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sur 192 notes
Kuessipan = À ton tour

À sa lecture, j'avais l'impression de lire Un roman du terroir mais de notre temps. Serait-ce que ces romans québécois du terroir étaient plus près des moeurs locales des 1eres nations?

Un roman en poésie:
« La neige recouvre le lac et le ciel obscur se laisse percer par d'innombrables tisons lactés ».

Une ode à la femme.
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J'ai bien aimé ce roman. C'est le premier de l'autrice. Au tout début du roman, il y a des traductions de l'innue au français, cela m'a un peu rappelé des vacances passées sur une autre réserve Innue, où j'avais beaucoup aimé la musicalité de la langue.

Par contre, les thèmes sont assez durs dans ce roman, mais aussi plein d'espoir. On voit bien que les réserves n'ont pas forcément été une bonne chose pour ce peuple nomade.

Ce qui est sûr, c'est que je vais me pencher sur ses autres écrits.
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C'est après avoir vu sur grand écran le film « Kuessipan », inspiré de ce livre que j'ai eu le souhait de le découvrir. le film présente la relation fusionnelle de deux filles Innues (peuple autochtone de la Côte-Nord du Québec). On les voit grandir dans la réserve où elles habitent, se heurter au monde extérieur, ne pas toujours choisir ce qu'elles veulent tant le poids de la famille, des traditions, est important. Pendant le film, certains textes sont lus par une voix off et je voulais les retrouver car ils m'avaient (comme le film) bouleversée.
Dans cet ouvrage, j'ai retrouvé les magnifiques textes que j'avais entendus. A fleur de mots, à fleur de peau, chaque terme est porteur de sens, de l'essence même de ce peuple qui se bat pour exister. Ce sont des fragments, des éclats de vie, de mort, des extraits d'un quotidien difficile, où chacun essaie d'avancer. Ce n'est pas forcément linéaire, il n'y a pas d'espace lieu ou temps avec un déroulé. C'est épuré, les phrases courtes frappent le lecteur en décrivant les hommes et les femmes et ce qu'ils vivent. Ceux qui boivent, se trompent, celles qui voudraient fuir et qui restent et enfantent, ceux qui résistent, ceux qui rêvent d'autre chose …. Il y a les racines, celles qui permettent d'appartenir à un groupe mais celles qui emprisonnent et ligotent aussi ….
Les mots employés sont forts, ils vibrent et transmettent la voix de la communauté à laquelle appartient l'auteur. Un magnifique recueil qui se lit comme un témoignage, une poésie, un cri d'espoir ou de peur….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Je poursuis ma découverte des romans de Naomi Fontaine. Après Shuni, il était évident de lire Kuessipan.


Son premier roman laisse transparaître la tragédie dans toute sa splendeur. Portrait incisif, monochrome, diaporama frénétique, de ces vies décharnées, désillusionnées, déracinées. Puissante, sculpturale, la plume de Naomi Fontaine exquise dans sa simple réalité, un monde effondré. Une honnêteté sans faille, palpable.


Mais si vous regardez bien, si vous grattez sous cette couche noire et sombre, vous y trouverez de la lumière. Celle qui éblouie, puissante auréole, où l'espoir s'immisce aussi minuscule qu'il soit.
Un roman incisif, monumental, essentiel. La littérature des premières nations est indéfinissable. La sobriété, l'abandon, l'impuissance, en scène dans cette atmosphère dépourvue d'âme, ce paysage inerte attendant, je l'espère, le retour des chants, de la chasse, de la cueillette et des pas martelant la terre.


Un roman bouleversant et inattendu. Une fresque désolée et désolante, désoeuvrée, impatiente d'être racontée, lue, transmise.


Une ode rythmée par les chants innus narrant le bouleversement et aspirant à la plénitude de ce monde qui se perd.


Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Le film de Myriam Verreault m'a séduite, transportée. Mikuan et de Shaniss, interprétées par deux jeunes femmes avec beaucoup de talent, nous emmènent dans leur réserve innu, nous font entrapercevoir à travers leur amitié, blessures, espoirs, les difficultés pour un peuple d'Amerindiens du Canada, assimilé de force, parqué dans des réserves, de tenir, de transmettre une identité, culture et des connaissances acquises pendant de nombreuses générations.
La réalisatrice a travaillé sur le scénario de son film Kuessipan en association avec Naomi Fontaine, auteure du court roman éponyme. Mais finalement ce sont les extraits dits dans le film qui ont le plus résonné lors de ma lecture, j'entendais la très belle voix de l'actrice Sharon Fontaine-Ishpatao dire ces passages retenus pour l'adaptation cinématographique.
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« Le silence fait du bien à celui qui l'écoute et parfois même, on peut entendre le saumon qui remonte la rivière ».
Naomi Fontaine me touche. Ses choix rythmiques, ses métaphores, ses mots.  Je ne peux pas vraiment vous expliquer. C'est presque physique.
Dans « Kuessipan », en quatre tableaux, sous forme de fragments, elle raconte le quotidien d'une réserve innue.
Des visions parcellaires d'un quotidien dépeint sans fioritures et qui pourtant frappent l'imaginaire par leurs descriptions fortes, parfois empreintes de souffrance, de beauté, de nostalgie. En quelques mots à peine, elle dépeint des drames quotidiens. Une visite tout à la fois physique, philosophique et presque anthropologique. Il y est bien sur question du passé mais son livre est bien ancré dans le présent, dans la contemporanéité. Des côtés difficiles de la réserve, elle veut faire voir aussi la beauté. Elle donne voix à sa communauté et on entre dans l'infiniment intime.
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Bon. L'audio ne rend sans doute pas justice à l'oeuvre. Mais j'ai trouvé ça trop flou pour être plaisant et pas assez poétique/symbolique dans ce flou pour être happé. Comme si le style ne collait pas à l'information sommaire donnée. J'ai souvent perdu le fil et malgré quelques images fortes, je suis resté pas pire sur ma faim.
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« Kuessipan » que l'on peut traduire peut traduire par « A Toi » de Naomi Fontaine originellement publié, avec une très belle couverture à Montréal (2011, Mémoires d'Encrier, 116 p.), puis en France (2015, le Serpent à Plumes, 112 p.) est un recueil de textes courts, souvent d'une page ou moins qui traitent de la vie des femmes indiennes d'une réserve Innue de la communauté de Uashat, près de Sept-Iles, à l'extrémité Est du Québec. le tout est divisé en quatre parties, soit « Nomade », « Ushuat », « Nutshimit » et « Nikuss », non pas quatre réserves, mais une façon d'envisager la vie.
« Il parait que les hommes partaient à la chasse autrefois, des semaines durant, qu'ils revenaient vers leur femme avec de la viande pour des mois. Il paraît qu'une bonne pêche invitait à un festin tous les soirs de juin à septembre. […] Personne ne lui a dit comment aujourd'hui il pouvait être comme ceux-là ». La vie avec des mots simples et quelquefois ke désespoir de voir la culture indienne se dissoudre. « L'alcool qui réchauffe et les hommes une fois imbibés s'écroulent et oublient jusqu'au lendemain que pour eux, il n'y en a pas ou si peux, de lendemains ».
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Je n'ai pas aimé ce roman. C'est une succession d'énumération et de bribes plutôt floues. Je n'en ai rien tiré.
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Dans la réserve innue de Uashat, les femmes sont mères à quinze ans, veuve et grands-mères à trente. Elles se battent pour l'avenir de leur peuple, celui de leurs enfants qu'elles cherchent à préserver de l'alcool, de la drogue et de la violence qu'ils engendrent. Entre traditions et modernité, elles construisent leur identité, leur culture.

Si vous n'avez jamais lu de récit autochtone, lisez plutôt « Manikanetish » du même auteur. Ne commencez pas par celui-ci car ce n'est pas une histoire classique et linéaire. le contexte est absent et ne permet pas à un novice d'entrer aisément dans le livre. Quatre parties rythment l'histoire « Nomade », « Uashat », « Nutshmit » et « Nikuss ». Les personnages n'ont pas de noms, ce sont plutôt des ombres, des souvenirs : une mère, une soeur, une amie… Kuessipan signifie « à toi » en innu ou « à ton tour ». Un toi non identifié et donc universel. le lecteur se retrouve dans la tête de la narratrice, dans ses pensées et ses ressentis et s'immerge dans la vie de la tribu innue et de ceux qui la composent : pêcheurs, chasseurs, hommes, femmes, enfants…


Auteure innue de Uashat, Naomi Fontaine connait l'importance des racines, des histoires ancestrales, la valeur de la terre et la nécessité de transmettre pour ne pas oublier. Dans ce récit, elle nous parle des femmes autochtones, de leur quotidien et de leurs espoirs. Elle évoque leur vie, leurs émotions, leurs croyances, leurs craintes et le respect qu'elles ont de la nature. Entre fidélité au passé et aux traditions et envie d'aller de l'avant dans un pays qui ne leur fait pas de cadeau, elles portent leur tribu à bout de bras.

L'écriture est simple et poétique et l'attachement de Naomi Fontaine à ses racines se ressent tout au long des pages. Les observations sont âpres, dures, la nature austère et ce sont autant de tableaux qui nous sont offerts en courts chapitres.

Mais ce récit se mérite ; on n'y rentre pas facilement. L'auteure suggère plus qu'elle ne dit. C'est une invitation à toucher du doigt une réalité qu'elle hésite à confier. Elle interroge aussi le lien entre le français, langue des colons et la langue innue, langue des ancêtres. Elles entrent en dialogue au long du récit.

Kuessipan est le premier roman de l'auteure. Elle avait 23 ans lors de sa parution chez Mémoire D encrier. Un premier roman fort qu'il vous faudra découvrir si vous aimez les auteurs autochtones.
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