Peut-être qu'
Elena Ferrante avait tout dit dans le tome un et deux, peut-être que cet épisode est trop long ou pas nécessaire, toujours est-il que j'y ai trouvé beaucoup de longueurs et de redites... Il faut dire que je ne connais rien de l'histoire de l'Italie et que l'auteure ne raconte pas assez (si on compare avec l'excellenete saga des Cazalet...).
Celle qui fuit, c'est Elena, qui a réussi à quitter Naples afin de poursuivre ses études et qui ,en se mariant, confirme qu'elle a bien quitté son quartier, sa ville, son milieu.
Mariée à un garçon qui ne l'attire pas physiquement (elle ne fait que dire qu'il est moche) et qui , s'il est intelligent ne s'intéresse, pourtant, pas trop à ce que pense Lena, on peut légitimement se poser des questions sur le futur succés de ce mariage. Elle a réussi à pénétrer par le biais de sa belle-famille dans la bourgeoisie intellectuelle italienne. Elle est ultra proche de sa belle-mère qui l'a aidée à publier son roman .
Et l'on voit cette société agitée par sa jeunesse , laquelle brandit un tas d'idées et d'idéaux qui ont façonné l' Italie de l'époque : fascisme, communisme, féminisme par le biais de personnages que l'on a déjà croisé avant. ( A croire qu'il n'y a qu'une poignée de gens qui réfléchissent en Italie, on tourne trop autour des mêmes personnages !)
Certains passages sont très lourdingues quand ils sont généraux, d'autres plus pertinents quand ils pointent les incohérences de ceux qui veulent des épouses intelligentes mais ne leur laissent pas le temps de cultiver cette intelligence, ou bien des intellectuels qui défendent les droits des travailleurs mais n'ont aucune idée de ce que ces travailleurs vivent rééllement .
Avec le temps, va... la lectrice commence à bien connaître le caractère des personnages, et en veut un peu à l'auteure, de ses illogismes.
Si Lila est si battante, si énergique , si elle a voulu sa séparation, comment se fait-il qu'avec toute cette force de caractère, cette intelligence hors-norme, on la retrouve ouvrière dans une usine à s'esquinter les mains, le cerveau et le reste ? A subir sa vie ? Pourquoi, alors qu'elle tenait des boutiques d'une main de maître, n'a t-telle pas cherché dans ce domaine ?
Et pourquoi, si elle est si maigre, si usée par la vie, si peu coquette, si peu intéressée par les hommes et par le sexe , continuent-ils, tous, à lui manger dans la main, alors qu'il y a d'autres femmes en Italie ?
Pourquoi Lena, qui a fait des études brillantes, qui a brassé donc plein de monde (étudiants, professeurs,etc...), qui a voulu renouveler l'air qu'elle respirait, pourquoi a t-elle au final si peu d'amis et se tourne-t' elle toujours vers ceux de son passé (en amour comme avec cette amie prodigieuse) comme un bouton qu'elle gratterait sans fi
Pourquoi Nino ? (dont le père l'a quand même violée dans le tome 1 ). Pourquoi lui, qui lui a préféré Lila ?
Pourquoi Lila a-t-elle toujours autant d'importance ? ( Alors que cette dernière est vraiment ingrate en amitié, et surtout après toutes ces trahisons , après tous les coups tordus qu'elle lui a fait ? On aurait pu croire qu'elle se rebellerait , mais non !
Les névroses, les liens de l'enfance, les liens du quartier sont comme des lianes, comme de la vigne vierge qui se seraient infiltrés enfant, et engloutiraient toute nouveauté, toute respiration chez Lena . Un psychanalyste s'éclaterait, moi moins ...
Lena est une vraie carpette et ça commence à sérieusement m'agacer. Je n'arrive pas à croire qu'avec tous les changements dans sa vie, Lena reste toujours bloquée sur cette amitié, n'avance pas.
Je n'arrive pas à comprendre non plus qu'avec toute cette intelligence, tout ce travail, elle n'ait pas aidé ses frères et soeurs plus que ça ( à l'école).
Lena est égoiste sans bruit, alors que Lila l'est avec fracas (et perte !).
A la fin de ce tome trois, je vais laisser un peu de temps avant d'attaquer le tome 4, le bouquet final. Trop peur d'être déçue.