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Les Wilcox et les soeurs Schlegel ou la dérive de l'upper-class londonienne. le point de départ de la chute : Howards End, la priopriété familiale de feu Mrs Wilcox.
L'une des soeurs, Helen est passionnée et refuse de compromettre ses idéaux à la bienséance, quant à Margaret, l'aînée, elle est reconnue pour sa grande intelligence et sa vivacité d'esprit, mais par sa grande gentillesse, cette dernière est bien plus prompt que sa cadette à faire des compromis.
Malheureusement, la vie n'est pas en noir et blanc avec un mode d'emploi que l'on peut suivre à la lettre en espérant qu'il satisfera tout un chacun, ou qu'il nous satisfera nous-même d'ailleurs...

Un roman très sobre et bien écrit qui décrit la façon dont les petits grains de sables viennent enrayer la machine des aristocrates en anglais au tournant du siècle. Petits scandales étouffés, petits arrangements et petits secrets sont de mise.
Pour les amateurs de Downton Abbey, on retrouve le même arrière-plan socio-historique, mais l'humour est remplacé par le drame.

Le changement a-t-il vraiment sa place dans la vieille et immuable aristocratie anglaise ? L'affrontement de mondes ou genres complètement opposés peuvent-ils cohabiter à l'ère où le siècle se déclarait volontiers plus socialiste ou plus progressiste ? Et l'art peut-il réconcilier ses extrêmes ou n'est-ce qu'une chimère de plus ? A quoi chacun devrait-il être le plus attachè ? le plus fidèle ?

Un beau roman avec une écriture élégante qui m'a donné envie de découvrir d'autres romans de l'oeuvre d'E.M.Forster.
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Ayant vu le film en 2012, j'ai toujours gardé en tête l'idée de lire le roman de Forster, et de découvrir cet auteur par la même occasion, qui connut le succès justement avec ce roman.

Le texte met en scène trois couches de la société anglaise de la fin du XIXe : les Wilcox, riches capitalistes; les Schlegel, qui font partie de la bourgeoisie intellectuelle et soutiennent des idéaux humanistes que les premiers ne peuvent comprendre ; et les Bast, la classe laborieuse qui meurt simplement de faim malgré tous leurs efforts. Tous ces personnages vont se croiser et se recroiser, s'influençant volontairement ou involontairement jusqu'à créer une situation où la communication devient impossible. Mais c'est sans compter l'évolution de la société elle-même, et en particulier des idées féministes, qui vont bouleverser tous les codes sociaux et aboutir à un dénouement tragique.

Dans tout ce fracas, la personnalité de Margaret Schlegel ressort, ce qui en fait le personnage principal, et celle qui tient une grande partie des ficelles : intelligente, intuitive, réfléchie, elle s'oppose à sa soeur Hélène, impulsive et souvent irresponsable. Deux femmes fortes qui vont, à leur manière, essayer de ne pas renier leurs idéaux.

Ce que j'ai finalement le plus apprécié dans ce roman, c'est la légèreté avec laquelle Forster traite ses personnages : il se moque d'eux, nous prévient que c'est la dernière fois qu'il ou elle fait ceci, et n'hésite pas d'ailleurs à donner son avis sur les questions qui les intéresse … En un sens, on sent que c'est un homme qui écrit, et pourtant il a une sensibilité intéressante pour analyser les relations homme-femme.

Mais à part cela, et quelques très bons passages, je ne me suis pas vraiment senti d'atome crochu avec ce texte. Je me suis ennuyée dans certains passages, et le fait de connaître déjà l'histoire m'a gâché une partie du plaisir.

Au-delà de ces points, l'adaptation de James Ivory est parfaite …
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Depuis Beauvoir, on ne se pose plus la question de la place des intellectuels dans la société et notamment quand il s'agit de femmes. Il en allait tout autrement dans l'Angleterre encore victorienne des années 1900, avec sa division stricte en classes sociales et ses femmes sans accès au travail.

C'est la le thème qu'aborde E.M. Forster dans ce roman dont les héroïnes sont deux soeurs mi-allemandes, mi-anglaises, Margaret et sa cadette Helen. Vivant de leurs rentes, elles appartiennent à la société aisée, et sont indépendantes matériellement et intellectuellement. Passionnées de culture, de musique, de théosophie et de débats, elles vivent à Londres à l'instar des soeurs Stephen, Virginia Woolf et son aînée Vanessa Bell, membres comme Forster du fameux, bien qu'informel, "Bloomsbury group".

Mais la rencontre avec divers membres de la bourgeoise famille Wilcox, dont la fortune vient des activités profitables de businessman de Charles, le père, va amener l'aînée, Margaret, à subir l'attraction de l'enracinement dans une classe sociale supérieure, dans un lieu de résidence dans la campagne anglaise (la demeure éponyme d'Howards End) qui mettrait fin à son cosmopolitisme intellectuel et à sa liberté de femme indépendante.
A l'opposé, Helen se sent prise d'intérêt pour Leonard Bast, un employé modeste mais méritant, encore que mal marié, qui cherche à se cultiver et à s'élever au dessus de sa condition. Margaret se fiance avec Mr Wilcox, malgré le peu de convergences de leurs valeurs sociales et morales, mais un mauvais conseil de ce dernier, répercuté par les deux soeurs, fait perdre son emploi à Leonard Bast et le plonge dans la misère.
Voici les deux soeurs prises entre deux classes, entre deux feux, et près de s'éloigner irrémédiablement l'une de l'autre.
On ne dévoilera pas l'intrigue qui les amène, apres bien des atermoiements, à retrouver leur vraie identité, qui ne peut être qu'extérieure au conformisme de la société anglaise d'avant la première guerre mondiale.
Un roman vivant et enlevé, nourri de dialogues souvent spirituels, mais dont la portée reste pessimiste, car après tout Howards End, au sens propre comme au figuré, c'est la fin d'un monde dont les limites apparaissent clairement à travers la satire sociale dont l'ouvrage est nourri.
Lu en V.O.
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Ce roman a été publié pour la première fois en 1910 devenant depuis un classique, ayant fait l'objet notamment d'une adaptation cinématographique avec Emma Thompson, Helena Bonham Carter et Anthony Hopkins.

Trois familles, issues de classes sociales différentes, vont voir leurs destins s'entremêler et nous offrir ainsi une peinture variée de la société anglaise : les Wilcox, qui se sont enrichis grâce au commerce, les Schlegel, issus de la bourgeoisie intellectuelle et enfin les Bast, travailleurs pauvres.

En effet à travers ces trois familles, l'auteur nous dépeint à merveille une époque de transition où se côtoient les idées progressistes comme le droit de vote des femmes avec une certaine idée du dit "sexe faible" victime de ses pauvres nerfs.

L'impossibilité de se comprendre et de communiquer est également un des ressorts du roman. du coup, ce fossé perpétuel entre les différents personnages que rien ne semble pouvoir combler a été relativement frustrant pour la lectrice que je suis.

Cependant l'ensemble est très bien écrit et pourtant...mon avis reste mitigé.

J'ai trouvé le tout très intéressant mais je n'étais pas transporté par l'histoire. Les amours, les deuils, les rebondissements de l'histoire m'ont laissé de marbre.
En bref, je suis contente de l'avoir lu mais pas certaine de le lire à nouveau.
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Howards end se déroule à l'aube du XXème siècle, alors que Londres, madrépore tentaculaire et asile des grandes figures de la social-démocratie continue sa mue et sa progression au détriment de la ruralité. Une certaine forme de lutte des classes est mise en perspective à travers les rapports ambigus et contrariés, sinon conflictuels, entre trois familles. Les Wilcox représentent le capitalisme triomphant, tirant parti des débouchés commerciaux que lui procure l'Empire, qui a comme philosophie l'utilitarisme le moins contraire à son bien-être personnel. Les soeurs Schlegel sont les filles d'un père prussien qui s'est volontairement expatrié en Angleterre, elle jouissent d'une certaine aisance mais n'en tire nulle vanité, cela ne suffisant pas à les combler, elle tiennent de leur ascendance germanique une propension à l'idéalisme, une aspiration à une vie plus large, tournée vers la philanthropie et agrémentée par les plaisirs ineffables de l'art. Léonard Bast représente la classe laborieuse, mal marié à une femme assez vulgaire, il vit l'existence terne des employés de bureaux, le vernis de culture générale qu'il possède, ses velléités à goûter à des loisirs artistiques au dessus de sa condition n'ajoutent qu'insatisfaction, que susceptibilité, à un quotidien grevé de souffrance et de frustration. Un voyage, que seul l'aisance permet, préside à la rencontre des Wilcox et des Schlegel, leur voisinage à Londres maintient leur commerce qui aurait pu pourtant s'achever sur un coup d'éclat de la plus jeune des demoiselles Schlegel. C'est la présence à l'opéra de ces dernières qui va les mettre pour la première fois en relation avec Léornard Bast. le reste - l'improbable rencontre d'un Bast et des Wilcox tient tout entier dans la virtuosité de l'auteur à nouer une intrigue

Sous titré le Legs de Mrs. Wilcox, le présent roman que d'aucuns considèrent comme le chef-d'oeuvre de l'auteur met en exergue avec finesse tous les préjugés et les barrières sociales qui rendent plus insolubles encore l'incommunicabilité entre les êtres.
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Lu en VO - programme agrégation 2020
Marquant la fin de la période victorienne et l'émergence d'une société plus progressiste et féministe, Howards End souligne ces changements à travers les portraits de deux soeurs aux tempéraments opposés: Margaret et Helen. Ces deux femmes issues d'un milieu aisé gravitent dans les milieux artistiques de la société londonienne à l'aube du 20e siècle jusqu'à ce que leur rencontre avec la famille Wilcox change la donne. S'oppose alors patriarcat et féminisme naissant, où le conformisme d'une société anglaise sur le point d'être emportée par le premier conflit mondial est symbolisé par le patriarche sur le déclin Henry Wilcox.
L'écriture est exquise, le propos intelligent et construit, mais le rythme, souvent lent, m'a parfois laissée sur la brèche, en proie à l'ennui le plus total.
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Je ne vais pas le résumer une fois encore. D'autres que moi l'ont fort bien fait.

Je l'ai lu en anglais car je ne l'ai pas trouvé en français. La langue était assez abordable. J'avoue que je préfère l'anglais de Grande-Bretagne à l'anglais des USA. Sans doute parce que c'est celui que l'on enseigne aux francophones dans les écoles.

Je ne vais pas dire que j'ai aimé. L'histoire se passant à l'époque victorienne , le récit était conforme à cette époque.
J'ai parfois eu du mal à continuer car je m'ennuyais : une histoire un peu trop convenue à mon goût. Peut-être n'en aurait-il pas été ainsi si je l'avais lu à l'époque où il a été écrit.

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Margaret et Hélène Schlegel, jeunes aristocrates, vivent avec leur frère, Tibby, à Howards End, Londres. Ces deux jeunes filles aiment à recevoir leurs amis avec lesquels elles ont des discussions intellectuelles et artistiques interminables. Leurs parents, à leur décès, ont laissé une fortune suffisante aux trois jeunes gens pour qu'ils n'aient aucune crainte en l'avenir, sur un plan matériel.
La vie des soeurs Schlegel va se trouver mêlée à celle de la famille Wilcox. Cette dernière ne partage pas du tout les mêmes idéaux humanistes. Les Wilcox croient en une chose : l'argent. Leur richesse, ils la doivent à leur travail. Les deux familles vivent côte à côte, s'entremêlent, s'aiment et se détestent tout à la fois. M. Wilcox fait partie d'une génération pour qui les femmes ne sont guidées que par leurs émotions. Alors que Margaret, esprit vif et intelligent, revendique une certaine forme d'égalité entre les hommes et les femmes. Cette jeune fille serait-elle en avance sur son temps ?
Ce roman sent bon l'Angleterre fin XIXème début XXème. Une période de changements qui seront exacerbés par les événements historiques à venir.
C'est un roman plaisant à lire, qui pose les problèmes de la société de l'époque.
Le personnage de Margaret est central. Cette jeune femme, aînée de la fratrie Schlegel, s'occupe de son entourage, et notamment de sa jeune soeur Hélène qu'elle aime par-dessus tout, en faisant passer son bien-être en second plan. Elle va réussir à créer une unité autour d'elle, au prix de nombreux efforts et sacrifices. C'est une femme forte et attachante qui sait ce qu'elle veut et qui ne veux pas renier ses idéaux.
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Poursuivant ma découverte de Forster, sans trop de complexes et en VO, abordable d'ailleurs, voici Howards End. Ainsi se nomme une demeure dans la campagne anglaise, appartenant en fait à Mrs Wilcox, mais qui devrait revenir à sa famille, comprenant le mari, homme d'affaires actif et pragmatique et les enfants Charles, Paul et Evie. Lors d'un voyage en Allemagne, le couple a rencontré les soeurs Schlegel, Margaret et Helen. Ces dernières sont issues d'un milieu plus mélangé, plus intellectuel, mais sans problèmes de fin de mois. Helen approche de la trentaine, sa soeur plus jeune est très spontanée. Elles sont invitées à Howards End, seule Helen s'y rend et voilà qu'elle et Paul, au grand dam de leurs familles, échangent des promesses de mariage. le tout dure moins de 24 heures, occupe les premières pages du roman et pose le lecteur dans l'ambiance.
Cette histoire entre Paul et Helen va durablement influencer la famille Wilcox.
Par ailleurs les deux soeurs, lors d'un concert à Londres où elles résident, font connaissances d'un employé de bureau, Leonard Bast, jeune homme engagé dans une liaison peu enthousiasmante, et rêvant de plus de culture et d'échanges intellectuels.

On est à peine au début du roman, d'office pas question de décrocher, même si je me demandais où tout cela allait mener. N'ayant rien lu de la préface ou sur internet, j'ai découvert les différentes péripéties de l'histoire où tous ces personnages interviendraient. Des passages descriptifs, en particulier de la campagne anglaise et de Londres, des dialogues avec sous-entendus, des plongées dans la tête, du dialogue indirect, un poil de féminisme en ce début du 20ème siècle, et parfois en quelques lignes des avancées importantes, des découvertes étonnantes (en tout cas je n'ai rien vu venir), des ellipses parfois frustrantes. le tout dans une Angleterre où d'ordinaire les classes sociales ne se mêlent pas, où riches et pauvres existent mais ne sortent pas de leur case de départ.

Et Howards End, la demeure? En fait les personnages y résident peu, en tout cas peu du roman s'y déroule sous les yeux du lecteur.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Si on a aimé le film on adore le livre d'un monde passé qui a du mal à faire la transition vers le siècle nouveau
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