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sur 192 notes
« Kuessipan », un court récit sur la vie quotidienne dans la réserve innue de Uashat. Mais, au-delà de l'histoire de ces vies aux jours qui s'enchaînent et se ressemblent, de ces femmes aux rêves similaires, de ces hommes aux destins tout tracés, « Kuessipan » est un livre qui s'écoute plus qu'il ne se lit.

Quand Naomi Fontaine décrit la vie de ses semblables, c'est en employant des mots simples formant de petites phrases. Pureté des mots, puretés des sons pour une description limpide d'une idéologie de vie naturelle, mais sans perspective.

Les femmes ayant toutes le même but, devenir mère, souhait indéfectible depuis leur enfance, fait qui les ancre dans la vie de la communauté.

Les hommes, passant de petits garçons tant désirés à maris trop tôt disparus.

L'herbe, non pas celle qui se foule, mais celle qui se roule, qui s'aspire et dont la fumée embrume l'air et l'esprit.

L'alcool qui réchauffe et les hommes une fois imbibés s'écroulent et oublient jusqu'au lendemain que pour eux, il n'y en a pas ou si peux, de lendemains.

Les jeunes remplis de certitudes, bien avant d'avoir vécu, et qui s'évertuent à penser qu'ils n'ont pas d'avenir, que la vie en réserve n'est qu'un leurre, kyrielle de traditions auxquelles ils ne croient plus, mais nombre de coutumes dont ils ne peuvent se détacher. Et cette rancoeur presque haineuse du monde moderne, du français cette langue nécessaire, mais si éloignée de la leur.

« Kuessipan », c'est un texte magnifique dont la mélodie si agréable à l'oreille pèse lourd sur le coeur.

Naomi Fontaine signe ici un premier roman dont la beauté hypnotise le lecteur qui, dans un état second, vit plus le roman qu'il ne le lit.

Pour les amateurs de beaux textes et de phrases simples qui en disent beaucoup...

Merci aux éditions le Serpent à Plumes pour cette découverte.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Premier roman d'une jeune femme de vingt-trois ans qui rappelle par la puissance de son écriture quelques grands noms de la littérature autochtone comme Tomson Highway, Scott Momaday. Naomi Fontaine rejoint les grandes voix humaines. Kuessipan est un livre bouleversant qui nous fait découvrir le quotidien sur une réserve innue. C'est avec la grâce et la justesse d'une langue éblouissante que l'auteure Naomi Fontaine évoque cette réalité.

Lien : http://www.franceinter.fr/em..
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Naomi Fontaine est Innue de Uashat réserve située au nord-est du Québec. Quand on a écrit cela on devrait avoir tout dit, tout connoté : amérindiens, premières nations, autochtones, Grand-Nord….

J'ai supposé, hâtivement, connaître mieux les amérindiens innus des réserves à travers ce livre. Je n'ai rencontré qu'un témoignage hachuré presque incohérent, livré comme des flash et j'ai eu du mal à y reconnaître la souffrance quotidienne spécifique des amérindiens du Québec. Disons que ce témoignage peut concerner qui que ce soit du moment qu'il vit dans des conditions précaires.

Je déplore qu'on puisse même se surprendre, au gré de la lecture, à penser et croire que tous les amérindiens du Québec ont cette vie, pathétique, morne, pauvre et terne… Contrairement à certaine critique je ne vois rien qui tourne le regard de cette réserve vers l'avenir, sinon un avenir bien occulté.



Pour autant, ce recueil soulève les questions épineuses des réserves et de l'avenir du Grand-Nord malheureusement je ne trouve pas qu'il soit un bon plaidoyer. Mais peut-être n'ai-je rien compris à ce roman.

Vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé Kuessipan.
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Racines et déracinement.


Naomi Fontaine, est native de Uashat, village sur la Côte-Nord du Québec, à qui elle dédie Kuessipan qui signifie en français « À toi », comme une dédicace à son peuple, les Innus, ou « À ton tour » comme si une voix l'avait amenée à parler de celui-ci. Née dans la réserve, dès sept ans, elle la quitte et grandit à Québec en compagnie de sa mère, veuve, et de ses quatre frère et soeurs.



Construit sous forme de tableaux, le roman raconte ce pays d'où elle vient et ceux qui l'habitent, plutôt des silhouettes que des personnages : la beauté du paysage, les traditions, la difficulté de vivre des uns, la tristesse des autres, les gestes du quotidien,… Un livre, plein de respect et de dignité, qui ne masque pas pour autant les difficiles réalités de la réserve même si l'auteure dit elle-même avoir « mis un voile blanc sur ce qui est sale. »



Un récit magnifique et poétique, constitué de phrases courtes et au style épuré, qui se termine avec une grande touche d'espoir à transmettre aux générations futures.


Au Festival Etonnants Voyageurs 2013, Naomie Fontaine, Kim Thuy et Claire Morali sur le thème « Doubles voix »...
Lien : http://www.mixcloud.com/eton..
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Comment dire quand on doit le faire dans une langue étrangère, qui nous a été imposée par un peuple qui se dit « fondateur » quand il n'a fait que s'approprier une terre il y a quelques siècles de cela? Comment dire quand on a la jeune vingtaine, que l'on vient d'une réserve, élève seule son enfant, mais qu'on étudie chez les Blancs, écartelée peut-être entre ce que l'on est - ou croit être - et ce que l'on essaie de devenir?

« Derrière la blancheur de sa peau, elle est rouge de la tête aux pieds. Rouge, la couleur des tisons qui fuient, celle de la brunante aux chaleurs d'été et celle du sang qui coule de la fourrure des animaux chassés. »


On prend la parole autrement, à travers une série de tableaux, mi-réels, mi-imaginés. On détourne certaines structures lexicales pour qu'elle représente un peu mieux le rythme de la langue innue, peut-être. On montre le quotidien, parfois glauque, mais le filtre à travers la fiction (ou du moins une langue seconde), parce que, sinon, qui osera lire.
Lien : http://lucierenaud.blogspot...
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L'écriture est intéressante, poétique souvent, dépouillée, toujours. Mais je n'ai pas réussi à me créer des images, notamment des différents personnages présents dans cette histoire. Des "ils", des "elles", des "je", des "tu", et finalement rien ne me reste. C'est dommage, j'avais ouvert ce roman avec impatience et curiosité. J'ai l'impression d'être passée à côté.
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Ce livre est le fruit d'une rencontre improbable sur le salon « America ». Sa fougue, son enthousiasme, et sa jeunesse m'ont séduite lors de ses différentes interventions au sujet de la culture indienne qui est la sienne.
Présenté comme un roman, Kuessipan, en réalité n'en est pas un. J'ai un peu de mal à vrai dire, à bien déterminer ce qu'il est. Un ensemble de tableaux, de longueur variable, parlant de tout et de rien, des voyages intérieurs, et réels. Quelque chose dont on peut avoir du mal à s'approprier, et c'est mon cas. Pas vraiment dehors, mais pas non plus imprégnée du texte.
L'écriture est à l'image de son personnage : nerveuse, fougueuse, parfois désordonnée. Une écriture qui contient quelque chose, une écriture, et un style qui se remarquent, qui dénotent.
Mais…. Qui tout cela me laisse hélas sur ma faim. Un ouvrage trop décousu à mon goût, et dont le contenu sur la vie à la réserve aurait mérité plus de liant, plus d'unité, plus de continuité. C'est la forme en elle-même qui m'indispose, plutôt que son message, ou sa plume.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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« On ne voit dans la nuit que ce que les mains peuvent toucher. »

À elle seule, cette phrase résume peut-être la poésie de ce premier et très beau roman signé Naomi Fontaine, native d'Uashat, village à qui elle dédie Kuessipan, qui signifie en français « À toi » ou « À ton tour ».

Or, c'est à son tour de raconter ce pays d'où elle vient et ceux qui l'habitent dans ce que l'auteure elle-même appelle un roman, que certains critiques appellent un récit, et que j'appellerai roman parce que c'est le choix de cette toute jeune femme de 23 ans qui étudie à Québec, si bien que pour les siens elle est la fille de Québec et pour ceux qui étudient avec elle, l'innue.

Comme le roman traite à la fois de racines et de déracinement, de ce peuple qui est le sien, de ce qui est et demeurera immuable, de la beauté du paysage, des traditions, de la difficulté de vivre des uns, de la tristesse des autres, des gestes du quotidien, c'est au moyen de tableaux que Naomi Fontaine a choisi de raconter des scènes, des épisodes, des habitudes, des gens. Des tableaux superbes et tout en finesse malgré la dureté du climat, malgré l'alcool qui brise des vies et le fait que des jeunes filles accouchent à quinze ans.

Il y a quelque chose d'attachant dans ces histoires en plus des images qui se déploient comme autant d'aurores boréales et de larmes. Il y a là une envie de rébellion qui s'oppose à une force de stagnation encore plus grande.

Le résultat est un roman exceptionnel, troublant, empreint de sagesse, qui devrait toucher le moindre lecteur qui s'aventurera à le lire. Kuessipan annonce déjà la naissance d'une écrivaine qu'il faudra surveiller de près.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Kuessipan est davantage un récit qu'un roman. Construit sous forme de tableaux, il raconte ce qu'est la vie dans la réserve d'Uashat, village natal de l'auteure. A seulement 23 ans, Naomi Fontaine décrit ici une multitude de portraits avec une plume magnifique et un langage très poétique. Elle peint sans concession des scènes quotidiennes : à Uashat, la vie est dure, les gens espèrent, tentent de s'en sortir. On y trouve toutes sortes de personnes : les jeunes filles qui élèvent tant bien que mal leurs enfants en bas âge, les doyens du village pleins d'espoir, les chasseurs, les pêcheurs, les drogués, les alcooliques... On se retrouve dans un mariage, et on saute l'intant d'après dans une veillée mortuaire. le récit est criant de vérité : à la lecture, j'ai pu ressentir le fardeau de cette communauté encore discriminée bien que n'étant pas issue de l'immigration mais bien née sur le sol canadien. Naomi Fontaine parvient cependant ici à illuminer avec tendresse le quotidien des Innus de son village. Grâce à son style épuré et ses phrases courtes, parfois presque télégraphiques, elle réussit à transmettre une multitude d'émotions à son lecteur. le seul point négatif que j'ai trouvé à ce récit est que les scènes sautent parfois de l'une à l'autre sans aucune transition, je m'y suis perdue à quelques reprises. Kuessipan est un récit magnifique qui se termine avec une grande touche d'espoir à transmettre aux générations futures, et je vous encourage vivement à vous plonger dans le quotidien pas toujours rose de cette réserve amérindienne.
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110 pages (et pas toutes remplies, loin de là) d'une écriture qui veut crier de désespoir mais parvient à peine à gémir, étouffée par la souffrance. le talent de l'auteur et son besoin de témoigner de l'expérience de son peuple transpirent sur chaque page. Un jour, peut-être, elle nous donnera le grand roman qui nous manque, celui qui racontera la misère dans laquelle ces gens vivent et nous amènera à comprendre leurs aspirations.
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