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sur 723 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec l'élégance des veuves, me voici à mon troisième titre d'Alice Fernay.

Après quelques hésitations quant au thème, je me suis laissée aller tranquillement à cette lecture.

Au début, tout allait très vite fiançailles, mariages, naissances, mortalité infantile, enchainement des grossesses… le mot qui convient c'est expéditif, pour la suite aussi en quelque sorte ! Je me suis interrogée sur ce que ce rythme effréné allait donner mais l'auteur est rentrée plus précisément dans le sujet.

Dans un contexte de vie en pleines mutations, de guerre aussi, Alice Fernay nous parle majoritairement de deux destins issus de la Bourgeoise qui édictait les règles de vie à la lumière du Catholicisme et qui offrait peu de liberté aux époux de mener leur vie avec indépendance. Les parents arrangeaient les unions.

« Croissez, multipliez-vous, ne vous privez pas l'un de l'autre dit la Bible ».

Alors, les femmes enchainent les grossesses telles des poules pondeuses, elles n'envisagent pas autre chose malgré la mort de certains enfants, elles relèvent la tête pour leur nichée, leur mari.

Une femme ne vacille pas, elle pleure en cachette, mais est vite rattrapée par sa tribu et cet époux qui est un véritable étalon !

Cela conduit immanquablement à l'épuisement de ces mères qui n'ont pas de répit, morts et vies s'alternent souvent et c'est dramatique. Elles aiment leurs enfants mais ont si peu de temps pour chacun.

Le contrôle des naissances n'est pas encore intégré dans les habitudes, alors on se résigne et se révèle encore plus déterminée. Cette mort qui entraîne un sursaut de vie pour soi et ceux qui restent.
C'est là que se niche l'élégance des veuves.

La femme quoique soumise est le pilier de la famille.

Je ne suis pas allée dans les détails de ce récit, car il a été très bien mené par d'autres ami(e)s Babélio.

La fin de cette histoire est heureuse, l'amour est là, dans un couple où chacun respecte son passé et permet d'envisager une destinée commune avec résilience.
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Valentine, veuve qui ne se console pas de la mort de son mari, trouve un réconfort dans le mariage de son fils Henri avec sa cousine Mathilde, et puise sa raison de vivre dans la proximité de ses petits-enfants. La douce Mathilde, femme d'Henri, si droit et si rigide, n'échappe pas à de multiples grossesses désirées qui écourteront sa vie. Mathilde et Henri obéissent à un schéma social, sans se poser de questions, jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Avec cette famille du début du siècle dernier, Alice Ferney nous amène à une réflexion sur le rôle des femmes dans la société. Elle nous raconte l'histoire d'épouses et de mères, avant la régulation des naissances et du travail féminin libérateurs, quand le rôle des femmes se limitait au mariage, à la mise au monde et à l'éducation d'une descendance. Avec une écriture enchanteresse, elle parle d'amour, mais aussi de souffrance et de mort pour que l'on n'oublie pas le lourd tribut des femmes d'hier, comme d'aujourd'hui, à la continuité de la vie.
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Un auteur que je viens de découvrir avec bonheur. Un très beau livre. Des portraits émouvants de femmes. Un retour sur le passé, sur la vie des femmes à la fin du 19 ème siècle et dans la première moitié du 20 ème. Un roman triste, sérieux, rempli de nostalgie. Un livre que je conseille. Un auteur dont je veux découvrir d'autres oeuvres.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Certains livres ne sont pas comme les yaourts. Malgré les dates de péremption que les rentrées littéraires chassent, celui-ci n'est pas avarié. Lu il y a 23 ans, mis de côté pour relecture car aimé. Voilà c'est fait et je laisse mes 4 étoiles. Pas facile à décrire : naissance, mariage, enfantement, mort, et les enfants recommencent. C'est l'écriture qui est d'une grande élégance et le fait lire d'une traite.
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Fut un temps, pas bien lointain, où les femmes se mariaient à vingt ans et enchaînaient naissance sur naissance.
Souvent elles perdaient leur mari, perdaient des enfants, mais elles perdaient rarement leur dignité.
Ce fut le cas de Valentine, de Mathilde, de Gabrielle…..de nos aïeules, à qui Alice Ferney rend hommage dans ce livre
Avec délicatesse, élégance, sensibilité, elle décrit superbement ce qu'était le rôle de la femme, tout comme Anne Sylvestre le chante si bien, en particulier dans « Une sorcière comme les autres ».
Ce livre est délectable, comme le sont souvent les livres de cette auteur.
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Il n'y a pas à dire, Alice Ferney sait parler aux femmes. Aux mères plutôt devrais-je dire car pour elle, les deux sont intimement liées.

Les femmes du XXème siècle sont donc au coeur de ce court récit. Bien qu'elles ne soient pas maîtresses de leur destin, bien que ce soit les hommes qui dirigent officiellement la maison (souvent d'une main de fer), ce sont elles qui portent la famille, avec leur tendresse, leur dévouement, leur courage et leur force.

Son écriture simple, poétique, émouvante, suit ici la vie de trois générations de femmes : une vie dure, douloureuse dans les deuils, mais remplie de moments de grâce (l'amour des enfants d'abord, la vie de couple ensuite qui, bien que parfois difficile, apporte toujours une certaine satisfaction, un bien-être, une complicité).

Petit bémol toutefois, qui m'a empêché de mettre une étoile pleine de plus : on se perdrait facilement dans cette généalogie familiale. Les personnages, très nombreux, se croisent, s'entrecroisent, s'assemblent, meurent, naissent et ce tourbillon incessant finit par tourner un peu la tête.

Mais je n'ai pu m'empêcher de songer à la grand-mère de mon mari, qui a élevé avec amour 14 enfants, qui me racontait à la fin de sa vie la perte de quelques-uns d'entre eux comme si c'était hier, qui ne se plaignait jamais malgré les malheurs accumulés. J'avais beaucoup d'admiration pour cette femme qui avait su s'effacer pour donner tout son amour, toute sa vie, toute son énergie à sa famille alors même que cette situation lui était alors imposée. Moi, femme du XXIème siècle, bien qu'aimant éperdument mes trois enfants, n'aurai ni le courage, ni l'envie ni même la force d'en mettre autant au monde...

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Beau texte qui nous emmène de la toute fin du dix neuvième siècle et jusqu'au milieu du vingtième : 2 générations de femmes avec un schéma identique : mariage, enfants, veuvage et une dignité absolue, une grande abnégation, un courage face à la vie et à la mort.
Ces femmes qui vivent pour les autres , leur mari avant tout et ensuite leurs enfants....

C'est un livre plein de pudeur et d'humanité, de féminité devrais je dire, car c'est avant tout l'histoire un peu universelle des femmes, dans leur 1er rôle qui est de transmettre la vie. . .

Un agréable moment de lecture servi par une très belle écriture toute en nuance et en délicatesse.



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Il fut un temps où les femmes n'étaient que des épouses et des mères. Elles accumulaient les grossesses et les deuils, c'est ce qui définissait leur statut et leur place dans la société.

Alice Ferney les raconte dans ce roman sensible, à l'écriture douce et mélodieuse. On suit avec intérêt ces femmes sur deux, trois générations, qui acceptent leur sort quel qu'il soit. L'auteur les évoque avec beaucoup de tendresse dans les mots et c'est un plaisir de la lire. Réaliste, c'est un beau roman qui témoigne d'une époque, heureusement révolue.
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Dans un bref récit , Alice Ferney nous offre le portrait de trois femmes, Valentine, Mathilde et Gabrielle avec un ton qui m'a paru un peu feutré au premier abord mais qui se dévoile délicat et subtilement captivant.

Femmes d'une autre époque, pas si lointaine, dont la vie est totalement dédiée à l'époux d'abord, celui ci étant pour Gabrielle choisi par les familles , puis rapidement après le mariage, aux enfants et plus spécialement à la maternité , l'état de grossesse étant parfois quasi permanent .

Pas de révolte contre ce que la nature offre mais une lutte intérieure, une plaie béante pour ce que la nature reprend, leurs mères étaient veuves et nos héroïnes le deviennent aussi mais surtout les pertes des enfants que ce soit à la naissance , la petite enfance ou plus tard , une douleur sans hystérie et qui ne laisse pas indifférent, chacun y trouvant une résonance personnelle ...

Un très beau roman .
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Une histoire toute simple, portée par l'écriture magnifique d'Alice Ferney : la succession de trois générations de femmes, dans la bourgeoisie parisienne du 20e siècle : Valentine, mère de cinq enfants, veuve de bonne heure, qui perd un nouveau né, une fille malade, deux fils à la guerre ; Mathilde, sa belle-fille, qui enchaîne les grossesses malgré l'avis du médecin et finit par en mourir, ses enfants, qui se marient et deviennent parents à leurs tour. Un texte bref et clair, de simples histoires de vies dans lesquelles chacune reconnait sa grand-mère. Un de ces jolis livres qu'il faut lire, et non commenter.
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