La beauté des jours

Il ne se passe rien. Ou plutôt si, il se passe beaucoup de choses, mais de ces choses insignifiantes qui jalonnent une vie : un quotidien, une routine qui s'enlise, des épisodes répétitifs et pourtant différents, si peu, mais quand même. Jeanne vit sa vie ; son mari, ses filles font son quotidien. Son travail, son amie, un peu loufoque, mais surtout ravagée par une rupture, les voisins, ses visites à la ferme chez le père et la mère, ses soeurs, ses nièces, surtout Zoé. le bonheur est tranquille, fait de petits riens collés bout à bout, que Jeanne sait regarder et apprécier. Pourtant, elle s'échappe - par procuration - obnubilée par la liberté de son artiste fétiche Marina Abramovic dont elle suit toutes les aventures. Jeanne s'interroge, provoque le destin, ose parfois, bouscule quelques habitudes. Il lui faut se sentir vivante. Encore.

« Depuis vingt ans, leurs vies coulaient paisiblement l'une dans l'autre, au point que les deux semblaient n'en faire qu'une. »

Ce roman est celui de Jeanne, accompagnée de Suzanne, son amie. C'est la vie d'une femme, quarantenaire, heureuse, satisfaite, mais pas si pleinement. Et si, la vie était autre ?

« Dans le carnet, elle a écrit :
Citation de M.A. J'ai mis du temps à comprendre mais maintenant, je sais. Les femmes ne sont pas moins fortes que les hommes, non, ce n'est pas ça, mais elles renoncent. Elles laissent leurs rêves pour réaliser ceux des hommes. »

Claudie Gallay dépeint avec lenteur et douceur ce quotidien, bien rodé, bientôt bousculé, confronté à des interrogations et des choix - un quotidien de femme, de couple, de parents, d'enfants, d'amis - sans jamais susciter l'ennui. C'est une bouffée d'oxygène, une bulle légère malgré la pesanteur de cette routine éreintante. L'ensemble est lumineux, l'auteur, décrivant des sentiments justes. Pas de fausse note. Beaucoup de clairvoyance et de délicatesse. Ce roman questionne, interpelle alors qu'il aurait pu sombrer dans la lassitude et le vide. Je suis conquise.




Lien : http://aufildeslivresblogetc..

Voici une ode à la poésie de nos vies.
Les jours s'écoulent et Jeanne observe, Jeanne s'émerveille d'un rien, Jeanne est aussi très bien rangée. Jusqu'au jour où un événement se dresse en travers de son quotidien. Claudie Gallay construit son roman comme un instant suspendu, magnifique.

J'ai aimé la fluidité de l'écriture de Claudie Gallay pour ce roman qui survole des sujets universels : l'amour, l'amitié, la vie & la mort, la recherche du bonheur. J'ai suivi avec bonheur et sans jugement les questionnements que traverse l'héroïne. Jeanne est une femme simple dont les habitudes rythment le quotidien depuis longtemps. Pourtant elle est prête à tout remettre en question. Claudie Gallay nous montre que nous avons tous en nous une part de folie qui sommeil.

La beauté des jours " de Claudie Gallay. Jeanne mène une vie banale rythmée par l'habitude. Elle s'offre parfois de petites bulles de liberté, de petites folies comme suivre un inconnu. Elle est fascinée par l'audace d'une performeuse Marina Abramovic. le départ de ses filles, la rencontre d'un ami de lycée ...vont fissurer ce bel ordre établi. La vie rêvée est à portée de mains mais.. Mais des événements dont la rencontre avec Marina Abramovic vont l'apaiser et lui permettre d'accepter et d'aimer son quotidien. Difficile de résumer ce beau livre en quelques lignes...

Ce livre est un joli portrait de femme, celui de Jeanne, une femme heureuse mais pas comblée, qui vit au rythme de ses habitudes qui la rassurent, mariée à Rémy depuis longtemps, postière, mère de jumelles qui ont quitté le nid. Mais une autre Jeanne sommeille au fond de cette femme en apparence ordinaire, celle qui voue une passion pour la plasticienne Marina Abramovic et celle qui laisse venir certains imprévus de la vie. J'ai beaucoup aimé Jeanne, dans sa vie simple et dans ses interrogations, même si je suis un peu passée « à côté » de sa passion pour l'artiste plasticienne Marina Abramovic, dont j'ai du mal à percevoir le côté artistique et qui me met franchement mal à l'aise. Certes, cette admiration sans bornes pour cette artiste hors normes lui permet de s'évader de sa vie routinière et de son bonheur que d'aucuns pourraient qualifier de « béat ». Mais les intermèdes de sa correspondance avec cette artiste m'ont gênée dans le rythme tranquille de ma lecture. Je trouve qu'ils n'apportent pas grand-chose à l'histoire de Jeanne si c'est n'est pour éclairer le grain de folie qui est en elle. Mais était-ce nécessaire ? Son grain de folie on le ressent tout de suite dans sa façon de suivre des inconnus par exemple, et dans sa façon d'interroger la vie et ses imprévus, notamment sa rencontre avec Martin.
Cela étant dit, Claudine Gallay nous offre un roman lumineux, rempli de détails qui ressemblent à la vie. J'ai adoré les mots de Claudie Gallay, surtout ceux avec lesquels elle décrit la ferme où a grandi Jeanne, les repas dominicaux, l'ambiance familiale. Ces mots sont d'une justesse incroyable, on visualiserait presque les scènes. J'ai aimé aussi ces courts chapitres qui sont autant de moments de vie qui font une vie et la beauté des jours.
Les personnages qui gravitent autour de Jeanne sont tout aussi attachants, à commencer par Rémy son mari, sa nièce Zoé, une enfant un peu différente mais tellement poétique, Suzanne sa voisine et amie.
Ce roman est un livre sur les choix qu'on fait ou pas, car choisir c'est aussi renoncer. « Une vie ne suffit pas. Jeanne aurait voulu en avoir plusieurs, pour vivre tous les choix qu'elle n'aura pas faits, toutes les directions qu'elle n'aura pas prises. »
C'est au final un très beau portrait de femme, un roman sur la force libératrice de l'art et la beauté de l'imprévisible.

Quand j'ai commencé à lire "La beauté des jours"je me suis amusée d'une certaine similitude avec Nos vies de MH Lafon lu peu de temps avant, puisque le personnage central s'appelle aussi Jeanne et que sa vie rythmée par l'habitude est une vie plutôt banale.

Mais au fond d'elle il y a un grain de fantaisie et d'audace que ne comprend pas forcément son entourage pas plus qu'il ne comprend sa fascination pour l'artiste serbe Marina Abramović découverte au lycée. Cet été là, plusieurs choses viendront bousculer l'ordonnance tranquille des jours de Jeanne et sa vie pourrait en être transformée. A un moment donné, j'ai pensé à un très grand film, romantique en diable dont je tairai le nom car il vous dévoilerait trop de l'histoire...

J'ai beaucoup aimé ces deux Jeanne. Vraiment. Je les ai trouvées chacune à leur manière, terriblement émouvantes.
La Jeanne de Claudie Gallay est plus lumineuse et autour d'elle gravitent une kyrielle de personnages. Si ce roman n'a pas le souffle puissant des Déferlantes, il me rappelle un autre titre de Claudie Gallay que j'ai beaucoup aimé "Seule Venise"...

Ce roman est étonnant. J'ai tout d'abord eu beaucoup de difficulté à accrocher. Sans doute parce qu'il parle de notre vie quotidienne, rythmée par nos habitudes. Mais ne nous voilons pas la face. Nous sommes tous des Jeanne en puissance, dans nos petites vies ordinaires, bloqués entre les enfants, le travail et la vie quotidienne. Et un moment ou un autre, nous avons tous aspiré à autre chose de plus grand. A connaître l'imprévu.
Alors que j'avais envie de lâcher ce roman pour passer à quelque chose de plus trépidant, contre toute attente, Claudie Gallay a réussi magnifiquement à me faire aimer cette femme ordinaire qui pourrait être ma voisine, ma collègue de bureau, moi. J'ai donc poursuivi ma lecture. Et j'avoue avoir eu du plaisir à accompagner Jeanne dans sa vie quotidienne bouleversée par le retour improbable de son amour de lycée.
Jeanne est une vraie héroïne de roman : son univers tranquille est soudainement perturbé par la rencontre fortuite avec Martin. Ce dernier va lui faire reprendre confiance en elle et lui montrer la beauté des choses qui l'entourent, la beauté de son quotidien. Et, la voilà tiraillée entre son amour installé pour son mari Rémy, et le retour cet amour oublié de jeunesse et inattendu.
Mais Jeanne n'est pas une femme ordinaire. Depuis le lycée, elle est passionnée par cette artiste serbe, Marina Abramovic, qui s'engage physiquement dans son art, faisant de son corps une oeuvre d'art, perturbant à chaque performance artistique ses spectateurs. Et Jeanne est fascinée par cette conviction mise en scène par l'artiste qu'il est possible de risquer une part de soi pour vivre autrement.
Sommes-nous prêts à remettre en question notre quotidien établi pour un lendemain plein d'imprévus ?
Superbe roman à conseiller. Belle découverte.

Comme toujours Claudie Gallay raconte le banal comme personne, le rend beau et attrayant. Mais dans ce livre je trouve que l'on est trop dans le clicher du couple moyen avec des êtres qui se sont perdues comme c'est perdue leur jeunesse et où un élan dans le marasme social ne peut venir que du passé. Peut-être en fait que cela est trop vrai et me fait peur?

J'ai beaucoup aimé ce roman tout en finesse. A proprement parler, il ne s'y passe pas grand chose, Jeanne, la quarantaine, mariée, maman, est tranquillement installée dans une vie simple et une routine rassurante. Mais ce personnage est loin d'être simpliste : passionnée d'art, elle s'interroge sur la valeur de sa vie, de ses choix, de ce qui au final compte. La rencontre d'un amour de jeunesse perturbera aussi ses certitudes. Beaucoup d'interrogations aussi sur le rapport au père (maltraitant ?), à la mère, au deuil, à la place dans la fratrie, à la "normalité" (dans le cas de la petite nièce de l'héroïne, et de l'héroïne elle-même). En fait, un roman foisonnant sans avoir l'air d'y toucher, une bien agréable lecture.

Belle écriture avec des phrases brèves, pleine de poésie.
La vie est faite de croisées de chemin, donc de choix à faire. Encore faut-il savoir qu'à chaque croisement il y a un challenge. Il faut alors avoir conscience de sa capacité à prendre un nouveau chemin, à assumer ce changement, à n'avoir pas de regret.
Où à n'avoir pas de regret si l'on décide de ne pas tenter un changement.