Ce tome fait suite à Messiah Complex. Il comprend les épisodes 495 à 499 de la série Uncanny X-Men (UXM).
À la suite de l'exécution de Charles Xavier, Cyclops a décidé de dissoudre les X-Men, ce qui a pour effet concret de les mettre en vacances. Ce tome nous invite à suivre 2 groupes distincts.
L'un de ces groupes est composé de James
Howlett (Wolverine), Piotr Rasputin (Colossus) et Kurt Wagner (Nightcrawler). Rasputin a décidé de profiter de ce temps libre pour aller se recueillir sur la tombe de ses proches. En chemin, Wolverine en profite pour dérégler le gadget holographique (image inducer, apparu pour la première fois dans The Uncanny X-men 1) qui permet à Nightcrawler d'avoir une apparence humaine. Cette blague a pour conséquence d'attirer l'attention d'un groupuscule gouvernemental spécialisé dans les mutants, et Omega Red n'est pas loin.
L'autre groupe est composé du couple formé par Scott Summers et Emma Frost. Après les événements catastrophiques de "Messiah Complex", ils profitent des joies de la jungle pour chasser le dinosaure et se dorer au soleil dans les terres de Savage Land (le domaine de Ka-Zar et Shanna). Mais leur détente bien méritée est interrompue par un étrange appel de Warren Worthington III (Angel) qui a retrouvé la trace d'Hepzibah à San Francisco. Réenfilant leurs jolis costumes, ils arrivent dans une ville qui a replongé en 1969, pattes d'éléphants, lunettes roses et flower power.
Effectivement, ce tome constitue une transition entre 2 événements plus importants, mais ce n'est pas du remplissage pour autant.
Ed Brubaker a parachevé la transformation de Scott Summers en un chef charismatique engagé dans une relation de couple très chaude et très complice. Cette partie de l'histoire permet surtout de bien découvrir la psychologie de ces 2 héros Quant à elle, la reconstitution de San Francisco fleure bon le carton pate. La partie consacrée au voyage en Russie est légitime d'un point de vue pèlerinage dans le pays natal de Rasputin, mais peu intéressante pour le lecteur. On peut noter également une apparition de Martinique Wyngarde et une rencontre entre Cyclops et Iron Man permettant de clarifier la position des mutants vis-à-vis de l'obligation de recensement des superhéros.
Et puis il y a les illustrations de
Mike Choi avec la mise en couleurs de Sonia Oback.
Mike Choi a choisi un graphisme qui évite autant que faire se peut les à-plats de noir. Il se sert de ses outils uniquement pour délimiter les formes, sans même utiliser plusieurs épaisseurs de trait. Les dessins apparaissent comme bien construits, avec des gestuelles et des expressions faciales intéressantes, mais un peu creux. Pour compléter ce type de dessins particuliers, Sonia Oback applique une mise en couleurs très sophistiquée : chaque teinte est déclinée en nuances avoisinantes pour rendre compte des variations de l'intensité lumineuse. Dans la majeure partie des planches, cela donne un résultat un peu déconcertant de prime abord, mais très riche en subtilités. Il faut accepter de lire les dessins sur la base des couleurs, plutôt que sur la base des traits. Et le travail de Sonia Oback est d'une grande maîtrise, d'un niveau nettement supérieur à la moyenne.
Ce tome vaut donc surtout pour les relations entre Scott et Emma et pour un parti pris graphique qui sort de l'ordinaire et qui est plutôt réussi. Les épisodes suivants de UXM ont été regroupés dans Uncanny X-Men: Manifest Destiny.