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3,47

sur 560 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La quarantaine bien avancée, ses deux filles adultes émigrées au Canada auprès de son ex-mari, Leda est enfin libre : elle décide de s'offrir de longues vacances au bord de la mer. Un rituel d'été universitaire se met en place : parasol, chaise longue, bains de mer, lecture et écriture.
Sur la plage, où elle passe toutes ses journées, elle observe une famille de Napolitains un peu rustres, et surtout une jeune femme, Nina, sa fille Elena et la poupée avec laquelle elles jouent toutes deux amoureusement.

Il y a à peine de quoi faire une intrigue avec ce début, sans doute la raison pour laquelle toutes les critiques et résumés spoilent allègrement la fin, y compris la 4e de couverture qui révèle un tour de l'intrigue qui ne survient véritablement qu'à la dernière page du roman... Pourquoi tant de haine ?
Heureusement, ce n'est pas le suspense qui fait tourner les pages de ce court texte de la talentueuse Elena Ferrante, qui démontre encore une fois ici son art de nous amener en quelques lignes dans un endroit parfaitement familier et exotique à la fois, où l'on rêve seulement de retourner.
On retrouve dans ce roman les thématiques, les lieux, peut-être même les personnages de l'Amie prodigieuse. Les prénoms s'entremêlent de manière assumée (Nina, Lila, Leda, Lenu, Elena, Nena , Nani...), certaines scènes de la trilogie apparaissent ici dans une forme revisitée ou anticipée (je ne sais pas lequel a été écrit avant). J'ai apprécié aussi cet effet d'echo qui m'a donné l'impression de me replonger dans un univers connu, comme un souvenir d'enfance.

Je n'en dirai donc pas plus, c'est encore un texte ciselé, touchant, profond, qui séduira les amateurs de l'autrice. Il tourne un peu court mais trouve sans aucun doute ses réponses dans d'autres textes.

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J'ai lu « Poupée volée » par Elena Ferrante lors d'une lecture commune avec les copines du challenge des auteurs italiens. En ouvrant ce livre, le lecteur fait route vers la Côte ionienne, en Italie. Leda prend des vacances au bord de la mer. Sur la plage, elle rencontre Nina et sa fille Elena. le jour où la gamine perd sa poupée, les membres de sa famille, cherche activement le jouet dans le sable. L'enfant est inconsolable. On le sait, c'est Leda qui a volé la poupée. Pourquoi a-t-elle agit avec autant de bassesse ?

J'ai remarqué qu' Elena Ferrante n'a pas son pareil pour écrire les turpitudes. Dans ce récit sensible et bien amené, l'auteure s'appuye sur les actions du personnage central pour sonder l'âme humaine. Elle nous ramène à ces états de notre conscience et de notre affect qui reflètent les traces d'un passé lointain. L'observation et l'analyse de la relation mère / fille est retranscrite avec objectivité. J'ignore si ce texte est une fiction autobiographique. Ce roman d'à peine deux cent pages, est plus complexe qu'il n'y paraît. Je peux me tromper mais je crois que Leda n'a pas toute sa tête...

Cette histoire est sans commune mesure avec la saga de « L'amie prodigieuse » mais j'ai bien aimé cette lecture qui, vu son cadre idyllique, est idéale pour l'été. Je regarderai peut-être, l'adaptation en film dramatique de « The lost daugther » sur Netflix.
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Quel étrange sentiment j'éprouve en refermant ce livre. J'étais persuadée qu'un climat de tension était plus crédible dans une région froide et quasi désertique. C'est du moins dans ce type de décor que les personnages évoluent lorsque je lis ce genre d'histoires.

Ici, il n'en est rien. Bienvenue lecteur sur la côte ionienne. Il y fait chaud, très chaud. La plage est emplie de touristes italiens et étrangers. Parmi eux, la protagoniste : Leda, la quarantaine, professeure d'université qui s'octroie quelques vacances – travail loin de sa famille qui vit désormais au Canada. Très vite, le doute est dissipé. A n'en pas douter, Leda est étrange. Instable. Au fil des pages nous sont livrés ses secrets. Ses rapports conflictuels avec sa mère. Ses relations qu'elle dénigre avec sa famille restée à Naples. Sa difficulté d'être elle- mère, et ce, depuis le plus jeune âge de ses filles. Ce rapport particulier, envieux, presque malsain qu'elle est en train de tisser avec cette famille qu'elle a rencontrée sur la plage. Et ce geste incompréhensible : le vol de la poupée de la petite fille du groupe qu'elle côtoie désormais quotidiennement. Cette poupée qu'elle veut faire sienne. Ce jouet : objet de douloureuses réminiscences.

Quand la raison et la folie se juxtaposent.
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Entre Poupée volée et l'amie prodigieuse, j'ai été profondément troublée par un fait, un seul...
Elena Ferante est Elena Greco.
Est-ce qu'Elena Greco n'est pas Leda ?
Et Tina (la petite fille volée de Lina dans l'amie prodigieuse) n'est-elle pas Nina, cette "petite fille perdue, cette anomalie au milieu de cette famille, cette victime désormais consentante de son enlèvement..." ?

Un jeu de rôle, deux romans, une même vie ? J'ai été troublé dès les premières lignes tant j'ai vu à travers Nina le profil de Tina...

Un roman qui se lit, mais ce ne sera pas mon favori.
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Voilà un livre sympathique, qui m'a fait passer un bon moment.
J'y ai trouvé une histoire qui partait bien, avec du potentiel, une ambiance de vacances. Mais au fil des pages, je dus me rendre à l'évidence, il ne se passait rien de vraiment profond, rien d'intéressant. J'attendais l'acmé, au moins quelques épisodes de crise, de douleur, des cris, un adultère peut-être, sans espérer un drame, au moins quelques larmes.
J'ai attendu, attendu, mais c'est le mot fin qui arriva.
Dommage.
Je décide d'en garder une atmosphère d'été. L'histoire est contemporaine, pourtant cet été semble être d'une tout autre époque.
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🧸 Simone de Beauvoir a dit « On ne naît pas femme, on le devient ». Qu'en est-il du rôle de mère ? Propulsée du jour au lendemain gardienne d'un être sans défense, la femme a pour seule arme ce fameux instinct maternel ; d'ailleurs, en est-il véritablement un ? Et s'il s'acquiert, les femmes sont-elles toutes égales face à cette nature intransigeante ?

🧸 Leda, 48 ans, est de ces femmes qui se sont sacrifiées pour leur couple, devenue maman trop jeune, trop vite, elle est est devenue mère avant d'être femme. En vacances à Naples, seule, elle contemple les vagues qui meurent sur le sable, enivrée par l'odeur des pins et assourdie par le chant des cigales. Très vite, son attention est attirée par une jeune mère et sa fille, dont la complicité lui explose au visage. Dans cette relation charnelle, presque indivisible, Leda voit en cette mère celle qu'elle n'a jamais été. Car elle n'a eu ni la patience ni l'amour nécessaire pour élever ses deux filles. Alors, elle est partie. Pendant trois ans. Loin d'elles. Sans prendre aucune nouvelle.

🧸 Oui, cette femme a l'air bien heureuse avec sa fille, et cette dernière projette l'amour qu'elle reçoit de sa mère sur sa poupée, dont elle ne se sépare jamais... jusqu'au jour où elle disparaît... révélant à Leda des secrets qu'elle aurait préféré ne pas découvrir.

🧸 Si le thème me semble pernicieux, la plume de Ferrante le magnifie. Sur cette plage napolitaine, l'ambiance lourde et poisseuse d'un été du Sud plante directement le décor. le corps est tout aussi moite que l'esprit est dérangé. En ayant choisi d'abandonner ses filles, Leda a fait le choix purement égoïste de mener la vie qu'on ne lui avait pas laissé vivre, elle s'est emparé de ce droit, elle l'a scandé haut et fort. Peut-être ne sait elle pas aimer, mais peut-être aussi est-elle plus malheureuse loin de ses filles qu'à leur côté ?

🧸 Dans ce court roman dérangeant, les objets inoffensifs deviennent des armes ; en volant la poupée à cette petite fille, Leda lui dérobe cette maternité infantilisée, cet amour passionnel d'une petite fille pour son jouet, elle ôte en même temps tout pouvoir à sa mère, qui se retrouve confrontée aux colères incessantes et au chagrin inconsolable de son enfant ; les chapeaux de paille s'envolent, de rattrapent, ils cachent et révèlent les vérités les plus obscures ; enfin, les pinces à cheveux s'avèrent être des poignards tranchants, fendant l'âme plus que le corps lui-même...

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[...] Rares sont les lieux où les différentes classes sociales se croisent. La plage en fait partie et Leda, en bourgeoise intellectuelle, y est traitée avec déférence. Narratrice du roman, elle se place en observatrice, fantasme la vie des autres et imagine les liens qui les unissent. Elena Ferrante décrit à merveille cette tension curieuse que chacun connaît et fait de Leda l'intermédiaire entre le lecteur et la famille de Nina. L'épisode de la poupée va permettre à la narratrice de percer la bulle, de pénétrer dans le cercle de la famille observée. Cette rencontre est d'ailleurs vécue comme une agression du côté de la famille : les relations sont perturbées, on crie, on s'accuse, on s'agace, il se met à pleuvoir. du côté de la narratrice, c'est l'occasion de penser à sa propre famille : sa mère restée à Naples, son ex-mari Gianni, ses deux filles Bianca et Marta parties rejoindre leur père à Toronto. Ces quelques semaines de vacances permettent à Leda de réfléchir à sa relation avec ses filles. (... ) Critique complète sur : https://poussedeginkgo.wordpress.com/2019/07/24/poupee-volee/
Lien : https://poussedeginkgo.wordp..
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Leda se réveille à l'hôpital. Elle a perdu le contrôle de sa voiture. Elle a eu beaucoup de chance : sa seule blessure est sans gravité, mais c'est une « lésion inexplicable ». Pour comprendre, elle déroule le fil de ses souvenirs : se sentant libérée de son devoir maternel parce que ses deux filles étaient parties rejoindre leur père et travailler au Canada, Leda est partie en vacances dans les Pouilles. Elle s'est installée dans un appartement de location pour tout l'été et se réjouissait à l'idée d'avoir tout son temps pour travailler, lire et écrire. Sur la plage, elle rencontra une famille napolitaine et se trouva fascinée par une jeune femme, Nina, mère d'une petite fille Elena.

Cette rencontre fut l'occasion pour elle se s'interroger sur son rapport à la famille. Leda voulait se raconter à ses filles, leur expliquer ce qu'elle avait du mal à comprendre elle-même : pourquoi, alors qu'elles étaient petites, elle les avait abandonnées à leur père pendant plusieurs années ? Leda voulait aussi approcher Nina, la jeune mère napolitaine, pour en faire une sorte de « fille extérieure » :

« Quelle sottise de croire que l'on peut se raconter à ses enfants avant qu'ils aient au moins cinquante ans ! Prétendre qu'ils nous voient comme une personne et non comme une fonction. Leur dire : je suis votre histoire, c'est avec moi que vous commencez, écoutez-moi, cela pourrait vous servir. Nina, en revanche, je ne suis pas son histoire, Nina pourrait même me voir comme un futur. Me choisir comme compagnie une fille qui me serait extérieure. La chercher, l'approcher. »

Mais sans savoir pourquoi, sur la plage, la narratrice vola la poupée de la petite Elena. Elle pouvait encore s'en sortir en ramenant le jouet le lendemain, et en expliquant avoir continué ses recherches dans la soirée, pour aider Nina, dont la petite fille pleurait la perte de la poupée. Mais le voulait-elle vraiment …?

« Poupée volée » a été publié en 2006 et contient la plupart des thèmes qui seront développés quelques années plus tard dans la saga d'Elena Ferrante, « L'amie prodigieuse ». La poupée volée, centrale dans ce roman, sera une anecdote dans L'amie prodigieuse. Mais une anecdote sur laquelle l'auteure insistera pourtant. La lecture de « Poupée volée » éclaire donc – ou interroge du moins- certains épisodes de « L'amie prodigieuse » : quel souvenir douloureux est donc lié à la perte de la poupée ? Et dans « Poupée volée », quel acte Leda est-elle obligée d'expier malgré elle, pourquoi cette culpabilité ? Pourquoi Leda ne comprend-elle pas certains de ses actes ? En revient-on toujours au thème de l'abandon ?

Parmi les autres thèmes, on retrouve également celui de la maternité et de ses difficultés, notamment face à la vie professionnelle, mais aussi le poids qu'exerce la famille napolitaine populaire sur ses membres, et le rôle du dialecte qui est ici encore, comme dans « L'amour harcelant », négatif parce que violent et révélateur de la culture familiale. Et enfin, la difficulté à évoluer dans un milieu cultivé, lorsque l'on est issu d'un quartier défavorisé, malgré des études universitaires réussies.

J'ai préféré ce roman à celui de « L'amour harcelant », parce qu'il est moins cru et moins dur. Il n'en reste pas moins dérangeant, notamment parce qu'il soulève beaucoup de questions qui restent sans réponses. Et parce que l'on s'interroge inévitablement sur la récurrence des thèmes et anecdotes que l'auteure aborde dans chacun de ses romans et sur leur genèse. Quant à l'héroïne, Leda, elle ressemble beaucoup à Lenu, et elle m'a paru touchante dans son incapacité à mener une vie normale et dans sa souffrance face au fait d'avoir été une mauvaise mère. Elena Ferrante, quant à elle, continue de m'intriguer, très favorablement d'ailleurs, et je terminerai donc bientôt la découverte de ses romans avec « Les jours de mon abandon »…
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J'aime l'écriture d'Elena Ferrante et c'est avec plaisir que j'ai commencé cette lecture.

Je ne fus pas déçue car j'ai accroché tout de suite à l'histoire. Un roman étonnant et palpitant, écrit avec beaucoup de finesse.

Leda décide de partir seule en vacances à la mer, près de Naples. Elle se sent un peu abandonnée, ses filles habitent loin de chez elle car elles vivent chez leur père.

Elle croise chaque jour sur la plage, une famille italienne qui l'attire irrémédiablement et passe des heures à les regarder. Elle est fascinée par eux, mais surtout par une jeune mère et sa fille. Elles sont très complices, voire même fusionnelles. Mais ce qui l'intrigue le plus, c'est le comportement qu'elles ont envers une poupée dont il semblerait qu'elles aient un amour inconditionnel pour ce jouet !

Les journées s'écoulent tranquillement jusqu'au jour, où la fameuse poupée disparaît sur la plage…

Je suis tout autant fascinée par cette histoire que nous raconte Elena Ferrante.

Un moment d'égarement ou de folie, un petit « pétage de plomb » pouvant arriver à toutes et tous un jour…

Un geste que l'on explique pas, ouvrant la porte à des remises en question et sur le sens de la vie.

Un roman qui parle de féminité, de maternité et de la difficulté d'être mère.

Un thème qui m'interpelle, je ne pouvais pas passer à côté de cette lecture.


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Livre curieux et envoutant. Cependant la fin est un peu décevante et abrupte.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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