Quel souffle ! Un grand roman d'aventure, à la Dumas, avec une pléiade de personnages, des gentils, des méchants et d'autres on ne sait pas trop, avec des péripéties parfois difficiles à croire mais tellement agréables à lire qu'on aime se laisser surprendre. Il y a tout dans ce livre, même un peu de réalisme magique avec ces petits colibris verts.
Alma, bien sûr, est un des personnages centraux, même si je ne suis pas que ce soit elle qui donne son nom à la trilogie, mais plutôt ce que ce mot veut dire dans la langue oko, inventée par
Timothée de Fombelle pour les besoins de son livre. Mais il y a aussi Joseph, petit orphelin ingénieux qui a bien l'intention de prendre sa revanche sur la vie, et puis il y a tous les personnages qui gravitent autour d'eux, plus ou moins proches, plus ou moins louches. Amélie de Bassac et son père, le comptable
Saint-Ange, l'inquiétant capitaine Gardel, son charpentier Poussin et son cuisinier Cook ; il y a aussi Lam le petit frère d'Alma, son père et sa mère, Masi et Nao ainsi que son autre frère Soum, il y a la petite princesse Simbu et bien sûr le cheval Brouillard…
On ne rentre pas dans toutes les horreurs de la traite négrière, c'est un roman pour adolescents et le propos est adapté, mais le livre ne craint pas de dire les choses comme elles sont. Les personnages principaux sont épargnés, mais on voit en toile de fond beaucoup de atrocités qui ont pu être commises, et surtout une idée de ce que cela veut dire d'être ainsi arraché à sa terre, à sa communauté, à sa famille, sans aucun espoir de retour.
Le livre est superbement écrit, merveilleusement construit, et rend ses lecteurs plus intelligents, c'est donc un merveilleux livre, le premier d'une trilogie qui promet d'être passionnante de bout en bout.