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sur 362 notes
Imaginez :
C'est le matin, une nouvelle journée de travail commence. Vous avez déjà la tête dans vos préoccupations professionnelles, vous avez revêtu votre plus beau costume au tombé impeccable pour la réunion importante prévue dans une heure, vous vous apprêtez à sortir de chez vous.
Vous vérifiez les mille choses habituelles avant de quitter votre Home Sweet Home :
> Sacoche ok. Very important ! Elle contient LE dossier qui peut vous ouvrir la porte de l'ascenseur professionnel, pour aller direct au 6e ciel, celui où vous situez vos ambitions.
> Parapluie ok. Avec le mauvais temps qu'il fait en ce moment, des gouttes d'eau sur vos cheveux ruineraient totalement vos tentatives quasi désespérées de dompter l'épi qui se dresse sur votre tête. Ce serait ballot, votre séduisante chef vous verrait comme Tintin en costume... Et de là, il n'y aurait qu'un pas pour qu'elle vous perçoive comme Tintin dans la lune à cette fichue réunion !
> Portefeuille et carte métro ok.
C'est tout bon, vous êtes paré pour votre journée marathon alors go ! Zut, il va falloir vous dépêcher un peu car vous avez pris du retard. La faute au chocolat chaud qui s'est répandu en une grosse flaque marronnasse dégoulinant jusqu'au sol. Aïe le joli set en paille tressée choisi avec soin par Madame... Tout ça pour un geste maladroit en voulant porter votre tasse à la bouche et vous voilà avec votre chiffon microfibre à éponger tant bien que mal cette cacaostrophe tout en proférant une bordée de jurons empruntés au capitaine Haddock.
Bref. Vous sortez enfin en claquant la porte. Et au moment de démarrer, vous vous sentez bizarre dans vos souliers. Un coup d'oeil pour checker vos pieds, et là....
MAIS NAAAAN ! Tout ce que vous voyez, ce sont vos chaussons. Vous tâtez vos poches pour vous saisir au plus vite de vos clés et rentrer mettre vos chaussures, et là...
MAIS NAAAAN ! Pas de clés, elles sont restées à l'intérieur, le trousseau se balançant encore sur votre porte, comme s'il vous narguait avec son cliquetis métallique. Verrouillage automatique de la serrure lorsque la porte est en position fermée, personne à l'intérieur (Madame est en séminaire de quelques jours à plusieurs centaines de km), pas de double des clés... Misère !

Cette intro est une fiction, elle n'est pas celle du livre. Mais c'est l'idée.

En aparté, à qui cela n'est-il pas arrivé de partir au travail apprêté des chevilles à la tête, mais les pieds dans ses chaussons ? Car si comme moi vous faites partie de la confrérie des réveils difficiles, j'aimerais bien rire de vos anecdotes si vous avez envie de les partager ! Il m'est arrivé une fois (une fois seulement, ouf !) de me rendre compte en voiture à mi-parcours de mon trajet domicile/travail que j'étais en chaussons... Mi-parcours effectué quand même sans que je m'en aperçoive, c'est dire à quel point mon temps de préchauffage était long ce matin-là ! Ce n'est pourtant pas simple d'appuyer sur les pédales en chaussons, en particulier celle de l'embrayage, quand même... J'ai fait une cure de vitamine C hautement dosée les jours suivants, il me fallait au moins ça.

Revenons-en à cet ouvrage à présent. L'auteur est parti de ce gag pour construire son roman, les chaussons du personnage (vivant seul) étant des charentaises. Super moelleuses, douillettes à souhait, il décide après courte réflexion de se rendre ainsi au travail puis poursuit l'expérience à l'issue. « Je pensais plutôt qu'en sortant chaussé ainsi, je ne foulais plus le même sol que mes congénères, j'avançais en marge. A côté de mes pompes, en quelque sorte. » Il nous livre cette aventure et les réflexions qui en découlent au moyen de cette histoire décalée découverte grâce au billet de @Freddu67 (merciiii Frédérique). Une lecture courte que j'ai trouvée rafraîchissante, comique au départ mais qui, en réalité, est plutôt une réflexion intéressante sur le regard des autres, le mode conventionnel qui régit la vie en société, la différence d'approche dans le cadre des relations interpersonnelles.

Être chaussé de charentaises hors de chez soi, c'est évoluer en société en mode silencieux mais c'est aussi le « refus de marcher en suivant le troupeau. »
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Voici un roman jubilatoire, plein d'humour et d'esprit, de surcroît bien écrit, ne tombant jamais dans la facilité, bref qui ne peut que nous mettre de bonne humeur. Je ne connaissais pas cet auteur, j'ai vu ce court roman en furetant, comme je le fais si souvent, entre deux rangées d'une librairie. Intrigué par ce titre atypique, j'hésitais à l'acheter, mais bien m'en a pris de m'y lancer.

Le narrateur, un peu à côté de ses pompes (c'est le cas de le dire) quitte son appartement parisien en oubliant ses clefs et … en pantoufles. D'abord gêné, il décide de vaquer à ses occupations en dépit de cette situation embêtante. S'en suit une série de scènes cocasses, dans la rue, au travail, dans le métro. Notre héros doit subir les remarques et l'ébahissement des personnes qu'il croise. Pourtant, il se sent à l'aise dans ses charentaises et finit par s'y habituer.

La suite est à découvrir dans ce court roman décalé, ingénieux, truffé de bons mots, d'un humour fin, de nombreuses références à l'Histoire et à la littérature, et aussi d'une pointe de critique de la vie moderne, à l'encontre des humains souvent hermétiques à tout ce qui diverge des normes.

J'ai beaucoup aimé la fin également, une fin en osmose avec le cours du récit, que l'on aurait aussi pu titrer « Les tribulations d'un parisien en pantoufles ».
Une pépite pour toutes celles et tous ceux qui cherchent une lecture récréative d'un jour…à lire avec ou sans leurs charentaises :).
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Ha, c'est malin ! le voilà dehors en costume-cravate, les clés de l'appartement sur la porte mais à l'intérieur et aux pieds ses pantoufles ! Ha, bisque bisque rage ! Une journée qui s'annonce bien, tiens ! Tant pis, la réunion de ce matin est importante et pas question d'arriver en retard. Allez hop, on enfile son courage et on part travailler en charentaises. Advienne que pourra !

Et bien oui, une journée étonnante à bien des points de vue se profile à l'horizon. Une journée extraordinaire (qui se prolongera en quelques jours), des rencontres qui le seront tout autant et une infinité de questions (regard de l'autre, estime de soi, place de l'art, de l'amitié, de l'amour, de la famille, des amis, du travail...) soulevées et pesées à l'aune de ces pantoufles, confortables, chaudes et à la semelle moelleuse. Qui l'eut cru ?

Une lecture sympathique, amusante, légèrement caustique et qui donnerait envie d'oublier volontairement ses chaussures pour tester nous aussi la charentaise légère, silencieuse et qui donne des ailes.
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Tu claques la porte de son appartement, Vlan !
Pressé, tu dévales l'escalier en trombe
mais tu n'entends pas le bruit de tes pas...
Ahuri, tu regardes avec des yeux de merlan frit
la paire de charentaises à tes pieds.
Pas possible de faire marche arrière,
les clefs sont restées bêtement à l'intérieur...
Que fais-tu alors ?
Tu cours t'acheter au plus vite des " shoes"
pour ne pas paraître ridicule
ou indifférent aux regard des autres,
tu restes peinard dans tes chaussons moelleux ?
Décontracté des doigts de pieds, notre héros décide lui,
de rester of course en pantoufles !
Quel beau pied de nez ce court roman de Luc-Michel Fouassier
qui balade notre héros en charentaises faisant fi du regard en biais des bien chaussés. Les situations et rencontres souvent farfelues sont bidonnantes. Rien lu d'aussi drôle depuis Franz Bartelt, lui aussi publié aux éditions de L'arbre vengeur .
Les pantoufles de Luc-Michel Fouassier , c'est le panard assuré !
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Ou comment une étourderie va devenir une excentricité salvatrice. Notre héros oublie de changer ses pantoufles avant d'aller au travail, en plus d'oublier ses clés ! Soit ! Il prend le risque du ridicule et finalement y trouve une solution pour oser et des opportunités pour sortir des carcans. Ce roman court et farfelu est d'un très bon niveau, drôle, original, faisant la part belle à toutes les métaphores et autres jeux de mots autour des pieds et des chaussures. Je vous invite à suivre ses pérégrinations pas à pas : c'est le pied ! (Ok, je sors)
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Un petit roman très drôle, original et divertissant.
Le narrateur sort de chez lui un matin et réalise qu'il est encore en chaussons. Comme il a laissé ses clés à l'intérieur et qu'il est en retard pour une réunion de travail importante, il décide d'y aller comme ça. Il faut préciser aussi qu'il est soucieux et perturbé car sa compagne l'a quitté.
Il se rend à la poste en chaussons, tout se passe bien alors il enchaîne avec le métro. Bien sûr, on le regarde bizarrement mais il assume. Au travail, il se montre brillant lors de la réunion pour détourner l'attention de ses pieds. Petit à petit, il se sent de plus en plus à l'aise et sûr de lui. Grâce à ses pantoufles, il va faire de belles rencontres.
Il s'agit d'une sorte de fable sur l'anticonformisme, l'éloge de l'originalité. Cela se lit très bien et c'est très agréable. Je recommande cette lecture jubilatoire.
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Qui ne l'a jamais imaginée, au détour d'un mauvais rêve, cette scène où l'on se rend compte que l'on a oublié de se chausser en partant de la maison et que c'est, vêtu de ses chaussons, que l'on se présente à notre entourage scolaire, ou professionnel? Qu'ils soient fantaisistes avec leur forme de panda, leurs pattes griffues, ou plus classiques, type charentaises, les chaussons témoignent d'un pan de notre intimité, un moment où nous sommes détendus et donc vulnérables et, les exposer au reste du monde, hors du cocon douillet, ben c'est la honte! Heureusement, tout cauchemar finit par prendre fin et c'est, soulagé, que l'on se réveille de ce genre de rêve… Mais pas le héros des “Pantoufles”, non, non, non! Enfermé dehors en pantoufles et complet-veston, avec une réunion importante à la clé, notre homme n'a d'autre choix que d'aller affronter ses pairs et gare aux moqueurs! Monsieur a de la répartie et de quoi élever le port des pantoufles en extérieur au rang de philosophie de vie, vous voilà prévenu!

Avec ses 113 pages, “Les pantoufles” est un petit roman divertissant qui se lit d'une traite. C'est avec légèreté et humour que Luc-Michel Fouassier déploie son petit manifeste d'anticonformisme. En prenant pour toile de fond des parisiens toujours pressés, happés dans un quotidien qui les pressurise, l'auteur offre un contraste saisissant avec son personnage qui découvre, bien malgré lui, les vertus du lâcher prise et de la lenteur. Ce qui n'était qu'un malencontreux accident, se transforme peu à peu en mouvement de résistance et en engagement politique! L'idée est cocasse, farfelue, mais fonctionne plutôt bien!

Ce qui m'a légèrement laissée en marge en revanche, c'est le style, volontairement lourdingue, du ton et donc de l'écriture... Préparez vous à balayer tout le champ lexical de la chaussure et des expressions liées aux pieds avec des jeux de mots appuyés du narrateur: “dans leur petit soulier”; “faire des pieds et des mains”, “tu foules aux pieds”, “je lève un peu le pied”, “traîner mes guêtres”. Ce qui aurait pu être drôle utilisé avec parcimonie, devient vite agaçant à mes yeux… Par ailleurs, notre protagoniste a un goût prononcé pour les allitérations et ne se prive pas non plus de ce côté là: “Il avait indubitablement un petit côté Agassi, agaçant”; “Vous y êtes déjà allé, à Dubaï (tu parles si je bâille!)?”; “peinard, les panards dans des pantoufles”. Bref, je manque sans doute d'humour, mais je n'ai pas trouvé tout ça très subtile et c'est malheureusement ce qui ôte le charme du roman… Mais nul doute que ce petit roman pimpant saura trouver des amateurs!
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Un homme découvre, alors qu'il se trouve sur son pallier, qu'il vient d'oublier ses clefs dans son appartement et qu'il a gardé ses charentaises aux pieds. Que va-t-il faire ?

Ce conte démarre plutôt bien, nous montrant de quelle manière notre rapport aux autres peut changer avec un presque rien. L'auteur ne se prive pas pour énumérer tous les synonymes de chaussure, chausson, pied. C'est même drôle au début, puis devient vite lassant avec cette succession de rencontres qui n'apportent rien (car nous avons compris depuis le début de cette histoire où l'auteur veut en venir). La fin a même un goût de bâclé et va à l'encontre de ce que le protagoniste a tenté de démontrer durant tout le livre. Ou alors l'auteur met en exergue que l'on peut tout sacrifier par amour, même sa personnalité ou son sens de la rébellion, je n'ai pas vraiment compris.



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Sortir de chez soi pantoufles au pied, c'est le cauchemar récurrent de bien des gens. Et c'est ce qui arrive à notre héros. Il n'en faut pas plus pour que sa vie vacille sur son axe. Réunion professionnelle, match de tennis ou partie fine : rien n'est pareil en charentaises ! C'est drôle, frais, charmant, ironique et légèrement érudit. Un vrai petit pas de côté sans autre conséquence que de me faire envisager avec encore plus de tendresse nos excentricités salvatrices.
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Habiter en Terres Charentaises, détenir « Les Pantoufles » comprendre d'autant plus ce qui va advenir dans ce livre subtil. Une chance !
« Les Pantoufles » est une bouffée d'oxygène. Une histoire à dévorer au coin du feu. Captivante, contemporaine, elle apporte sa pierre à l'édifice des questionnements existentialistes. Les degrés savoureux, profonds, opèrent leurs champs d'actions. « Les Pantoufles » est un retournement de situation. Tel « Diogène » le narrateur s'épanche du côté des Cyniques. « Puis, ayant snobé l'ascenseur, à l'instant où l'on quitte la moquette du palier pour le carrelage de l'escalier, au bruit étouffé de ses pas, on se rend compte qu'on a oublié de chausser ses mocassins. On fixe un instant les pantoufles. Force est de constater qu'on a oublié aussi les clefs. » Charentaises magnétiques au pied, le narrateur part au travail. Une réunion capitale l'attend. « Je n'étais pas devenu l'homme invisible, mais l'homme silencieux. Je ne foulais plus le même sol que mes congénères, j'avançais en marge. A côté de mes pompes, en quelque sorte. » Sa dissidence est armure. Il va oser affronter les diktats sociétaux, bousculer les non-dits tels des pions sur un jeu de dames, ses pantoufles sont opératives. Il brise sa carapace. Se prend à les garder toujours au pied. Piège mental aussi. Se protéger de l'abîme causé par sa solitude, les difficultés, ses pertes de repaires affectifs. « Les Pantoufles » est énergisant, sociologique. L'écriture est souriante, formidablement maîtrisée. Que dire de l'humour qui étale ses crayons de couleur. Cette intelligence verbale qui balaie à coups d'envolées le conventionnel et le conformisme qui collent à la peau. Les faux-semblants qui dénaturent les essences mêmes, du réel qui se cherche. « de surcroit, dans un endroit où Les Sans-Culottes s'étaient illustrés un Sans-Chaussures ne pouvait que se sentir chez lui. » Les pantoufles vont se muer. Lancer des signaux. L'insistance d'affronter le semblant, de s'allier à l'esprit libertaire qui va bousculer la donne. « Otto vint prendre la défense de mes pantoufles en expliquant à Brune que, tu sais ma chérie, c'est la quintessence de la sublimation de l'objet, la dérive de celui-ci dans le champ du réel le plus trivial pour l'amener à quitter ce réel et parvenir au statut d'oeuvre d'art. » Notre frondeur casse les codes. Il se métamorphose, bouscule les aprioris, tous. « D'aucuns se réclament de l'équerre et du compas ; il nous fallait un symbole fort pour exprimer notre refus de marcher en suivant le troupeau. Et surtout, elle avait applaudi au fait, que, depuis lors, j'avais décidé de les garder aux pieds, en manière de pied de nez envers mon destin. » « Les Pantoufles » est un récit bienfaisant. Il vous glisse une paire de pantoufles aux pieds. Kaléidoscope d'un pas de côté salvateur. Brillant, spéculatif, il est la solution pour un lendemain meilleur. Optimiste, volontaire, engagé, « Les Pantoufles » de Luc-Michel Fouassier initie au possible. Il est pour tout à chacun. Publié par les Editions de l'Arbre Vengeur. Une belle surprise !
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