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3,92

sur 728 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ma critique, pour une fois, sera une citation - car qui ne saurait présenter mieux que quiconque cette déclaration d'amour, que l'auteur lui-même.
Je dirais simplement que cet ouvrage de Jean-Louis Fournier est : Un merveilleux hommage poétique, émouvant et beau, rendu à Sylvie, sa complice durant quatre décennies.

"Sylvie est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant.
Elle ne voulait pas déranger, elle m'a dérangé au-delà de tout.
Cette année, l'hiver a commencé plus tôt, le 12 novembre. Je crois qu'il va durer très longtemps et être particulièrement rigoureux.
Sylvie m'a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d'un oiseau qui traversait la rivière. On n'était pas d'accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n'as pas tes lunettes, elle ne voulait pas le reconnaître par coquetterie, elle m'a répondu, je vois très bien de loin, et elle s'est tue, définitivement.

J'ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m'a porté à bout de bras, toujours avec le sourire.
C'était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j'avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m'a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle n'aimait pas parler d'elle, encore moins qu'on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu'elle est partie. »



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Quel bel hommage d'amour et de tendresse !
Ces mots qu'il n'a peut-être pas dits à sa femme, ou pas assez dits.
Ces phrases où l'humour se mêle à la douleur de l'absence.
Ce livre qui, lu par tant de lecteurs anonymes, continue à la faire vivre, pour qu'elle ne disparaisse pas complètement.
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Un petit livre dans lequel chacun peut se retrouver dès lors qu'il a fait l'expérience du deuil, de l'absence. Malgré le propos nécessairement triste du fait même du sujet, l'auteur fait preuve d'un humour tendre, j'ai beaucoup souri – voire même pouffé à la lecture de certaines réflexions (je conseille tout particulièrement le passage concernant le livre d'Anne Ancelin Schützenberger : c'est hilarant !). Jean-Louis fournier se montre également sans complaisance quant à ce qu'il ressent – « Si je dis que je vais bien, ce n'est pas vrai ; si je dis que je vais mal, ce n'est pas vrai non plus. Je vais. » - et nous fait partager à travers les parfums, les menus objets qu'il (re)découvre dans sa maison, les saisons qui se succèdent la façon dont s'élabore son deuil.
C'est simple, c'est émouvant, c'est drôle, c'est intelligent : un livre qui se lit (et peut se relire) avec plaisir.
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Jean-Louis Fournier a perdu sa femme. le coeur de Sylvie s'est arrêté de manière inattendue, laissant l'auteur à sa solitude et à son chagrin.
Veuf, loin d'être un récit larmoyant sur la détresse d'un homme, est un véritable hommage à l'absente, à celle à qui il doit d'être ce qu'il est.

L'auteur nous raconte donc son veuvage, au gré de ses souvenirs. Il parle de leur rencontre, des moments de joie à ses côtés. Mais surtout, il se penche sur sa propre solitude et à travers elle, ne fait qu'évoquer un peu plus Sylvie.
Il y a le courrier qui arrive toujours à son nom, les catalogues de roses et les factures d'un téléphone qui ne sert plus. Il y a son nom dans le répertoire qu'il faut un jour effacer à tout jamais. Il y a les questionnaires stupides de satisfaction du crématorium ou pire encore, l'échelle de point de malheur qu'un grand psychologue dresse dans son "sortir du deuil".

Il parle de la gêne des proches, des mots de consolation qu'on ne trouve pas et qui ne servent, de toute manière, à rien.
Mais surtout, il nous raconte Sylvie, sa Sylvie. Celle qui avait tant de coeur, ce coeur qui l'a lâché injustement. Celle qui savait donner vie aux plantes, qui a su apprivoiser ses 2 enfants handicapés. Celle qui était attentive et l'aidait dans son travail.
Il s'adresse parfois à elle directement, souligne avec douceur les conséquences de son départ.

Mais loin d'être le récit plombant attendu, le texte contient la légèreté, l'humour aussi parfois dont l'auteur use ici avec pudeur et élégance. Il se moque de sa propre personne, dédramatise les faits tout en nous montrant par là toute la difficulté de continuer à être, tout simplement. Une litanie rythme ses mots, qu'il tente de faire sienne.
"Tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux."
L'humour et la dérision lui servent de garde-fou pour ne pas sombrer.

Mais à travers ses successions d'anecdotes, de souvenirs, Jean-Louis Fournier offre en fait un véritable hommage envers son aimée. Il ne pouvait lui faire plus beau cadeau que ce texte où l'auteur se met à nu avec ses failles, ses erreurs, et tout cet amour qui occupe souvenirs et objets qui se rattachent à elle. Un amour qui l'a grandi et dont il est reconnaissant de tout ce qu'il lui a apporté.

Avec une économie de mots, une pudeur délicate et une élégance sans pareille qui se pare parfois de touches ironiques pour alléger son propos, Jean-Louis Fournier réussit avec brio à parler du deuil, de son propre deuil sous une forme originale qui ne pourra que toucher au coeur le lecteur. Un hommage vibrant et émouvant à une femme aimée comme chacun voudrait peut-être en être un jour l'instigateur. A mille lieux d'un récit nombriliste et larmoyant , Veuf nous confie le souvenir poétique de Sylvie afin qu'elle continue d'être à travers la mort. A nous de faire de même avec nos morts mais aussi nos vivants, en n'oubliant pas la valeur des petits bonheurs et de l'amour dans sa simplicité.
La vie continue et n'oublions pas qu'il "est poli d'être gai" comme nous le rappelle l'auteur avec cette exergue de Voltaire.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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C'est l'histoire d'un homme, celle d'une femme, de leur vie à deux, et maintenant de sa vie sans elle. le coeur de Sylvie s'est arrêté de battre, comme ça. Sans préavis. Et au moyen de l'humour, Jean-Louis Fournier se rappelle à quel point sa femme est partout, dans le courrier du jour, dans les gestes automatiques, dans une photo, dans un chapeau, Fâché qu'elle lui ait fait un coup pareil. Malheureux.

Un veuf est un livre attendrissant où chaque anecdote nous donne à penser combien il faut prendre soin du moment présent et à quel point les instants heureux sont à la fois des souvenirs apaisants et des tourments. de toute manière, même à l'heure du deuil, tout ne peut pas être tout à fait noir quand on a à ce point aimé et été aimé. Il y a toujours un peu de lumière qui se glisse entre les lattes pour rappeler à celui qui reste que la vie ne s'est pas arrêtée.

C'est un peu tout ça que ce récit raconte. Avec pudeur et amour. Avec humour et justesse. Avec toute la tendresse du monde.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Le deuil d'un conjoint est un moment douloureux pour celui qui reste. Pourtant, dans ce livre de Jean-Louis Fournier, il prend une couleur nostalgique, pleine de tendresse, d'émotions, de souvenirs, de doutes aussi devant l'avenir qui s'annonce, incertain. Un roman en forme d'hommage, magnifique.
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Ce livre me parle pour tout un tas de bonnes et de mauvaises raisons car rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. Je persiste à penser que l'existence est un vaste nuancier de gris allant du plus clair au plus foncé.
Je me retrouve également à penser comme ces "bons amis" qui pensent que ce drame peut leur arriver demain sauf que je ne fonce pas prendre un rendez-vous chez ma généraliste pour autant de manière précipitée. Mais oui, la vie est là et puis l'instant d'après, elle a déserté le corps de l'être aimé sans crier gare.

Dans cet ouvrage, Jean-Louis Fournier nous parle de son vécu, de ce qu'il a malheureusement expérimenté. Je dirai même encore une fois… Car oui, dans ses écrits, il y a toujours beaucoup de lui-même, ils possèdent une très large part autobiographique. J'apprécie cela car au moins j'ai l'impression de toucher à quelque chose de plus authentique. Ce n'est jamais la vérité absolue car où s'arrête cette dernière et où commence la fiction, les éléments édulcorés, je n'en sais rien. Cependant, je pense que même en mêlant le vrai et le factice, on s'approche réellement du véridique.

Ce texte n'est pas aussi amusant que d'autres écrit auparavant. Ce n'est même pas le thème qui en est responsable car, pour les habitués de la plume de Jean-Louis Fournier, on sait bien qu'il peut faire de l'humour avec tout et surtout l'improbable. Il est ainsi, il ne s'en cache pas.
Non ce livre ne vous fera pas rire aux éclats, mais il n'est pas exclu non plus que vous esquissiez quelques sourires. Ces derniers seront tantôt amusés, tantôt attendris.
Il transparait dans cette suite de très courts chapitres beaucoup d'amour. C'est dit avec les mot de l'auteur, cela détonne parfois, mais même avec une certaine maladresse, c'est bien de l'amour que l'on sent partout.
Enfin sauf la pique envers son ex-épouse et là, peut-être que Jean-Louis Fournier aurait pu s'abstenir. Mais les sentiments sont rarement lisses donc…

La vie est joueuse, mais pour une fois Jean-Louis Fournier a envie d'arrêter de jouer avant de repartir de l'avant.
Il utilise la méthode Coué :
"Tous les jours, et à tout point de vue, je vais mieux, de mieux en mieux."
Phrase qu'il se répète en boucle et nous distille dans certains passages. Cela me rappelle un peu Danny Boon qui chantonnait :
"Tout va bien, je vais bien !"
Oui, enfin presque, faut du temps…

Voilà un ouvrage à lire lentement, je crois que je l'ai fait trop vite.
Les chapitres extrêmement courts nous incitent à lire toujours plus, mais en fait, je pense qu'il serrait bon de ralentir le rythme, de lire chaque passage en effectuant une pause pour mieux visualiser les souvenirs que nous offre l'auteur, mieux ressentir sa peine, son manque de l'être aimé.
Un livre à siroter, je vous assure que ce n'est pas larmoyant, c'est au contraire une ultime, mais belle déclaration d'amour remplie de bons souvenirs, ceux qui restent…
Et on en ressort plutôt grandi, ce qui n'est pas si banal.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Après « On va où, papa ? », Jean Louis Fournier nous a appris à ne jamais être là où on devrait attendre un écrivain dans le politiquement correct ambiant.
Oser dire que le handicap est INSUPPORTABLE, même lorsqu'on est père !
Alors, imaginez pour deux enfants handicapés !
Et pourtant à travers la honte décrite, c'est de l'amour dont il est question.
Tout comme dans ce nouveau livre qui vient de paraître.
En voyant « Veuf » chez mon libraire préféré, je n'avais pas forcément envie de lire un nouveau récit sur la mort, la douleur ou la souffrance de l'absence.
Mais, je n'ai pu résister ! Et, bien sûr…je l'ai dévoré !

Son style percutant, cynique souvent.., mais toujours pudique, nous arrache des pans entiers d'émotion.
Du rire aux larmes, comme dans la vie, quoi ! Mais toujours avec un humour… si indispensable, si particulier.
Un rire complétement décalé qui permet d'entendre les peurs, qui permet d'accepter la souffrance et qui essaye de cicatriser la perte.
Un excellent hommage à Sylvie, en parlant de lui !

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Jean-Louis Fournier est veuf de Sylvie avec laquelle il a passé une grande partie de sa vie. Comme dans "Où on va, Papa ?", il nous parle d'un drame personnel sans larmoyer. Il évoque des petits faits quotidiens qui lui rappellent cette mort mais toujours avec dérision, comme si tout cela n'avait pas grande importance. Ce sera désormais sa vie. Parfois même le cynisme l'emporte, quand il décrit les amis et relations qui n'osent pas l'appeler pour la bonne année, lui qui en aurait tellement besoin. Ou qui viennent s'appitoyer, l'oeil humide et les mains moites, comme si c'était eux qui avaient perdu leur femme.


Comment parler et écrire sur la mort de son épouse ? A "La grand librairie", l'auteur a expliqué qu'il avait besoin d'écrire et qu'il ne pouvait pas, par respect envers ses lecteurs, s'effondrer en pleurant. C'est par pudeur qu'il nous livre par petits morceaux ses réflexions mi-figue mi-raisin.Et comme pour son livre précédent, je trouve que ce ton distant et parfois provocateur donne encore plus d'émotion au récit.


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Comme à son habitude, Jean-Louis Fournier ne s'embarrasse pas de fioritures pour nous parler de son veuvage.
Comme à son habitude, Jean-Louis Fournier me touche. Entre ses lignes chargées d'humour caustique, on peut lire sa douleur.
Veuf est un hommage authentique à sa femme.
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