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3,78

sur 1628 notes
J'adore ce type de romans américains où l'on est embarqué avec les personnages dans un road movie à travers l'Amérique profonde. C'est exactement ce qu'on a dans American Gods. On parcourt en effet le territoire à bord d'une vieille voiture (relique de temps révoqués mais bien meilleurs). Villes, campagnes, routes secondaires, motels miteux… : bienvenue en Amérique !
J'ai toujours trouvé cela assez fascinant de prendre la route dans ce pays qui s'y prête particulièrement bien. Ici, cela marche d'autant mieux que l'on se trouve au carrefour de cultures et de valeurs très différentes. Au-delà de l'opposition villes/campagne et de la différence Nord/Sud, on a également une opposition entre Anciens et Modernes, à travers le conflit des anciens Dieux et des Nouveaux. Au roi $ et aux médias puissants s'opposent les valeurs et symboles d'une ancienne Amérique florissante : anciens Dieux oubliés, culture millénaire en perdition. On peut y voir une sorte d'opposition "permanence du passé – fulgurance du présent". Un équilibre fragile qui nous donne la sensation à chaque instant d'être sur un fil.

J'ai surtout eu l'impression de lire une partie d'échecs. Deux camps, et chacun avance ses pions, élabore une stratégie défensive/offensive, puis étudie les mouvements de l'autre. Mais pour que ce soit plus passionnant que ça, Neil Gaiman rajoute du piment. Un personnage lambda placé juste entre les deux, Shadow Moon. On ne sait pas trop pendant un temps ce qu'il fiche là (lui non plus d'ailleurs). Mais ça apporte quelque chose d'assez surprenant. D'autant qu'il est accompagné de Laura, son épouse. Et autour de ce duo improbable se tisse toute une histoire parallèle qui s'imbrique dans la principale. Et puis il y a la recherche d'alliés par Voyageur et Shadow, ce qui nous amène à parcourir ces Etats-(dés)Unis (le plateau de jeu) pour rencontrer toutes sortes de divinités anciennes dans le corps et la peau de personnages très différents et plus ou moins modernes.

Ajoutons à cela un cadre urban fantasy. On est totalement dans ce registre et c'est très réussi. Ajoutons à cela une flopée de rêves, pas mal d'interludes « historiques »… Et on a un texte qui semble décousu, partant dans tous les sens avec pas mal de longueurs parfois. Mais tout cela mis bout à bout donne une fresque assez farfelue et cohérente à la fois. Une sorte de reflet assez réaliste de ce qu'est ce pays si grand et bourré de contradictions. J'ai également adoré ici le dialogue entre magie et nouvelles technologies, personnifiées en Dieux nouveaux.

En revanche, côté structure du roman et construction de l'intrigue, American Gods ne se révèle pas innovant. le roman se lit comme une sorte de conte, une critique assez féroce de la société américaine contemporaine. D'ailleurs, le langage très oral et vulgaire s'accorde bien au délitement de ce monde en perdition. Et d'autre part, sur le motif de la quête, qui est double : quête de sens pour Shadow et de rédemption pour Laura.
Neil Gaiman découpe son roman en plusieurs parties, entrecoupées de trois interludes. J'ai beaucoup aimé les récits de la construction américaine, donnant à l'ensemble une coloration Historique. Comme un contexte dans lequel la petite histoire s'intègre. Il en résulte de longues réflexions sur l'identité et la construction américaines, notamment à travers le regard de M. Chaquel, évoquant notamment l'esclavage. J'ai eu la sensation qu'on me disait qu'en fait, l'origine même de cette nation était pourrie, rongée par les vers dès ses débuts. American Gods se situe alors dans la continuité, faisant s'affronter deux systèmes de valeurs dans la violence et le sang. Comme une répétition encore et encore de ce qui s'est joué plusieurs siècles auparavant.
Enfin, j'ai été assez surprise du twist final. Et je dois dire que je ne m'y attendais pas du tout. de quoi remettre tout mon bla-bla précédent en question. Bref, un roman qui jusqu'au bout tient ses promesses et son lecteur en haleine. Et ce, malgré des longueurs évidentes, des à-côtés parfois un peu répétitifs et certains fils laissés de côté.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/n..
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Dès les premières pages j'ai senti que j'allais aimé cette lecture. L'auteur a vraiment une manière d'écrire qui me plait.

De plus, étant quelqu'un qui adore la mythologie j'ai adoré essayer de deviner qui était quel dieu avant que leurs noms ne soient dits.

Les personnages étaient bien construits et très intéressants même si j'ai vraiment détesté Laura du début à la fin... Certes elle aide parfois Ombre mais je n'ai vraiment pas accroché.

Tout ce livre est vraiment très intelligent et je pense ne pas être la seule à pouvoir dire à quel point j'ai adoré quand la lumière se fait et qu'on comprend tout... (avec les "lèvres balafrées"... ça a été l'indice qui faisait vraiment tout comprendre et j'étais ravie de savoir avant le personnage principal).

En parlant de personnage je peux dire que j'ai totalement adoré celui de Czernobog. Vraiment il était génial jusqu'à la fin.

Un livre incroyable que je conseil fortement aux amateurs de mythologies mais aussi aux autres !
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Il m'a fallu m'y prendre à deux fois pour lire ce roman. La première fois, je le lisais que dans les transports et je n'étais pas très concentré dessus.
Aujourd'hui, je peux vous dire que ma deuxième lecture fut la bonne.
Neil Gaiman nous invite dans road trip onirique à travers les États Unis entre un Dieu oublié et une jeune homme sorti de prison.
Le questionnement sur la place des croyances chez l'être humain est au coeur de ce roman mais aussi a-t-on tous le droit à la rédemption ?
Un livre au rythme lent mais qui vaut d'être lu au moins une fois.
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American Gods, c'est le chef d'oeuvre de Neil Gaiman. Un livre qui atteint une profondeur épique au fur et à mesure que le lecteur entre dans la compréhension du mystère.
American Gods c'est l'histoire de la déchéance des anciens dieux qui ont suivi leurs fidèles en Amérique et qui ont été oubliés, au profit des nouveaux dieux : consommation, media, capitalisme. Odin père des dieux nordiques, et roi de la fourberie tente un dernier coup pour retrouver sa gloire, et peut être celle de tous ceux qui voudront s'allier avec lui.
Le personnage principal, Ombre, sort de prison et il est recruté comme homme à tout faire au service de ce maître capricieux, qui consent parfois à révéler à demi certains de ses secrets. Comme Hercule, Ombre, va accomplir, bien malgré lui, parfois aidé du hasard, des quêtes épiques qui l'amèront à un nouveau statut sans doute. Mais à quoi bon? La vie est faite de renoncements, la vie spirituelle, le fait d'accéder à la divinité est un chemin difficile et exigeant pour sortir de soi-même. Ombre va devoir sortir du rôle de spectateur, du rôle de victime, pour devenir enfin lui même, tandis que le monde se délite en attente de la bataille finale.
Difficile de rentrer dans ce livre, mais une fois immergé, c'est un véritable baptême qui s'opère pour le lecteur, comme si ses yeux s'ouvraient le temps d'un roman aux réalités contradictoires qui le transcendent.
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Un roman qui me laisse un peu partagée : j'ai beaucoup aimé ces personnages de dieux sans amour, amenés par les immigrants jusqu'aux Etats-Unis. On y retrouve les dieux nordiques tels Odin ou Thor, les banshees et leprechauns irlandais ou bien sûr les divinités amérindiennes.
Privés d'admirateurs, les voilà contraints à vivre comme tout le monde (ou presque)!
Ce qui m'a plus gêné, c'est la lenteur, longueur voire lourdeur de la narration : on se traine dans le récit en attendant un petit rebondissement!
Un peu déçue donc ...
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Littéraire, limpide, attachant, drôle et désabusé... Merveille de l'underground littéraire geek du début des années 2000... Bon c'est vrai qu'à présent que deux séries sont consacrées à cet auteur sur des plateformes en vue, on ne peut plus tellement parler d'underground... Petit pincement au coeur et grand sourire pour lui.
On pénétrera partout avec ce livre. Dans l'Amérique paumée de la rust bell, dans la tête de vieillards badass qui boivent du scotch et regardent la vie d'un oeil torve, dans celle de plus jeunes qui essaient de se débrouiller, dans les prisons, dans l'esprit des winners qui évitent de trop penser au lendemain...
L'humanité entière y passe, pour un peu. Sa partie la plus déséquilibrée surtout notez. Et Neil Gaiman récupère le sens primal des dieux.
Une version déformée de l'humanité qui donne une raison à ses actions en les grossissant tellement que de quotidiennes, ou médiocres, chacune de celles-ci deviennent superbes. La guerre, pensez. le sang et le massacre, mais aussi les disputes ou l'amour.
Il faut lire Neil Gaiman. Pas que ce livre, hein ? Mais il faut le lire. Ou le regarder maintenant, c'est bien aussi, mais ne pas passer à côté. Il faut lire ses nouvelles aussi, mais c'est une autre histoire, je m'égare.
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Pour les amateurs-trices du genre, c'est un très bon roman de fantastique/fantasy. L'idée des dieux européens arrivés en Amérique avec les immigrants est originale, ainsi que leur devenir dans la société moderne. L'intrigue quant à elle est bien ficelée, elle réserve sont lots de surprises qui agrémentent la lecture d'un livre quand même volumineux.
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Une belle perte de temps. Cela commençait pourtant bien, l'histoire avançait vite dans les premières pages grâce au style épuré de l'auteur, quoiqu'un peu indigeste, mais elle s'est avérée rapidement déroutante et ennuyeuse. La mollesse, principal trait de caractère du héros, se retrouve aisément dans ces 600 pages.

Côté histoire, nous sommes rapidement prévenus, et ce continuellement pendant 500 pages, qu'un orage se prépare, où l'on comprend que les anciens et nouveaux dieux vont s'affronter. Ok, cool. Je m'étais imaginé quelque chose de grandiose, avec un effet sur la population, une profonde réflexion sur les traditions face à l'hyperconsommation, bonjour la déception.

Mais quelque chose m'a encore plus gêné dans ce livre, c'est le nombre incalculable de coquilles : fautes d'orthographe évidentes, de nombreux mots coupés d'un tiret synonymes de césures manuelles ratées, des phrases inintelligibles. J'en viens à me questionner sur la qualité de la traduction... (édition j'ai lu, mais pas relu).
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Je me suis fait plaisir avec ce roman où se croisent les dieux de diverses mythologie sous un aspect pas forcément glorieux. le personnage principal est complètement paumé et le lecteur se paume avec lui dans un joyeux bazar... J'ai moins aimé la fin à rallonge qui finalement tombe un peu à plat, mais dans l'ensemble, ça reste un roman très sympa à découvrir.
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Je me régalais vraiment à l'idée de découvrir ce roman. Mythologie égyptienne, nordique, leprechauns, zombie et divinités s'invitent dans le monde réel avec un côté… désenchanté, ça ne fait pas vraiment rêver !
On trouve des passages assez glauques, violents, parfois sexuels et des personnages complètement barrés.

Un peu d'humour, quelques petites réflexions bien senties sur l'Amérique et ses travers, avec ses nouveaux dieux : « dieux de la carte de crédit », de l'Internet, du téléphone pour n'en citer que quelques uns. C'est bien déjanté et j'attendais avec impatience de voir ce qu'allait donner cette « baston divine » ou cette « divine baston », ça marche dans les deux sens !

Escroqueries, tours de magie, évocation de l'esclavage, du vaudou, des histoires à l'intérieur de l'histoire, c'est un peu chaotique au niveau de la construction mais ça se lit vite et les chapitres s'enchaînent bien. Pourtant il m'a manqué quelque chose, ce petit quelque chose qui aurait rendu l'histoire vraiment captivante du début à la fin. J'ai eu beaucoup de mal à y entrer, je me demande d'ailleurs si j'y suis vraiment entrée.

Je suis un peu déçue car je m'attendais à quelque chose de plus drôle, épique et subtile.
Lien : https://lelivroblog.wordpres..
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