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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fontanel nous plonge dans un monde où les rides sont considérées comme une maladie, entraînant la mise sur le marché d'un médicament accessible à tous - le Mondoror - qui rend l'utilisation de crèmes anti-rides, les injections de botox et les opérations de lifting toutes obsolètes.

Son roman démarre 15 ans plus tard. Alors qu'on pensait les rides éradiquées, on découvre avec stupeur la dernière femme ridée sur Terre en la personne d'Admira ; une expatriée anglaise âgée de 70 ans goûtant jusque-là une vie pleine de frugalité et de quiétude au fin fond du Péloponnèse, en Grèce.

Comme à son habitude, l'auteure choisit la méthode douce pour s'attaquer à un nouveau sujet fort : l'invisibilisation des femmes âgées dans la société actuelle, fondée sur la peur de vieillir - donc de mourir, in fine.

Son héroïne est une allégorie. Ses rides lui confèrent un statut de mythe vivant ou d'espèce en voie d'extinction, tel le rhinocéros de Java ! le livre soulève une foultitude de questions engendrées par la prédominance de ces "faux jeunes" au sein de la société.

Une réflexion sur le tabou du vieillissement en forme de conte moderne, empreint de poésie et d'humour (la sphère politico-médiatique en prend gentiment pour son grade). Un roman mi-feel good mi-philosophique qui célèbre à sa façon l'amitié, ainsi que la beauté de prendre de l'âge et du moment présent. Carpe diem ;-)

#MasseCritique #EditionsSeghers
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Forcément, l'idée de base est originale. Et voilà qu'une pilule magique vous assure la jeunesse éternelle en gommant les rides. Un monde sans ride, mais oui, des visages d'octogénaires lisses comme une pomme, des peaux de bébé ad vitam eternam plaquées sur votre tronche, de quoi remuer nos caprices de juvénilité. Que demande le peuple ?

Mais avec ça, seul hic, les gens deviennent encore plus cons, d'admirables pétochards incompétents dans la gestion de prise de risque. La peur parano de se tuer ou de se fracturer en tombant. Un escalier, une pente, pas touche, n'importe quel dénivelé se mue en un malfaisant ennemi face auquel même les "vrais" jeunes ont développé une peur panique. L'anticipation du danger devient un dada ordinaire.

Sophie Fontanel convoque, il me semble, la raisonnable idée que la rareté fait la valeur. Que nous flattons-nous d'un épiderme ferme, de courbes toniques quand toute la volaille de tous les continents, c'est même combat ? Admira, l'héroïne du roman, elle, a échappé à la pilule magique en vivant retirée du monde. de jolis sillons parcourent la peau de la vétéran. Fatalement, quand le monde entier la découvre, sa cote grimpe. Elle devient une icône. Les rides, c'est cool finalement.

L'autrice ébauche une réflexion sur la vieillesse, sur l'inamovible et décourageant âgisme enraciné dans notre société, ce désir absurde d'échapper, toujours vainement, à la prise du temps sur notre corps. Et pourquoi ne pas ancrer plutôt notre valeur sur la sagesse et aimer nos aspérités, témoins de nos vécus ?

Alors oui, j'ai trouvé ça mignon mais quelque peu timide. La plume est rafraîchissante, on ne s'éternise pas dans les descriptions, c'est bleu, les piqûres du soleil irisent l'océan infini, on sent le vent de la mer, les bourrasques fraîches, l'iode qui vient piquer nos lèvres. Tout ça est très agréable, j'en conviens, j'avais l'impression de jouer dans mon monde de polly pocket comme quand j'étais gamine, un lecteur non assidu y trouve son compte. Mais l'intrigue manque d'épaisseur, sans tout à fait s'essouffler, on est à ça de tourner court.
Puis j'aurais aimé que l'écrivaine aille plus loin dans sa critique, laquelle me semble trop voilée. Quid du double standard de beauté entre un homme et une femme ? Quid de l'invisibilisation des femmes passées 40 ans ? le curseur aurait pu être placé beaucoup, beaucoup plus loin, c'est dommage. Sans doute Fontanel n'a pas voulu d'un livre trop clivant, d'un machin encombrant étiquetté féministe.
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Dans ce nouveau roman de la journaliste et autrice Sophie Fontanel, nous découvrons le monde de l'éternel jeunesse.
Nous rencontrons Admira, citoyenne britannique qui n'est pas sans rappeler Charlotte Rampling. Elle s'est exilée en Grèce pour des raisons qui restent tues durant une bonne partie du roman. Elle vit au bord de la mer dans une carrière de kaolin du Péloponnèse.
Un jour de promenade sur le plateau surplombant cette carrière, elle sent une présence. En effet, un jeune homme la suit et semble stupéfait lorsqu'il se trouve face à elle. Elle l'invite à le suivre au fond de la carrière et ne comprend pas la peur du jeune inconnu face à la descente qui les attend afin de parvenir à la maison d'Admira.
Lorsqu'il lui avoue enfin la vérité : que les rides ont disparu de la surface de la Terre, elle éclate de rire. Cela ne la surprend guère car lorsqu'elle avait choisi de se cacher dans cette carrière, les hommes et les femmes déjà, faisaient de la chirurgie esthétique ou se faisaient injecter du botox ; donc rien de nouveau pour elle. Jusqu'au moment où le jeune homme parvient à lui expliquer qu'en 15 ans, les choses sont allées beaucoup plus loin que cela... Grâce à un simple comprimé de Mondoror, les rides de tous les habitants de la planète ont disparu comme par enchantement.
Elle serait donc la dernière femme ridée sur Terre !
Ce roman se veut conte philosophique. Je l'ai perçu plus comme un roman d'anticipation qui se décompose en 3 parties :
Comment un homme a découvert la dernière femme ridée sur Terre.
Comment la dernière femme ridée sur Terre a retrouvé le monde.
Comment la dernière femme ridée sur Terre a sauvé le monde.
Ce roman permet de s'interroger sur le soi-disant progrès scientifique. En aucun cas, ce n'est une charge contre la chirurgie esthétique (et c'est peut-être là que j'aurais aimé voir le courage de l'autrice, chroniqueuse mode, mais elle ne va critiquer le monde dans lequel elle évolue où bon nombre de ses consoeurs mais également célébrités ont succombé. Difficile de ne pas penser à Madonna qui fuit une image de la vieillesse qui l'effraie au point de ressembler à un alien).
Sophie Fontanel tente juste de nous dire que les rides, c'est beau autant qu'une peau toute lisse. Comme le dit si bien l'autrice : “les rides ont perdu la bataille si elles combattent la folie du monde. Mais si elles savent ce qu'elles ont à enseigner, alors là c'est une autre histoire.” et c'est là le défi que va relever Admira dans ce livre.
Personnellement c'est une lecture sympathique mais qui ne m'a pas totalement embarquée. Heureusement, le final de cette histoire en plein théâtre grec m'a conquise !
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Comme le dit l'autrice lors d'une interview de promotion, en citant l'actrice américaine Bette Davis, "Vieillir, c'est pas pour les mauviettes". Même si vieillir est un processus naturel de la vie, il reste un sujet évité ou même tabou dans notre société, non? Vieillir équivaut à la perte de la jeunesse, de la beauté, de la vitalité - c'est comme un déclin ou une perte que nous subissons tous et voulons tous, même inconsciemment, éviter à tout prix. Qui rêve réellement de vieillir? Disons-le, personne, et encore moins les femmes, surtout quand les rides sont impliquées dans l'affaire. 😅

C'est ce que nous raconte Sophie Fontanel à travers ce conte philosophique, qui suit l'histoire d'Admira, une femme belle, drôle, âgée, dans un monde où les rides n'existent plus et sont considérées comme une maladie. Dès les premieres pages, un homme manque de s'évanouir en rencontrant par hasard Admira, sur une île perdue De Grèce. Il n'en croit pas ses yeux en croisant cette femme ridée, la dernière personne sur terre à en avoir. Elle est une véritable anonalie dans ce monde où la jeunesse physique éternelle est devenue la norme grâce à la pillule "Mondoror". Tous ces signes de vieillissement, ces plissements, ces marques du temps, ont été éradiqués de la surface de la population. Admira, quant à elle, n'est pas au courant de cette tendance et continue de vivre avec joie, en s'épanouissant dans sa propre réalité.

En lisant ce livre, on s'interroge forcément sur sa propre relation au vieillissement. Quelles sont ces rides qui nous marquent, nous transforment, changent même l'aspect de notre visage? Comment vivons-nous avec, et faisons face à la pression, de plus en plus grande, de les atténuer en utilisant des soins ou techniques pour rajeunir l'apparence? En fin de compte, pourquoi sommes-nous si obsédés par la jeunesse physique et pourquoi avons-nous si peur de vieillir? On découvre, au cours de la lecture, la perspective d'Admira, qui partage avec un certain "panache", sa beauté authentique et unique de femme âgée.

Même si j'admets que l'intrigue manque d'épaisseur et que la fin semble précipitée, ce livre mérite d'être lu. Il nous transporte dans un monde inconnu, quelque peu effrayant, où l'on remettra en question nos préjugés sur l'apparence et sur ce qu'est la véritable beauté. Bonne lecture!
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Original, c'est le moins qu'on puisse dire d'Admirable!
Une pilule vendue quelques centimes qui empêche définitivement le temps de laisser ses marques sur les corps humains, c'est forcément tentant pour beaucoup... Et en effet, rapidement le monde entier cède à la tentation de ce traitement miracle et les rides ont fini par disparaître de la surface du monde!
Mais dans ce monde où chacun semble jeune, la découverte d'une femme ayant vécu en ermite sans apprendre l'existence du fameux Mondoror va tout bouleverser.

Si j'ai aimé les questionnements que ce roman soulève, j'ai en revanche été très déçue que l'autrice ose si peu pousser la réflexion! La forme du roman m'ayant assez peu accrochée, je m'attendais à ce qu'il se rattrape sur la critique du jeunisme et des dérives de notre société. Or c'est raté, j'ai trouvé ça timide et un peu attendu, au final il ne faut pas en attendre beaucoup plus qu'un récit un peu loufoque et sympathique
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