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3,92

sur 728 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Non pas quarante ans, comme J.-L. Fournier et sa femme Sylvie, mais vingt ans que mon mari et moi avons partagé les belles choses et aussi la plus moche. Contrairement à l'auteur dont la femme meurt subitement, nous savions longtemps en avance qu'il allait mourir.

Cela ne change rien au fait que l'autre est bel et bien parti tout en restant présent...du jour au lendemain vous retournerez trois fois le même bac à linge sale en vous demandant ce qui ne va pas...avant de vous rendre compte que vous ne laverez plus jamais ses slips et ses chemises...alors vous vous précipitez sur sa taie d'oreiller qui garde encore un peu de son odeur...son chat a d'ailleurs eu la même idée...

La vie n'est pas différente après, on la vit différemment, c'est tout. On abandonne certaines lectures parce que même derrière les mots les plus innocents se cachent des souvenirs qui font (encore) mal...et on reprend...
Il m'a fallu un certain temps avant de pouvoir lire un livre tel que "Veuf". C'est l'humour ironique, pince-sans-rire, parfois impertinent qui m'a donné envie de lire ce texte sur le deuil. J'y ai trouvé des mots et images-souvenirs qui correspondent à mon ressenti d'il y a des années maintenant...l'auteur m'a rappelé la maladresse des gens qui ne savent comment vous consoler (le chat excepté !), les objets lui appartenant qui refont surface sans crier gare comme autant de moments de vertige, le courrier à son nom qui continue à arriver...
...le jardin qui renaît, l'année d'après...que vous regardez en vous demandant : "est-ce que j'étais heureux avant ton départ ? On a tendance, après un grand malheur, à penser qu'avant, c'était toujours bien. Ce n'était pas toujours bien, c'était mieux."
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Tu m'as porté à bout de bras,
Avant que tu ne disparaisses,
Avant que ton silence ne me blesse.

Moi, je n'avais que moi.
Toi tu avais les autres.
Pourquoi m'avoir choisi moi ?

Je n'avais rien d'un joli coeur,
Doublé d'un pessimiste.
Toi tu étais l'altruisme.

Tu respirais la joie,
Lorsque nous étions vivants.
Aujourd'hui tout est consternant.

Tu es parti sans bruit
Les feuilles de l'automne
Ont fait ton cercueil.

Tout me rappelle ta présence.
Du comportement des gens,
Fusent ton absence.

Le moindre objet
Est chargé d'histoire.
Inutiles accessoires…

Cette année dans ton jardin
Les lavatères, les roses trémières, tout a fleuri.
Les arbres fruitiers croulent sous les fruits.

Pourtant la vie continue,
Sans que tu sois là,
Et c'est pour moi,
L'inconnu.
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Des mots sur des maux .
Des maux sur des mots .

40 ans . 40 ans d'amour éperdu puis le vide sidéral provoqué par la disparition de l'être aimé .
Sylvie et Jean-Louis . Jean-Louis et Sylvie . Aussi désassortis que TF1 et l'intelligence , aussi complémentaires que le yin et le yang . Ils conjuguaient leur présent au pluriel , leur futur s'est obscurci , l'imparfait règne désormais en maître , Sylvie n'est plus .
Jean-Louis Fournier évoque pudiquement tous ces petits riens , ces gestes du quotidien qui pouvaient parfois aller jusqu'à l'exaspérer mais qui lui font désormais cruellement défaut . Une plume pudique et déchirante pour dire sa douleur , pour exorciser l'inextinguible absence .
Véritable cri du coeur et de l'âme , Fournier bouleverse de simplicité et d'émotion . Sujet funèbre . Écriture lumineuse .
Et comme pour se mentir un peu plus , cette illusoire rengaine qu'il tente de faire sienne : «  Tous les jours , et à tout point de vue , je vais mieux , de mieux en mieux . « 

Veuf , étourdissante déclaration d'amour...
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Je n'ai plus grand chose à dire après 84 critiques d'un tout petit livre mais ô combien grand par ce qu'il contient. Jean-Louis Fournier nous parle de sa femme décédée dans un style doux, tendre et oui, je peux le dire, léger. Pas de longues plaintes, mais des mots pour le dire, pour son ressenti pour retrouver la sérénité. ainsi, il répète tous les jours plusieurs fois cette phrases "tous les jours, et à tout point de vue, je vais mieux, de mieux en mieux". En un mot, il nous explique à sa manière l'avant Sylvie et l'après Sylvie. A lire.
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Trois ans que ce livre me tourmente, trois ans d'hésitation, trois ans de « on verra plus tard » par peur de refaire saigner la plaie partagée avec l'auteur…
Et puis, un jour, hier, ayant admis que ça saigne toujours et que ce livre au titre si effrayant n'y changera rien, j'ai fini par oser tourner les pages. C'est très court, ça se lit très vite (une heure ou deux) et en cachette, pour éviter les remontrances des enfants (« tu devrais lire autre chose, tu te fais du mal, etc …).
J'ai trouvé que l'auteur parlait beaucoup de lui et, finalement, assez peu d'elle. Ca m'a surpris et en même temps rassuré : je ne serais donc pas le seul à m'apitoyer sur mon sort en pareille situation ?
A petites touches, il décrit presqu'à l'identique ce que je ressens. Il a vidé ses placards, les miens sont toujours pleins des vêtements que je n'ai pas encore pu donner, les parfums et les crèmes sont toujours sagement alignés sur les étagères de la salle de bains. J'ai gardé aussi les derniers SMS adressés à nos enfants lors de ses derniers jours. Je n'arrive pas à les effacer, ça me semble sacrilège comme si j'allais la tuer une seconde fois. Il faudra les jeter avec moi quand mon tour viendra.
Il évoque le sac à main toujours présent, toujours rempli, toujours prêt à partir mais ne partant plus. J'ai le même à la maison.
Il n'a pas beaucoup de photos sauf une, collée à la sienne dans son portefeuille. Je n'ai pas de portefeuille mais des photos, j'en ai beaucoup, un peu partout dans la maison : en bébé, en petite fille, en jeune fille, dans la plénitude de sa beauté, avec moi, avec nos enfants, ici et ailleurs, à l'autre bout du monde dans ces voyages où tout était si lumineux, comme elle. Des regrets, il en a et les met sur le compte de son « imbécile pudeur ». Ca me renvoie à tout ce que je n'ai pas dit de ce que j'aurais dû dire, de tout ce que je n'ai pas fait de ce que j'aurais dû faire, lorsqu'il en était encore temps, quand elle me disait « on a tout pour être heureux ».
Et puis il raconte son cauchemar qui ressemble aux miens. Une fois, elle me quitte pour un autre, il se demande s'il aurait autant de chagrin. A peine réveillé je me pose la même question sans réponse. D'autres fois c'est encore pire : je sais que tu as quitté cette terre et pourtant lorsque j'entre quelque part (un jardin, un salon, une véranda), Tu Es Là ! Parfois en pleine forme, parfois malade, souffrante mais souriante, heureuse de me voir. Je me tourne vers les présents, je leur dis que tu es morte et ils me répondent que tu es bien là. Je te contemple, je doute, j'espère, je m'approche de toi et je me réveille…
Je me rends compte que je vous ai très peu parlé du livre, vous avez sans doute compris pourquoi, alors, je rends la parole à l'auteur :
« Le jour où l'eau courante ne court plus on regrette sa fraîcheur, quand la lampe s'éteint on regrette sa lumière, et le jour où sa femme meurt, on se rend compte à quel point on l'aimait. C'est triste de penser qu'il faut attendre le pire pour enfin comprendre. Pourquoi le bonheur, on le reconnaît seulement au bruit qu'il fait en partant. »
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Un titre comme une gifle... Jean-Louis Fournier parle de sa femme, décédée avant l'hiver. Il dit ' c'est bien triste. Cette année on n'ira pas faire les soldes ensemble." Il commence dans l'humour mais dans ce court roman qui se lit très vite il y a les souvenirs, la peine, les mots des gens -trop souvent inutiles -, les catalogues de fleurs et les lettres des associations humanitaires qui arrivent pour sa femme et lui rappellent d'avoir du coeur. Elle qui en est morte justement de ce coeur qui s'est arrêté brutalement.
Il y a les objets qui racontent, le questionnaire des pompes funèbres pour noter le degré de satisfaction, le manque..
On ne pleure pas en lisant ce livre, on écoute juste la voix de J-L Fournier qui dans de courts chapitres nous parle de sa condition de veuf.
Touchant.
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Encore une très belle lecture avec Fournier. de lui, je n'avais lu que Où on va, papa ? qui m'avait émue... et celui-ci en a fait tout autant. Fournier nous raconte sa femme, Sylvie, partie trop tôt et trop vite. Elle est morte subitement d'une crise de coeur, sans préparer personne, sans avertir personne. Une seconde elle était là, la seconde d'après, partie. Laissant dans le coeur de Fournier et de toute sa famille et amis, un vide immense. Fournier nous raconte la chance qu'il a eu de l'avoir dans sa vie... Tous ces moments du quotidien qui a fait de ses 40 ans passés ensemble, des moments de pur bonheur, de magie... Comme toujours avec lui, c'est touchant, drôle, rempli de vérité et d'émotions... Difficile de se remettre de la peine et de la perte, Fournier le sait et nous le dit... Mais dans le souvenir et dans la place précieuse qu'occupe Sylvie dans le coeur de Fournier, elle vit, encore... Un très beau texte.
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Un bel hommage pour sa chère et tendre femme qui l'a quitté après 40 ans de vie commune.
Jean Louis Fournier sait écrire aussi avec toute la délicatesse qu'il faut pour transcrire ses sentiments.
J'ai passé un bon moment de détente avec ce petit roman car l'humour est toujours là au fil des pages et c'est ce qui en fait un bon bouquin...
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Dans ce livre, dans ses mots, vit et revit un couple éternel ! un amour, un vrai, qui ne s'arrête jamais.
La preuve en est donnée par la gaieté des mots, des idées qui arrivent avec la fraîcheur de la spontanéité de la vie, évoquée par la beauté des petits riens quotidiens, la complicité et tout ce qui continue à être comme si de rien n'était ! Tapi en soi, cet amour demeure et dépasse même la mort.
De l'histoire de ce couple qui perdure à travers la pensée de l'auteur, nous la vivons avec sa joie et sa pudeur. Ce qui s'est si naturellement construit, avec cet équilibre fragile que nous partageons avec tendresse selon nos propres références, avec cette dose d'humour en plus qui dissout si bien les rapports de force... le respect, l'admiration de l'un et l'autre lui ont donné une force de survie devenue indestructible !

J'ai choisi ce livre sur son titre ! je ne connaissais pas encore l'auteur mais tourmentée par tous les aspects de ce sujet, le deuil, son propre deuils de quelque chose ou ses deuils, tous différents et à multiples facettes, où chacun a son histoire qui n'est jamais la même...

Et pourtant cette femme partie, toujours présente... le paradoxe semble s'éclipser dans l'écriture et je sens une fée qui passe silencieusement comme un reflet que l'on croit saisir !
Le bonheur n'est pas une illusion puisqu'il a été ! ce bonheur que l'on veut partager jusqu'au dernier souffle de celui qu'on aime...
Si parfois le doute plane avant de l'avoir perdu, est-ce à la certitude poignante de l'arrêt d'un coeur que commence le deuil ? ou est-ce le temps qui passe après la séparation ?
Au fil des pages, je revis étrangement à travers cette présence, sa délicatesse, ses couleurs, sa féminité, sa douceur, son attention, son insouciance, sa jeunesse intérieure, ses choix comme une enchanteresse... elle me ressemble, puisque je l'ai déjà vécu.
Le souffle s'est éteint... soudain, le deuil silencieux devient un dialogue intérieur qui n'en finit jamais.
La simplicité, l'humanité, la gaieté, la tendresse et l'humour rendent ce livre facile à lire sur un sujet plutôt sombre. Il ne m'a pas paru venir d'un tempérament spécialement pessimiste comme le revendique l'auteur. Je ressens au contraire un souffle d'optimisme, ne le lui aurait-elle donc pas insufflé le sien ? Histoire de vase communiquant !
Merci pour l'alliance de la justesse des mots et de la poésie des images.

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J'ai vraiment ressenti le talent de Jean-Louis Fournier, à la lecture de ce livre.
En effet, la palette de cet écrivain est vraiment très vaste car ses oeuvres vont de la plus grande ironie, maniée avec grand talent, à la plus grande tendresse.
Dans ce livre, Veuf, j'ai même trouvé que dans certains passages, outre la tendresse profonde évoquée, on pouvait y découvrir de la poésie.
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