Trois soeurs rivales est publié sous la forme d'un roman-feuilleton du 24 juillet au 7 août 1861 dans La Presse, un quotidien à grand tirage fondé par Émile Girardin.
Trois soeurs élevées à l'écart du monde se disputent Paul de Vautrer, pupille de leur père. L'aînée, Henriette est tout d'abord attirée par un peintre décorateur un peu frustre, elle lit des romans de
George Sand et s'enthousiasme pour les idées socialistes. Elle les délaissera sans difficulté pour un mariage de convention. gabrielle, la cadette, est impulsive et fragile. Renée, sage et dévouée, se protège a priori. Ce roman satirique met en scène des personnages aux nombreux défauts et vices.
Dans le village de Domblans dans le Jura, le vieux château appartient au vieux baron de Charassin, autrefois capitaine des gardes sous Charles X. II a trois filles, l'année, Henriette d'un premier mariage, puis la cadette Renée et la benjamine gabrielle. Élevées hors du monde, elles croient tomber amoureuses du pupille de leur père, M. de Vaudrey qui cherche simplement une dot.
Henriette obtient le mariage afin d'échapper à une honte certaine après avoir flirté avec un ouvrier, Joseph Dutroux. En revanche, gabrielle est désespérée et accepte un mariage arrangé avec M. de Marges. Elle va en mourir et laisser une petite orpheline que sa soeur Renée éduquera.
La collection Les plumées réédite des textes de femmes oubliées par l'histoire. Plusieurs titres paraissent,
Isoline de
Judith Gautier,
Marie-Claire de
Marguerite Audoux, L'aimée de
Renée Vivien et La belle et la bête de gabrielle-Suzanne de Villeneuve.
Ce roman populaire et sentimental est une oeuvre d'avertissement sur les dangers d'un mariage arrangé. Il est intéressant dans le contexte à la fois du Second Empire pour sa parution et de la Restauration pour l'époque de l'action. Il met en scène une famille aristocratique limitée dans son épanouissement par son éducation. Nous ne sommes néanmoins pas certains que l'oeuvre trouve aujourd'hui son public sans un grand effort de contextualisation.