Ruth

Un roman moral. Au sens chrétien du terme. La protagoniste, Ruth, se retrouve enceinte après avoir été séduite comme tant d'autre par un affreux qui s'empresse de prendre la poudre d'escampette. Toute la noirceur de la condition des femmes de la classe ouvrière, celle des ateliers (tout cela rappelle forcément Zola, c'est inévitable). Hors que cette héroïne va tomber sur un être qui, comme elle, est en marge de la société par sa difformité. Ces deux déclassés, vont se lier. Cet homme va lui offrir grâce à sa profonde humanité un toit, une famille ou elle pourra être en sécurité. On touche là tout ce qui fut si éprouvant dans ce 19ème siècle de progrès industriel certes mais pas pour les hommes et les femmes qui y ont contribué sans jamais -ou rarement- en bénéficier. Passionnant !

L'histoire se met rapidement en place. Nous découvrons Ruth Hilton, une jeune fille orpheline. Lors d'un bal, elle fait la rencontre d'Henry Bellingham, un homme riche et mondain qui va profiter de la naïveté de la jeune fille et la séduire.

Bellingham profite de sa position pour faire de Ruth une « femme entretenue ». L'histoire prend un nouveau tournant lorsque le jeune homme tombe malade et que sa mère est appelée à son chevet. C'est elle qui va mettre fin à leur amour en découvrant horrifiée que son fils vit dans le péché. Ruth se retrouve donc seule, sans famille ni amis dans un pays qu'elle ne connaît pas et apprend quelque temps plus tard qu'elle est enceinte.

J'ai beaucoup aimé le fait qu'Elizabeth Gaskell mette en avant une héroïne déchue. La thématique du roman est vraiment originale, nous ne suivons pas une jeune femme en quête d'amour ou d'un mari.
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