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4,09

sur 3762 notes
Je n'ai rien à ajouter aux critiques précédentes
Laurent Gaudé au sommet de son art et de la littérature, tout proche des grandes tragédies grecques
Avec le Soleil des Scorta et Salina, un des meilleurs textes de la littérature contemporaine
A se demander s'il ne méritait pas plus le prix Nobel qu' un Patrick Modiano , qui (Dora Bruder exclue) a écrit des textes qui n'ont pas la force intemporelle de ceux de Laurent Gaudé
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J'ai aimé ce récit, cette tragédie dans le désert des premiers règnes de l'Afrique ... La mort de ce roi, mort promise par son plus fidèle serviteur il y a de cela des dizaines d'années ... Ce roi conquérant, sanguinaire, ce roi apaisé qui devient bâtisseur et gestionnaire d'un royaume en paix, ... ce roi qui va marier sa fille et qui meurt le jour où se préparent les noces ... comme entre 2 mondes, mort sans être mort, son passé le rattrape, les souvenirs sanglants remontent ... et pendant ce temps dans la réalité la paix bascule ... les serments des temps anciens doivent être tenus, les rivalités s'affrontent. C'est la guerre pour une femme, sa fille ... une guerre sans fin menant à la destruction totale de l'empire bâti ... alors que le plus jeune des fils menant une quête confié par son père, lui construire sept tombeaux, découvre qui fut ce père, vénéré mais aussi haït ...
Ce roman est le roman de l'apprentissage de la honte, du repentir, de la défaite ... des vérités qui vont au delà des serments des tribus, des familles, des clans, voire du coeur ... le destin funeste balaie tout sous les pas de la mémoire ...
Un roman à l'écriture poétique, épique, criante de réalisme, hypnotique .. nous sommes le spectateur impuissant mais qui ne peut tourner le dos, qui sent que rien ne pourra être sauvé, que la condition humaine est ainsi faite ...
A LIRE !!!!!!
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Premier roman pour ma part sous la plume de Gaude et je dois dire que je suis conquis, cela va même au-delà de la conquête. Son récit nous donne à voir une image magistrale de l'Afrique et de ses légendes, de son passé imaginaire et de la puissance d'évocation de ses civilisations. Gaudé est un magistral conteur et son roman s'apparente à ce que les plus grand auteurs grecs nous ont livré en matière de drame et d'épopée. Oui, on ressent la poussière des champs de bataille, la fierté des hommes et le goût du sang au travers des mots. Sango Kérim et le prince des terres de sel s'affronteront encore longtemps dans un petit coin de ma mémoire, sous les murs de Massaba...
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Une écriture poétique et précise, un conte africain entre mythologie et épopée. Un grand livre !
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De Laurent Gaudé, j'ai déjà lu « Le soleil des Scorta » : très puissant et que j'avais adoré. « La mort du roi Tsongor » nous amène dans une histoire digne des tragédies grecques. Deux hommes s'affrontent pour une femme, et entraînent leurs armées et leur peuple dans une surenchère de guerre, de destruction, de morts.
Le roi Tsongor l'a vue venir cette guerre, et n'a pas voulu prendre parti. Pour cela il s'est donné la mort. Serait-ce la honte de ses tueries et guerres précédentes lorsqu'il conquérait son territoire qui lui aurait fait prendre cette décision ?
J'aime beaucoup l'écriture de Laurent Gaudé : elle est fluide, agréable et dynamique. Elle retranscrit bien les sentiments du roi Tsongor face au désastre qu'est devenu son clan. Un livre qui mérite son prix des libraires 2003 et le prix Goncourt des lycéens 2002.
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Ce livre m'a laissé de marbre. J'aurai bien voulu me laisser emporté par la puissance épique de ce roman, mais je n'ai ressenti aucune émotion en le lisant. J'ai eu l'impression de me trouver au milieu d'un théâtre d'ombres. Ce roman des origines évoque pourtant des sentiments forts (amour, honte, vanité, fidélité, haine) qui auraient du me faire vibrer. Mais je n'ai pas été enflammé. Un grand et beau roman qui ne laisse transparaître ni chaleur, ni émotion.
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La mort du Roi Tsongor a des accents antiques qui ne trompent pas, jusque dans la géographie des lieux car les cités africaines sont ici dressées sur sept collines ou pourvues de jardins suspendus, c'est la tragédie dans toute sa splendeur et son universalité. La guerre aux pieds des murailles de la cité bâtie par Tsongor n'a rien à envier à Troie assiégée, pas plus que ses protagonistes n'ont à rougir de la comparaison des héros d'autrefois.
Tsongor, qui fut conquérant, roi guerrier, bâtisseur d'empire, est mort pour tenter d'empêcher la guerre entre les deux prétendants de sa fille, et ce sera en vain. Dans les sous-sols de son palais, le roi mort assiste à la guerre qui dévaste sa ville et sa famille, protagoniste immobile et condamné à voir la pièce se dérouler jusqu'au dernier acte, comme un jugement divin.
A travers un roman court mais parfaitement équilibré ainsi, l'auteur parle de guerre et d'orgueil, d'amour filial et de vengeance, de soif de conquête et d'héritage dans un texte qu'on n'arrive pas à lâcher.
Ce n'est que le deuxième ouvrage de Laurent Gaudé que je découvre mais cela suffit à en faire un de mes auteurs préférés dont je vais me dépêcher de découvrir le reste des oeuvres et que je recommande chaleureusement.
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De Laurent Gaudé je n'avais lu que "Chien 51", autant dire que j'approche l'auteur tardivement et ce malgré le fait d'avoir plusieurs de ses romans à portée de main.
La mort du roi Tsongor m'a cette fois-ci fait de l'oeil, son heure était venue, ou peut-être est-ce la voix de Tsongor qui m'a guidée vers ce récit aux allures de conte fantastique, de légende africaine aux multiples couleurs et aux milles visages.

Quand une princesse se fiance avec sa parole distribuée à deux hommes, elle épouse la guerre, tue son père, son peuple et son royaume.
De son sourire amer se dessine tout son accablement, par ses larmes taries elle assèche les plaines assombries par les morts sur lesquelles déferlent maintes tribus avides de sang.
Le roi n'est plus , le roi Tsongor attend ses sept tombeaux dans l'antichambre de la mort, observe sa terre et son héritage partir en fumée, sa grandeur saigne, son repos fauché par la douleur accable ses traits cadavériques, son esprit éprouvé observe amazones et hordes sauvages à ses portes, embrase son coeur labouré à l'arrivée des milliers de spectres entaillés traversant le fleuve les menant sur la rive paisible d'un au delà.

"La mort du roi Tsongor", royaume maléfique d'une violence enfouie, auteur du déchaînement des dieux mettant en lumière les destinées des êtres contaminés par la barbarie, négligeant la vie, alimentant les oracles impassibles et la honte à jamais, pour toujours...
Une chose est certaine, le mythe du roi Tsongor aura une résonance jusqu'aux confins de mon esprit.

Un roman féroce d'une grande finesse
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J'ai découvert Laurent Gaudé avec Ouragan et cette lecture ayant créé d'emblée une sorte d'addiction pour l'auteur, j'ai attaqué "la mort du Roi Tsongor" dans la foulée. Attaqué, c'est un mot qui lui va bien, dévoré, terminé en quelques heures car alors plus rien n'existe même si l'irrépressible besoin de tourner les pages sans s'arrêter s'accompagne d'une tristesse et d'un effroi grandissant.
Inspiré de l'antiquité grecque, de la guerre de Troie comme l'explique Gaudé dans l'interwiew ci-dessous fort intéressante et qui permet de constater que cet auteur génial est de plus très abordable, simple et sympathique, l'action se situe dans un royaume imaginaire qui peut être une lointaine Afrique. L'écriture, très visuelle, nous relie facilement au monde actuel de part les sentiments et les situations universelles qu'il évoque.
Un roi qui a gagné puissance et royaume dans le sang et la torture, devient une fois qu'il a conquis tout ce qu'il pouvait, un excellent gouverneur pour son royaume, aussi bon et juste qu'il fut sanguinaire et sans pitié, faisant régner la paix et la sérénité.
Jusqu'au jour où il doit marier sa fille. le jour beau jour de sa vie signe alors la fin de décennies de règne paisible sans un accroc et tout s'effondre en quelques heures, ce qui paraissait impossible.
En effet, un deuxième prétendant non attendu surgit. le roi, incapable d'arbitrer, meurt et laisse derrière lui les hommes et sa fille incapables de faire un choix, face aux arguments solides des deux prétendants, l'un est détenteur d'une promesse ancienne mais a disparu depuis des années et l'autre est choisi officiellement depuis. Les deux camps lancés dans une guerre interminable et sanguinaire, qui durera si longtemps que plus personne ne s'en rappellera la raison, chacun se souvenant uniquement qu'il doit tuer le camp d'en face. Et alors qu'on est porté d'horreur en horreur en se demandant sans cesse si un de tous va enfin retrouver la raison avant que tous ne meurent, on fait alors porter à la femme le poids de la faute et de la folie des hommes. Alors elle leur fera face pour leur demander de prendre leurs responsabilités en refusant de faire le choix qu'elle attend d'eux.
Le roi avant de mourir aura assigné à chacun de ses fils un rôle, et celui qu'il fait fuir pourra peut-être trouver le sens de la mission...
Un immense roman, porteur du sens de toutes les humanités, effroyablement triste, génial et sublimement écrit.
Les mots coulent comme le sang, comme le sens de l'existence, comme la vérité que l'on croit toujours attraper mais qui questionne sans cesse, comme la fatalité qui pèse sur l'existence de l'humanité, les hommes sont-ils maîtres de leur destin, le pouvoir doit-il s'acquérir par la force suprême, peut-on revenir sur ses choix ? Et bien plus encore...
Lien : https://www.dailymotion.com/..
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Laurent Gaudé est un écrivain très talentueux. Il suffit de lire La mort du Roi Tsongor pour comprendre.
C'est tout un univers qui tient dans ce court roman, un monde original, imaginatif, onirique, un monde de contes et légendes, d'histoires à raconter le soir au coin du feu. Une mise en scène dramatique, épique. Une quête éperdue, des personnages forts. de la poésie et de la violence en même temps.
A lire absolument.


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