Chien 51

1er contact pour moi avec cet auteur et malheureusement, pas vraiment une réussite.
Cela fait un moment que je voulais faire connaissance avec Laurent Gaudé car "Goncourisé". Et je suis tombée sur ce livre de SF (j'adore en principe) et qui se passe en Grèce où j'ai vécu. Je me suis dit : Chouette, tous les éléments sont réunis pour une 1ere rencontre réussie.
Et quel dommage, rien n'est allé comme je l'espérais.
Je n'ai jamais réussi à rentrer dans l'histoire et je n'ai jamais ressenti d'empathie pour les personnages. Même l'enquête policière m'a semblée plate. Pour ce qui est de la promenade dans Athènes, elle se passe dans un futur dystopique donc je savais que je n'allais pas trop y retrouver des lieux connus. Mais là, j'avoue que je n'y ai pris aucun plaisir.
Et cerise sur le gâteau, je n'ai pas du tout aimé l'écriture.
Bref, une 1ere fois complètement ratée et je laisse de coté cet auteur pour le moment. On verra plus tard si j'ai envie d'essayer un autre genre.

Je n'ose même pas dire le nombre de jours où je me traîne sur ce livre. de quoi ça parle ? J'en sais rien, impossible d'accrocher. La sensation de n'avoir pas obtenu les codes de décryptage. Ça se passe en Grèce, c'est de la SF. Il me fait penser à La ballade de Lila K de Blandine le Callet avec ce cloisonnement d'individus. Un cadavre, une enquête s'annonce et puis j'arrête là. Ce chien 51 se refuse à moi.

Aucun intérêt. Amateurisme total.
Tout est parfaitement convenu, plat, sans surprise ni saveur. Demi-délire mégalo du vieux mec crade qu'une jeune bourgeoise rêve de se taper, noyé dans un tombereau de clichés pleurnichards "c'était-mieux-quand-j'étais-jeune" sur la Grèce (motif éhontément sous-exploité), et des poncifs divers sur la société de contrôle et la technocratie de caste. (Saviez-vous que le capitalisme est un système politique inégalitaire ?) Un peu de riot-porn pour les amateurs. Tout le long cette espèce de désir galvanisé de la révolution armée, pittoresque, qui sent vraiment le molleton et les dîners en ville.

Narration poussive, dialogues invraisemblables, parfois ridicules. On dirait que Laurent Gaudé vient de suivre une masterclass "comment écrire un polar SF" après avoir cliqué sur une pub en story Instagram. Mais évidemment que c'était une arnaque, Laurent ! Il faut se renseigner !

Qu'est ce que ça fout en 50 exemplaires sur les tables d'entrée des librairies ? Moi qui ne suis pas particulièrement fan du genre, je trouve l'existence de ce livre assez insultante pour les bons auteurs de SF qui peinent à toucher un public.

Je me demande vraiment pourquoi, pour qui un tel livre existe. Pourquoi faire ? Pourquoi l'écrire, pourquoi le publier ? Qu'est-ce que ça apporte au genre, qu'est-ce que ça dit de neuf ? Pourquoi ?

Je n'ai que des réponses cyniques, alors je renonce à répondre.

Qu'est-il arrivé à Laurent Gaudé pour avoir écrit un livre pareil ?
Mal construit : des paragraphes qui passent du coq à l'âne; on ne comprend de qui il parle qu'en cours de lecture; et là, on s'aperçoit qu'on a changé de personnage...
Le récit est sans décor : on navigue dans des espaces, des "zones", dont il est impossible de se faire une image tant tout est vide de description. L'histoire elle-même (une enquête policière) pourrait être retranscrite à n'importe quelle époque, sauf que l'auteur s'est essayé à la science-fiction pour la rendre plus tragique, ou plus angoissante, plus improbable et sortie d'une certaine réalité, certes avec une domotique très avancée afin de nous faire comprendre qu'on n'est plus en 2022... Mais ça ne colle pas. Oui, c'est vrai, il fallait cela pour nous dire que la Grèce avec son économie en déconfiture a été rachetée par une super-puissance genre Google ou autre !
A propos d'écriture :
Les dialogues sont échangés à l'aide de guillemets, jamais de tirets à la ligne selon les règles typographiques du dialogue, et ça c'est agaçant, même si on arrive à s'y faire, malgré tout.
Tout cela est bien dommage, à mon goût, ayant tant apprécié les autres romans de Laurent Gaudé. Quel dommage !