Un homme, au royaume des femmes. Autour du personnage central d'Alexandre, architecte, 3 personnages féminins.
Ada, sa compagne qui meurt en donnant naissance à une petite fille Sophie et en lui laissant Nicolas, le petit garçon de 5 ans qu'Ada avait eu avec un mari dont elle a divorcé. Alexandre reste seul à élever ces deux enfants, aidé en cela par deux nurses qui se succèdent dans la journée et par les soins et la franche et chaude présence de Sandra, la voisine de palier devenue amie et confidente, une libraire militante féministe, célibataire par conviction et refusant la maternité. Au bout de quelque temps, Alexandre souffrant de solitude, s'inscrit sur un site Internet de rencontres et fait la connaissance d'Alba, professeur agrégée de Lettres et l'épouse. L'envie d'un nouvel enfant apparaît . Mais à quel prix pour Alexandre et pour Ada ? On rencontrera aussi plus tard Alma …..
Si l'ouvrage s'ouvre comme un roman, vient s'y mêler ensuite une étude sociologique des différents types de vie en couple qu'offre la société actuelle , de la nouvelle condition de la femme à la lumière des nouveaux options offertes aux femmes en matière de procréation . J'ai eu l'impression que la situation romanesque initiale devenait le support d'une sorte d'études de cas, un peu à la manière d'un docu fiction dont l'objectif aurait été de présenter, au travers de situations vécues par les personnages, une sorte de nouveau traité des comportements amoureux .
Certes , ces personnages sont attachants, mais je les ai trouvés désincarnés. Leur portrait est réduit à quelques traits, une silhouette . Chacun est une voix, un rôle (le veuf, la confidente, la disparue , l'asexuée, la possible mère porteuse) dans cette nouvelle carte du Tendre que propose le roman. Quand les personnages ne sont pas montrés dans un état d'introspection , de rumination intellectuelle, ou de recherche d'informations sur Internet, ils apparaissent alors en situation d'échange avec autrui, en quête de conseils ou défendant une thèse . Plusieurs scènes sont de véritables débats , notamment sur les technologies procréatives et « les marchands de fécondité »
Ai-je aimé
L'INTIMITE ? Il m'a surtout intéressée comme roman de moeurs, très actuel, qui explore les notions de désir, de plaisir, de frustration de la génération des quarantenaires . Et si certains passages m'a parfois paru longs, j'y ai cependant retrouvé toutes les qualités que j'avais appréciées dans les précédents romans d'
Alice Ferney : densité et élégance de la langue, finesse et profondeur de l'analyse sociétale et psychologique .