J’ai accusé Mia de tous les maux. De m’avoir quitté et laissé exsangue. Et peut-être que cette rupture a été le germe à partir duquel une tumeur a poussé et s’est épanouie. Mais pas plus. Car cette plante vénéneuse, c’est moi qui la cultive. Je l’arrose. Je la soigne. Je grignote ses baies empoisonnées. Je la laisse s’enrouler autour de mon cou et de m’étouffer. J’ai fait ça tout seul. Je me suis fait ça tout seul.
Qu'on m'éveille quand ce sera terminé, Quand le calme du soir se fera là-haut.
Pour un peu, j'entendrais chacun de mes pas sur le trottoir résonner comme le mot "sursis".
Tu sais, on imagine toujours qu'un océan sépare la folie et la santé mentale, mais ce sont plutôt des îles voisines.
[i]Emmaüs est venu prendre les habits
J'ai dit adieu à tous mes amis
La maison est vide, les meubles vendus
Bientôt ton parfum aura disparu
Pourquoi je téléphone, personne ne répond
Personne ne m'écoute, pourquoi cette chanson[/i]
"Déconnexion", [i]Dommage collatéral[/i], plage 10
Vous connaissez l'histoire du chien qui passait sa vie à pourchasser les voitures et qui a fini par en attraper une?
Je suis ce chien.
Parce que me voilà ici, seul avec Mia Hall, dans une situation dont je rêve depuis plus de trois ans et... Et quoi?
"Si tu restes, je ferai ce que tu voudras. Je quitterai le groupe pour t'accompagner à New York. Mais si tu préfères que je m'en aille, je le ferai aussi. Peut-être que ce serait trop douloureux pour toi de retrouver ta vie d'avant, qu'il vaudrait mieux que tu nous rayes de ton existence. Ce serait dur, mais je le ferais. Je peux accepter de te perdre de cette façon si je ne te perds pas aujourd'hui. Je te laisserai t'en aller. Si tu restes".
Le barillet a tourné, un, deux, trois
Tu choisis, dit elle, c'est toi ou c'est moi
Métal sur la tempe, fracas assourdissant,
Et me voilà couvert de sang
Elle reste debout pas moi
" Roulette russe " , Dommage collatéral, plage 11.
Quelqu'un a dit que le passé ne meurt jamais, mais à l'inverse c'est le futur qui est déjà mort, terminé.
Chaque matin, en m'éveillant, je me dis : Ce n'est qu'une journée, vingt-quatre heures à passer. Je ne sais plus ni quand ni pourquoi j'ai pris l'habitude de cet encouragement quotidien. (...) Et malgré tout, j'éprouve le besoin de me rappeler la durée d'une journée, pour me persuader que si j'ai réussi à passer celle de la veille, j'irai au bout de la prochaine.
Il n y a rien de moins excitant qu'un hôpital. L'odeur seule est un tue-l'amour