Je suis devenue fan de
Susan Fletcher après avoir lu son précédent roman,
Un Bûcher sous la neige. J'avais adoré son écriture poétique et la façon dont s'exprimait des sentiments humains si vrai et si touchants.
Je n'ai pas été déçue par ce nouveau roman, mais malgré tout il m'a manqué l'émotion poignante qui m'avait prise à la gorge. Cette nouvelle histoire, plus moderne, est d'une certaine manière tout aussi tragique et belle, mais moins brutale et précipité.
C'est surtout dans le début du roman que j'ai eu certaines difficultés. Sur l'île de Parla vivent de nombreux habitants qui ont tous des liens affectifs ou familiaux entre eux. La narration passe allégrement d'un personnage à l'autre, alternant discours à la première ou troisième personne et les dialogues ne sont que simples phrases en italique. Ainsi, au début de la lecture, il est parfois difficile d'associer une voix et un nom.
En revanche, plus on avance dans le roman, plus cette écriture prend tout son sens. L'italique, qui sert habituellement pour marquer les pensées, est moins brutal qu'un dialogue ordinaire et nous entraîne dans l'histoire.
Histoire... ce mot est particulièrement important pour tout le roman. En effet, il s'agit d'une histoire d'amour et de deuil, mais tout part d'une légende, d'un mythe, celui de l'homme-poisson, aperçu autrefois sur les côtes. Ce sont les histoires qui protègent des enfants dont le père est violent, des histoires qui permettent de surmonter ruptures, trahison ou mort d'un proche.
La polyphonie est touchante et chaque personnage est profondément humain. Ils ont tous leurs blessures dévoilées petit à petit, mais également leurs petites habitudes, énumérées afin de nous plonger dans leur quotidien, comme autant de détails que l'on peut glaner pour vivre cette histoire, ainsi que Maggie qui glane sur la plage ce que la mer rejette.
Ce roman est certes triste et mélancolique, mais le message qu'il porte est celui de l'Homme-poisson : "Espère"...