AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 221 notes
5
17 avis
4
30 avis
3
14 avis
2
5 avis
1
0 avis
Cranford est un charmant petit village dans lequel vivent presque uniquement des femmes, sorte d'Amazones rejetant et craignant les hommes. le lecteur est invité à entrer dans un décor fait de cottages, de rues pavées, de dentelles, de thés et de scones par une narratrice, extérieure au village mais logeant chez Miss Matty. Nous nous retrouvons donc dans un groupe de vieilles filles de bonne famille mais pauvres. Leur vie quotidienne est animée par des parties de cartes et de thés fumants pendant lesquels les commérages vont bon train. Un rien surprend ces femmes qui ne sont jamais sorties de leur village et qui fuient les hommes. Leur excitation est à son comble lorsqu'un magicien débarque à Cranford et leur effroi est à son apogée lorsqu'une série de cambriolages a lieu dans le village. Et que dire de leur stupéfaction lorsqu'elles remarquent que leurs domestiques fricotent avec des garçons du village ou lorsqu'elles apprennent qu'une dame de leur groupe prévoit de se remarier! La narratrice, Mary Smith, est parfois aussi crédule que ces dames mais elle s'amuse aussi avec le lecteur de leur ridicule. le lecteur sourit, rit parfois devant les réactions et répliques de ces vieilles dames tendres et étonnées par toute chose. Malgré leur peur des hommes et malgré l'image aristocratique qu'elles tentent de défendre, ou qu'elles font semblant de défendre, elles deviennent amies avec tous ceux qui ont le coeur bon, à l'image de Monsieur Brown qui les choque tout d'abord par son peu d'éducation et par ses goûts littéraires ou le docteur Hoggins véritable rustre selon elles.

Ce roman est délicieux de bout en bout. Chaque chapitre nous plonge un peu plus dans ce petit univers que l'on voudrait visiter véritablement. Petit à petit, le lecteur rencontre de nouveaux personnages et il s'imagine finalement très bien à la table de ces dames et échangeant des ragots avec elles. Nous ne pouvons que nous attacher à ces personnages tendres, drôles (parfois malgré eux), modestes et généreux. La pudeur est également l'un des beaux sentiments de cette communauté: l'attachement entre deux personnages se lit plutôt à travers un serrement de main plus intense que par de longs discours. Tout est infiniment joli dans ce roman qui ne ressemble à aucun autre. Elizabeth Gaskell montre sa grande maîtrise de l'ironie (qui n'est pas sans nous rappeler celle de Jane Austen) et de l'émotion calculée au millimètre près. Son écriture est magnifique et très élégante.
J'avais adoré Nord et Sud et j'ai tout autant aimé Cranford même si les deux romans sont incomparables. Vous l'aurez compris, Cranford est un chef-d'oeuvre plein d'humanité et d'une tendresse contagieuse. Elizabeth Gaskell est un auteur à lire et à relire au plus vite !
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
Commenter  J’apprécie          110
Cet ouvrage est pour moi un livre « doudou », une espèce particulière qu'on aime croiser de temps en temps sur sa route lorsque certains aspects de notre vie laissent à désirer.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue dans ce livre ni d'histoire palpitante qui nous tient en haleine. C'est plutôt une collection d'anecdotes de la vie quotidienne au sein d'une communauté bien précise qui est les dames « respectables » de Cranford.
Je me suis tout simplement évadée loin du XXIème siècle et de ses urgences, loin des impératifs de la vie pour déambuler dans le petit village de Cranford. Ce fut un moment de lecture particulièrement délicieux : quel plaisir de suivre ces vieilles dames un peu sottes, poltronnes, souvent à cheval sur des broutilles! Qu'est-ce que je me suis marrée durant le chapitre « La grande panique » en imaginant la tête de Miss Matty; qu'est-ce que j'ai pu savourer chaque petite soirée et chaque visite mondaine à boire du thé, jouer aux cartes ou écouter les ragots tout en imaginant leur air digne et un peu emprunté ! L'auteur décrit avec brio chaque petit évènement : on a l'impression de voir les images défiler sous nos yeux, de voir les faits et gestes de chaque personnage, de partager un brin de leur vie simple et monotone.
Mais Elizabeth Gaskell critique légèrement les moeurs de son époque : impossible d'être admis dans une certaine frange de la société sans venir d'un certain milieu ! La structure sociale est basée sur les convenances, l'apparence et la dignité. J'ai souri en pensant à tous les subterfuges de certaines de nos chères dames pour dissimuler leur pauvreté.
Le style d'écriture est agréable, très doux mais de temps en temps ironique. Ce fut un vrai moment de plaisir: beaucoup (alors là beaucoup beaucoup) de sourires, des anecdotes qui m'ont fait suffoquer de rire, quelques larmes de tendresse aussi vers la fin devant la générosité et l'amitié. Lorsque j'ai refermé le livre j'ai senti mon coeur se serrer car Miss Matty, Miss Pole, Miss Smith et toute la troupe me manquaient déjà !
A lire ? Absolument pour les amateurs de la littérature anglaise ! Et si jamais vous connaissez quelqu'un capable de m'envoyer dans le passé, pitié contactez-moi pour qu'il m'envoie à Cranford !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          100
Dieu que ce petit roman est drôle, rafraichissant, délicieux en somme ! les petites dames de Cranford ne sont pas banales, c'est le moins qu'on puisse dire!
J'ai du relire 2 fois certaines phrases pour arriver à comprendre le pourquoi du comment, car il faut avouer que certaines actions et réactions ne sont pas simples à comprendre pour un esprit moderne ... mais peut être suis je la seule à avoir cette impression .. en tout cas, un véritable régal, une pure merveille de littérature !
Commenter  J’apprécie          90
Vers 1840,

Cranford est un village de femmes célibataires ou veuves. On se l'imagine niché précieusement dans une campagne anglaise verte et vallonnée, entre pâturages et bois, déconnecté du monde environnant. La narratrice, Miss Mary Smith, dit qu'il est habité par des amazones. Très peu d'hommes y sont présents. Soit ils sont décédés, soit ils sont ailleurs… La ville la plus proche est Drumble. Elle ressemble à ces villes industrielles traversées par les rails, affairées, grises et impersonnelles. Ni trop près, ni trop perdu, Cranford est « à vingt miles seulement par le chemin de fer » de cette métropole.

Miss Mary est une jeune femme célibataire qui vit avec son père à Drumble. Lorsqu'elle rend visite à ses amies de Cranford, elle élit résidence chez les soeurs Jenkins, Deborah et Matty. Durant son séjour, elle s'adapte au rythme des vieilles demoiselles et avec beaucoup de complaisance, elle offre toute son attention aux dames de la paroisse. Dans ses chroniques, elle écrit leur quotidien, les potins colportés par Miss Pole, leurs après-midi thé, leurs soirées animées de jeux, les personnes qui traversent un temps Cranford, les jours, les saisons, ses séjours d'année en année… et ses correspondances.
Cette ruralité n'est pas rustaude, elle est faite des meilleures manières de l'Angleterre. Sans être titrée, la noblesse qui caractérise cette communauté féminine est faite de certaines particularités, comme si Cranford était un monde à part dans le monde. Un microcosme protégé, exempté de misères et régi par l'étiquette de la bonne société. La fortune est petite, voire parfois inexistante, mais chacune s'ingénie à ne rien laisser paraître, à aller la tête haute, le sourire en façade, la tournure bien mise. Nul n'est dupe, mais il est de bon ton de dissimuler la pauvreté et de faire comme les Spartiates, « une élégante économie domestique ».
« Aucune de nous ne parlait d'argent, car le sujet avait quelque chose de mercantile ; or, même si certaines d'entre nous étaient pauvres, nous appartenions toutes au meilleur monde… »

Un jour, juste avant la fin de son séjour à Cranford, Miss Mary vit arriver Mr Brown. Ce capitaine à la retraite, délégué à un travail dans le comté par les chemins de fer, vint s'installer avec ses deux filles dans une petite maison. L'évènement capital fait sourciller toutes les bonnes dames car l'homme est rustre et sans discrétion. Son bavardage est presque indécent car il clame à qui veut l'entendre qu'il est pécuniairement fort modeste. Cette engeance masculine est à esquiver, il n'est pas satisfaisant de le rencontrer et encore moins de l'inviter… Même s'il est à plaindre… si sa deuxième fille de trente ans est une beauté souriante, douce et heureuse comme une enfant, son aînée, dix ans de plus, a le teint et la silhouette d'une grande malade… C'est donc sur cette impression négative que Miss Mary s'en retourne chez elle.
Presque une année plus tard, elle retrouve Cranford. de ses relations épistolaires, elle sait déjà que l'impopularité du capitaine Brown n'est plus et que le cher homme a toute la sympathie des dames. le suffrage est à l'unanimité. Il est vrai qu'il sait y faire et que même ses plaisantes boutades sont prises au sérieux. Suite à un petit accident, Miss Baker a suivi scrupuleusement un conseil et a vêtu sa vache d'Aurigny de flanelle grise, pour qu'elle n'ait pas froid dans les prés.
Et c'est ainsi que les villégiatures dans cet éden s'espacent et se ponctuent dans des écrits, le temps de quelques mois, de quelques saisons. Il est bien innocent de croire que Cranford peut être épargné par les peines. Même en jouant à faire semblant, on n'évite rien des tragiques destins de la vie. Mais…

… à Cranford, l'air doit sentir les scones grillés et le thé noir (le thé vert d'après Miss Matty n'est pas bon pour la santé !), on voit passer une vache habillée, ces dames ont des parapluies rouges pour aller à l'église, on revendique le droit et le plaisir d'être vieille fille, on est excentrique sans le savoir, on a des amies sincères et solidaires, on a l'âme élégante… lorsqu'on oublie d'être mesquines, cancanières et précieuses… Comme il doit être bon d'y vivre !

Cette lecture est le deuxième livre d'Elisabeth Gaskell que je lis. Si je fais un parallèle avec « Nord et sud », je retrouve deux sujets abordés : La confrontation de la ville industrielle qui prend de l'ampleur contre la campagne, écrin encore protégé et enchanteur. L'opposition de la bonne société distinguée, détentrice du raffinement, au mercantile, vulgaire et bourgeois.
Ce roman a été publié en feuilleton dans le magazine de Charles Dickens en 1851. L'auteur s'est amusée à décrire un village tenu socialement par une majorité de femmes. Cette société a distribué les rôles et aucune n'empiète sur l'autre. Elles paraissent aux premiers sentiments, peu sympathiques et ridicules. Leur rigidité, leur ostracisme, n'ont rien de charitable, mais, de petites bagatelles colportées en histoires plus intimes et plus graves, on découvre que les « amazones » de Cranford sont des femmes sensibles, avides de tendresse et loyales. Satire, l'ironie est mordante et drôle. L'humour des situations sentencieuses pimente les récits et ne manque pas de faire sourire. La narratrice garde une neutralité, elle paraît en ce sens moins pédante que ses amies, mais aussi plus terne. de tous les personnages, ce n'est pas celui que j'ai préféré. La douce Miss Matty avec sa domestique Martha sont des femmes qui m'ont séduite.
J'ai beaucoup aimé cette lecture. C'est un roman simple dans la première partie, à raconter le quotidien, implanter le décor, faire connaissance avec Cranford, et dans sa deuxième partie, plus secret, plus émouvant.
Un livre que je vous conseille… avec une tasse de thé et une tranche de pudding grillée.
Commenter  J’apprécie          90
De quoi ça parle ?
19ème siècle. Cranford, petite ville paisible en Angleterre, majoritairement habitée par des femmes de la haute société. Mary Smith s'y rend parfois pour rendre visite à ses vieilles amies : Miss Matty, Miss Pole ou encore Mrs Forrester entre autres. Au gré des bonheurs et des malheurs de la vie, mais toujours en respectant les bonnes manières dues à leurs rangs, ces femmes veuves ou vieilles filles, font preuve d'une amitié sans bornes.

Mon avis :
Ce n'est pas le genre de livres que je lis souvent, mais parfois j'apprécie de découvrir d'autres styles, d'autres époques comme ici l'Angleterre du 19ème siècle. Ce livre regroupe des feuilletons publiés dans un magazine de l'époque, ici sous forme de différents chapitres, qui au final donne une histoire complète digne de Desesperate Housewives version old-school.
Habituée aux thrillers et aux romans noirs, il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose dans celui-ci mais il a tout de même réussi à happer mon intérêt. Je me suis surprise à aimer découvrir les aventures de ces femmes dans leurs vies quotidiennes : le faillite de l'une, le décès de la soeur de l'autre, un ancien amour retrouvé... Tous ces événements de la vie de tous les jours décrits avec humour, situations parfois drôles renforcées par l'exagération des bonnes manières de l'époque, qui paraissent parfois saugrenues. Cette pointe d'humour apporte un côté frais à l'histoire, qui pourrait paraître ennuyeuse mais qui ne l'est pas, grâce à cet aspect ludique.
La plume est littéraire, un vocabulaire riche et propre au 19ème siècle mais facilement accessible. Pas de grandes phrases pompeuses mais un récit à la portée de tous, narré par la jeune Mary Smith à la première personne.
Les personnages sont attachants et ont ce côté comique qui fait qu'on aurait presque envie de faire partie de leur bande, s'il n'y avait pas toutes ces convenances. Celui de Miss Pole m'a amusée avec son côté fantasque et curieux qui fait d'elle la commère du village, avec sa tendance à tout exagérer. Les autres ne sont pas en reste avec pour chacune d'elles sa propre particularité : Miss Matty et sa douceur légendaire, voire sa naïveté, ou Mrs Jamieson pour qui le statut des personnes et les traditions sont importantes.
En conclusion, moi qui avait peur de m'ennuyer, j'ai passé un bon moment de lecture, léger malgré les apparences, qui m'a même fait sourire plus d'une fois. C'est avec un petit pincement au coeur que je quitte ces amies et la paisible ville de Cranford. Ce livre n'intéressera sûrement pas tout le monde mais je le recommande aux lecteurs sensibles à l'humour british et ceux qui aiment voyager dans le temps.
Lien : https://www.facebook.com/178..
Commenter  J’apprécie          80
Elizabeth Gaskell (1810-1865)est moins connue que les Soeurs Brontë ou que Jane Austen. C'est ma maman qui m'a confié le joli petit livre entoilé vert des éditions Collins qu'on lui avait offert en 1936. 305 pages d'un petit format illustré de quelques gravures....

Dans la préface, il est écrit que Cranford "nécessite un fauteuil confortable, un feu de bois, des rideaux tirés et une lampe douce".

Ambiance feutrée qui était celle des réunions des dames de Cranford, se réunissant pour boire le thé, jouer au cartes, et distiller des ragots. Il semble que la couleur des rubans de leurs coiffures, leurs broches, et la préséance dans la hiérarchie de la bonne société du village. Société essentiellement féminine, les hommes en sont bannis, à de rares exceptions.

Lecteurs de thrillers, de turn-pages, de sagas ou pavés, passez votre chemin. Cranford se déguste lentement, il ne se passe pratiquement rien dans ce village tranquille. Les jeunes filles ont vieilli sans même s'en apercevoir. Un mariage semble une incongruité. Des souvenirs des disparus, l'arrivée d'une Lady, d'un magicien, un vol de pomme ou d'un gigot d'agneau déclenchent des réactions disproportionnées. Et pourtant, c'est une lecture délicieuse. L'humour et l'ironie d'Elizabeth Gaskell se savourent lentement. Les pointes anti-françaises, peu de temps après les guerres napoléoniennes, sont particulièrement acérées.

J'ai d'abord eu l'impression qu'il n'y aurait pas ni intrigue, ni d'histoire. Lentement, l'auteur a présenté ses personnages, puis des personnages secondaires (masculins) sont arrivés par effraction. On a vu revenir un ancien prétendant de Matty, qui a presque pris le deuil à son décès. La narratrice, l'amie de Matty, découvre l'existence de Peter, le frère disparu. L'auteur distille les indices, sans s'y attarder.

A la fin, la tragédie se noue. la naïve Matty se retrouve ruinée par la banqueroute de la banque. On est loin des tergiversations sur la couleur d'un turban ou d'un ruban. On a le coeur serré. Comment va-t-elle s'en sortir?
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          70
Dans le petit village de Cranford, les dames de la bonne société mènent la danse, que les choses soient claires. Les convenances sont très importantes et forment, avec l'amitié, le socle de cette société féminine.

La narratrice n'habite pas Cranford. Elle y séjourne régulièrement chez des amies, et se tient au courant de tout ce qui s'y passe. Chaque chapitre raconte une de ces histoires, et nous plongeons avec délice dans les petites ou grandes affaires de cette sémillante société. On y est à cheval sur les principes et les convenances. Les ragots s'y colportent plus vite que la lumière et il est difficile de ne pas savoir ce qui se passe chez le voisin, encore moins de garder quelque chose secret.

Mais ce n'est pas un monde de cancans. Les liens qui unissent les protagonistes sont forts, on y trouve une grande entraide. Les difficultés des uns et des autres sont traitées avec beaucoup de compassion.

J'ajouterai que ce livre est doté d'un certain optimiste (on dirait aujourd'hui que ces dames pratiquent la pensée positive), et de prémisses de féminisme (les hommes ne sont pas les plus indispensables pour ces dames ;-) ).

L'atmosphère est feutrée, on s'y sent comme dans un petit salon, une tasse de thé et des gâteaux à la main.

« Cranford » est un petit bijou de littérature anglaise ! Je vous le recommande.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
Commenter  J’apprécie          70
"Cranford" est le troisième roman d'Elizabeth Gaskell que je découvre cette année et ce qui me surprend c'est que cette romancière se renouvelle de livre en livre.

Cranford est une petite bourgade bien tranquille où vivent beaucoup de femmes dont le principal souci est de se conformer aux règles de la bienséance. Une nouveauté, un imprévu et voilà leur univers bouleversé.

La narratrice ne réside pas dans ce village et y séjourne régulièrement. Elle y évoque les événements marquants, dépeint ses amies.

Comme dans tous les villages, il y a des clans, ceux qui tiennent le haut du pavé, ceux qui suivent. Comme dans tous les villages, il y a des rumeurs, des faux bruits, des démentis.

Et puis, il y a aussi de belles histoires d'amitié et d'entraide.

C'est un petit roman tranquille qui se lit doucement. Rien de transcendant mais bcp d'humanité et de simplicité.
Commenter  J’apprécie          70
On pénètre à pas de loup dans les pages de ce livre. Tout d'abord on se sent à l'étroit, un peu mal à l'aise, on n'ose pas faire de bruit et on se demande ce qu'on fait là. Et puis on écoute, on rigole doucement, et puis un peu plus fort, parce que c'est drôle quand même ! Et puis voilà, au bout de quelques pages il est trop tard nous sommes déjà envoûtés par l'univers et il est impossible de lâcher prise.

Les pointes d'humour sont délicieuses et c'est ce que j'ai le plus apprécié dans le roman, ça et la gentillesse surannée qui rayonne dans tout le livre.

L'écriture est très plaisante, c'est une délectation absolue ! le style est soulevé, rythmé, et très bien écrit. La narratrice invisible nous fait voir les us et coutumes d'une petite ville anglaise du XIXe siècle et c'est aussi drôle qu'instructif.

Cela m'a donné envie de lire encore plus de Elizabeth Gaskell, et puis George Eliot aussi, et Dickens également !
Commenter  J’apprécie          60
Ce roman a tout d'abord été publié sous forme de feuilleton dans le magazine de Charles Dickens en 1851 : Household Words. Je ne sais pas exactement quand est-ce qu'il a été rassemblé en un seul livre.


Cela faisait un petit moment que ce roman était dans ma PAL. J'avais beaucoup aimé ces romans Nord et Sud et Femmes et filles et je m'attendais donc à quelque chose de similaire.

En fait, je pense que j'ai commencé ce livre à un très mauvais moment. Mais vraiment un très mauvais moment, où je n'avais pas envie de lire plus que cela, où j'étais occupée et en mouvement tout le temps et surtout dans la précipitation tout le temps.


J'ai donc lu une première partie de ce roman et je me suis arrêtée, tellement j'en avais assez. J'ai donc été très déçue par le début de ce livre.
Je trouvais que c'était lent…mais leeeeeent!!


D'habitude pourtant, j'aime bien les livres lents comme ça, où il y a peu d'action…mais ici, j'ai trouvé cela aussi assez inintéressant…Je me suis d'abord dit que c'était dû au fait que je lisais tout d'un coup alors qu'il est paru sous forme de feuilleton. Peut-être que c'était moins lourd de cette manière, un chapitre toutes les semaines.

Je me suis donc arrêtée pour un bon mois. Et puis, à ma rentrée en août, j'ai repris. Et c'était beaucoup mieux! Je l'ai donc vraiment lu au mauvais moment, quand je n'étais pas assez disponible pour ce genre de récits. Et je m'attendais peut-être trop à un roman comme Nord et Sud alors que ce n'est pas du tout ça ici.

Je me suis rendue compte qu'en fait, c'était assez drôle.
Tout ici est une affaire de convenance. Il n'y a vraiment que ça. Est-ce que ce que je fais est convenable aux yeux des autres? Est-ce que ce que fait la voisine est convenable aux yeux des autres et donc aux miens?

Mary Smith, n'habitant pas tout le temps à Cranford nous permet d'avoir un oeil extérieur sur la vie de ce village. Grâce à elle, Elizabeth Gaskell nous fait la critique de la vanité, de l'hypocrisie et surtout des fausses valeurs stupides à travers la vie quotidienne de cette petite bande de vieilles filles convenables. Et vraiment, parfois, c'est très drôle de les voir s'interroger là-dessus.



———————————————————

Et un autre livre de ma PAL lu! Une bonne chose de faite, je suis tout de même contente de l'avoir lu et finalement, ce fut une lecture agréable. Par contre, je préviens, il faut aimer les romans lents et une ironie bien maniée!
Lien : http://writeifyouplease.word..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (637) Voir plus



Quiz Voir plus

Nord et Sud

En quelle année le livre a-t-il été publié ?

1845
1855
1865
1875

26 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Nord et Sud de Elizabeth GaskellCréer un quiz sur ce livre

{* *}