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3,73

sur 1653 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai été séduite par la promesse d'un roman policier dans un futur dystopique. Je n'ai pas apprécié Chien 51 qui rassemble tous les clichés que l'on peut imaginer sans apporter de point de vue inattendu.

Zem Sparak est policier dans la zone 3 (la moins favorisée) de Magnopole. Chien est le surnom donné aux policiers. Pourquoi 51 ? Il vous faudra patienter jusqu'à la fin du livre pour le savoir. Zem doit enquêter sur le meurtre d'un homme dont le corps a été retrouvé aux Décharges Citoyennes. La victime a été éventrée. Peu de temps après la sinistre découverte, Zem est verrouillé avec Salia Malberg, policier de la zone 2, en d'autres termes, ils sont obligés de travailler ensemble pour résoudre ce meurtre.

L'intrigue policière est bien menée même si elle est plutôt classique, un enquêteur désabusé se heurte aux puissants de ce monde. Les rebondissements et les retours de situation sont nombreux. Mais ne cherchez pas d'espoir dans ce livre, il n'y en a pas, ou s'il y en a, il est incarné par des gens peu recommandables.

Lien : https://dequoilire.com/chien..
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Laurent Gaudé se lance dans la SF comme d'autres écrivains non spécialisés s'y sont déjà lancés avec plus ou moins de réussite, souvent plutôt moins d'ailleurs.
Ici c'est un mélange de SF et de polar.
L'idée de départ est intéressante : la Grèce en faillite se fait racheter par une multinationale financière, tentaculaire, et oppressante.
Plongée dans les bas fonds d'une ville où règne la misère, la corruption, le vice, la violence, dans laquelle un flic de la zone 3 (la plus basse et très pauvre), se fait supervisée par une flic de la zone 2 (un peu mieux lotie), qui va les amener tous les deux dans la zone 1 (luxe, opulence) pour enquêter sur un meurtre odieux dans la zone 3.
Les deux flics se battent contre des plus forts qu'eux, et se démène face à leurs soucis, leurs démons, contre la férocité de ce monde devenu pourri.
Plongée pessimiste globale dans les âmes, dans les lieux, dans l'humanité.
Oui c'est très bien écrit, oui c'est noir, mais ce n'est pas un grand roman de Gaudé.
Ecoutez nos défaites.

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Quand on est adepte d'un écrivain on ne rechigne pas à découvrir son nouveau roman et pour ma part Laurent Gaude fait partie de ces plumes qui me transportent dans d'autres mondes, dans le passé, dans des légendes avec une écriture reconnaissable entre toutes les autres et ici ce fut encore le cas mais.... Et bien oui il y a un mais ! Même s'il y avait justement cette voix écrite reconnaissable, un suspense qui vous pousse à aller jusqu'au bout, des messages sur le pouvoir, l'argent, les privilèges et autres magouilles crapuleuses, je n'ai pas eu le même plaisir que dans d'autres de ses ouvrages. Peut-être parce que je n'aime pas trop les projections vers des futurs (surtout quand ils me semblent proches du présent), les enquêtes criminelles etc... mais au moins l'auteur se projette dans un autre genre, parvient à tenir la lectrice que je suis jusqu'à la dernière page, la déçoit un peu sur la résolution de l'affaire que j'ai trouvé un peu trop.... facile disons.
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Monde de merde

Laurent Gaudé est un auteur touche à tout, pièce de théâtre, romans, poésie, aucun genre n'échappe à sa plume délicate. Avec Chien 51 il s'essaye au récit d'anticipation pour un résultat convaincant malgré son manque d'originalité.

En effet, quiconque a déjà lu des récits de science-fiction ne sera pas surpris par le futur peu engageant que nous propose l'auteur. Dans un pur esprit cyberpunk, l'auteur nous décrit un monde où les multinationales surpuissantes ont fini par prendre le pouvoir, où ceux qui osent se soulever sont réprimés jusqu'à la mort et où le climat n'en finit pas de se détériorer. La devise de ce monde est simple : servir ou périr.

Au sein de cet univers très référencé l'auteur narre une intrigue policière qui suit là aussi des sentiers très balisés, le duo d'enquêteurs antinomiques, les magouilles politiques et en personnage principal, Zem, un enquêteur dépressif, héritier des plus grands enquêteurs du roman noir. Il ne faut pas être lassé de ce genre de récit afin d'en apprécier le déroulement.

Malgré ce manque criant d'originalité le récit se révèle plaisant à suivre. Zem porte le récit sur ses épaules, avec ses traumatismes, ses fantômes dont il ne parvient pas à se débarrasser et son cynisme de vaincu harassé.Sa tirade cynique lors du dénouement vaut à elle seule la lecture de l'ouvrage.

Chien 51 offre un bon moment de lecture, parsemé de quelques passages poétiques, mais qui aurait mérité un soupçon d'originalité pour rester mémorable.

Lien : https://culturevsnews.com/
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VDM, lecteur… quand t'as « No Futur » inscrit dans les gênes et que tu tombes sur un macchabée dont les tripes ont été prélevées façon mode de Caën, pas facile d'être un super-flic. A cela, t'ajoutes l'arrivée d'une fliquette dont tu seras désormais le servile toutou et ton statut de citoyen de troisième zone, et là, t'as plus de quoi hésiter entre la pilule bleue et la pilule rouge : tu prends les deux direct, ça t'anesthésiera le reste de rébellion qui dormait encore en toi.
Prise de risque maximale pour Laurent Gaudé, qui refuse de surfer sur la vague du style qui a fait son succès. Ici, on passe à la dystopie, un genre aux codes extrêmement périlleux, dans lequel je n'aurais jamais imaginé l'un de mes auteurs fétiches. Si le démêlé de l'intrigue policière m'a semblé un peu simpliste au final, j'ai retrouvé avec un plaisir infini la virtuosité de Gaudé qui a le chic pour me plonger tête la première dans les affres d'une atmosphère collante et un peu poisseuse sur les bords. Les thèmes chers à l'auteur sont toujours aussi justement traités : la misère, la migration subie et l'injustice sociale ont de belles heures devant elles, si l'on en croit ce roman d'anticipation noir comme la glaise, que je ne saurais que te conseiller.
Quand les pays au bord de la faillite seront rachetés par des multinationales aux dents qui rayent l'Agora, que pourra-t-il rester, lecteur, de ce qui fait de nous des êtres humains doués de sensibilité ? La question est posée, et bien malin celui qui saura y répondre sans une once d'ironie mordante…
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Je crois que j'ai été bonne cliente pour ce livre.
J'ai aimé la mise en place de cet univers finalement assez proche du notre. Enfin, pas tout à fait proche, mais qui reprend certaines dérives déjà existantes et rend très réaliste ce futur possible.

Ce livre reprend les codes du genre : société divisée en plusieurs castes, matériellement séparées, dômes, rencontre de deux personnes de castes différentes, un homme et une femme, pouvant faire couple en tout cas, meurtres, technologie…

J'ai gardé la curiosité de savoir ce qu'allaient devenir les personnages tout au long du livre. J'ai d'ailleurs tourné les pages avec beaucoup d'intérêt, de plaisir et d'envie là aussi de savoir la suite. Mais une fois le livre refermé, son souvenir a fait peau de chagrin.
C'était donc un bon divertissement pour moi, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Très intéressante dystopie et qui fait froid dans le dos tellement la réalité de notre société s'en rapproche dangereusement. La terre dont l' état empire sans que l'on y fasse quoi que ce soit et les mégas entreprises du net, les GAFA et autres X dont le poids économique est bien supérieur à celui de certains pays et qui veulent comme les gouvernements TOUT contrôler jouent ici un très mauvais rôle pas si loin de la réalité….
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Voici un polar d'anticipation.

Zem Sparak est policier en zone 3. Dans ce monde futuriste la zone 3 n'est rien. Les laissés-pour-compte que la société délaisse. Sparak se retrouve « verrouillé » avec une policière de zone 2 pour résoudre un meurtre.

Lecture agréable, on sent que l'auteur n'a cependant pas l'habitude d'écrire de l'anticipation, l'histoire est simple et assez facile à trouver. Mais l'écriture du personnage principal est intéressante. On rentre de façon simple et pudique dans la vie de Sparak et dans cet univers somme toute déjà vu.
C'est le style d'écriture qui donne plaisir à lire ce livre.
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A priori, rien d'original dans les personnages et dans le décor. En effet, la recherche d'un assassin dans les bas-fonds d'une mégapole tentaculaire aux terrains vagues sombres où se croisent trafiquants d'organe, dealers, prostituées, et policiers corrompus, c'est un décor poisseux assez classique du cyberpunk, surtout si on rajoute la pollution, les pluies acides, et la séparation avec les zones du pouvoir où tout transpire la richesse et l'ordre. de même, l'opposition entre un vieux flic de terrain expérimenté et sa jeune supérieure ambitieuse a déjà été traitée et lue de nombreuses fois...
Sauf que la dédicace apporte dès le début des nuances et une richesse d'interprétation qui permet d'éclairer une partie du récit, en l'inscrivant dans un cadre quasiment mythologique, lui apportant ainsi une profondeur qu'il n'a pas en apparence : « A celles et ceux qui n'ont pas oublié Delphes ».
Il faut d'abord la comprendre au sens premier en rapport avec le cadre du roman : le personnage principal est grec, il convoque régulièrement ses souvenirs d'un monde enfoui. Car Delphes et sa région ont disparu, vendues à un « sous-traitant ». Là, l'auteur est pour moi trop allusif, j'aurais aimé en savoir plus, mais on comprend que des multinationales se partagent le monde, littéralement, achetant des États et leurs populations. Delphes a donc été acheté pour servir de décharge. Ce sont donc d'abord les personnages qui doivent se souvenir de Delphes telle qu'elle était, comme le héros qui utilise une drogue chimique pour revivre ses souvenirs de la Grèce de sa jeunesse.
Nous, lecteurs, ne devons pas oublier Delphes, car c'est un symbole de beauté, et de beauté inutile, qui ne s'achète pas : dans une société mondialisée où tout est une marchandise, même l'immortalité, même l'amour et la confiance, même la nationalité, seule nous reste la beauté pour elle-même. Pour les Grecs, Delphes était l'omphalos, le « nombril du monde », sa fin et son commencement. Dans le roman, elle incarne donc le refus de ce nouveau monde pourri jusqu'à la moelle. Delphes était aussi le lieu du temple de la Pythie, cette prophétesse inspirée par le dieu Apollon. Or, plus de prophétie possible ici, puisque tout est contrôlé, ordonné, que tous les politiciens se ressemblent, ils ne proposent en réalité la même vision d'un futur qu'ils contrôleraient à leur guise. D'où, encore une fois, le refuge dans les souvenirs procurés par la drogue.
Mais, pour les Grecs anciens, le futur n'était pas aléatoire et imprévisible, il est organisé par la déesse Hécate, qui donne ou qui refuse la victoire, et par les Moires, qui filent les destins des hommes. D'ailleurs, les exclus de cette société, les pauvres, ceux qui sont en-bas de l'échelle et qui triment dans la misère, ont une chance de s'en sortir, une loterie comme une porte de sortie vers une vie meilleure, Destiny. le nom n'est pas grec, il est anglais, en écho à cette société globalisée. Dommage que cet aspect ne soit pas plus approfondi, qu'il n'y ait pas un vrai parallèle entre les mythes grecs et cette société future qui n'est même pas post-apocalyptique puisqu'il n'y a même pas eu besoin d'apocalypse pour qu'elle se mette en place, seulement d'une dérégulation à l'extrême de l'économie.
Un cadre peu original, même si l'arrière-plan mythologique évoque la richesse des thématiques de Laurent Gaudé, que j'aurais préférées pour ma part encore plus présentes pour que ce roman rejoigne ses meilleurs.
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Autant le dire d'emblée, ce n'est pas le meilleur de Laurent Gaudé, plus à l'aise à mes yeux dans d'autres registre.
Chien 51 est plus un polar qu'un ouvrage de SF et si l'intrigue est bien travaillée et que les personnages ont une certaine épaisseur, l'amateur de SF n'y trouveras rien de vraiment original. On y retrouve un peu de Damasio (en moins pompeux) avec ce propos militant, ces villes ou pays privatisés, ces personnages désenchantés dans un monde qui les pousse à la contestation. On se raccroche à quelques classiques (Soleil vert entre autres) mais on en parvient jamais à accrocher une vision personnelle et nouvelle. J'ai beaucoup aimé La Mort du Roi Tsongor, ou Danser les Ombres, là c'est un cran en dessous... déçu
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