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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est drôle de se plonger dans un univers qui a marqué son adolescence et de se demander à chaque page ou presque si ce qu'on a sous les yeux est fidèle au roman ou pas...
Car le paradoxe est là : je ne me souviens que de bribes...
En discutant de ça avec un ami, il m'a avoué que ce qui l'avait marqué le plus était l'amour libre là où mes souvenirs se cristallisaient plutôt sur la notion de conditionnement et de contrainte acceptée et même souhaitée...
Voilà, cette bande dessinée trace au minimum les contours de cette dystopie du bonheur pour tous à condition de se fondre dans une idéologie communautaire et de prendre sa dose de "soma" lorsqu'un vague à l'âme se fait sentir.
Le contraste avec les sauvages qui restent, parqués comme il se doit dans des réserves, est assez saisissant. d'autant que les sauvages, en gros, c'est nous aujourd'hui...
Le dessin et les couleurs sont numériques et ajoutent à la déshumanisation (au sens actuel) de la bande dessinée.
Après ça, il me vient une envie assez rare, celle de me replonger dans l'oeuvre originale, histoire de voir si le choc qu'elle a représenté dans ma construction personnelle y a laissé plus que des échos conscients...
Pourquoi pas?
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D'une pertinence effrayante et troublante, qui interpelle et questionne, dans tous les cas « le meilleur des mondes » ne laisse pas indifférent.
Honte à moi qui n'ai toujours pas lu ce classique d'Aldous Huxley publié en 1932.

Ici découvert en roman graphique, il s'agit d'une adaptation de la fameuse oeuvre dystopique d'Aldous Huxley.
C'est un ouvrage d'une forme originale et actuelle qui soulève des réflexions et interroge.

Indéniablement futuriste, s'agit-il d'anticipation, d'avertissement, de prophétie ?
« Quand l'individu ressent, la communauté vacille ».

Un monde composé de castes prédéfinies, formatant dès la conception, les individus.
« Communauté. Identité. Stabilité ».

Des comportements programmés, pas de place aux surprises ou aux doutes. Tout est normalisé et conditionné, sous contrôle extrême. Sous surveillance pour un bien-être absolu et calculé.
Eloge d'une civilisation sous configuration idéaliste, adulant le consumérisme et l'hédonisme, la satisfaction immédiate et maîtrisée.

Exit le mariage, la monogamie, le choix, la passion, le libre arbitre … l'aléatoire ?...

« le monde est stable à présent, les gens sont heureux. Ils obtiennent ce qu'ils veulent, et ils ne veulent jamais ce qu'ils ne peuvent pas obtenir […] Ils sont en sécurité. »
Un monde préfabriqué, aseptisé, sous totalitarisme, où la stabilité à tout prix prévaut sur la liberté.
Il est où le bonheur, il est où …?
Alors ? Heureux ?

Malgré la propagande acquise, qu'en est-il lorsque certains souhaitent entrevoir autre chose ?…

« La noblesse et l'héroïsme sont des symptômes d'inefficacité politique ».

*
Je remercie Babelio et Masse critique pour cette découverte que j'ai appréciée - dystopie et roman graphique – j'ai cumulé en étant très en dehors de mes goûts littéraires habituels !
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Un monde si parfait

Fred Fordham se propose avec audace d'adapter le Meilleur des Mondes d'Adouls Huxley qui compte avec le 1984 de George Orwell ou le Fahrenheit 451 de Ray Bradbury parmi les classiques incontournables des romans d'anticipation dystopiques.

Sans doute fallait-il une certaine audace pour transposer en BD ce roman publié en 1932 et qui n'avait, jusqu'à aujourd'hui, étrangement jamais fait l'objet d'une adaptation. Mais l'auteur britannique s'en sort avec les honneurs et son style épuré nous immerge littéralement dans cet univers futuriste et glaçant qui, par certains aspects, évoque nos société occidentales où les émissions de télé décérébrantes auraient remplacé la Soma du roman.

On pouvait craindre qu'avec cette version imagée, le propos d'Huxley s'en retrouverait édulcoré. Il n'en est rien… le récit n'a rien perdu de sa force et de son impact. Même en BD, ce Meilleur des mondes s'avère toujours aussi visionnaire et glaçant…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Un vrai plaisir de redécouvrir l'oeuvre de Aldous Huxley en roman graphique !
Je trouve ce roman toujours aussi angoissant, inquiétant !
Le dessin est vraiment sympa, la mise en couleur est très belle.
C'est une très bonne adaptation qui ne dénaturé pas l'oeuvre originale.
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Tout le monde a lu - ou entendu causer - de ce meilleur des mondes.
Il est toujours souhaitable de replonger dans ces bases, comme une piqûre de rappel.
On retrouve avec plaisir un monde calibré par la génétique et le conditionnement, écrit 50 ans avant la naissance de la brebis Dolly et la toute puissance des écrans. Mais, à bien y réfléchir, Huxley n'a rien d'un visionnaire (si, pourtant, lisez sa préface à l'édition de 1946) : lorsqu'il écrit Brave New World en 1931, tout est déjà là : les ateliers Ford à Detroit ont institué la production de masse par le travail à la chaine (ce n'est surement pas un hasard si le nom de Dieu a été remplacé par Ford dans le roman), même si la télévision n'avait pas ce pouvoir hypnotisant, elle existait déjà, portée par la publicité qui s'appelait réclame. On retrouvait autant dans les jeunesses Hitlériennes que dans les camps de rééducation soviétiques le même souci de conditionnement des masses. Enfin, savoir que le livre parait au même moment où Hitler accède au pouvoir donne la chair de poule. Sûr que ce meilleur des mondes a fini sur quelques autodafés dans l'Allemagne nazie! L'art est l'ennemi du meilleur des mondes ainsi que toute société totalitaire. L'Inde et son système de castes n'est pas si éloigné du délire eugénique de l'utopie ici présentée.
Bref, Huxley n'a rien inventé. Il nous montre simplement un monde si merveilleux où les jolies filles sont pneumatiques et où l'alcool et le tabac sont avantageusement remplacé par le Soma, véritable usine à rêves, drogue ultime censée vous faire évader de votre quotidien.
Tout ça c'est réellement passé dans la seconde moitié du XXème siècle.
Le meilleur des mondes n'est pas seulement un roman d'anticipation. Au chapitre 3, on a le cas du premier (seul?) zapping littéraire. Mais surtout, cette science fiction se transforme assez vite en philosophie lorsqu'on découvre qu'il existe des ilots de sauvagerie, un peu comme dans notre monde libéral bien réel où le nouveau Dieu se nomme Dollar, il existe encore des tribus primaires au fin fond de la jungle ou sur des iles désertes. Imaginez alors une sorte de Tarzan propulsé dans la "civilisation". Au passage, Huxley en profite pour jouer sur l'intemporalité de l'oeuvre de Shakespeare (dont la traduction fait perdre beaucoup de son piquant, l'éditeur s'en excuse platement).
Au terme, le "sauvage" se trouvera devant ce terrible dilemme : devoir choisir entre le confort ou la liberté.
L'administrateur lui explique alors le pourquoi d'un tel meilleur des mondes. Et l'on se rend compte, quasiment un siècle plus tard, qu'il parle de notre monde à nous.
L'humanité est divisée en catégories (sortes de castes), allant des Alphas à qui sont attribués les travaux les plus prestigieux jusqu'aux Epsilons, simples manoeuvres, tous conditionnés (y compris la classe dirigeante) à aimer leur travail. Une société composée uniquement d'Alphas serait vouée à l'échec : ils ne pourraient pas effectuer les basses besognes, ils en deviendraient fous ou se révolteraient. le problème de l'occident actuellement, c'est que nous sommes tous conditionnés en Alpha mais il n'y a pas que des tâches intéressantes à effectuer. Cela pose le problème du travail.
Décidément, ce livre est d'une modernité confondante.
L'administrateur l'analyse très bien : "le bonheur n'est jamais grandiose".
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Cher Vous,
Ce roman d'anticipation dystopique est sorti en 1932, donc écrit lors du départ de la grande dépression qui fait suite au krach boursier de 1929.
Huxley y décrit un monde eugéniste où il n'y a plus qu'un seul Dieu, Henri Ford, où tout être humain est sous le contrôle d'une drogue, le Soma. Pas de cours d'Histoire, pas d'individualisme ni de culture, on bosse, on baise et on vénère notre Ford… Tous ces détails font que ce livre, jusque dans les années 1980 a subi les foudres de la censure.
Ce roman de SF tombe parfois dans l'oubli, puis une personne le relit et le fait découvrir à une nouvelle génération, il revient et un nouveau lectorat en découvre la force.
Quelle merveilleuse idée a eu là l'éditeur Philéas que d'en faire une adaptation graphique !
Un dessin aux traits fluides, une belle mise en couleurs, et surtout le respect complet du roman original.
Une nouvelle vie pour cette oeuvre qui fait quelque peu réfléchir aux bonheurs artificiels.
Est-ce bon de ne pas vieillir, de ne plus enfanter, d'utiliser la sexualité juste comme un moyen de se détendre, de tenir le peuple, peu importe la personne et le nombre de participants…
Bref, un roman dystopique qui fait partie des classiques et que l'on peut (re)découvrir dans ce nouveau format fort bien réussi…
Stanislas Petrosky


Lien : http://cecibondelire.canalbl..
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