Annabelle, âgée de 32 ans, est revenue vivre à Boston, sa ville natale. C'est une jeune femme un peu paumée au passé trouble. Ses parents semblaient dissimuler un terrible secret. Ils ont fui le Massachusetts vingt-cinq ans plus tôt.
Sa famille a fui en permanence. Elle n'a connu qu'une enfance chaotique, un dur chemin de vie de traquée avec multiples changements d'identités et de vies. Elle a appris à se méfier des inconnus, a suivi des cours de boxe. Annabelle n'a jamais su ce que son père redoutait réellement. Ce mode de vie, autant que l'alcool, furent fatals à sa mère. Peu après leur retour à Boston, le père d'Annabelle meurt dans un accident. Restant en permanence sur la défensive, la jeune femme vit seule avec sa chienne Bella.
Aujourd'hui, les dangers ressurgissent avec l'excavation de 6 corps momifiés de petites filles sur le terrain de l'ancien asile psychiatrique de Boston. L'une d'elles porte un médaillon au nom d'Annabelle Granger. La jeune femme décide alors de sortir de l'ombre pour montrer qu'elle est en vie car Annabelle Granger est son vrai nom.
Personnage central, la dynamique et prudente Annabelle s'avère attachante, car elle n'a jamais un comportement de victime. Savoir si elle doit détester son père pour avoir perturbé toute son enfance, reste une des clés de l'intrigue.
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Sauver sa peau » est basé sur une narration croisée : un chapitre vu à travers Annabelle et écrit à la première personne, le chapitre suivant centré sur les policiers avec un narrateur impersonnel, ce qui fait bien ressortir les deux sources d'inspiration.
Lisa Gardner nous offre un roman noir léger : mariage peu évident entre suspense classique avec victime sympathique et procédure policière. L'auteur ne s'attache pas aux aspects sanguinolents et macabres des meurtres mais plutôt à la psychologie des personnages
Je me suis prise d'affection pour Annabelle et j'ai vraiment voulu connaître la suite de son histoire au plus vite, découvrir les secrets de sa famille. Parce que c'est un suspense, pas un thriller, je n'ai ressenti aucune angoisse, rien qui ne me fasse retenir mon souffle. J'ai passé un bon moment avec ce livre, pris du plaisir à décortiquer les relations psychologiques entre victimes et enquêteurs. Les fausses pistes sont judicieuses. J'aurais préféré un dénouement moins mièvre, plus crédible.