Il n'y a pas à dire,
Alice Ferney sait parler aux femmes. Aux mères plutôt devrais-je dire car pour elle, les deux sont intimement liées.
Les femmes du XXème siècle sont donc au coeur de ce court récit. Bien qu'elles ne soient pas maîtresses de leur destin, bien que ce soit les hommes qui dirigent officiellement la maison (souvent d'une main de fer), ce sont elles qui portent la famille, avec leur tendresse, leur dévouement, leur courage et leur force.
Son écriture simple, poétique, émouvante, suit ici la vie de trois générations de femmes : une vie dure, douloureuse dans les deuils, mais remplie de moments de grâce (l'amour des enfants d'abord, la vie de couple ensuite qui, bien que parfois difficile, apporte toujours une certaine satisfaction, un bien-être, une complicité).
Petit bémol toutefois, qui m'a empêché de mettre une étoile pleine de plus : on se perdrait facilement dans cette généalogie familiale. Les personnages, très nombreux, se croisent, s'entrecroisent, s'assemblent, meurent, naissent et ce tourbillon incessant finit par tourner un peu la tête.
Mais je n'ai pu m'empêcher de songer à la grand-mère de mon mari, qui a élevé avec amour 14 enfants, qui me racontait à la fin de sa vie la perte de quelques-uns d'entre eux comme si c'était hier, qui ne se plaignait jamais malgré les malheurs accumulés. J'avais beaucoup d'admiration pour cette femme qui avait su s'effacer pour donner tout son amour, toute sa vie, toute son énergie à sa famille alors même que cette situation lui était alors imposée. Moi, femme du XXIème siècle, bien qu'aimant éperdument mes trois enfants, n'aurai ni le courage, ni l'envie ni même la force d'en mettre autant au monde...
Challenge Multi défis 2017