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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
le blasphème : je pense sincèrement que seuls les croyants ont le pouvoir d'être des blasphémateurs. Comment insulter dieu si vous n'y croyez pas ? Mais à partir du moment où les fous de dieu pensent que le fait d'être athée, c'est un blasphème, la raison est perdue !

Après l'attentat du 7 janvier, dont la rédaction de Charlie Hebdo fut victime, presque tout le monde a déclaré "Je Suis Charlie" mais combien connaissent la signification d'une telle déclaration ? Je suis Charlie oui mais ! Nous avons tout entendu, du bon et du mauvais, des doubles discours et même parfois que ce sont les bourreaux qui sont victimes. On nous enrobe d'amalgames, mélangeant le blasphème au racisme, à l'intolérance, à de la provocation gratuite. Quand on effleure les religions, doit-on étouffer notre liberté de pensée ?

Ici, dans une analyse au scalpel, Caroline Fourest nous livre une réflexion intelligente, mesurée et courageuse. Elle sépare le vrai du faux, tentant de faire la lumière sur notre société en pleine mutation face à cette poussée d'intégrismes de toutes origines, entrainant dans son sillage la perte de repère qui pousse certains hommes vers l'extrême droite ou vers un racisme lattant !

Qu'on aime ou pas Mme Fourest, il faut reconnaitre son intelligence, sa perspicacité, son courage. Pour un essai, je peux vous affirmer qu'il est transformé ! Vraiment à lire puis à méditer, bel hommage aussi à la liberté de penser et à ses défenseurs qui risquent leur vie pour que nous puissions encore en jouir et vivre en démocratie.

Dieu n'est que l'image des hommes qui le créent !
Vive la libre pensée !

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Un ouvrage assez proche d'un autre que j'ai lu récemment, de Richard Malka. Sauf que celui de Caroline Fourest a été écrit pratiquement à chaud, dans les trois mois qui ont suivi les attentats de janvier 2015. Elle est donc particulièrement sensible aux doubles discours du moment et aux ambiguités de certains. Son analyse est salutaire.
Par contre le livre de Richard Malka (Le droit d'emmerder Dieu), pratiquement sur le même sujet, mais écrit quelques années après, après le procès des mêmes attentats, et qui plus est, par un juriste, livre une analyse plus utile à long terme, plus philosophique, tout en étant très concrète. Les deux livres ont en commun de faire le nécessaire historique des fameux dessins de Mahomet. Leurs analyses se complètent d'ailleurs car elle donne plus d'information sur le point de vue musulman. Elle s'intéresse aux conséquences des législations sur le blasphème à l'étranger, et c'est effarant ! Comme lui et surtout Charb dans "Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes", elle démontre le danger mortifère du terme «islamophobie » pour désigner deux choses qui n'ont rien à voir, aussi bien le racisme anti arabe (voire anti étranger), que la peur des intégristes musulmans. Elle montre que le point de vue anglo-saxon est dangereux en ce qu'il conduit à l'autocensure. Un livre très nécessaire.
Je n'ai qu'un regret, ne pas avoir lu ce livre plus tôt, et, bien sûr, avant celui de Richard Malka.
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Caroline Fourest, avec ce titre que certains trouveront peut-être provocateur, fait du « Caroline Fourest », après tout, c'est exactement ce que l'on attend d'elle. le blasphème n'est plus un délit en France, tout le monde le sait, depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, elle-même inspirée par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Heureusement pour nous, la Révolution française et ses idéaux humanistes étaient déjà passés par là. Dans le même temps, cette loi encadre la liberté d'expression et d'opinion, en posant par exemple les limites de la diffamation et de la provocation, limites parfaitement connues de Charlie Hebdo.

Après les attentats de janvier, et l'énorme émotion qui a suivi, jetant quatre millions de Français dans la rue lors des marches républicaines, une double lecture des événements a pu être constatée, ce qui continue d'être surprenant à mes yeux. Attention, je vais devoir mettre beaucoup de guillemets dans ce qui va suivre. Il ya ceux qui « sont Charlie », et ceux qui « ne sont pas Charlie ». Certains – des « jeunes de banlieue », mais aussi des « intellectuels » – n'hésitent pas à dire ou à suggérer : « après tout, ils l'avaient bien cherché ».

Les victimes des attentats seraient donc les véritables responsables de tout ce merdier ? Cherchez l'erreur. Mais qui « n'est pas Charlie » ? Eh bien justement, avec son écriture ciselée, avec son style sans complaisance, avec sa connaissance approfondie des causes qu'elle défend depuis des années, droite dans ses bottes, Caroline Fourest nous l'explique dans cet essai. Et cette clarification n'est pas seulement utile, elle est aujourd'hui devenue indispensable.

Ceux qui ne sont pas Charlie sont clairement désignés. En fait, ils se sont eux-mêmes signalés par leurs propos ou leurs publications post-attentats et surtout post-manifestation du 11 janvier. On trouve pêle-mêle : le FN, les prédicateurs intégristes, les faux antiracistes, les communautaristes, les « artistes sans humour ni courage », les « intellectuels qui confondent Kouachi et Dreyfus », et j'en passe… des noms de personnalités ou d'associations sont cités, nous ne sommes plus dans le flou artistique ou dans l'allusion. Caroline Fourest dénonce sans concession ni nuance. Au passage, elle en profite sans doute pour régler quelques contentieux personnels. Mais comment la blâmer, après toutes les attaques qu'elle subit, et pas seulement lors de joutes verbales sur les plateaux télé ? Caroline Fourest a la peau dure, ses ennemis ne lui font pas de cadeaux, mais ses convictions sont intactes, et les causes qu'elle défend sont nobles…

Ici, il s'agit surtout d'antiracisme et de liberté d'expression. On ne le répètera jamais assez, Charlie Hebdo n'est pas un journal « islamophobe ». Pourtant, cette idée a du mal à s'imposer chez certains. Charlie est un journal satirique qui s'est attaqué à tous les intégrismes religieux, quels qu'ils soient. Charlie ridiculise les idéologies mortifères et les terroristes, et respecte les croyants tout comme les athées, au nom de la laïcité. Charlie se range du côté des musulmans lorsqu'il s'agit de dénoncer les amalgames. Mais le travail des journalistes et des caricaturistes a souvent été dénaturé pour en pervertir le sens.

Après un prologue très émouvant et très personnel revenant sur les carnages de janvier, Caroline Fourest structure sont essai en cinq parties : 1. Ils ne sont pas Charlie ; 2. La véritable affaire des caricatures ; 3. Les cibles du mot « islamophobie » ; 4. Autocensure à l'anglo-saxonne ; 5. le blasphème n'est pas la haine. Les titres parlent d'eux-mêmes. Chacune des parties apporte son lot de révélations (en ce qui me concerne, n'étant pas un spécialiste de ces sujets) et chaque argument est frappé au coin d'un bon sens « républicain » qui devrait s'imposer à tous. Et pourtant…

Pourtant, Caroline Fourest continue de subir de nombreux reproches, de la part de chroniqueurs ou d'essayistes en mal de popularité, lors de débats télévisés tournant au traquenard (cf. l'affaire Aymeric Caron) ou dans de récentes publications (la dernière en date : Les pompiers pyromanes, de Pascal Boniface). On reproche à Caroline Fourest de faire de l'exploitation de sujets sensibles un fonds de commerce (comme si son militantisme et son engagement n'étaient pas sincères), de créer des épouvantails pour justifier ses thèses ou régler des comptes personnels (alors qu'elle ne fait qu'organiser sa défense face à ses détracteurs, souvent peu recommandables), d'être à contre-courant de la vision anglo-saxonne et communautariste (la laïcité à la française serait donc un combat perdu d'avance, ou qui ne mérite pas d'être défendu ?), de jeter de l'huile sur le feu et de mentir par omission (quand elle tente d'évacuer l'accessoire pour recentrer le débat sur les causes qu'elle défend). Concernant les reproches de certains « intellectuels » sur les méthodes utilisées, c'est souvent, trop souvent, l'Hôpital qui se moque de la Charité. Ces mêmes intellectuels qui soufflent sur les braises devraient admettre qu'ils sont, eux aussi parfois, des pompiers pyromanes.

Dans cet essai, Caroline Fourest expose son point de vue, désigne clairement ses ennemis, ne mâche pas ses mots. Dans sa conclusion, elle rappelle qu'il n'y a pas de « oui mais » possible pour faire face à l'intégrisme et à l'obscurantisme : « Il n'existe pas d'autre choix. Ce sera le courage ou la lâcheté. Ceux qui pensent que la lâcheté permet d'éviter la guerre se trompent. La guerre a déjà commencé. Seul le courage peut ramener la paix. » le courage ou la lâcheté, je vous laisse deviner quel camp Caroline Fourest a choisi.
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La tragédie de Charlie Hebdo a marquée la société française au fer rouge .
Il n'est plus possible de faire comme si tout était pareil.
Tout un chacun se trouve intrinsèquement différent après çela .
A l'incompréhension , a l'horreur , succède la réflexion sur le thème : pourquoi ?
Il ne s'agit pas de se laisser emporter par les sirènes populistes , qui font de la récupération tels des charognards sur une proie .
Il s'agit de comprendre ce qui a pu conduire à çela , quel rouage a entraîné des déchaînements de violence .
On ne doit pas mourir pour un dessin , çela n'est pas imaginable au 21 eme siècle .
Même si les religieux se sentent parfois un peu malmenés pas ces dessins , rien ne justifie la violence .
Il est vrai que loin des dérives xénophobes , l'on ne peut que s'interroger sur la place du religieux dans nos sociétés .
La religion c'est une affaire personnelle , qui ne doit pas empiéter sur le débat sociétal , en aucun cas.
Il faut bien sur protéger les religieux , les croyances , des dérives racistes , antisémites , que des esprits malsains colportent .
Çela est une évidence .
On doit respecter les religions et les croyants , pour autant peut on interdire l'humour sur les religions ?
Les adversaires de celles ci sont les premiers à bondir sur l'occasion quand l'aspect sacré des religions devient trop important .
Pour autant il ne faut surtout pas oublier que les premières victimes de cette tragédie ce sont les croyants eux mêmes , les modérés majoritaires , qui se retrouvent stigmatisés a cause de quelques intégristes .
Être laïc c'est défendre ces croyants , défendre les non croyants , et cette défense elle se fait contre tout ceux qui jouent avec les clichés , les populistes , les intégristes , ect.
Il est temps de faire un bilan , l'urgence de la situation l'impose a chacun .
Les phrases simplistes , les idées démagogiques , tout çela doit être combattu.
Cet ouvrage de mme Fourest s'avère plus important que les autres .
Il était important qu'une personne réfléchie , légitime , qui connaît très bien le sujet , à la différence de Caron , s'attelle à la tâche d'une réflexion pertinente , construite , argumentée , l'opposé de Pernaut et Bfm Tv .
Mme Fourest ne connaît pas la langue de bois , qu'on l'apprécie ou pas , il faut lui reconnaître un courage inébranlable , et une detemination sans faille .
Ce nouvel opus ne plaira pas à tout le monde , il va faire grincer des dents , mais à l'époque de Bienvenue au camping , c'est salutaire de lire une oeuvre aussi engagée et intellectuellement riche .
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Mise au point fort intéressante sur un certain nombre de notions : blasphème, islamophobie, antisémitisme, auto-censure, appel à haine, origine des caricatures, tout le monde mélange tout et cela en arrange plus d'un...
J'ai lu la critique du livre par Pascal Boniface sur le site "oumma.com", elle vaut son pesant de cacahuètes en règlement de compte et mauvaise foi...
Je ne suis pas toujours d'accord avec les prises de positions de Caroline Fourest, mais sur ce sujet elle fait preuve de lucidité et de pédagogie bienvenues.
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Je n'ai que trois mots : à lire absolument.
Sur la forme, j'aime beaucoup le style journalistique et du coup c'est clair, simple à lire.
Sur le fond, merci Mme Fourest de dire les choses clairement.
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