Une amie a apprécié ce livre et me l'a prêté il y a bien longtemps, au point que j'ai dû user deux paires de chaussons (à l'aise) depuis cette généreuse passation …
Ce temps pour le découvrir était dans une voiture où j'étais passagère lors d'un voyage de deux heures.
Et le temps que l'on prend, que l'on s'accorde, c'est le sujet de ce petit livre justement.
Je souhaitais pour ce trajet, un récit léger dans tous les sens du terme, n'ayant pas la possibilité de prendre de note.
Un vendredi matin, le personnage principal pressé et stressé sort de chez lui, sur le palier, il claque la porte de son appartement et … en baissant les yeux aperçoit ses charentaises à ses pieds, ses clés, elles, sont du mauvais côté de la porte !
Pas de temps pour tenter de l'ouvrir, il a une lettre recommandée à faire partir avant la levée de 10h et une réunion importante avec son équipe au bureau juste après… un vendredi matin bien chargé !
Les chaussons aux pieds, après la réunion, il pose un demi RTT pour profiter de son vendredi après-midi. Il en profite pour aller boire un verre avec sa fille à 16h30, lui annonce que sa mère Astrée, a décidé de faire un break avec lui.
Il rencontrera toutes sortes de personnes jusqu'à son week-end suivant… Il retiendra le temps qui file en vitesse grâce aux pantoufles qui lui insufflent un nouveau rapport avec lui.
Appeler le serrurier, acheter des chaussures, en demander à prêter sont des idées qu'il chassera régulièrement.
Il passera tout à tour pour un sdf, un original détendu, un artiste peintre, il gagnera un match de tennis, se sentant aérien, un étourdi, laissant planer le doute, un militant…
Il se sentira l'âme d'un Bartleby "I would prefer not to" en voyant un certain
Buster Keaton le lire.
Un petit roman qui traite non sans humour les sujets de la lenteur, du lâcher prise, et paradoxalement si rapide à lire et pas déplaisant. Je ne pense pas m'en souvenir bien longtemps, en revanche. L'idée est intéressante : partir d'un objet pour recevoir l'effet de la société, dernièrement un ami m'a parlé du livre
le chapeau de Mitterrand et de
la femme au carnet rouge d'
Antoine Laurain qui démarre ses deux romans par le même procédé que
Les pantoufles.