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Mémoire D encrier est une maison d'édition absolument formidable qui publie des pépites, des merveilles, des livres forts et engagés comme Shuni de Naomi Fontaine.

Ayant lu et adoré les précédents livres de Naomi Fontaine j'avais vraiment hâte de me plonger dans ce livre qui s'annonçait tout aussi émouvant et percutant que les précédents.

Avec Shuni, Naomi Fontaine se livre à une amie, dépeint les difficultés de sa communauté, les injustices passées, présentes et sûrement à venir; elle met en lumière avec une grande justesse et sincérité tout ce qu'elle ressent. Elle témoigne pour sa génération mais aussi les précédentes, elle donne la parole aux Innus, prête sa voix à ce qui n'ont pas pu s'exprimer, ceux qui n'ont pas été écoutés et entendus, elle offre sa plume au service du plus grand nombre.

Au travers de ce texte on ressent toute la souffrance, tout le sacrifice des Innus; on ne peut qu'être en colère et on ne peut que vouloir que justice soit faite; que chacun, chaque gouvernement reconnaisse sa part de responsabilité dans le drame qu'a vécu et vit encore les Innus et les autochtones en général, que le voile soit levé sur le passé pour offrir un avenir plus lumineux.

L'écriture de Naomi Fontaine est vraiment sublime : il y a énormément de poésie, de beauté, de sincérité, de justesse, de philosophie, de sagesse dans cette plume. Beaucoup d'autres textes sont cités dans ce livre, je suis heureuse d'avoir eu la chance d'en lire la plupart : des textes incontournables, des classiques, des monuments à lire pour comprendre toute la puissance de la littérature autochtone.

Je souhaite remercier sincèrement Naomi Fontaine pour ce roman et je tiens à remercier Mémoire D encrier de publier ces magnifiques textes. Lisez Shuni, lisez Kuessipan et Manikanetish, lisez les livres/poèmes mentionnés dans Shuni, lisez ces voix si fortes, si nécessaires, si importantes.
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Dans ce troisième livre, un essai cette fois, Naomi Fontaine s'adresse à une amie d'enfance, une blanche, qui s'apprête à venir à Uashat pour aider la communauté. La forme est toujours la même; quelques pages, tout au plus, consacrées à des anecdotes, des réflexions, des pointes autobiographiques etc. C'est toujours léger, doux, jamais agressant même s'il n'y a pas non plus de complaisance face au passé colonialiste. Il en ressort une mosaïque qui se construit lentement pour nous donner un portrait impressionniste de la réalité innue. Loin d'une étude complète ou d'un plaidoyer déchirant, on se retrouve devant un mélange de témoignage et de considérations quai anthropologiques portées par une plume très aérienne. Et on comprend très bien la position de l'auteure, fière de son appartenance, confiante en ses moyens, les siens et ceux de son peuple. Une lecture à la fois émouvante et instructive.
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Force est d'admettre que les mots me manquent. Que ce texte m'a bouleversé et qu'il me sera toujours difficile d'en parler.
Il est comme un cri. Un cri qui vient de très loin et qui s'exprime avec tant de pudeur et de retenue qu'il résonne de manière très puissante.
Des mots qui percutent. Des mots déposés avec fermeté et qui forment pourtant une langue d'une grande douceur. Des mots qui semblent choisis avec grand soin, une écriture de poésie.
Shuni, c'est Julie : une canadienne blanche dont l'auteure est l'amie. Et à laquelle elle raconte la vie et les douleurs de son peuple amérindien. Elle s'adresse à elle, mais aussi à son fils, mais aussi au lecteur. Et transmet l'air de rien de grandes et belles leçons de vie.
J'ai lu deux fois ou presque tous les courts chapitres : leur construction nous y invite. À partir d'un élément du quotidien, d'un fait parfois anodin, l'auteure restitue en peu de mots une philosophie de vie.
Des propos d'une grande sagesse. Dignes malgré la douleur. Bienveillants aussi, et gracieux. Et pourtant ce n'en est pas moins un cri.
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Il y a quelque chose chez Naomi Fontaine qui me plaît instinctivement. Pourtant rien n'est plus simple que son écriture mais elle a ce quelque chose qui me cueille à chaque fois qu'elle parle d'elle, de sa vie dans la réserve, de ses grands-parents, de sa culture innue qui me fascine de plus en plus.

Ici, c'est une lettre qu'elle adresse à une de ses amies, blanche, Julie ( Shuni en innu). Elle lui révèle ce qu'il faut savoir pour (re)venir à la réserve, ce qu'il faut comprendre de ces autochtones maintes fois malmenés par l'état.
Alors qu'elle rédige cette lettre, elle en profite pour y insérer des petites bribes de vie avec son fils, son petit ours. Celui qu'elle aime follement. Lui qui voudrait être blanc, qui aimerait pêcher, tout le temps, qui est fier de sa mère comme des parents peuvent être fiers de leurs enfants.

Après ses livres Manikanetish et Kuessipan, Naomi Fontaine poursuit sa quête de l'identité, ses questionnements sur la vie dans une réserve, sur la culture indienne dont elle répète qu'elle est multiple. On classe malheureusement bien trop facilement les Indiens en une seule et même catégorie…
Ce que j'aime ici c'est que l'autrice remet les pendules à leur place, tout en douceur, mais avec fermeté. Elle livre son amour pour son peuple tout en ne cachant pas des parts d'ombre qui sommeillent en eux et elles.
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C'était très beau, et doux mais je suis restée sur ma faim. Une personne dans les commentaires a dit avoir eu l'impression de lire un essai, j'ai eu la même sensation.

Je dirais que c'est plutôt un recueil de réflexions tout à fait transparentes sur les Inuits et leur condition actuelle.
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J'ai adoré. Parmi les 3 romans de Naomi Fontaine (Kuessipan & Manikanetish & Shuni), celui-ci est mon préféré. Les autres sont excellents aussi, ceci dit.

Dans la lettre qu'elle adresse à son amie Julie (Shuni), la narratrice nous parle de la tradition innue sous toutes ses coutures. Elle compare souvent son peuple à la nation québécoise, celle de Julie. Au-delà de toutes les informations sur les Innus, ce qui fait réellement la richesse de ce livre, selon moi, c'est le style de l'auteur qui nous donne de magnifiques fragments très riches de sens qui nous font comprendre cette réalité étonnement plus complexe que l'on pourrait le croire. L'autrice en profite aussi pour déboulonner plusieurs mythes sur son peuple. Je recommande fortement!

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En s'adressant à son amie d'enfance Julie, Shuni en langue Innu, Naomi Fontaine nous fait entrevoir la vie dans sa communauté. Son histoire, sa famille, ses voisins, tout ces personnages sont évoqués avec douceur mais sans fard, et nous renseignent sur la réalité des Premières Nations du Québec aujourd'hui. Entre ces lettres à son amie, l'autrice s'adresse à son fils, et l'amour, l'espoir et la tendresse illuminent le récit. Une lecture instructive et inspirante, douce et forte. A ne pas manquer.
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La stratégie de base "Shuni" ne marche pas. le roman a la forme d'une longue lettre écrite à une jeune blanche qui veut être missionnaire auprès des innus qu'elle ne comprend pas. "Shuni" n'a pas d'intrigue et manque un grand thème directeur. Ce n'est qu'une litanie des reproches.
J'ai trouvé sont assez drôles ses commentaires de l'auteure sur ses participations aux congrès internationaux où elle participe en tant que porte-parole de la communauté innue mais dans l'ensemble "Shuni" m'a laissé sur ma faim.
Je continue par contre à recommander fortement "Manikanetish"qui est un des romans incontournables de la jeune littérature innue.
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« Shuni : Ce que tu dois savoir, Julie » (2020, Mémoire d'Encrier, 160 p.) est une longue lettre que Naomi Fontaine écrit à son ancienne amie Julie qui a quitté la communauté pour aller à Québec. Pas du tout un roman épistolaire, puisqu'il n'y a pas de réponse de Julie (ou pas encore). Plutôt une longue plainte, de ce qui a été, ce qui a changé, ce qui attend Julie. Une longue mise au point de la réalité des peuples innus.
Shuni tout d'abord. C'est Julie prononcé en langue innue, où le N et le l'se confondent. En fait il n'y a pas de L, comme il n'y a pas de B ou de d'ou de F. La langue comporte 11 consonnes et 7 voyelles, en fait 4 seulement car il y a les voyelles longues et les courtes. Et pour dire bonjour on dit « Kueil », et Merci, c'est plus long « Tshinashkumitin ». Restent le oui et non : « Eshe » et « Mauat ». Vous voilà paré pour engager la conversation.
Julie maintenant. « le père de Julie était pasteur. Quelques années après le début de sa mission, il avait fait construire l'église baptiste sur le boulevard Montagnais, juste devant le Conseil de bande ». En québecois, on parle de bande plutôt que de tribu. IL fait dire que les innus étaient essentiellement nomades, et pour cause, ils suivaient le gibier. Donc le père était pasteur, évangélisation des sauvages, un peu moins brutale que les catholiques.
Il faut dire que les Montagnais (qui regroupent les Premières Nations du Québec) étaient plus francophiles qu'anglophiles. Pour ces derniers c'étaient les Iroquois. Lire à ce sujet « Fathers and Crows » de William T. Vollmann (1992, Viking Press, 1008 p.) non encore traduit, je crois, en français mais cela pourrait s'intituler « Pères et Corbeaux ». Pas besoin de traduire, c'est simple. le texte se termine par un chapitre intitulé « Black Wings », passant ainsi des Black Gowns (Les Robes Noires) aux Black Wings (Les Ailes Noires) qui va de 1611 à 1990 qui raconte l'évolution de la vie des habitants de ces premières nations durant la colonisation. Parmi ces textes, les comptes rendus des jésuites étaient annuellement envoyées et nous sont parvenus. Je pense aux relations du Père Jean de Brébeuf, « Relations des Jésuites » de 1635 et 1636, qui servaient aussi d'introduction pour les futurs missionnaires. Elles ont été numérisées par les canadiens comme partie intégrante de leur histoire (http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/195694-2-(708-843).pdf ). Il déclare lui-même que c'est volontairement qu'il s'était jeté dans les mains des Iroquois : Il faut reconnaître que dans son « Avertissement d'importance », Jean de Brébeuf parlait principalement des conditions du voyage, de la brûlure du soleil, la « posture assez incommode » qu'on souffre en canoë, ainsi que sur le dégoût des « sagamités », fades bouillies de maïs, des « tahouac et puces en bon français, incomparablement plus importunes qu'en France », de la fumée des cabanes « si épaisse, si aigre et si opiniâtre » qu'elle altère la vision au point de ne pas « connaître quelque chose dans votre bréviaire ». Un véritable Guide du Routard avant l'heure. Par contre il ne parlait pas des tortures et autres scènes de cannibalisme, ne les ayant pas encore testées.
Retour aux protestants. « de l'extérieur, l'église ressemblait davantage à un centre communautaire qu'à un lieu de culte. Une quinzaine de croyants s'y rassemblaient le dimanche matin. Vêtus d'habits propres et accompagnés de leurs jeunes enfants. Jamais à l'heure. Parfois, certains y allaient pour la curiosité d'entrer dans une nouvelle construction. La religion protestante n'en était qu'à ses balbutiements chez les Innus de nature plutôt conservatrice et de confession catholique ». Mais cela peut servir d'être copine avec la fille du pasteur. « J'avais la certitude qu'elle me protégerait des ours parce qu'elle était la fille du pasteur et que ses prières seraient exaucées, contrairement aux miennes, moi fille de personne ».
Et on entre dans le vif du sujet « Permets-moi de te dire tout ce que tu dois savoir, Julie ».
« C'était avant les décrets canadiens. L'institution de la loi. Les dialogues sourds. La réserve comme une évidence. Qu'avaient-ils à perdre à délaisser leur vie dans la forêt pour s'installer là ? Ils y sont allés. Certains moins dociles que d'autres ». tot comme elle invoque ses grands-parents, elle invoque aussi surtout jeune fils « Petit Ours » « C'est lui, mon petit prince ».
Toute la culture transmise par ses grands-parents. « Et toi Julie, sais-tu reconnaître les pistes du lièvre ? Sais-tu lire le temps qu'il fera sur les feuilles des arbres ? Sais-tu entendre, au-delà de la souffrance qui est visible, le pouls d'un coeur qui s'accélère pour continuer à battre ? ».
« Ici, Shuni, le temps a la forme d'un cercle. Il évolue continuellement. Chacun suit le cercle du déroulement de sa vie. Comme les saisons se succèdent, se ressemblent. Dévoilant des parts cachées que nul ne soupçonnait ». « le cercle est différent d'un système linéaire de temps dans lequel la vie est une course du point A, la naissance, au point B, la mort. Entre les deux, les études, la carrière, le couple, la maison, la famille, la retraite. Dans cet ordre ».
On ira voir sur le site https://kwahiatonhk.com/ la vie et la culture des innues.
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Naomi Fontaine écrit une longue lettre à son amie Julie, "Shuni" en innu, langue dont sont absentes les lettres J et L. Elles se sont connues enfants dans la réserve d'Uashat -sur la Côte-Nord du Québec- où vivait la première et où le père de la seconde, pasteur, officia pendant treize ans auprès des autochtones. Or Julie revient à Uashat, cette fois en tant que missionnaire. Naomi respecte ceux qui se donnent pour tâche de venir en aide aux siens, elle admire leur courage et leur empathie, elle sait qu'ils sont animés de bonnes intentions, mais elle sait aussi -et surtout- que ce n'est pas suffisant. Elle veut donc prévenir son amie : pour bien aider, il faut d'abord connaître. Aussi, elle va tenter de lui transmettre quelques clés pour mieux comprendre ce peuple dont elle est issue, son histoire, son identité et ses idéaux, ses rêves et son quotidien.

Elle va lui raconter ce que les chiffres ne disent pas.
Car l'une des principales erreurs serait de se laisser influencer par les statistiques, qui définissent, enferment, empêchent de voir l'individu derrière l'image par laquelle on le catégorise. Des statistiques qui ne s'attardent que sur les échecs et les problèmes -le faible niveau scolaire, la toxicomanie, l'alcool, le suicide- posant des certitudes qui avilissent et découragent, et à partir desquelles on recrée le contexte qui les alimente, en rabaissant le niveau scolaire, en consacrant de faramineux budgets aux programmes de prévention des drogues, s'attaquant aux symptômes plutôt que de tenter de comprendre les causes… L'image désastreuse qui en résulte est de plus véhiculée par ces bonnes âmes qui leur viennent en aide, médecins, enseignants, politiciens, ou autres travailleurs sociaux... : quand on parle d'eux, c'est pour évoquer, avec compassion ou commisération, leurs difficultés.

C'est donc sur leurs forces, leurs richesses, et la dimension exceptionnelle que permet leur différence, que préfère s'attarder Naomi Fontaine.

Colonisé, relégué entre des clôtures de métal, le peuple innu a vu son savoir mis à rude épreuve, sa parole souillée, son territoire dévasté, son mode de vie bouleversé. Il a pourtant eu le courage, l'audace même, de croire que c'était là une occasion de de construire un monde plus doux pour ses enfants, de les protéger de la famine, du froid, de la mort et de la maladie. Aux dépens de sa propre langue, de son savoir, de sa fierté, il les a envoyés à l'école, a laissé le français devenir leur langue, quitte à instaurer une distance entre les générations.

N'est-ce pas de l'admiration (et non de la pitié) que doit susciter cette résistance, terme que préfère Naomi Fontaine à celui de résilience, qui suppose une certaine forme de reddition. le peuple innu résiste, oui, en s'entêtant à vivre, à construire, à croire en l'avenir, en faisant plus d'enfants malgré la misère, en s'acharnant à poursuivre des études quand tout s'y oppose, en aimant, en écrivant dans la langue coloniale, bref en restant ouvert à une société qui pendant un siècle a tout fait pour détruire sa culture.

Alors, sans doute le temps est-il venu de reconnaître enfin cette résistance, et de dépasser la hiérarchie des rapports que l'on a imposé à ces autochtones jusqu'à les faire douter d'eux-mêmes et de leur propre culture, jusqu'à leur inculquer un complexe d'infériorité. le temps est venu de faire le chemin dans l'autre sens, en cessant de ne juger les Innus qu'en fonction de ce qu'ils ne font pas comme les blancs, en cessant d'en déduire que cela fait d'eux des sauvages et des inférieurs, pour reconnaître la légitimité et la valeur de leurs propres savoirs. Cesser de leur reprocher leur ignorance de la ponctualité ou leur incapacité à être économe, pour s'intéresser à leur connaissance de la nature ou des saisons. Cesser d'opposer modernité et identité. Il n'y a chez les Innus aucun refus de la modernité ; rester fidèle à son identité et à ses valeurs ne signifie pas que l'on refuse d'évoluer, de s'adapter, de faciliter son mode de vie. Et c'est quoi la modernité ? A la conception matérielle qu'on a tendance à lier à cette notion, Naomi Fontaine oppose une conception sociale, humaniste, rappelant que dans leurs forêts, les Innus pratiquaient déjà depuis longtemps la démocratie, l'égalité hommes-femme, la liberté des liens humains, ce dernier point primant par-dessus tout – l'argent, l'éducation, la réussite et même le sexe - au sein de la communauté innue, l'entraide et la sollicitude étant ancrée dans leur mode de vie, valeur fondatrice (avec celle du travail) qui s'est délitée au sein nos sociétés intéressées et mercantiles.

"Shuni" est porté par une écriture sobre mais très émouvante car sincère et surtout porteuse d'espoir et d'un puissant optimisme. A l'image de la manière dont les Innus considèrent la vie, comme un cercle qui permet les retours en arrière, les recommencements, Naomi Fontaine porte son regard vers demain avec la foi de qui croit aux secondes chances, aspirant à faire cohabiter la diversité du monde, persuadée de la capacité de l'homme à tirer des leçons de ses erreurs passées, rêvant d'un pays neuf où les premières nations seront remises au rang d'adultes, certaine enfin que seul l'amour mutuel pourra changer le monde…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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