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"Avec vue sur l'Arno" est construit sur les restes victoriens d'une délicatesse maladive envers les sentiments d'autrui (surtout ne pas froisser, respecter les codes implicites d'une société anglaise ultra hiérarchisée, ranger les gens dans la bonne caste sociale, s'adresser à eux en conséquence...). Mais dans la petite pension florentine, cette délicatesse va s'avérer complètement inadaptée à la violence de la vie italienne et de l'amour qui naît...
le roman dessinera ainsi l'itinéraire d'un baiser volé dans un champ de violettes toscanes, entre Lucy et George -une scène magnifiquement fugace- jusqu'à ses conséquences sur le destin de la jeune fille revenue en Angleterre. Lucy aura besoin de tout ce temps pour se découvrir, pour accepter son désir de liberté et d'indépendance: George et l'Italie l'y aideront. C'est une femme moderne qui naît sous nos yeux, dégagée de la gangue obsolète des conventions d'un autre siècle.
"Avec Vue sur l'Arno" est donc la pièce qui me manquait pour passer d' "Un Portrait de femme" d'Henry James à "L'Amant de Lady Chatterley" de D.H. Lawrence ...
Le style est également magnifique, empreint de cette volonté de se protéger d'une brutalité qu'il appelle secrètement de ses voeux.
Cette tendance toute anglaise de l'understatement, qui peut paraître parfois empesée ou obscure, se marie vraiment bien avec le découpage plus moderne en chapitres, avec les interactions colorées qu'entretiennent entre eux les personnages, avec la manière tendre et drôle dont ils sont croqués (la cousine Charlotte, quel régal!). Cela rend la lecture vraiment prenante et facile.
Je ne connaissais que l'adaptation superbe qu'en a tirée James Ivory: ce roman est donc une grande découverte pour moi.
Je vous le conseille tout spécialement !

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Lucy Honeychurch, une jeune femme de la classe moyenne supérieure, visite l'Italie sous la responsabilité de sa cousine plus âgée Charlotte. Dans leur pension à Florence, on leur donne des chambres qui donnent sur la cour plutôt que sur le fleuve Arno. C'est le point de départ du roman et cette anecdote marque la rencontre avec M. Emerson, un autre invité, qui leur offre généreusement les chambres qui lui appartiennent, à lui et à son fils George. Bien que Charlotte soit offensée par le manque de tact et de bienséance de M. Emerson, elle finit par accepter le changement.
La visite de Lucy en Italie est marquée par plusieurs rencontres importantes avec les Emerson, d'une classe sociale inférieure et dont la manière de penser et d'agir choquent grandement la jeune femme. Elle est pourtant une jeune pianiste passionnée et lorsque M. Beebe observe son jeu, il prédit qu'un jour elle vivra sa vie avec autant d'enthousiasme qu'elle joue du piano.
A son retour dans le Surrey, où elle vit avec sa mère, Mme Honeychurch, et son frère, Freddy, elle est demandée en mariage, pour la troisième fois, par le snob Cecil Vyse, et elle l'accepte. Il désapprouve sa famille et les gens de la campagne qu'elle connaît, les trouvant grossiers et peu sophistiqués.
Lucy est donc maintenant confrontée à un dilemme, et doit faire face à un réel tournant dans sa vie : le choc des cultures qu'elle a vécu lors de son séjour en Italie, la découverte d'un pays étranger et la rencontre avec les Emerson, ne l'a pas laissé indemne. Cela lui a ouvert les yeux sur des idées et des gens différents de ceux qu'elle a connus en grandissant dans la campagne anglaise. Elle se rend compte maintenant que les frontières sociales qu'elle a toujours considérées comme fixes sont en fait arbitraires. Elle se débat donc entre des valeurs victoriennes strictes et démodées et des moeurs plus récentes et plus libérales.
Une lecture passionnante, un classique certes mais un très bon roman d'apprentissage.
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Popularisé par l'adaptation cinématographique de James Ivory, en 1986, sous le titre de « Chambre avec vue », ce roman d'initiation amoureuse écrit par E.M. Forster (1879-1970) n'a rien perdu de son charme. Evidemment, l'apprentissage du sentiment amoureux est un thème récurrent en littérature – de William Shakespeare (Roméo et Juliette) à Gustave Flaubert (L'Education sentimentale). Mais la différence entre « A Room with a View » et bien d'autres romans de cette veine se trouve dans l'humour raffiné et la psychologie pertinente de l'auteur de « Maurice », autre roman initiatique.
Grâce à la rencontre de George Emerson, Lucy Honeychurch, jeune fille de bonne famille, va, de baiser en baiser, se débarrasser du poids des conventions héritées de l'ère victorienne pour vivre pleinement ses sentiments. En dépit de Cecil, son étriqué de fiancé. En dépit de sa famille et de sa tante Charlotte. En dépit de tout et de tout. Ceux qui connaissent un peu la biographie de E.M. Forster comprennent très vite que « Lucy, c'est lui ! ». Comme elle, l'écrivain, homosexuel dans le placard, aspire à devenir le héros libre de sa vie sentimentale, de connaître un tel parcours intérieur. Comme elle, il est tombé sous le charme de l'Italie, des Italiens et de leur culture ; Florence est le décor parfait pour découvrir une sensualité inattendue. Comme elle, il était, en tant qu'enseignant, en butte à l'hypocrisie d'une société patriarcale et fortement hiérarchisée.
Pour toutes ses raisons, pour son style, pour ses descriptions des paysages toscans, pour ses situations cocasses (le problème de la monnaie anglaise), pour sa célébration de l'amour « malgré tout », ce roman est bien un incontournable de la littérature anglaise. Par ailleurs, je ne peux qu'encourager les lecteurs à le découvrir en version originale.
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Lucy Honeychurch, jeune fille de la bonne société, voyage à Florence en étant accompagnée par une cousine vieille fille. Tout débute par un souci d'ordre pratique: Lucy et sa cousine avaient réservé dans leur pension des chambres avec vue sur l'Arno seulement voilà, les chambres sont déjà occupées par un monsieur jugé grossier par les gens bien comme il faut et par son jeune fils: Les Emerson. Ces derniers, comble de l'impolitesse, proposent de laisser leur chambre avec vue sur l'Arno aux demoiselles qui acceptent finalement en étant choquées par leur comportement. Suite à cette rencontre inconvenante, Lucy et sa cousine découvrent Florence et rencontrent une série de personnages tous porteurs de la bonne morale. Florence offre à la jeune fille une éducation sensible et sensuelle qui empiète peu à peu sur l'éducation stricte qu'elle a reçue depuis son enfance. Alors que Lucy est témoin du meurtre d'un Italien lors de l'une de ses escapades en ville, elle s'évanouit et George Emerson la ramène à la pension. Il ose lui voler un baiser. Honteuses, Lucy et sa cousine quittent Florence pour Rome.

Une ellipse temporelle nous permet de retrouver Lucy fiancée à Cecil, un jeune homme snob et prétentieux qui méprise sa famille, ses connaissances et son éducation. Cependant, Lucy n'est plus la même depuis Florence et le retour des Emerson qui louent une maison tout près de la sienne va semer des doutes dans l'esprit de l'héroïne.

J'ai trouvé que les cent premières pages du roman étaient un peu longues car les actions sont très peu nombreuses et les conversations lentes mais cette lenteur est nécessaire pour permettre au lecteur de se plonger dans cet univers du début du XXe siècle étouffé par une successions de conventions qui rendent la vie pesante. le reste du roman est un délice. Certaines pages, particulièrement sur la condition des femmes, sont sublimes. le lecteur prend plaisir à suivre l'apprentissage de Lucy qui doit se trouver et s'affirmer mais qui doit également faire un choix entre deux hommes et deux conceptions de la vie. Enfin, les personnages ne laissent jamais indifférents, certains sont détestables et d'autres admirables comme Monsieur Emerson ou drôles comme le frère de Lucy. Avec vue sur l'Arno est donc un très beau roman à lire au plus vite.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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A room with a view ou comment une vue sur l'Arno peut changer le destin de deux êtres … Lucy Honeychurch, en voyage en Italie avec sa cousine, rencontre et tombe amoureuse de George Emerson, bohème et athée. À son retour en Angleterre, elle doit choisir entre le non-conformiste Emerson et son fiancé froid et conventionnel, Cecil Vyse.

Forster a vraiment le chic pour élaborer une peinture critique de la société anglaise : après Howards End qui mettait en place des personnages un peu similaires, il pointe ici les comportements conventionnels d'une société enserrée par des dogmes non écrits. Nous assistons ici à la transformation de Lucy, jeune fille naïve au début du roman, en une femme qui est capable de faire des choix, de réfléchir par elle-même. Les personnages de Forster ne sont jamais simples à comprendre, George Emerson en est d'ailleurs un peu l'archétype, à la manière des soeurs d'Howards End, qui se contrefiche de la manière dont la société voudrait qu'il vive. Lui se laisse dominer par ses passions, écoute son coeur et suit ses impulsions. C'est lui qui va entraîner Lucy dans une réflexion qui la poussera à rejeter le modèle qu'on veut lui imposer. L'Italie joue d'ailleurs un rôle important, apparaissant comme le pays du soleil et un endroit où l'on peut oublier les conventions londoniennes.

Tout cela sur fonds de changement de régime : la reine Victoria est décédée en 1901, son fils Édouard VII lui succède et inaugure une ère où les Anglais vont se libérer du carcan victorien. On pourrait donc voir Lucy comme un précurseur qui annonce cette petite révolution.

Finesse, style et profondeur : voilà trois caractéristiques de l'oeuvre de Forster. Mais au final, encore une fois j'ai eu du mal à accrocher, peut-être parce que ses personnages sont trop intellectualisés, pas assez naturels. Pour la seconde fois, j'ai refermé ce livre avec un petit malaise, ne sachant dire si je l'avais réellement apprécié. Mais le film (de James Ivory, 1985, Chambre avec vue) m'avait fait ressentir la même sensation. Donc décidément, peut-être que Forster n'est pas pour moi …
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Quel chef d'oeuvre que ce roman !
Débutant à Florence, il conte le destin de Lucy qui se débat entre les traditions et son destin tout tracé et ses désirs inavoués d'un monde différent, plus libre. de très beaux portraits de personnages, avec des pointes d'humour discret, le tout avec une superbe plume.
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Lucy Honeychurch, demoiselle anglaise bien élevée qui ne pêche que par excès de Beethoven, séjourne à Florence avec sa cousine plus âgée en guise de chaperon. Ses compatriotes bien-pensant la préviennent contre un père et son fils non-conformistes qui lui offrent la chambre avec vue qui lui manquait tant. A son retour dans la campagne anglaise, elle se fiance avec un londonien méprisant mais les souvenirs d'un baiser volé ne tardent pas à la rattraper.

Cette fable anti-moraliste du romancier britannique Edward Morgan Foster m'a laissée à moitié convaincue. Dommage, parce qu'on ne peut pas dénier une vision féministe avant-gardiste pour l'époque à l'auteur.

Les plaisanteries et la caricature des personnages perdent de leur spiritualité par excès de cynisme, et surtout, les métaphores utilisées sont peu subtiles - et j'aime assez quand on flatte mon intellect en tant que lectrice en me suggérant les choses plus qu'en me les assenant.

Les noms des personnages, l'opposition entre l'Angleterre étouffée par les préjugés et l'Italie tout en sensualité décomplexée, le parallèle avec les valeurs du Moyen-Âge par rapport à celles De La Renaissance, les paysages, jusqu'à la musique jouée par l'héroïne, absolument tout est prétexte à faire comprendre qu'il faut laisser les passions, la jeunesse et les corps s'exprimer. Aux dépens de la romance, paradoxalement.
Lien : http://stendhal-syndrome.fr/..
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La découverte de l'amour par une jeune anglaise à l'époque victorienne avec son carcan de conventions. Une histoire très romantique, un peu surannée.
Ma lecture a été toutefois gênée par le style de l'auteur un peu alambiqué, escamotant des scènes au point que l'on revient en arrière pour voir si on n'a pas manqué une page et par contre s'éternisant sur d'autres.
Une assez fine étude de personnages et de l'humour!
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Un magnifique roman d'apprentissage dans la lignée de ceux de Jane Austen, savoureux dans le style et la finesse d'analyse des sentiments.
La jeune Lucy pleine de préjugés dus à sa classe et à son éducation stricte découvre au cours de son voyage à Florence , les tourments de la passion qu'elle va s'employer à refuser pour épouser un jeune insipide et arrogant prétendant. Mais sa nature éprise de liberté et d'épanouissement saura trouver dans son entourage les raisons de croire au véritable amour.
Grande admiratrice du film "Chambre avec vue" de Ivory, je dois dire que le cinéaste a plus que rendu l'atmosphère du livre et que la scène du baiser volé est une des plus belles du cinéma.
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Titre paru en 1908 et réédité cette année chez Robert Laffont, c'est un classique qui me tentait bien. La couverture reprend une image du film réalisé à partir de ce roman, Chambre avec vue (1986), avec notamment Helena Bonham Carter dans le rôle de Lucy.

Lucy Honeychurch est en voyage en Italie avec sa cousine, Charlotte. À Florence, qu'elle n'est pas leur déception de découvrir que, contrairement à ce qui leur était promis, leurs chambres ne donnent pas sur l'Arno ! Gracieusement, les Emerson père et fils leur proposent d'échanger. Et George, le fils, est loin de laisser Lucy indifférente…

Forster sait parfaitement décrypter les codes de l'époque : écrit au début du XXe siècle, Avec vue sur l'Arno est une véritable satire sociale et l'auteur n'est pas en reste pour désapprouver les grenouilles de bénitier qui jalonnent l'histoire. Pour parler de manière très contemporaine, chacun en prend pour son grade, aucun personnage n'est pleinement sympathique ou au contraire complètement antipathique, et c'est bien agréable de ne pas avoir affaire à des stéréotypes.

En revanche, on ne peut pas dire que j'ai été emportée par l'histoire, qui reste relativement simple, avec un triangle amoureux un peu bancal, toujours entouré de ces conventions sociales rigides qui régissent l'époque.
Lien : http://therewillbebooks.word..
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