement abusif à vie en psychiatrie et une grande aventure chez les "sauvages" (sic), la jeune May n'hésite pas. Elle répond à l'appel du gouvernement en 1875 pour épouser un Cheyenne, lui faire des enfants et vivre dans sa tribu, comme d'autres femmes blanches volontaires. Ceci dans le cadre d'un programme d'intégration des Indiens à la société américaine dite civilisée.

/ ! \ Et là, attention, fermez les yeux si vous ne voulez pas vous gâcher cette lecture passée ou à venir.

******* La préface de l'édition française présente cette histoire comme un épisode historique avéré. de fait, le chef cheyenne a bien fait cette demande auprès de Grant, le Président américain d'alors, mais celui-ci n'a pas accédé à cette requête.
Voilà exactement le genre d'imposture (de la part de l'éditeur en l'occurrence, et non de l'auteur) qui m'agace au point de me pourrir une lecture (cf. le premier tome de la saga Mendelson de Fabrice Colin). Ce fut hélas le cas avec cet ouvrage. Au lieu de me laisser porter par cette belle aventure au contexte intéressant, je me suis demandé du début à la fin à quel point le mode de vie cheyenne présenté ici était fantaisiste et spectaculaire ou documenté. J'ai donc eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman. Je l'ai lu d'un oeil soupçonneux et distrait, et trouvé bien long - d'autant que la narratrice m'était totalement antipathique. *******
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Fin du XIXe siècle, le chef d'une tribu cheyenne, Little Wolf, se rend à Washington pour proposer un marché au président des Etats-Unis, Ulysse Grant : mille femmes blanches contre mille chevaux. Ces mille femmes auront pour vocation de devenir des épouses et des mères en vue de rapprocher les deux populations. La proposition est, dans un premier temps, refusée et scandalise la population américaine qui lynchera ses « sauvages » lors de leur départ. Après mûres réflexion autour de ce marché qui permettrait d' « éduquer » cette population, le président accepte. Un premier convoi composé d'une centaine de femmes est envoyé. Ces femmes, quand elles ne sont pas volontaires, ont été cherchées dans les prisons et les asiles avec pour arrangement leur libération totale après deux années de « loyaux services ».

May Dodd est l'une d'entre elles. Enfermée par ses parents pour « démence sexuelle » dans un asile après qu'elle ait décidé de vivre sa vie avec un homme (en dessous des critères de sa famille) avec qui elle a eu deux enfants hors mariage, May Dodd accepte pour retrouver une certaine liberté et l'espoir de revoir un jour ses enfants. Tout au long de son aventure, May consignera toute son aventure dans des carnets, ce sont ces carnets que nous lisons. Cette façon de proposer le récit sous la forme de journaux est très immersive et enrichissante mais possède plusieurs contraintes : un manque de description et des événements peu racontés qui ont tendance à frustrer.

Dans ses nombreux carnets, nous suivrons son voyage et sa découverte de cette civilisation inconnue jusqu'alors. L'Ouest sauvage renferme beaucoup de surprises auxquelles elle et ses nouvelles amies ne s'attendaient pas du tout. Nous découvrons tous à travers ses yeux : les conditions de vie des indiens, leurs cultures, leurs fêtes, leurs nourritures, leurs langages et leurs combats. May Dodd est un personnage très complet. C'est une femme pleine de caractère qui n'aura pas peur de dire ce qu'elle pense et de prendre les choses en main. Pleine de qualité, elle n'en reste pas moins sans faiblesses. Elle est donc un personnage très intéressant à suivre.

Mille femmes blanches est un roman fictif inspiré d'un fait réel. Malgré quelques longueurs, le roman reste fascinant par son engagement et son envie de partager le quotidien de ses cheyennes. On passe par de nombreuses émotions en lisant ce livre : on rit, on s'étonne, on s'émerveille mais on est également scandalisé, outré et même ému par cette population fascinante mais avec également beaucoup de travers.
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Un roman pour le moins dépaysant ! Au travers des écrits de May, nous découvrons le peuple des cheyennes et nous vivons au rythme des épreuves qui attendent les volontaires de cette folle mission qu'est l'intégration de femmes blanches au sein d'une colonie d'indiens. Pure folie ? Peut-être, mais ces femmes n'avaient rien à perdre.

On ne s'ennuie pas et on part pour les grands espaces, dans un contexte plutôt singulier... Amitié, sagesse mais aussi barbarie font partie de cette aventure. le roman se lit facilement et sort des sentiers battus par l'originalité de son histoire. L'auteur y dresse de beaux portraits de femmes.

Il nous amène à réfléchir au sens du terme "civilisé", à l'abus de pouvoir, à la conquête de nouvelles terres et à la destruction par la force de ce qui est différent, certes en véhiculant certains clichés mais n'est-ce pas le reflet de la réalité d'alors ?
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Un point à éclaircir pour commencer : l'histoire de ces mille femmes blanches réclamées par un chef cheyenne au président Grant, c'est du total pipeau.
Cela dit, cette invention donne lieu à un roman agréable à lire, au début. On suit avec assez d'intérêt les carnets de May Dodd, internée au 19ème siècle chez les folles, à la demande de sa riche famille qui n'approuvait pas ses choix de femme libre. Et ça, ça a existé.
Qu'elle accepte de partir à des milliers de kilomètres épouser un Cheyenne pour échapper à l'asile, c'est déjà beaucoup plus improbable. Mais là encore, le récit de sa vie indienne se laisse lire. Après tout, on sait que c'est un roman, et que pour conquérir un large public mieux vaut raconter les souvenirs d'une femme blanche que ceux d'une Indienne, n'est-ce pas.
Par contre, au fil du récit on commence à situer les évènements relatés dans leur cadre historique. Et j'ai été saisie d'un tremblement intérieur en sachant comment l'histoire allait se terminer.
Parce que "Enterre mon coeur à Wounded Knee" sur lequel, visiblement, s'est basé Jim Fergus, je l'ai lu.
Comme Benigni sur les camps de la mort dans "La vie est belle", Fergus fait s'émouvoir sur des personnages de fiction, au lieu d'ouvrir les yeux du public à propos d'un génocide réel.
Et le génocide des Indiens ne devrait pas être ainsi édulcoré, ainsi enrobé avec délicatesse dans les petits carnets d'une héroïne blanche.
Traduction de Jean-Luc Piningre.
Challenge États-Unis (Wyoming)
LC thématique d'août 2022 : "Lire en couleurs"
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J'avais lu ce roman historique il y a une dizaine d'années à la fac me semble t-il, je l'avais plutôt apprécié à l'époque.
Cette lecture m'a laissé un goût assez amer en bouche.
Le personnage principal de May m'a agacé au plus haut point par son caractère changeant et un côté Mary Sue absolument horripilant, elle sait tout fait, elle s'adapte mais fait des gaffes, elle est à un instant ouverte à cette nouvelle culture mais ne peut s'empêcher de la dénigrer.
D'autres personnages féminins sont agaçants, notamment la fidèle Martha, plus fade et peureuse tu meurs. Les autres personnages de femmes sont assez intéressants même si chacune reste dans un caractère trop lisse et uniforme : la bourrine suisse allemande, les rousses rusées, la sudiste qui vire de bord, la biologiste indépendante avec des habits masculins. Bref, je les trouve tout très stéréotypées ces femmes. Les seules qui sortent un peu du lot sont les femmes cheyennes même si elles sont peu décrites et à la limite Euphemia qui casse les codes et s'affranchit dans tous les sens du terme du carcan de sa condition. Les personnages masculins quant à eux sont tous haïssables à leur façon, les seuls que j'ai apprécié sont Little Wolf et Frère Anthony.
La forme du récit en journal intime est classique mais bien mené, même si on imagine assez mal retrouver des dialogues retranscrits intégralement dans un journal.
Le style se lit facilement, même si l'on sait de fait quelle en sera la fin, cette histoire a le mérite d'être documentée et nous en apprend beaucoup sur la vie des Indiens Cheyenne et comment l'Homme Blanc, sûr de sa supériorité a apporté de force la "civilisation" aux "sauvages". de quoi, faire hurler de rage, devant la bêtise humaine et les méfaits de la colonisation.
La fin que l'on sait, le codicille et l'épilogue rattrapent la fadeur des récits de May, à laquelle je ne me suis pas du tout attachée. Une lecture en demi teinte pour moi.
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Pour commencer, je suis impressionnée, parce que l'auteur est parti d'un fait historique réel dont je n'avais jamais entendu parler (et, apparemment, mes proches non plus). Une page noire que les autorités américaines ont tenté de cacher... C'est aussi impressionnant que déstabilisant... Par ailleurs, bien que le récit de May soit une fiction, on sent que Jim Fergus s'est documenté sur les Cheyennes et sur cette période... Cette lecture intéressante et dépaysante propose de suivre le quotidien de May, une jeune femme jugée obsédée par la chair, car elle a aimé quelqu'un qui ne plaisait pas à sa famille. Au jour le jour, May va coucher ses ressentis en prouvant que ce grand voyage va lui permettre de retrouver la Liberté tout en se reconstruisant... La Vie lui a donné une nouvelle chance et elle compte bien la saisir même si c'est avec son ventre. May va faire des rencontres plus ou moins amicales, va tomber amoureuse d'un capitaine, va apprendre à connaître son mari Little Wolf et va se lier d'amitié avec d'autres femmes qui sont dans le même cas qu'elle.

Cet ouvrage est bien écrit, tandis que la narration sous forme de journal est plaisante. On rentre aisément dans cette ambiance Cheyenne et on s'attache facilement à cette narratrice féministe et courageuse. Certes, elle a parfois de curieuses réactions contradictoires, mais cela ne m'a pas dérangée... On apprend énormément de choses, car cette confrontation de deux cultures est fascinante. Jim Fergus a un certain talent pour décrire les paysages envoutants et la nature indomptable. C'est vraiment magique ! Pourtant, la lecture est loin d'être douce : on assiste à des horreurs, certains personnages ont réellement mauvais fond (viols, enlèvements) et la fin est tout simplement bouleversante. Je ne pense pas que l'on puisse rester de marbre face à cette lecture. Cela dit, je reconnais qu'il y a énormément de longueurs. C'est pour cette raison que ma note est moyenne : certains passages étaient trop longs à mes yeux, si bien que j'ai parfois lu en diagonale. de plus, j'ai trouvé ces deux civilisations parfois trop manichéennes pour être crédibles...

J'ai lu "Mille femmes blanches" pour mon travail, car on m'a dit qu'il s'agissait d'un classique incontournable. Bien que ce soit effectivement très intéressant, je ne sais pas si je qualifierais ce livre ainsi... C'est distrayant, mais je suis loin du coup de coeur. Reste à voir si "La vengeance des mères", la suite qui est parue lors de la dernière rentrée littéraire, ressemble ou non à son prédécesseur. Je m'y attaquerai lors du premier semestre 2017...

Lien : https://lespagesquitournent...
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