Un drame s'est abattu sur un petit coin de Bretagne tranquille. Gaela, un bébé d'à peine dix jours, a disparu. Morgane, la mère, est dévastée, mais surtout suspectée d'être à l'origine de cet enlèvement. Tout semble se liguer contre elle. Quelle vérité se cache derrière cette affaire ? La police parviendra-t-elle à retrouver
La petite fille du phare ?
Je ne vais pas crier une fois de plus mon amour pour
Une vie entre deux océans (
M.L. Stedman), juste évoquer le fait que, depuis le jour où j'ai découvert ce merveilleux roman, j'ai tendance à me jeter sur tous ceux où il est question d'un phare, de près ou de loin.
Et, en l'occurrence, de loin. de très très loin. Oui, parce qu'une fois plongée dans ma lecture, il aura fallu attendre à peu près la moitié du livre et la mention dudit phare pour que je me remémore le titre. Probablement parce que ç'aurait pu être la petite fille de la grève, de l'écurie ou de la banquette arrière d'une Citroën sans que cela change quoi que ce soit.
Ma remarque donne le ton, je n'ai pas du tout aimé cette histoire. Oh, pas parce qu'elle a déçu mes attentes, non. Juste parce qu'elle est mauvaise. Affreusement mauvaise. Enfin, disons que c'est surtout la plume de l'auteur qui est calamiteuse. On a trouvé un sérieux concurrent à
J.R. Dos Santos.
Le vocabulaire est pauvre, les répétitions foisonnent, les personnages se répètent, tournent en rond, leur psychologie est inexistante, tout comme l'émotion, les dialogues sonnent encore plus faux que le traitement de l'enquête… Il n'y a RIEN qui va ! Enfin, sauf la maîtrise du sujet-verbe-complément, soit les bases du français que l'on acquiert à l'école primaire.
L'intrigue débute avec Morgane, qui vient de laisser sa fille de dix jours sous la garde de son fils aîné de treize ans pour aller déambuler près de la mer, avant de rejoindre son mari dans un bar. Là aussi, ça annonce la couleur.
Aux yeux de l'écrivain, dix jours a l'air d'être une notion relative. Pour moi, c'est très court, mais dans le récit, on a l'impression que le bébé est là depuis des lustres, puisqu'il est question d'habitudes, de récurrences, de situations familières…
Morgane est détestable. Au début, j'ai cru que c'était volontaire, qu'elle jouait la comédie de la mère éplorée quand tout porte à croire qu'elle se contrefiche de son nouveau-né, mais non, apparemment, c'était censé être sincère. Censé. Parce que moi, à la place des gosses, avec une famille pareille, j'aurais pris mes cliques après avoir pris des claques (et même avant).
On est donc sur un degré d'empathie zéro, mais à la décharge de cette femme, les autres ne valent pas mieux. Son mari, son « amie », son amant, la blogueuse qu'elle méprise mais qu'elle contacte sans arrêt parce que… Parce que faut bien trouver un moyen de prolonger le suspense ?
Oh, ça, je dois avouer que c'est réussi. Je n'ai pas vu venir le dénouement. Peut-être parce qu'il n'y avait quasiment aucun moyen de l'anticiper, tellement la révélation finale tombe comme un cheveu sur la soupe, ou plutôt comme si l'auteur s'était dit « Bon, assez atermoyé, il est temps de boucler ! ». Ou peut-être aussi parce que, au bout du compte, je me fichais pas mal de l'identité du coupable et de son mobile. Selon moi, il aurait TOUS fallu les coffrer, au regard de leur (non-)sens moral.
Sauf si vous aspirez à découvrir un livre foisonnant de personnages haïssables et dont le style est à la littérature ce que les pâtes à l'eau sont à la haute gastronomie, je vous déconseille vivement ce titre. Si vous en cherchez un dans un registre vaguement similaire, je vous recommande plutôt
Une mer si froide (
Linda Huber).
Lien :
https://leslecturesdecyrligh..