AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 149 notes
5
6 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tu t'es bien moqué de moi Émile, ou Paul, ou tant d'autres noms derrière lesquels tu brouilles les pistes tout au long de ces quelques deux cents pages. Tu t'es bien moqué de moi pour m'avoir mis sous les yeux ce galimatias de fulgurances schizophréniques.

J'ai bien cru avoir à faire avec un dingo. J'avais fait confiance à la notoriété d'un Goncourisé, un certain Ajar. J'apprends qu'Ajar n'est qu'un pseudo. Qui cache un certain Paul. Paul Pavlowitch. Qui pourrait bien être encore quelqu'un d'autre. Attention un auteur peut en cacher un autre. Ne franchissez cette limite qu'après avoir regardé de tous côtés. Vous êtes cernés par les pseudos, au point que dans le corps du texte tu enfonces le clou et te fais appeler pseudo-pseudo. Faut-il y mettre la majuscule ?

Il faut être sûr de soi pour faire avaler pareille potion à un éditeur. Qui lui-même la glissera dans le gosier des tourneurs de pages crédules. Ils auront acquis cet ouvrage sur une couverture. Car en le feuilletant sur l'étal du libraire ils auront reconnu quelques formules au cynisme assassin comme ils les aiment. Comme on achète un vin sur l'étiquette. Gare au gogo ignorant des cépages et des crus, il pourrait bien avaler de la piquette.

Je m'étais régalé avec La vie devant soi, amusé d'une certaine loufoquerie avec Gros-câlin. Quand j'ai retrouvé Émile Ajar avec Pseudo, je n'ai pas hésité. J'ai bien cru y reconnaître un furieux sens de la dérision, lequel m'a rappelé un certain Romain Gary. Tu vois de qui je veux parler, un Prix Goncourt lui-aussi. Mais je me suis convaincu que tu n'aurais quand même pas osé.

Oser faire un pied de nez pareil à l'Académie, pour leur refiler un autre chef-d'oeuvre sous le manteau, subrepticement comme ça. Comme quelqu'un qui aurait le talent chevillé à l'âme aussi vrai que moi j'ai le doute. Mais Gary n'aurait jamais fait ça.

Tu t'es bien foutu de moi, mais je te pardonne. Je suis beau joueur. J'ai bien conscience que lorsqu'on est arrivé au sommet, on ne peut que redescendre. Alors forcément ça angoisse. Parce qu'un troisième prix Goncourt sous un autre pseudo, ce n'était plus possible. Tu commençais bien à te rendre compte que certains affranchis dans les milieux littéraires affichaient un sourire pincé par la suspicion. de la jalousie à n'en pas douter.

Je ne t'en veux pas parce qu'avec tout ce que tu nous avais déjà offert sous tant de masques grotesques on retrouvait toujours ce même regard insondable. On le savait scruter son intérieur obscur, en quête des mots assez forts pour nous dire à quel point ce qu'il voyait à l'extérieur lui faisait peur.
Commenter  J’apprécie          304
Voici un roman sur la double vie de Romain Gary confondue littérairement à celle de Emile Ajar.
Ayant reçu son deuxième prix Goncourt mais sous le nom d'écrivain Ajar, Romain Gary fait une autocritique psychologique sur la personnalité de son double.
L'auteur nous narre tout l'aspect psychologique de cette double nationalité sur un récit fictionnel à l'époque ou il va être lauréat pour le Goncourt pour la vie devant soi.
L'action se situe dans un asile psychiatrique au Danemark pour parer à des crises d'angoisses Son séjour est payé par con oncle, tonton Macroute On reconnait derrière ce personnage Romain Gary lui-même.
Tout le long du livre, nous, lecteur, allons découvrir cette double personnalité et les conséquences que cela implique sur l'aspect psychologique de l'écrivain.
Ce livre est parfois drôle, tendre et parfois dramatique. Mais surtout égocentrique.
Un livre attachant et déroutant sachant que romain Gary se suicidera 4 ans plus tard après la sortie de ce livre
Commenter  J’apprécie          80
Romain Kacew né le 8 mai 1914 à Moscou, connu en tant qu'écrivain sous le nom de Romain Gary (prix Goncourt 1956 pour les racines du ciel) a obtenu en 1975 à nouveau le prix Goncourt (pour La vie devant soi) mais sous le pseudonyme d'Emile Ajar. Un mystificateur, Romain Gary rattrappé par son succés?
Sa vie est une suite de vies indépendantes, déraciné,chassé,persécuté,aviateur,engagé,diplomate,écrivain. Son écriture lui permet d'endiguer ses angoisses et tout au long de son oeuvre, il part à la recherche de sa véritable identité.
Qui suis je? Que me veut on? semble dire le héros de son livre Pseudo, un malade psychiatrique, un écrivain à "pseudo", interné qui lutte contre une angoisse de dépersonnalisation.
Un livre dur qui dérange et interroge.
Ne dit il pas lui même: "Ma tête, je n'ai pas cherché à la récupérer, elle n'est pas la mienne de toute façon.Elle me cache bien mais elle n'est pas à moi.Je me suis fabriqué une gueule d'adulte."
Roman quelque peu autobiographique? Paranoïa sous jacente?
Le mardi 2 décembre 1980, l'écrivain se suicidait... en se tirant une balle dans la bouche!
Commenter  J’apprécie          50


Lecteurs (366) Voir plus



Quiz Voir plus

Tout sur Romain Gary

Dans quelle ville est né Romain Gary ?

Kaunas
Riga
Vilnius
Odessa

12 questions
609 lecteurs ont répondu
Thème : Romain GaryCréer un quiz sur ce livre

{* *}