Le cas particulier de royauté sacerdotale qui m'a servi de point de départ pour mes recherches fut celui du prêtre de Diane à Némi. Le caractère de son office n'était pas moins royal que sacré ; il portait en effet le titre de Rex Nemorensis, ou « Roi de la Forêt ». L'ensemble de ces études sur la royauté primitive ayant ainsi Némi pour centre, je voudrais m'y arrêter quelques instants avant de passer à l'examen de questions plus vastes. Je ne m'attarderai pas sur un sujet bien connu de certains de mes lecteurs et j'éviterai autant que possible toute répétition de ce que j'ai déjà publié.
Les
Parmi ces dieux incarnés il convient de distinguer deux types. Pour ceux du premier, l'essence divine est regardée comme résidant dans l'être humain, que ce soit dès la naissance ou plus tard ; pour ceux du second, elle consiste dans la possession de pouvoirs magiques d'un très haut degré. Il s'ensuit que l'un peut être appelé l'homme-dieu inspiré, et l'autre l'homme-dieu magicien. Strictement parlant, d'après nos conceptions critiques, le type inspiré seul aurait droit au titre de dieu, tandis que l'autre ne serait qu'un mage glorifié.
Les témoignages des auteurs nous portent à conclure que
dans les âges préhistoriques, avant l'apparition de chefs républicains, les tribus et les cités étaient gouvernées par des rois qui s'acquittaient de l'office de prêtres et jouissaient sans doute d'un caractère sacré en leur qualité de descendants des dieux. Cette conclusion est appuyée par l'exemple de Sparte où la monarchie survécut jusqu'aux temps historiques.
Tout esclave fugitif qui arrivait à rompre une branche d'un certain arbre dans le bosquet pouvait attaquer le prêtre, et, s'il le tuait, régnait à sa place. Il va de soi que cet arbre était surveillé nuit et jour par le prêtre.