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EAN : 978B008CEZ21S
Denoël (30/11/-1)
4.5/5   4 notes
Résumé :
290 pages. Illustré d'une carte et de nombreuses photos en noir et blanc hors texte, et de nombreux dessins en noir et blanc dans le texte.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comme son titre l'indique ce récit est consacré au Transcorrezien ou plus familièrement "Le Tacot" qui a relié, au XXe siècle, pendant 50 ans, Tulle à Ussel à une vitesse moyenne de 15 kms/heure. Son tracé a été choisi non seulement en fonction du relief mais aussi pour des raisons économiques privées ou politiques. Sa "mort" ou son arrêt d'exploitation définitif, le 31 décembre 1959, est également en grande partie la conséquence de "querelles de clochers" et basses vengeances politiciennes.
Ce petit train est cependant encore vivant dans les mémoires et il subsiste heureusement quelques rares vestiges : petites gares qui ont été restaurées et aussi le Viaduc des Rochers Noirs traversant la Luzege construit spécialement pour le passage du petit train régional, témoin d'une toute autre époque. La libellule, tractant un matériel roulant peu confortable, était lente, déraillait très souvent, et emmenait des passagers courageux car les voies traversaient les villages ou suivaient les routes sans protections particulières ou presque (seulement deux passages à niveau) pour un trajet de 101 kms.
Cet ouvrage a été publié en 1980 et offre beaucoup d'illustrations, photographies ou dessins humoristiques de Gabriel Edme.
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LE TRANSCORREZIEN de GILBERT GANNE
En panne de livres dans la campagne de haute Corrèze, j'ai découvert ce livre savoureux aux accents du terroir. L'histoire du train qui relia Tulle à Ussel à travers les petits villages. Bourré d'anecdotes, très 3ème et 4 ème république les luttes locales pour que le train passe le plus près de chez soi, je me suis éclaté avec ce récit. Création du train en 1913 arrêt d'exploitation en 1958.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Au soir du 31 décembre 1959, un événement fatal jeta un voile de deuil sur tout le plateau limousin. Le petit train départemental créé cinquante ans auparavant pour relier en zigzaguant Tulle, le chef-lieu de la Corrèze, à Ussel, l'ancienne capitale du duché de Ventadour, accomplissait son dernier voyage. D'étape en étape, de gare en gare, dans tous les villages traversés au milieu de la nuit glaciale, il sifflait au moins trois fois pour dire adieu à son peuple, et cet appel résonnait comme le cri d'une bête blessée à mort.
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Avant de se retirer, le lieutenant allemand montra sa carte d'état-major, "Là, dit-il, à cet endroit, nous venons de tuer un terroriste. Enterrez-le, sur place. Si ce n'est pas fait demain, quand nous reviendrons, ce sera à votre tour d'y passer!"
Avec un camarade, Pierre Pouget se rendit à l'endroit désigné par l'Allemand, aux Chemineaux. Il y avait bien le cadavre d'un jeune homme. Ils le fouillèrent et ne trouvèrent aucun papier. Alors, ils l'enveloppèrent dans une toile et s'en furent chez Robert, le menuisier, pour lui demander de fabriquer un cercueil. Robert commença à rechigner, puis s'exécuta.
Avertis rapidement - c'était chose facile puisqu'ils étaient ravitaillés tous les jours par la population -, les maquisards répondirent qu'il ne manquait personne parmi eux. Alors, on décida d'enterrer le mort au cimetière de Saint-Pardoux, malgré la consigne des Allemands. Le père Soustrot, marchand de vins, décida de courir le risque avec sa carriole. "Je ne veux pas que vous me suiviez, dit-il aux autres, je suis assez vieux pour faire un macchabée."
Plusieurs années après la guerre, dit Pierre Pouget, des inconnus sont venus chercher des renseignements pour identifier quelqu'un de leurs proches qu'on leur avait dit avoir été tué là. Malheureusement, j'étais absent et je n'ai pas été averti. Personne n'a pu leur dire ce que je savais et ils sont repartis bredouilles, sans laisser d'adresse... Il me semble que je vois encore ce jeune mort : vingt-trois, vingt-quatre ans...
Seule, une stèle, au bord d'une route perdue, commémore son sacrifice...
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(...) un grand nombre de personnalités nationales et locales. Quelquefois, elles n'ont pas dédaigné d'emprunter le tacot, tel ce préfet de Tulle qui, entre les deux guerres, débarqua à Lapleau et, comme il était de règle sous la Troisième, se mit en devoir d'aller serrer la main du chauffeur de la Libellule. Ce jour-là, il s'agissait d'Etienne Luc surnommé Tienne, qui, après s'être rapidement essuyé avec un chiffon aussi noir que sa machine, mit respectueusement sa grosse patte dans la paume soignée du haut fonctionnaire. Et ce fut pour s'entendre dire :
- Je vous félicite, vous êtes un as.
- Pas plus ase que vous, monsieur le Préfet! répondit Tienne du tac au tac.
En patois, ase signifie âne. Et Tienne n'acceptait d'insolence de personne, si haut placé fût-il.
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On pourrait épiloguer sur les raisons invoquées pour la suppression du train car, après tout, son déficit n'était pas si grave : à quoi sert un budget départemental si ce n'est aussi pour aider les réalisations d'intérêt commun? Beaucoup d'argent, pris dans la poche des contribuables, est plus mal dépensé. De plus, ce déficit serait aujourd'hui aisément comblé, si le tacot existait encore, par le produit de son exploitation touristique. L'exemple nous en est fourni par plusieurs départements. C'est donc bien une politique à courte vue qui a conduit le conseil général à sa décision du 3 décembre 1958.
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La décision de construire le Transcorrézien répondait à une nécessité économique et sociale des plus évidentes. Les industriels et les financiers s'étaient surtout intéressés aux grands itinéraires, puis accessoirement aux petits où avaient régné, jusqu'au plan Freycinet de 1878, une aimable anarchie.
Dès le milieu du XIXe siècle, il avait été question d'un "Grand Central", nom prestigieux qui évoquait le gigantisme américain, pour aménager des liaisons ferroviaires dans le massif du même nom. Le projet fut définitivement enterré en 1857 et ses dépouilles partagées entre les compagnies P. O. (Paris-Orléans) et P. L. M. (Paris-Lyon-Méditerranée), si bien qu'il s'en fallut de peu que les lignes Paris-Toulouse et Bordeaux-Lyon ignorassent Brive.
En 1900, la plupart des grandes et moyennes villes étant desservies, il fallut bien songer aux besoins des populations locales, qui non seulement éprouvaient la légitime curiosité de voir ce qui se passait ailleurs, mais surtout devaient procéder à des échanges de produits, bestiaux, fromages, foin, bois, et à l'expédition de récoltes excédentaires.
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