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3,52

sur 426 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est des archétypes que l'on ne croise pas souvent dans la littérature française contemporaine. Ces personnages, atypiques ou peu aimables, pas attachants, mais fascinants à observer tant leur système de valeurs ou leur personnalité souvent si éloignée de celles qu'on a l'habitude de trouver dans nos lignes éditoriales. Ce genre de personnages qu'on trouve plutôt dans la littérature anglo-saxonne friande de freaks et weirdos, et pas forcément pour les rendre gentils et sympathiques.

Dans l'intimité d'Alice Ferney, il est question du désir de parentalité à tout prix, et au contraire de ceux qui s'y refusent et s'y tiennent avec une lumineuse assurance que rien ne vient ébranler. Mais aussi d'asexualité, de rencontres sur OkCupid. du désir de trop bien faire, de se conformer à des normes, du poids de la bienveillance qui devient parfois la pire ennemie des relations amoureuses. le sujet tient également dans son titre : qu'est-ce que l'intimité à l'époque de la haute solitude urbaine et des rencontres par dépit sur des sites prévus pour ?

Toute la force du roman d'Alice Ferney réside dans son écriture élégante, classique, qui évite l'ironie facile et le jugement, et qui constate avec une force impressionnante. Contrairement aux romans qui se cassent les dents à tenter de parler des réseaux sociaux et de l'amour 2.0, et finissent par ressembler à de longs articles pour Vice, l'intimité par son regard affuté y offre des personnages singuliers, parfois franchement antipathiques, qui agitent souvent un féroce égoïsme et la terreur de la solitude sous le confortable vernis progressiste.
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Encore un olni comme Dame Ferney sait en produire, sorte d'essai romancé sur les nouvelles façons de (ne pas) faire l'amour et des enfants. A peine romancé, tant ses personnages, assez stéréotypés, ne semblent là que pour incarner des modalités de cette fameuse intimité. C'est à la fois déroutant et attachant, je ne peux m'ôter de l'idée qu'elle s'est bien amusée à l'écrire. J'ai pas raison, Alice ?
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J'ai aimé l'idée de départ de ce livre.
J'ai aimé l'écriture de l'auteure dont j'ai déjà lu plusieurs romans.
Même s'il n'a pas la grâce ni la fluidité d'autres romans comme « l'élégance des veuves », il m'a plu car la manière dont les idées sont développées est vraiment intéressante.
La première partie explore les rapports de couple, d'amour, de désir d'enfant, de famille et de deuil.
La seconde partie traite plutôt du désir, de l'asexualité, de la GPA (gestation pour autrui) et de l'amour. Cette partie est en revanche un peu longue et probablement trop détaillée.
Les personnages ont des convictions, les vivent et les assument. C'est certainement ce qui rend ce roman si vivant et captivant.
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Un homme, au royaume des femmes. Autour du personnage central d'Alexandre, architecte, 3 personnages féminins.
Ada, sa compagne qui meurt en donnant naissance à une petite fille Sophie et en lui laissant Nicolas, le petit garçon de 5 ans qu'Ada avait eu avec un mari dont elle a divorcé. Alexandre reste seul à élever ces deux enfants, aidé en cela par deux nurses qui se succèdent dans la journée et par les soins et la franche et chaude présence de Sandra, la voisine de palier devenue amie et confidente, une libraire militante féministe, célibataire par conviction et refusant la maternité. Au bout de quelque temps, Alexandre souffrant de solitude, s'inscrit sur un site Internet de rencontres et fait la connaissance d'Alba, professeur agrégée de Lettres et l'épouse. L'envie d'un nouvel enfant apparaît . Mais à quel prix  pour Alexandre et pour Ada ? On rencontrera aussi plus tard Alma …..

Si l'ouvrage s'ouvre comme un roman, vient s'y mêler ensuite une étude sociologique des différents types de vie en couple qu'offre la société actuelle , de la nouvelle condition de la femme à la lumière des nouveaux options offertes aux femmes en matière de procréation . J'ai eu l'impression que la situation romanesque initiale devenait le support d'une sorte d'études de cas, un peu à la manière d'un docu fiction dont l'objectif aurait été de présenter, au travers de situations vécues par les personnages, une sorte de nouveau traité des comportements amoureux .

Certes , ces personnages sont attachants, mais je les ai trouvés désincarnés. Leur portrait est réduit à quelques traits, une silhouette . Chacun est une voix, un rôle (le veuf, la confidente, la disparue , l'asexuée, la possible mère porteuse) dans cette nouvelle carte du Tendre que propose le roman.  Quand les personnages ne sont pas montrés dans un état d'introspection , de rumination intellectuelle, ou de recherche d'informations sur Internet, ils apparaissent alors en situation d'échange avec autrui, en quête de conseils ou défendant une thèse . Plusieurs scènes sont de véritables débats , notamment sur les technologies procréatives et  «  les marchands de fécondité »

Ai-je aimé L'INTIMITE ? Il m'a surtout intéressée comme roman de moeurs, très actuel, qui explore les notions de désir, de plaisir, de frustration de la génération des quarantenaires . Et si certains passages m'a parfois paru longs, j'y ai cependant retrouvé toutes les qualités que j'avais appréciées dans les précédents romans d'Alice Ferney : densité et élégance de la langue, finesse et profondeur de l'analyse sociétale et psychologique .
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Je viens de terminer la lecture de « l'intimité » d'Alice Ferney, et reste sur un sentiment partagé. le sujet-intéressant- est très ancré dans des questions contemporaines, actuelles, autour de la sexualité, de la parentalité, de la maternité, du désir, du féminisme, le tout ayant comme fil rouge la GPA. Et, avec un courage certain, Alice Ferney apporte des éléments d'information, de réflexion, qui ne vont pas dans le sens de ce que la société veut faire passer pour un progrès. C'est le fruit d'une réflexion personnelle, de recherches pour y voir plus clair, pour vulgariser aussi des réalités souvent tues. Mais les arguments s'opposent dans de longues discussions, du discours indirect libre, qui donnent trop souvent l'impression de lire des articles directement retranscrits d'internet - même si c'est la source d'information majeure de l'héroïne, comme beaucoup de personnes.
Et paradoxalement, ce défaut rend aussi le roman intéressant, montrant comment un projet peut engendrer un biais de confirmation, effaçant tout ce qui pourrait être gênant. Intéressant de voir qu'Alba, femme cultivée, féministe, pour atteindre ses fins -être mère sans accepter de grossesse, n'a aucun regard critique objectif (avec avantages et inconvénients) sur la GPA, se laissant prendre par des photos, un discours rempli de grands mots. Selon elle, toutes les garanties sont là car il est question de GPA « éthique » (et c'est essentiel pour elle, preuve que la question n'est peut-être pas aussi simple qu'elle veut le penser), sans se rendre compte que l'éthique a un curseur qui peut bouger, contrairement à celui de la morale. Et elle est prête à vouloir soumettre son mari à tout cela, elle qui ne veut pas être soumise. Sur le sujet, je mets donc 5 étoiles, mais c'est la façon de le traiter qui l'emporte, car je crains que certains laissent cette lecture riche d'éléments de réflexion, lassés par un discours didactique, en passant alors à côté du personnage complexe, libre et attachant de Sandra, autre féministe, qui, avec patience, fait avancer Alexandre dans sa connaissance des femmes, malgré un dernier conseil qui pose problème.
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Je me suis tout de suite reconnu dans le profil de la voisine. C'est peut-être d'ailleurs pour ça que je l'avais mis sur ma liste de livres à lire en septembre. J'avais besoin d'un livre où l'on montre un autre profil de femme, une femme heureuse d'avoir fait ce choix. le choix de ne pas avoir d'enfant.
Mais si j'avais su... Je l'aurai démarré avec beaucoup moins de légèreté. Je voulais de l'amour et des conventions sociales brisées et je me retrouve face à la mort, la douleur, l'inexorabilité de la vie, la place de la femme dans ce système d'homme, les conséquences de nos choix, l'injustice naturelle, le tout écrit avec une justesse et une sensibilité qui m'ont déjà fait pleurer trois fois. Oui je m'y retrouve, dans mes terreurs les plus profondes, dans mes choix, dans mes erreurs aussi et la lecture est aussi douloureuse que bienfaisante.
C'est un livre qu'il faudrait remettre à toutes les femmes mais surtout à tous les hommes.

Deux choses m'ont cependant interpelée : la minimisation du patriarcat au quotidien et l'erreur sur les chiffres de viol qui ont été divisés par deux. (P.172 et 188) pour un livre qui parle autant de féminisme c'est très indélicat comme erreurs. Quelques pages plus loin encore, l'autrice parle du sexe en des termes qui laissent croire que c'est forcément une histoire de conquête, de domination. C'est tout un vocabulaire et une perspective qui lui manque.

Plus j'avance plus je lis des choses qui me déplaisent profondément, je ne parle pas des idées philosophiques sur la maternité qu'elle fait exprès d'explorer mais des détails parsemés qui sont faux : une femme qui mouille aurait envie, son corps du moins aurait envie. Non, non et non, c'est un mécanisme du corps. C'est intolérable de lire ça. Et plus loin elle semble dire que le contrôle des femmes sur leur corps créé un déséquilibre entre l'homme et la femme car elles seules désormais choisissent de procréer ou non. Pardon mais, si on se renseigne un peu, la contraception masculine existe, l'homme a le pouvoir là dessus. L'homme transfert le pouvoir au moment où il choisit de se répandre dans sa compagne, parce qu'à ce moment là ce n'est plus son corps qui est impacté. le reste est une question de dialogue.

Le pire arrive à la fin : j'avais la nausée. Aucune féministe ne conseillerai un truc pareil !

Je suis totalement divisée concernant ce livre, il pousse à bien des réflexions et notamment la pratique de la GPA, à la fin, m'a ouvert de nouveaux horizons de recherche et de raisons de m'indigner. Pour autant j'aurai du mal finalement à le conseiller au premier venu, les incorrections sont graves, ce n'est qu'un roman dira-t-on mais il se veut philosophique et a un pouvoir d'influence.
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J'ai lu avec avidité ce nouveau roman d'Alice Ferney, qui aborde l'intimité sous toutes ses facettes : couple, sexualité, enfantement, parentalité et vie de famille... Il s'ouvre avec un drame : la mort en couches d'une femme, Ada, et le deuil à porter pour son conjoint Alexandre. Chaque chapitre porte le prénom d'une femme : femme décédée, voisine féministe et amicale, nouvelle épouse, future mère porteuse... le féminisme est interrogé de différentes manières, à la fois défendu, et parfois pris avec une certaine distance. Alexandre, l'homme central du roman, se veut un homme moderne, un homme post-#MeToo, mais le roman dévoile aussi les limites de sa pensée et de son comportement. Ce roman psychologique nous transporte par un suspense intense (on attend avec impatience la progression des relations entre les personnages) et nous nourrit aussi de débats très argumentés sur la parentalité, les relations hommes/femmes... j'ai apprécié ces face-à-face intenses, ces discours très construits et documentés. Exemple : une mère porteuse est-elle une figure du don, libre et altruiste, ou une nouvelle figure de l'asservissement des femmes ? le débat n'est jamais hors sol mais impacte la vie des personnages concernés, c'est pourquoi le roman est si passionnant.
Tant de façons de s'aimer, d'enfanter, de construire une famille, de faire ou de ne pas faire l'amour... ce roman polyphonique est captivant. Mais la fin m'a laissée dubitative, avec un goût d'inachevé.
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Un nouveau roman d'Alice Ferney : impatiente de le lire. Une histoire de vies : celle de Sandra la libraire, celle d'Alexandre l'architecte. Celle aussi des enfants Nicolas et Sophie. Une histoire dans laquelle tout n'est pas gai d'ailleurs ça commence très mal. Au delà de tout ça c'est aussi une réflexion sur la femme, la grossesse, l'enfantement. Bien mené ce roman se lit avec plaisir même s'il est un peu long.
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Lu en 2021. J'étais ressortie de ma lecture (9e livre de l'auteure pour moi)un peu groggy.
La fiction comme un prétexte, car le récit de fond s'articule essentiellement autour de la femme, de sa représentation physique, sociale, morale et psychique, au plus près de son intimité, des rapports avec les hommes et de l'actualité... Une plongée au coeur de l'intime et de l'universel, des choses de la vie (et de la mort). Une véritable dissection des sentiments, frisant parfois la psychanalyse plus que l'analyse. À lire mais à tête reposée !
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Livre intéressant mi roman mi étude sociologique ou conte philosophique. Il m'a beaucoup intéressé, et m'a tenue en haleine jusqu'au bout. Est-ce la complexité des personnages, les problématiques étudiées, la construction du roman ou l'écriture en elle même ? Peu importe. Dans ce livre, Alice Ferney nous fait réfléchir sur les nouvelles technologies liées à la procréation et finalement le risque, parfois, d'être tenté de renoncer un peu facilement à la vraie vie avec ses risques et toute sa richesse. Les personnages sont attachants avec une grande force de caractère. l'intimité, le titre du livre, y est traitée de façon poétique et subtile
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