" - Certains de mes collègues font des évaluations à propos des enfants en danger. De temps en temps, un enfant se fait assassiner et la presse accuse les services sociaux, les psychiatres et la police d'avoir su que l'enfant était en danger et de ne pas être intervenu plus tôt. Ce que les journalistes ne disent pas, c'est que des centaines, des milliers d'enfants évoluent dans cette zone grise où ils sont vulnérables, menacés, au bord du désespoir, mais que la plupart s'en sortiront plus ou moins bien. Il n'y a pas de liste magique, Miranda. Vous n'imaginez pas le nombre de personnes que je vois et qui sont à la limite. On ne peut pas juste cocher les cases. Certains sont maltraités, persécutés, violés. Oui, certains jouent avec le feu. Je me fiche de ce que disent les profileurs, ça ne fait pas d'eux des Jack l'Eventreur. "
" - En parlant, je regardais ta bouche.
- Hein ?
- Tu as une très belle bouche", murmura-t-il en s'approchant encore plus.
Je sentis son haleine aigre.
" - Et je me rappelais que j'avais joui dans cette bouche.
- Quoi ?
- C'est marrant. J'annonçais que j'épousais ta soeur et je pensais à mon sperme dans ta bouche."
On convoqua les responsables chez le dirlo, qui distribua des colles. Mais comment faire comprendre à des enfants qu'ils doivent accepter leur petit camarade et en faire leur ami surtout quand ce camarade est comme mon frère, timide, farouche, socialement inadapté, handicapé par son intelligence un peu trop singulière ? Et comment réparer les fondations sapées ? Avec des maisons, on peut tout démolir et rebâtir. Pas avec les êtres humains.