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Très belle reconstitution de la personnalité du dernier des Medicis que l'on pourrait qualifier de déchéance volontaire et raffinée d'un esprit supérieur.
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Gian Gastone de Medici (1671 - 1737), dernier du nom, n'a laissé dans l'histoire traditionnelle qu'une fin de règne catastrophique et l'écho d'une débauche trop épouvantable pour qu'on en retienne les détails. Entre histoire et imagination, détails réels et interprétation personnelle, Dominique Fernandez fait de lui un portrait aussi fascinant que troublant.
Le portrait d'un adolescent solitaire, abandonné tout gamin par sa mère, négligé par son père et presque ignoré par un frère aîné trop brillant, une soeur trop dévote. Un gamin que hante la déchéance de sa famille, soumise aux puissances étrangères, réduite à mendier des titres pour se croire encore grande. Un gamin que l'art n'indiffère pas, mais qu'horripilent les grands idéaux de beauté et d'harmonie De La Renaissance, auxquels les florentins se cramponnent comme un avare ruiné à ses derniers écus. Un gamin trop lucide, d'une intelligence trop acérée, qui bascule peu à peu dans la haine, de son monde et de lui-même. Décide de déchoir pour de bon, de s'avilir jusqu'au bout, jusqu'au pire, et consacrera toute sa vie à ce grand projet.
Devenir le dernier des derniers.

Fernandez prête sa plume au médecin personnel de Gian Gastone, témoin consterné, impuissant malgré tous ses efforts, de cette formidable déchéance programmée. Il prend au passage pas mal de libertés avec l'histoire - Giuliano Dami, l'amant qui régna sur la vie et les débauches du prince, devient ici un simple petit pâtissier, hissé par lui au rang de dominant, d'outil de destruction. le médecin émaille son récit d'éléments d'analyse psychologique qui me semblent devoir bien plus à Freud qu'à l'état des sciences à la fin du règne de Louis XIV, et qui m'ont un peu gênée par le décalage avec l'époque concernée. En un sens, la matière historique est prétexte plus qu'étude à part entière - mais prétexte à une superbe histoire d'autodestruction, autour d'un personnage redoutablement attachant à défaut d'être toujours sympathique. Un personnage qui aurait pu voir figurer sur sa tombe l'épitaphe de Malcom Mac Laren : "Better a spectacular failure than a benign success".

Elle m'a particulièrement touchée et troublée, cette histoire, parce qu'elle trouve en moi des échos très précis. Serait-elle aussi attirante, aussi forte, pour qui ne connait ni ne comprend l'attrait de la chute ? Je n'en suis pas certaine. Mais derrière son personnage central, cela reste un beau roman historique sur la décadence de Florence, page d'histoire particulièrement mal connue en France que la plume de Dominique Fernandez rend, comme, toujours, passionnante. de tous les romans de lui que j'ai lus, ce n'est pas le meilleur, certainement pas celui que je recommanderais le plus facilement, hormis à quelques personnes bien choisies, mais je ne l'ai pas moins aimé que les autres.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Après l'opulence, la déchéance.
Gian Gastone, fils de Cosimo III accéde au trône de « Grand Duc de Florence » vers 1730 à la défection de son frère Ferdinand II pour cause de maladie grave : Paralysée générale, soit démence totale.
Si Cosimo III au contraire de son aïeul Cosimo I est un psycho-rigide qui garde cependant son ambition florentine en poursuivant le mécénat familial, Gian Gastone, second fils de III est lui un galopin qui aime les beaux bruns de cheveux et de peau et se vautre à la fin de sa vie dans une parresse et une déliquescance presque inimaginables. Il fera le relevé de toutes les oeuvres des grands italiens de la renaissance afin non pas de les admirer mais plutôt de leur vouer une haine incommensurable, il les singera en faisant des copies non conformes avec ses comparses de beuverie.
Un seul, moins connu aura sa tolérence, Andréa del Sarto qu'a l'instar des autres il nommera désormais par son seul prénom, Andréa, comme Léonardo ou Michelangelo et Filippo.
Les différentes unions, les nombreux conflits entre provinces européennes conduiront la Toscane à tomber dans le giron de la Lorraine, le plus grand déshonneur qui soit.
Après l'honneur le déshonneur.
Mais Florence perdure avec son patrimoine, ses musées et le nom des Médicis est toujours et restera bien présent.
Sinon, je ne sais pas à quel "Haupdoktor" Dominique Fernandez fait allusion. Il me fait penser à Freud, mais Freud n'est pas encore né et il faudra attendre plus d'un siècle avant qu'il nous fasse part de sa découverte de l'inconscient. Donc là, vérité historique, je ne sais pas, mais ça n'enlève rien à la qualité de l'écriture.
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Fin d'une dynastie, fin de règne, le dernier des Médicis, Gian Gastone, est un personnage décadent. Comme le Caravage, il vit son homosexualité de manière tragique cherchant plus la déchéance que le plaisir. Dans la Florence des Médicis, l'amour des garçons est presqu'aussi admis qu'aux temps des Grecs. Il plonge dans l'ivrognerie, la goinfrerie et l'abjection pour déchoir encore. Il en résulte une fin pénible et une lecture assez pénible. J'ai terminé avec peine ce livre pourtant intéressant.

Les jours brillants de la Renaissance sont terminés, l'histoire se termine au milieu du 18ème siècle .L'Italie est dominée par l'impérialisme des Habsbourg, d'où un déferlement de touristes allemands sur Florence. Les Médicis se sont alliés aux Bourbons, influences françaises donc, et toujours celle de l'Espagne .

Florence est la ville des peintres. Gian Gaston, le dernier des Médicis a une préférence pour Andrea del Sarto. Je fais donc la connaissance de ce peintre

Clin d'oeil à Stendhal : le livre se présente comme la traduction d'un manuscrit écrit par le médecin de Cosimo III et de Gian Gaston. Ce parti pris médical autorise une analyse d'un « fléau », épidémie vénérienne, qui ressemble au développement du Sida. Autre anachronisme, une « analyse viennoise » de l'homosexualité. Une description assez plaisante du tourisme : ces touristes allemands étrangement contemporains, qui auraient pu être drôles dans un contexte plus léger.
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lu avant un voyage à Florence. Ce n'est ni le livre de Fernandez que je préfère ni le Médicis le plus flamboyant. mais c'est bien intéressant
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Fin d'une dynastie, fin de règne, le dernier des Médicis, Gian Gastone, est un personnage décadent. Comme le Caravage, il vit son homosexualité de manière tragique cherchant plus la déchéance que le plaisir. Dans la Florence des Médici.......
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