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J'ai retrouvé l'écriture de Mme Gaskell avec plaisir mais "Nord et Sud" m'avait passionnée tandis que "Cranford" m'a un peu ennuyée.
Car ces dames de la bonne société anglaise ne font et ne vivent rien de particulier. Elles cousent, font des petites promenades, s'invitent les unes chez les autres et adorent papoter. Que ce soit de leur voisin qui n'a pas mis le bon col, de l'emménagement d'une dame de la haute bourgeoisie ou de la couleur à la mode pour leurs nouvelles robes en mousseline de soie, ...

Bref, rien de très exaltant. Heureusement que le style de l'auteure ainsi que certaines réflexions valent la peine de continuer ce roman.

Le village de "Cranford" est peuplé de veuves et de vieilles filles qui ont la hantise de voir leurs servantes entourées de soupirants. Les hommes sont des denrées rares et pas vraiment les bienvenues.

Ce qui m'a marqué, c'est l'esprit étriqué, coincé de ces dames de la bonne société. Les convenances, "ce qui ne se fait pas", les bonnes manières, tout cela était d'une importance capitale et pouvait mettre à mal ceux ou celles qui ne s'y conformaient pas.
Tel vêtement ne se mettait pas l'après-midi, tel mot était jugé trop "vulgaire" ou "campagnard", ...
On avait intérêt à surveiller ses actes et ses paroles sans parler de ses habits et de ses amis.
Heureusement que notre société nous permet une liberté plus étendue. Amen :D.
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En transit et en panne de livre, je tombe sur un poche dans la librairie d'une petite ville de province. le nom d'Elizabeth Gaskell ne m'est pas inconnu
mais son oeuvre me l'est totalement. C'est donc par curiosité que j'arrête mon choix sur cette oeuvre.
C'est à Cranford, bourg tranquille de l'Angleterre provinciale et puritaine que se situe l'action. Les dames de bonnes moeurs se retrouvent entre elles pour papoter, s'entraider et éventuellement médire sur tous les comportements shocking d'une société essentiellement soucieuse de sa réputation, du respect des codes et de la hiérarchie, corsetée dans ses habitudes et son souci du qu'en dira-t-on..
C'est un roman victorien, au charme totalement suranné, qui distille de façon très subtile une légère pointe d'audace féministe, dans un univers où les hommes sont malicieusement caricaturés.
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Cranford est le deuxième roman qu'a écrit Elizabeth Gaskell et il s'agit du plus connu dans les pays anglo-saxons. Pour ma part, ce n'est certainement pas mon préféré mais j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à suivre la vie quotidienne de ces vieilles demoiselles de Cranford.

Car, en effet, ici, pas d'intrigue follement romanesque à la manière de Nord et Sud. Nous suivons, à travers le regard de Mary Smith, jeune femme souvent en visite à Cranford, le quotidien monotone et répétitif de plusieurs demoiselles. La trop gentille Miss Matty, l'étonnante Miss Pole, l'hautaine Mrs Jamieson et d'autres encore...

Cette charmante bourgade est fermée aux hommes, ce qui explique le remue-ménage que provoque l'arrivée du capitaine Brown. Pourtant, les rares hommes présents dans l'intrigue ont leur importance et sont souvent à l'origine des évènements qui secouent le petit village.

Il n'y a, je l'ai déjà dit, pas vraiment d'intrigue suivie, sauf vers la fin où les évènements se succèdent assez rapidement. Il s'agit plutôt d'une suite de portraits, de petits instants du quotidien comme le teatime, les visites de courtoisie (ou pas d'ailleurs!), les petites soirées organisées entre voisines etc... Et le lecteur s'amuse gentiment de ces petites vieilles dames qui s'affolent d'un rien, discutent préséance pendant des heures mais sont aussi capable de la plus grande générosité.

Mais ce qui pourrait paraître fastidieux par moments, se transforme sous la plume d'Elizabeth Gaskell, en une délicieuse pâtisserie que l'on se plait à déguster un peu tous les jours, accompagnée d'un thé so british ! J'aime toujours autant le style d'Elizabeth Gaskell qui promène, avec ironie et parfois humour, son regard sur cette société qui atteint son apogée et qui est bousculée par de nombreux changements comme la ligne de chemin de fer, un mariage qui ne respecte pas les convenances etc...

Je dois avouer pourtant que, bien souvent, mon attention se détournait de la page que je lisais car les petits incidents du quotidien, s'ils sont souvent délicieux à lire, sont parfois convenus et sans surprise. Je pense que j'aurai préféré une intrigue plus complète et ce qui est une lecture agréable se serait peut-être mû en un charmant souvenir de lecture !

Donc, si ce petit roman n'a rien de la flamme romanesque de Nord et Sud, il s'agit d'un petit bijou, d'une petite sucrerie agréable à déguster et qui nous laisse un goût de miel dans la bouche. Elizabeth Gaskell fait décidément partie des romancières incontournables du XIXè siècle victorien et je suis ravie que les éditions Points notamment aient décidé de rééditer certaines de ses oeuvres qui gagnent à être connues.

En quelques mots, ce roman est une petite friandise à déguster tout doucement qui aurait peut-être gagné à une intrigue plus suivie mais qui témoigne du regard ironique que porte l'auteur sur la société.
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« Disons, pour commencer, que Cranford est aux mains des Amazones : au-dessus d'un certain loyer, ses demeures ne sont occupées que par des femmes. » C'est le quotidien de ces femmes que nous allons découvrir dans le livre d'Elizabeth Gaskell. La narratrice Mary Smith habite à Drumble mais elle rend régulièrement visite aux soeurs Jenkyns. Chacune de ces rencontres permet à la jeune femme de décrire la vie de Cranford. Les femmes de la haute société de ce petit village anglais sont toutes vieilles filles ou veuves. Elles sont toutes très à cheval sur les bonnes manières, la bienséance alors que le manque d'argent est patent. Chacune tente de faire des économies de bout de chandelle à droite à gauche pour sauver les apparences. Ce qui occasionne souvent des scènes très cocasses.

L'activité favorite de ces dames c'est bien entendu les cancans sur les autres habitants. Elles commentent chaque évènement, chaque nouveauté. Leurs jugements sont souvent assez durs comme lorsque Lady Glenmire épouse en seconde noce un homme socialement inférieur. How shocking ! Mais les avis changent vite car les dames de Cranford ont un bon fond. le respect des conventions sociales n'empêche pas une profonde amitié entre elles. Elizabeth Gaskell a su créer des personnages sensibles, émouvants. Au fil des chroniques, on découvre les blessures, les fêlures de nos habitantes. Miss Matty Jenkyns est celle qui cristallise l'affection du lecteur et du village. Durant sa jeunesse, sa famille a refusé l'homme qu'elle aimait. Miss Matty consacre alors toute sa vie à sa soeur Deborah. Lorsque cette dernière décède, Miss Matty se retrouve seule. C'est alors que sa banque fait faillite, ses billets ne valent plus rien. Les dames de Cranford oeuvreront dans l'ombre pour tirer leur amie de l'embarras. Cette entraide humble et discrète rend les dames de Cranford vraiment touchantes.

« Cranford » fut publié de 1851 à 1853 dans le magazine de Charles Dickens « Household Works ». Elizabeth Gaskell fait d'ailleurs un clin d'oeil à son ami à travers la querelle de Miss Deborah Jenkyns et du Capitaine Brown qui s'opposent sur les qualités littéraires du Dr Johnson et de Boz. Ces chroniques provinciales mélangent l'humour et la tendresse. L'auteur est toujours très attentive à la construction de ses personnages. Elle met en scène ici une belle galerie de femmes. Je n'ai pas retrouvé le souffle romanesque de « Nord et Sud » ou de « Femmes et filles ». Les petites anecdotes manquent au début de fil conducteur. Mais les scènes finissent par se suivre réellement pour nous conter les déboires de Miss Matty. Malgré cela, j'ai retrouvé avec délice Elizabeth Gaskell. J'apprécie sa finesse psychologique, son regard perçant mais néanmoins indulgent sur les faiblesses humaines.
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Lorsqu'on est issu de la bourgeoisie anglaise, on vit pour le protocole. Les femmes de Cranford ne prennent aucune initiative, toute leur vie est codée au point qu'il faut même renoncer au mariage pour éviter les commérages. Ces femmes sont pauvres, mais leurs tasses de thé sont servies avec nappes et flonflons. Une délicieuse parodie du paraître, de la vie à la campagne en Angleterre au siècle passé. Un roman merveilleusement insupportable. M.B.
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Cranford, petite ville du Nord de l'Angleterre, ses veuves et ses demoiselles, son château, et les mille et une petites histoires qui émaillent le quotidien, entorses aux convenances, amours contrariées ou deuils.

Dieu que j'aime les romancières anglaises du 19e siècle. le plus souvent on a l'impression de déguster un thé accompagné de patisseries. C'est à chaque roman un univers bruissant discrètement de scandales et de bonheurs et de malheurs plus ou moins grands qui se déploie, beaucoup plus complexe que ce les apparences pourraient laisser supposer, et bien loin de pouvoir être assimilés à des chroniques à l'eau de rose désuètes auxquelles ils sont souvent réduits. Cranford ne fait pas exception. le petit monde de Cranford, on le découvre par les yeux de Mary Smith, jeune femme qui vient souvent rendre visite à ses connaissances du lieu, surtout les demoiselles Jenkyns, Doroty et miss Matty, sa soeur cadette. L'une est aussi sêche et rigide que l'autre est tendre et compatissante, mais chacune à sa manière est attentive à son entourage. Autour d'elle veuves et demoiselles se pressent. Car Cranford a une particularité: elle est peuplée presque uniquement de femmes vieillissantes. Mary va raconter au fil des saisons ses visites, et les événements qui vont les émailler: deuils, scandales, ruines, chamailleries, intrigues amoureuses hautes en couleur, lutte contre cette pauvreté qui ne dit pas son nom... Car ces dames, si elles sont de bonne famille et fermement attachées aux convenances, sont pauvres et s'emploient à le dissimuler sous le vernis du bon goût et de d'une économie domestique qui ne peut être qu'élégante.

De petites histoires en petites histoires, Elizabeth Gaskell déploie un talent d'observation de la nature humaine étonnant, tout en conservant, toujours, une tendresse et un humour qui rendent ses personnages vivants et attachants. Elle sait à la perfection rendre ces petits riens du quotidien, ces ridicules qui en disent tellement sur l'humain et sur la manière dont une société fait face au changement. Car Cranford doit faire face au progrès: les choses y changent. Il y a le chemin de fer, les oeuvres de M. Dickens, de nouvelles manières et une mode parfois surprenante... Face à toutes ces nouveautés, les standards moraux et les convenances vacillent, ce qui semblait immuable commence à disparaître. C'est un beau portriat d'un monde en train de mourir tout doucement, parfois ironique, souvent débordant d'humour. Il y a des scènes absoluments hilarantes: la vache habillée d'un pyama en flanelle, l'épisode du chat et de la botte. On sourit beaucoup, on rit parfois, mais on pleure aussi tant on s'est attaché aux personnages et à leurs petites manies et défauts.

Et puis, rien que le regard de ces dames sur la gent masculine vaut le détour! Ces gentlemen en prennent pour leur grade face à ces amazones à qui rien de fait peur, sauf, peut-être, un manquement aux convenances! Après tout, elles vivent depuis des années dans homme à la maison et ce n'est pas pour autant qu'elles ont été malheureuses! J'ai adoré notamment la réplique d'une de ces dames disant qu'elle sait parfaitement à quoi s'attendre avec les hommes, son père en ayant été un! Savoureux!

Dommage que les fils du récit soient un peu léger et qu'aucune véritable intrigue ne vienne donner plus de profondeur à ce qui aurait pu être un bijou. Sans fil conducteur, les rebondissements semblent parfois un peu exagérés, ou rapidement amenés et délaissés.
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La bourgade de Cranford est peuplée majoritairement de femmes seules, célibataires ou veuves, peu fortunées pour la plupart. Mais ces dames s'en arrangent, plus soucieuses des convenances que des apparences.
La narratrice est une jeune fille, dont le lecteur sait peu de choses. Mary a quitté Cranford et vit désormais avec son père dans la ville de Drumble, distante de vingt miles, mais elle vient souvent rendre visite aux demoiselles Jenkyns, qui l'accueillent pendant plusieurs mois d'affilée. Et c'est par sa voix que le lecteur suit les multiples péripéties qui agitent ce petit monde au fil du temps : les visites, les nouveaux arrivants, les démêlés de ces dames avec leurs domestiques, et d'autres aventures, burlesques ou plus émouvantes.

Je me suis plongée avec délices dans ces petites chroniques de la vie quotidienne de ces dames de Cranford. L'émotion est souvent là, par exemple lorsque Miss Matty trie ses vieilles lettres et, après une ultime lecture, décide de les détruire par discrétion. J'ai ressenti une grande tendresse pour ces femmes, pleines de manies à la limite du ridicule et soumises aux préjugés et au poids des convenances. Mais il ressort beaucoup de naïveté et de fraîcheur de ce livre, qui constitue certainement une peinture très fidèle d'une certaine société anglaise du milieu du XIXème siècle.
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Découverte de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell et un joli ressenti à l'achèvement d'une lecture charmante.

Cranford est un village où il ne se passe pas grand chose dans le quotidien des personnages de ce roman, des dames (un peu) âgées qui passent le plus clair de leur temps à s'inviter pour le thé, oui ça fait cliché c'est vrai et c'est assumé.

Le roman m'a tout de suite interpellée tant la condition féminine a évolué. Personne n'oserait écrire aujourd'hui que la page des amours est définitivement tournée à cinquante ans et que l'oisiveté est de mise pour une femme de cet âge à notre époque.

Mais la lecture est incroyablement plaisante même s'il semble qu'un million d'années sépare cette époque de la notre. L'histoire est parfaitement narrée, c'est un bonheur de lecture pour les amateurs de littérature victorienne.

L'amitié est le thème principal du livre. Force est de constater que celui-ci est décortiqué avec une tendresse incroyable. C'est à mes yeux le point fort de ce roman, suranné et délicat. D'autres thèmes sont évoqués, dont celui de la pauvreté, de la précarité des ces femmes qui usent de mille stratagèmes pour masquer un manque de richesse. On y parle aussi d'amours passés et de deuil.

Cranford raconte une autre époque, une autre vie, et comme il est bon de s'y réfugier.




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Dans la petite ville de Cranford au nord-ouest de l'Angleterre s'inscrit un cercle mondain exclusivement féminin. Les dames de Cranford se reçoivent entre midi et trois ou pour le thé. On n'y compte la narratrice, Mary Smith accompagnée de Mlle Jenkins, Mlle Matty, Mlle Pole, Mlle Jessie... Ces dames entre deux chroniques de journaux ou après la lecture de lettres chères reçoivent le capitaine Brown et ses deux filles, le vieux garçon M. Holbrook, le prestidigitateur Signor Brunoni habillé d'un turban turc… Concerné par le décès subit de certains, le mariage ou les fiançailles trop irréfléchie d'autres, le départ des servantes, les cambriolages ; le portrait des dames de Cranford est à la fois animé et solennel. Ce roman représente un bijou d'humour et de sarcasme. L'esprit en perdition de ces dames se lit avec compassion, désespoir et solidarité. L'auteur nous décrit avec finesse toute l'âme d'une société provinciale de l'Angleterre victorienne. On s'identifie, on se projette ! (M.C.)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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Contrairement à Ruth, qui n'était pas aussi bon que j'aurais voulu, j'ai clairement adoré Cranford et ses habitantes.

Ne vous attendez pas à un "page turner" et une histoire qui vous fera tenir sur le bord de votre chaise, Cranford est en fait une chronique des faits et gestes quotidiens d'un petit groupe de dames et de leur entourage vivant dans une petite ville anglaise.

L'auteur a clairement beaucoup de tendresse pour ses personnages et leurs petites habitudes, les ragots, les petites choses de leur vie. Ce n'est pas à se rouler par terre, mais j'ai lu ce roman en souriant et en riant occasionnellement.

J'aurais voulu inclure quelques citations mais malheureusement, je les ai accidentellement effacées... Dommage, elles étaient excellentes ! Oh, et bien, vous n'aurez qu'à lire le lire pour le voir :)
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