Rien de tel que l'orgueil pour faire perdre à un homme tout bon sens.
Dans toutes les familles, il y avait dans l'âtre un chaudron d'avoine qui cuisait lentement pendant des jours et des jours. On y jetait au fur et à mesure des os, des pépins de pomme, des cosses de pois et autres épluchures. Assaisonné d'herbes et salé, cela donnait une soupe qui n'avait jamais deux fois le même goût. C'était le plat le moins cher.
(chap. 25)
« Ceux qui prendront l'épée périront par l'épée », disait Jésus, quoique, sous le règne d'Édouard III, les prêtres citent rarement ce verset-là. Le plus remarquable était qu'un homme ayant survécu à tant de campagnes militaires, à d'effroyables batailles et aux assauts de la cavalerie française, puisse trouver la mort à quelques lieues de chez lui, au cours d'une vulgaire dispute.
L’amour n’est jamais du temps perdu.
(chap. 61)
Le prieur Godwyn se chargea de répondre :
"La peste nous est envoyée par le Seigneur en punition de nos péchés. Le monde est devenu mauvais. L'hérésie, la luxure et l'irrévérence y règnent en maîtres. (...) Dieu est en colère et son ire est terrible. Vous aurez beau vous démener pour échapper à sa justice, son bras vous débusquera où que vous vous cachiez.
-Que faire, alors ?
-Allez à l'église ! Confessez vos péchés, priez et menez meilleure vie !"
(chap. 59)
Le parchemin, feuille de cuir d'une extrême finesse, était une denrée bien trop onéreuse pour être utilisé à de simples croquis. Il était réservé à l'usage des moines qui recopiaient les différents livres de la Bible. Vers l'époque où Caris était née*, un nouveau matériau destiné à l'écriture et appelé "papier" avait fait son apparition. Mais il venait des Arabes et les moines refusaient d'employer à des fins sacrées une invention musulmane et, partant, païenne.
(chap. 14)
*vers 1317
Il avait suffi d'altérer à peine la vérité pour lui donner une coloration sinistre.
" Dieu y pourvoira . "
Sous l'effet de la colère , le visage rubicond d'Edmond prit une teinte violacée .
" Ce qui a assuré ta subsistance depuis l'enfance et payé tes études , c'est le travail de notre père ! Depuis , tu vis grâce aux loyers et aux dîmes que tu prélèves , grâce au péage de ce pont et à la taxe sur les étals , grâce à une demi-douzaine d'autres impôts que te versent les habitants de cette ville et les paysans alentour . Ta vie entière , tu as vécu sur le dos des gens , en sucant leur sang , comme les puces ! Et maintenant tu as le culot de me dire : " Dieu Y pourvoira " !
" Attention , mon frère , tes paroles frisent le blasphème ! "
"Notre Père, bénissez ces aliments destinés à nourrir nos corps fétides et corrompus, remplis d'autant de péchés qu'il y a de vers dans le corps d'un chien crevé..."
Si nous savions comment nos enfants allaient tourner, songea-t-elle, serions-nous aussi pressés de les mettre au monde ?