Avec sa jolie couverture marketée pour ne pas dire racoleuse, je me suis trouvée au coeur d'un modèle d'instrumentalisation exemplaire. Sur fond de catastrophe naturelle, un
ouragan en l'occurrence, et dans une langue molle et répétitive qui se voudrait émouvante, l'auteur nous propose de suivre plusieurs personnages qui se font tour à tour narrateurs. Nous les suivons avant, pendant et après l'évènement tragique dans leurs actions et leurs questionnements pseudo introspectifs (et c'est là que m'a désolé la superficialité du roman). Tous sont plus ou moins ou sadiques, ou masochistes, ou détraqués mais tous clichés, se contredisant en permanence et se retrouvant dans des situations incohérentes où les rappels aux réalités historiques et/ou contemporaines sont d'un niveau affligeants. Un roman boiteux et poussif que j'ai refermé relativement indignée (sensibilité oblige) en me demandant pourquoi l'auteur s'est senti obligé d'écrire, sans justification réelle pour l'histoire, autant de fois le mot "négresse" dans un même roman d'à peine 200 pages.