Finalement, je suis heureuse d'avoir tant attendu pour lire le tant vanté "Vango" et découvrir l'écriture de Timothée de Fombelle. Il doit écrire avec l'encre du ciel, cet homme là… Pas possible autrement! Parce que la lecture que je viens de traverser a tout de l'éblouissement. Si, si!
J'ai tellement aimé "Entre Ciel et Terre" si vous saviez!.. J'ai frémi, j'ai tremblé, mon coeur s'est serré face à tant de sensibilité et de poésie. Il s'est emballé, embarqué qu'il était dans tant de péripéties, haletantes, romanesques mais foutrement bien construites et orchestrées.
"Vango, entre ciel et terre", c'est un roman jeunesse mais pas seulement tant il sonne juste, tant il est sensible, profond.
C'est aussi un grand roman d'aventures où l'imagination et la poésie sont reines, où le rythme trépidant, généreux n'entrave en rien la grâce de la plume, un roman d'aventures qui nous entraîne des îles siciliennes à la lande écossaise, du parvis de Notre-Dame de Paris au coeur de la Russie qui s'appelait alors l'URSS, du ciel de l'Allemagne qu'on ne tardera pas à appeler le III°Reich à celui, bien plus vaste et plus beau où planent les oiseaux.
C'est un roman d'amour qui laisse la gorge sèche et qui émeut; le roman d'un amour offert sans mièvrerie mais avec tant de beauté et de délicatesse, avec tant de sensibilité que c'est à en s'en écorcher le coeur et à en retrouver la foi, que c'est un cadeau qui étreint aussi sûrement que les bras de ceux qu'on aime.
Ce sont des mystères et une narration envoutante.
Ce sont enfin des personnages solidement campés, riches, magnifiques. Ethel est une héroïne comme on en voudrait davantage: courageuse, ardente, forte et fragile à la fois. Quant à Vango... Vango...
Il a quelque chose en lui de Corto Maltese (mon Corto bien-aimé!), le courage et le tourment, le romantisme et les semelles de vent, les rêves et la rébellion. Un Corto qui y croirait encore pleinement, qui voudrait enfin amarrer sa barque... Je ne pouvais ne pas aimer Vango...
Et la saveur des personnages secondaires: Paul, Pippo, l'inspecteur Boulard, le poignant Mazzetta, Herr Doktor Eckener...
Et ce romanesque... Ce romanesque bon sang!
Le second tome des aventures de Vango m'attend, juste là. Je voudrais me jeter sur lui... mais je vais attendre un peu je crois.
Parce que la magie est si fugace en ce bas-monde qu'il faut savoir la faire durer et parce que "Entre Ciel et Terre" m'a donné tant de beau, de romanesque et de lumière qu'il m'en reste assez pour affronter encore un peu le gris.
"Vango", c'est un peu le soleil de
Gabriel Yacoub, on le garde en soi, dans son coeur ou sa poche et on le ressort quand le besoin s'en fait sentir.
Pour retrouver deux, trois étoiles déguisées en grandes histoires.