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3,73

sur 214 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce thriller démarre sur les chapeaux de roue avec un tueur aux méthodes quelques peu brûlantes.

"Visqueux, le verre en fusion coula lentement au fond de la gorge ouverte en entonnoir. La silice fondue à mille cinq-cent degrés brûla tout sur son passage. Les lèvres, les dents, la langue, le palais, la trachée. Les chairs grésillèrent. Une odeur de viande carbonisée s'installa. La fumée émanait de l'orifice buccal comme du cratère d'un volcan humain."

Et cette dynamique se poursuit tout au long du récit. Les chapitres sont courts, le rythme soutenu. le roman aussi est court, il faut aller vite. Et c'est efficace. J'ai dévoré le roman en un après-midi, il est impossible à lâcher. C'est court mais bon et maîtrisé.

L'intrigue tient la route. Les thèmes abordés, attentats, mafia albanaise, corruption, traite des êtres humains, tueur en série, sont aussi divers que variés. C'est sombre et très glauque par moments avec des scènes bien dégueu.

Les personnages ne sont pas trop fouillés, l'auteur privilégie l'intrigue et l'action. Ca ne m'a pas dérangée, j'avoue que pour la plupart je n'avais pas envie de faire plus ample connaissance.

Comme à son habitude l'auteur nous réserve bien des surprises, des petits twists bien placés qui à chaque fois me retourne le cerveau. Toujours là où on ne l'attend pas, il se joue de nous avec brio. Je me fais toujours avoir en beauté, mais comment fait-il ?

Dans ces précédents romans, Nicolas Feuz nous fait beaucoup voyager, le Kenya, la Croatie, la Laponie... Ici l'histoire se passe exclusivement à Neuchâtel. C'est ma ville, c'est chez moi. Je connais et fréquente beaucoup d'endroits décrits dans ce livre. Ca me fait toujours bizarre, j'ai l'impression de visionner un film.
J'aime lire pour m'évader, découvrir de nouveaux lieux et paysages, mais quand on connait tous les endroits, la lecture prend une autre forme. C'est tout aussi plaisant.
M. Feuz vous y allez fort tout de même, nous planter l'histoire en pleine Fête de Vendanges... Et le Charlot, on en parle ? ;)

Avec ce petit roman qui a tout d'un grand Nicolas Feuz signe à nouveau un très bon thriller. Vous n'avez pas encore découvert cet auteur ? Il serait temps. Je vous le recommande fortement.

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Je ne connaissais pas du tout cet auteur avant de me rendre à une rencontre "lecture" dont il était l'invité. Honte à moi, car c'est un compatriote et qui n'habite pas bien loin de chez moi qui plus est! Sa lecture du prologue a immédiatement éveillé mon intérêt et c'est avec une certaine impatience que j'ai entamé ce roman, intriguée par le chemin qu'il allait faire prendre à ses personnages et à son histoire.

Autant dire que l'auteur nous embarque immédiatement dans son récit, car, s'il y a un énorme point fort à relever dans son roman, c'est son rythme effréné! Les rebondissements sont nombreux, l'action est constante et les pages se tournent à une vitesse incroyable. Il faut dire qu'en plus il nous offre des chapitres courts, ce qui augmente cette impression de dévorer le livre, tellement les pages se tournent presque toutes seules.

Côté style, il est très accrocheur et nous plonge sans difficulté dans les péripéties que vont vivre les personnages. le fil rouge ne se délie que petit à petit, ce qui ne nous permet pas d'entrevoir la conclusion qui finit admirablement bien cette histoire, de quoi surprendre le lecteur, ce qui n'est pas toujours facile à faire. Les personnages sont attachants et passionnants à découvrir et ils n'ont fait que renforcer l'impression positive ressentie tout au long de ma lecture.

Le point que j'ai surtout adoré, c'est que je connais pratiquement tous les endroits où se rendent les héros et c'est la première fois que cela m'arrive durant une lecture. Je pense que je ne vais plus voir la ville de Neuchâtel de la même façon après cette lecture. Avoir autant de connaissances partagées ne m'était jamais arrivé et j'ai vraiment adoré cette expérience, bien qu'elle ait été un peu déstabilisante au départ. Donc merci à l'auteur de mettre en avant nos régions suisses moins connues!

En bref, j'ai été emballée par le style de l'auteur et par son histoire. du coup, je compte bien découvrir petit à petit ses autres romans et voir ce qu'il peut nous proposer d'autres.
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La scène introductive donne une idée très claire sur ce qui va suivre.
Visiblement, nous sommes face à un tueur qui ne plaisante pas et ça démarre très fort.
Ses meurtres sont violents et on sent une sourde angoisse pointer son nez.

Norbert Jemsen, procureur, est retrouvé au milieu des victimes d'un attentat.
Blessé, il semble avoir perdu la mémoire et s'étonne des soupçons de la police, qui semble convaincue qu'il est la cible principale de ce carnage sanglant.

Vous voilà prévenus, nous sommes bel et bien devant un thriller.
D'ailleurs, puisque le sujet est évoqué, nous sommes nombreux à trouver que les éditeurs ont la fâcheuse habitude d'estampiller "thriller", et ce à tort, sur presque tous les romans, noirs, polars et thrillers confondus.
Ici, ce n'est point le cas, pas l'ombre d'une mention "thriller" et ce n'est pas plus mal, le lecteur s'en rend compte tout seul comme un grand.

Le procureur (le personnage, pas l'auteur) va tenter de percer l'énigme sur l'attentat dont il a été victime, non sans mal, car sa perte de mémoire ne joue pas en sa faveur.
Heureusement qu'il peut compter sur l'aide de sa greffière, qui semble d'une fidélité à toute épreuve.
En attendant, le tueur aux méthodes barbares semble impossible à appréhender.

Les chapitres sont extrêmement courts et je pense que c'est une technique d'écriture qu'il faut savoir maîtriser, l'auteur gère comme un maître.
Le roman garde sa fluidité et est agréable à lire, j'ai le souvenir récent d'une lecture où je me sentais totalement perdue, tant les chapitres étaient courts et les changements de scènes abrupts.

J'ai été confrontée à la vie d'une prostituée et je suis ravie de voir que si j'ai ressenti sa douleur face à son quotidien d'esclave sexuelle, d'autres personnes la ressentiront aussi.
Et avec un peu de jugeote, ils pourront se rendre compte que ce n'est pas une fiction et qu'il faut lutter contre la traite des êtres humains et de la prostitution forcée.

Je vais voir Nicolas Feuz ce week end et je plutôt contente de pouvoir approuver de dernier roman de façon positive.
Dans le cas contraire le débat aurait pu être intéressant également, enfin quoique, il m'est arrivé de me faire lyncher par une auteure dans un salon.
J'ai envie de dire tant pis, il faut savoir affronter ses détracteurs, mais surtout rester honnête dans ses retours de lecture.
Face à un homme qui travaille pour la justice, je suis presque sûre de trouver quelqu'un de fairplay et de juste.

Pas de doute, Nicolas Feuz est un très bon auteur de thriller suisse qui est en train d'investir la France, et ça, j'en suis enchantée.

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La mémoire est un élément clef du travail de la justice qui doit en permanence gérer de multiples rapports de police et des dossiers dont il ne faut jamais perdre le fil. C'est malheureusement ce qui fait défaut au Procureur Jemsen actuellement. Victime d'un attentât en plein milieu de Neuchâtel qui a causé de nombreuses victimes, il en a miraculeusement réchappé mais avec ses souvenirs partis en fumée.
Aidé de sa fidèle greffière Flavie Keller il va tenter de recoller les morceaux pour mieux prendre conscience de son état et de se souvenir des enquêtes sur lesquelles il travaillait avant le drame.
De leurs côtés les policiers Kramer et Mollier tentent de démasquer celui que l'on surnomme "Le Vénitien " , un tueur à gage devenu meurtrier en série qui a la particularité d'utiliser du verre de Murano et d'en déposer quelques morceaux dans la gorge de ses victimes .
Nos amis ont du pain sur la planche d'autant qu'ils doivent également tenter de débusquer qui est derrière l'explosion terroriste du centre ville . Cette jeune prostiituée d'origine tchétchène au fort tempérament pourra peut être leur donner un coup de main sous réserve que son "boss" ,le fameux Berti et son fidèle gorille Marku lui en laisse l'opportunité.

L'auteur suisse a décidé de passer la vitesse supérieure avec ce nouveau roman : le rythme est effréné, les personnages aux multiples facettes ne cessent de surprendre le lecteur et les rebondissements du récit vous entraînent inexorablement à aller plus loin dans votre lecture .
Le magistrat écrivain helvétique Nicolas Feuz aime jouer avec son lecteur pour mieux l'emmener là où il ne l'attend pas . Sans trop rentrer dans la psychologie des principaux protagonistes il privilégie l'action et le soubresaut des événements , sans filtre , mais avec le sens du mot et du tempo .
Je recommande
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Je remercie les éditions Slatkine & Cie pour l'envoi de ce service presse qui je dois dire est un des seuls livres à m'avoir frustré :lol: non pas parce que j'ai trouvé ce livre mauvais, non pas du tout bien au contraire, mais parce que pendant la première moitié de ce roman, je n'ai pas réussi à entrer dedans. le truc c'est que je ne sais absolument pas pourquoi lol peut être que c'est à cause da ma rinopharingyte qui me prenait la tête en tout cas ça m'a rudement embêté :( Mais je vous rassure , j'ai kiffé grave la deuxième moitié de ce roman très rythmé qui va vite peut être un peu trop vite dans les explications qui aurait pu être un peu plus développé à mon avis. L'auteur nous manipule avec une facilité déconcertante jusqu'au dénouement de son intrigue avec quelques petits twists bien placés et bien dosés.

On se trouve en Suisse à Neufchâtel avec un procureur qui est victime d'un attentat à la bombe qui se retrouve à l'hôpital amnésique… Pourquoi cet attentat? Est-ce Daesch? Est-ce une vengeance contre le procureur lui-même? Parallèlement, les policiers enquêtent sur un tueur en série nommé le vénitien qui coule du verre de Murano dans la gorge de ses victimes pour les achever. Il vient d'ailleurs de tuer l'un des leurs.
Qui est ce vénitien? Quelles sont les raisons de ses meurtres? Et pourquoi le verre de Murano?
Serait-ce un des membres du réseau de trafic d'êtres humains et prostitution qui sévit dans la ville? Tout laisse à penser que Alba la prostituée en sait plus sur ces deux affaires qu'elle ne veut bien le dire…


J'ai bien aimé le style et la plume fluide et réaliste de Nicolas Feuz que je découvrais avec ce roman que j'ai trouvé un peu complexe peut être par manque de renseignements sur les personnages…On ne sais pratiquement rien de ce tueur par exemple. Les deux flics non plus, on ne sait rien d'eux. du coup je n'ai ressenti aucune empathie pour les protagonistes de ce livre et ça pour moi c'est plutôt un point négatif.

Nicolas Feuz avec Alba la prostituée a choisi de dénoncer un thème assez fort et actuel qui existe depuis bien trop longtemps: le trafic d'êtres humains et surtout jusqu'où peut aller la monstruosité de l'humain à l'égard de ces femmes qui n'ont le droit que d'obéir et de la fermer sous peine de mort.
L'auteur nous plonge alors dans l'horreur que subissent ces femmes à qui on leur promet monts et merveilles et qui se retrouvent obligées de se prostituer pour soi disant rembourser leur dette. Elles ne sont pas mieux considérées et traitées par leur souteneur que les esclaves que l'on échangeaient lors du commerce triangulaire il y a déjà quelques siècles ce n'était que de la "marchandise". Elles ne sont que de la marchandise, triste réalité :'(
On évolue mais malheureusement l'esclavage aussi sous différentes formes comme quoi la passé ne nous sert pas forcément de leçon.
Ces scènes violentes sont tellement bien décrites que l'on en déduit que Nicolas Feuz sait très bien de quoi il parle et de quoi il en retourne. Son métier de procureur l'a surement aidé dans ses recherches pour ce roman.


Cette enquête va vous emmener dans l'envers du décors: magouilles politiques, mafia albanaise, trafic d'êtres humains et meurtres sanglants par un psychopathe de premier ordre…
Je vous conseille ce livre dont l'intrigue est bien amenée sans fioriture, il est glauque à souhait, un bon petit thriller comme on les aime ;)





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Nicolas Feuz signe son neuvième roman et le premier édité chez un éditeur classique. Procureur de la République en Suisse, il connaît la justice sur le bout des doigts et on le ressent bien dans son roman. le miroir des âmes est d'une justesse folle !

Le tueur traqué est un assassin mandaté aussi bien par des malfrats que par des personnes hauts placées. On le surnomme le Vénitien et ce n'est pas à cause de ses origines : il est d'un sadisme rare et sa spécialité est de couler du verre Murano dans la gorge de ses victimes pour les achever. Âmes sensibles, rassurez-vous, après la scène d'ouverture vous serez à peu près tranquille ! L'auteur axe son récit principalement du côté de l'enquête et de la maison close du gros méchant de la ville. Un subtil mélange entre les deux côtés de la Justice ! Magouilles, chantages, vengeances… On n'a pas de quoi s'ennuyer !

Les courts chapitres et le style vif donnent un rythme intense et un page turner infaillible ! Une fois lancé, il vous sera quasiment impossible de le lâcher !
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Nous sommes à Neuchâtel, en Suisse.
Une bombe explose sur la place des Halles, faisant de nombreuses victimes, dont le procureur Jemsen, sévèrement blessé, mais vivant. En plus de ses séquelles physiques, il souffre d'une importante perte de mémoire. A ses côtés, il peut compter sur sa greffière Flavie Keller qui non seulement le connait par coeur, mais connait aussi ses dossiers, même ceux sur lesquels il n'est pas sensé travailler.
Le lecteur suit également un personnage surnommé le Vénitien, Zorro des temps modernes qui se veut être une sorte de justicier masqué. Il a une technique pour achever ses victimes assez particulière : il leur insère du verre de Murano en fusion dans la bouche pour les faire crever.
Le prologue du livre s'ouvre justement sur cette scène, aboutie, bien décrite, totalement vraisemblable qui laisse entrevoir de belles promesses pour la suite du récit.
Parallèlement (oui, ce n'est pas fini), le lecteur prend en pitié Alba Dervishaj, prostituée albanaise de son état qui semble être victime d'un traffic d'êtres humains, organisé par un groupe d'albanais, placé sous la houlette du terrible Berti, proxénète de son état, compassion en option.
Au milieu de ces trois groupes de personnages, gravitent deux être flous, hommes politiques pas tout à fait honnêtes, cachant leurs petits secrets et ayant des objectifs que l'on découvre petit à petit.

Dans un premier temps, je voudrai mettre l'accent sur ce que j'ai aimé.
D'abord la construction du livre.
Au début surtout, pas d'unité de temps. Cela veut dire que Nicolas Feuz ballade son lecteur entre présent et passé sans jamais vraiment le prévenir. C'est déstabilisant, donc intéressant mais nécessite également une lecture suivie pour savoir dans quel espace temps on est. Attention, ce n'est pas le flou artistique total, ces retours en arrière sont faits de manière subtile, il est donc possible de s'en sortir ;-)
Ensuite, le rythme. Ce polar va à 200 à l'heure. Imaginez-vous, 262 pages (seulement!!), pas de temps à perdre. Donc, les chapitres sont courts, la totalité de l'histoire se déroule sur 5 jours, l'écriture est nerveuse.
Pas de temps morts, pas de détails inutiles, pas de bla-bla au niveau de l'action.
Enfin, les twists ! 2-3 twists que je n'ai pas vu venir mais un surtout qui soulève une incohérence énorme lors des révélations finales et m'a obligée à revenir en arrière pour être bien sûre d'avoir bien lu (ou alors, je n'ai pas compris toutes les arcanes du scénario...).
Tout cela est plutôt très bien réussi car il tient le lecteur en haleine et cela, jusqu'au bout.
Et c'est le but d'un polar !! Objectif atteint !

Sauf que, et cela m'amène aux points négatifs, j'ai eu un problème avec les personnages.
En 262 pages, c'est compliqué de donner une véritable âme aux personnages sans que le lecteur ait l'impression qu'ils manquent de profondeur.
Car oui, les personnages manquent considérablement de profondeur.
Impossible de s'y attacher.
Du coup, le problème que j'y vois, c'est la vraisemblance des portraits qui y sont dressés.
A titre d'exemple, prenons la greffière, Flavie. Son histoire personnelle n'est que faiblement exploitée. Dommage, cela aurait rajouté de l'émotion dans l'histoire.
Autre exemple : la prostituée Alba. Sans révéler son rôle final dans le scénario, les descriptions violentes de ce qu'elle subit dans le bordel où elle travaille, ses actes vis à vis d'une "collègue" transforme radicalement les sentiments du lecteur quand arrive la fin du livre. En effet, de compassion, le lecteur passe à un sentiment de haine féroce en quelques secondes.
Etait-ce une volonté de Nicolas Feuz de bouleverser totalement les émotions du lecteur ?
A lui de nous le dire !
Le procureur Jemsen est détesté par les flics avec lesquels il travaille sans qu'on connaisse véritablement les racines de cette haine réciproque. Ces raisons sont trop peu développées pour que le lecteur n'ait pas l'impression d'avoir affaire à un sombre con. Dommage là encore car ses motivations au final sont tout à fait louables, sauf qu'on ne les ressent pas.
Quant au Vénitien, ses motivations à lui ne sont pas suffisamment claires pour qu'on puisse lui donner un réel crédit. Personnellement, je n'ai pas compris la véritable raison d'être de ce personnage, si ce n'est son imagination débordante en matière de meurtres et le fait qu'il ose s'en prendre à des flics.
Le seul personnage qui soit suffisamment brossé reste le proxénète Berti mais ce n'est pas vraiment un personnage central, donc il ne parvient pas, à lui tout seul, à effacer l'impression générale.
L'histoire des personnages principaux est décrite avec le minimum syndical, peut-être pour se concentrer sur l'action ? Je pose la question.

Premier livre que je lis de Nicolas Feuz, mais certainement pas le dernier !
Il y a de très bons points dans ce polar, une intrigue bien ficelée avec une connaissance des codes bien maitrisée. S'il parvient à étoffer ses personnages, à les rendre plus épais, plus humains en accentuant leurs vécus, comme de petits secrets qu'il livrerait au lecteur, je lui prédis une place aux côtés des grands de la littérature noire.
Il a un potentiel certain, peut-être est-ce dû à son métier de procureur, il faut juste rajouter un je-ne-sais-quoi d'émotion, de profondeur pour ses protagonistes, et il y sera !



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Après Horrora Borealis disponible désormais chez le Livre de Poche, celui qui est également Procureur de la République en pays helvète revient avec le miroir des âmes publié chez Slatkine & Cie. Un nouveau thriller diamétralement opposé au premier mais qui ne manque pas de surprendre. Et captiver.

# La bande-annonce

Un attentat sans commanditaire, des meurtres sans mobile apparent, l'auteur est à son affaire, il est procureur du Canton de Neuchâtel. Dans ce polar essouflant, il fait endosser à son personnage principal la robe d'un magistrat qui pourrait être son double si tout n'était précisément double et trouble dans ce Miroir des âmes : les flics, les filles, les politiques, les juges et jusqu'à ce mystérieux tueur en série que la police a surnommé le Vénitien parce qu'il coule du verre de Murano dans la gorge de ses victimes. le style est au couteau, l'efficacité radicale. Implacable et précis, comme un détonateur.

# L'avis de Lettres it be

Ce fut une heureuse découverte chez Lettres it be que cette lecture du nouveau livre de Nicolas Feuz. Sans avoir eu la chance de lire au préalable Horrora Borealis son précédent roman, nous nous sommes jetés sur ce polar qui résonne fort en pleine rentrée littéraire où l'habitude a pourtant été prise, à regret, de snober le temps de quelques mois tout ce qui touche au roman noir, polar ou thriller. Et difficile de regretter notre choix… L'entrée en matière se fait sans sas de décompression aucun : le prologue capte toute l'attention dès les premiers instants de lecture. On y est, sans avoir eu le temps de dire ouf. L'écriture met dans le bain, un bain qui promet d'être de plus en plus noir.

Finalement, et au fur et à mesure que se met en place la trame de ce Miroir des âmes, force est de constater que sur le fond tout reste assez classique. Les personnages ne disposent pas d'une très grande profondeur (ce qui évite toute digression inutile), le cadre spatio-temporel ne se distingue pas par des spécificités tirées par les cheveux ou autre, quelques scènes viennent mettre devant nos yeux et faire exploser avec brio toute l'horreur dont Nicolas Feuz est capable. Ce qui retient l'attention ici n'est autre que le rythme de cette histoire. Nicolas Feuz impose son style aiguisé, incisif, déchirant, haletant. Les chapitres ultra-courts se succèdent plus vite encore que nos respirations, et la chasse au Vénitien montre crescendo jusqu'à un final brûlant à mi-chemin entre Stephen King et Dennis Lehane. Quelle force de caractère dans une plume qui témoigne déjà d'une très grande expérience en la matière !

Nicolas Feuz fait assurément une entrée remarquée parmi les auteurs de thrillers francophones à surveiller de près. A titre anecdotique, difficile de ne pas voir d'ailleurs une certaine similitude entre une scène bien précise du Miroir des âmes et l'un des romans de Bernard Minier, passé maître en la matière. Une scène à base de cadavre suspendu et de funiculaire. Avis aux amateurs ! Quoi qu'il en soit, l'auteur suisse confirme tout le bien que l'on pouvait déjà penser de lui et ne laisse qu'une envie : continuer à le suivre encore et encore.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Dans son nouvel écrin les éditions Slatkine, l'auteur-procureur Nicolas Feuz ne perd rien de son style.
En effet dès les premières lignes, le lecteur n'a pas le temps d'absorber ni d'esquiver, il est cueilli par un uppercut.
C'est totalement sonné qu'il poursuit sa lecture, en entendant les pulsations de son coeur, dans ses tympans assourdis, impression renforcée, avec l'habileté de Nicolas Feuz, en chapitre court, voire très court.
A peine relevé, le lecteur essaie de casser la distance, pour parer les coups, mais rien n'y fait, un pas de côté, on chasse les coups, on essaie de se repositionner et de mettre son corps (et son esprit) en position de garde, et vlan une nouvelle fois au tapis.
Le procureur Jemsen a été victime d'un attentat, pourquoi est-il visé ? La police fait son boulot à minima, car ses flics n'aiment pas le procureur. de plus, un des leurs, qui a joué solo, a été exécuté par le dénommé le Vénitien qui signe ses crimes avec des balles en verre de Murano. L'enquête croise la route de la mystérieuse Alba : « Elle était devenue l'esclave sexuelle du maquereau albanais. Elle savait qu'elle ne lui échapperait plus. Sauf peut-être au prix de sa vie. Jamais Berti n'accepterait qu'elle passe une nuit entière à l'extérieur du salon, sauf, peut-être, si elle revenait avec une substantielle somme d'argent. »
Un art consommé de nous plonger dans un monde interlope, de faire un beau portrait de femme avec Alba.
Pendant ce temps, le procureur Jemsen essaie de se rétablir et d'enquêter de son côté, pas facile car il est partiellement amnésique et aidé par sa greffière Flavie dont il ne comprend pas le dévouement. Ils vont plonger dans le dossier des disparitions inexpliquées.
L'action se déroule sur 5 jours, elle est centrée sur l'enquête, donc pas de temps pour ausculter la température de la ville qui a subi l'attentat ni pour savoir comment la population survit à ce drame.
Les bons poursuivent les méchants et parfois la frontière est ténue. Certains ne sont pas à la place qui leur est dévolue, mais n'est-ce pas cela le suspens ?
Un thriller efficace, mené tambour battant.
L'épilogue serait-il un clin d'oeil de Monsieur le procureur à l'auteur ?
Merci aux éditions Slatkine pour la découverte de ce nouvel écrin des histoires noires de Nicolas Feuz.
Chantal Lafon-Litteratum Amor 03 septembre 2018.
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Après plusieurs très belles lectures mettant en avant les grands espaces, changement de décor et d'univers avec le dernier roman de Nicolas Feuz, procureur et écrivain neuchâtelois dont je me réjouissais de découvrir enfin la plume. Et je ne suis pas déçue, le miroir des âmes est un bon polar made in Romandie!

Alors que le procureur Norbert Jemsen, victime d'un attentat qui a endeuillé la ville de Neuchâtel, se réveille en partie amnésique à l'hôpital, un tueur à gages particulièrement sadique surnommé le Vénitien sévit et s'en prend pour la 1ère fois à un flic. Si Jemsen, assisté de sa fidèle greffière, retrouve progressivement quelques bribes de mémoire lui permettant d'enquêter de son côté, les flics font pression sur une prostituée albanaise prise en étau entre ces derniers et un important réseau mafieux.

Attentat, meurtres atroces, traite des êtres humains, corruption politique et policière..., voilà les thèmes abordés par Nicolas Feuz au long de ces 216 pages qui défilent à toute vitesse grâce à une écriture fluide, un rythme souvent effréné, des personnages féminins attachants.

Si quelques pages de plus pour développer certains points et personnages ne m'auraient pas déplu, le miroir des âmes reste une bonne lecture qui m'a donné envie de découvrir les précédents romans de l'auteur!
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