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sur 1887 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà c'est dur de prendre la parole devant vous comme cela, une certaine honte me taraude. Voilà (tête basse, pour ne pas croiser de regard) je suis addict. A Laurent Gaudé. Vous me direz, ça aurait pu être pire, bien pire. Il m‘aura fallut finalement peu de livres pour en arriver là. « Ouragan » m'a définitivement fait basculé. J'ai résisté, mit du temps entre deux lectures, mais rien à faire. Accro (codile).
Une dizaine de personnages pour subir le déchainement des cieux. Tous au bord de la rupture, de la folie, dans un décor apocalyptique. Gaudé raconte ça d'une façon magistrale. Avec un sens du tempo qui densifie son récit. Passant d'un personnage à un autre par de courtes strophes. Efficacité garantie.
Comment ne pas être touché par Joséphine Linc. Steelson négresse de plus de cent ans chantant la douleur pour mieux repartir au combat ! Fière et droite. Rien que pour elle « Ouragan » mérite cinq étoiles.

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« le vent s'est levé à l'autre bout du monde et celle qui arrive est une sacrée chienne qui fera tinter nos os de nègres… »

Ils sont une poignée de personnages, une poignée de femmes et d'hommes, de petites gens, des anonymes, chacun en proie à ses démons, à sa solitude, à ses désastres intimes… Une poignée de personnages dont le récit entremêle les voix dans un vaste lamento d'angoisse, d'attente, de colère et de terreur. Car la voilà qui arrive, la chienne, celle qui s'annonce par un souffle dément, celle qui bientôt déferle – aveugle et sourde, aveuglante et assourdissante - celle qui, en quelques heures, fera de la Nouvelle Orléans une terre de saccage et de larmes, un désastre total et le terrain ravagé du jeu macabre de la mort. « La nature n'est plus à l'échelle humaine » et - comme le prophétise Josephine Linc. Stedson, « négresse depuis presque cent ans » - « nous allons tout perdre. Nous allons nous accrocher à nos pauvres vies comme des insectes à la branche mais nous serons dans la vérité nue du monde. »

Parmi les habitants, il y a ceux – quelques-uns – qui pourront fuir, qui en ont les moyens et la possibilité. Et puis il y a les autres, démunis, épuisés et par avance vaincus comme ils l'ont toujours été, car « la tempête approche et elle sera pour eux, comme toujours, les miséreux aux vies usées et pour eux seuls. » A l'approche de l'ouragan, chacun s'affaire – ou pas – à sa sauvegarde et à sa fuite, entre sauve-qui-peut, entraide et chacun pour soi. Les autorités bafouillent, l'évacuation est hasardeuse, les cohortes de fuyards s'agglutinent sur les routes, les détenus sont oubliés, les plus pauvres aussi. Enfermés dans les cellules de la prison, tapis dans l'abri précaire de leurs maisons ou réfugiés dans l'église sous la protection du Seigneur, terrorisés ou résignés tous attendent le désastre qui s'annonce… Tous le subiront de plein fouet, entêtés à survivre, confrontés à eux-mêmes, à leurs émotions et à leurs vies, repliés sur leurs peurs, leurs échecs et leurs désirs, sur leur fierté aussi et leur courage, sur leur folie, dans le ventre inhospitalier de l'ouragan qui passe et les emporte. "La beauté du monde est souillée et les fous jubilent."

Avec « Ouragan », Laurent Gaudé raconte – sans le nommer - l'ouragan Katrina de 2005 et nous entraîne dans un récit apocalyptique époustouflant, une thématique qu'il reprendra cinq ans plus tard avec « Danser les ombres » à l'occasion du tremblement de terre en Haïti. Les personnages sont bouleversants dans leur fragile sincérité, l'écriture est magnifique, et dans la poésie des phrases de Gaudé soufflent en un grand vent de catastrophe la vocifération de la nature déchaînée et le tumulte des eaux qui balayent de leur toute-puissance souveraine et indifférente la plainte frêle des hommes, et leur espérance. Il leur faudra se relever, trouver la force de marcher vers demain malgré la folie et la mort, malgré la fatigue et la misère, malgré leurs vérités terribles et nues. "Rien n'a changé. Des nègres sans rien, qui lèvent les yeux au ciel pour implorer la pitié, c'est toujours ainsi que souffre le monde."

Un roman impressionnant et très beau, que j'ai beaucoup aimé.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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« C'est sur vous que je pleure car beaucoup sont là qui ne retrouveront ni leur toit ni leur vie d'autrefois. »

Oui, Joséphine Linc. Steelson, « négresse depuis presque cent ans », résume bien l'ouragan qui a dévasté la Nouvelle-Orléans...
Laurent Gaudé signe ici encore un roman d'une justesse exemplaire, d'une humanité profonde, d'une tendresse particulière pour les petites gens, les Noirs, mis au rebut de la société américaine.
Un ouragan s'approche, un ouragan arrive, un ouragan repart...Les Blancs fuient, les Noirs restent, les Noirs endurent la tempête tant bien que mal, les Noirs doivent supporter ou mourir.

Mais à l'intérieur de ces petites gens, il y a un autre ouragan, une autre tempête. Il nous est donné de voir dans le coeur de certains en particulier : un prisonnier de l'Orleans Parish Prison, un pasteur, une femme seule avec son petit bonhomme de 5 ans, un homme « qui revient », et enfin la fameuse, la solide Josephine Linc. Steelson, celle qui tient le monde, celle qui veut que le monde dure...
Ceux-ci connaissent le cataclysme de tous côtés, à l'extérieur et en eux-mêmes. Leur point de vue se sépare et s'entremêle parfois, ce qui crée une espèce de chant, de mélopée lancinante. J'adore !
Avec les alligators, nous sommes entrainés dans les rues boueuses et nous accompagnons la dévastation, mais nous assistons aussi à des miracles, ceux de la vie et de l'amour, de la liberté et de la fidélité.

Le puissant magnétisme de la langue de Laurent Gaudé m'a encore aimantée, j'ai suivi avec bonheur ses phrases poétiques et lancinantes, ses personnages tourmentés et étonnants, ô combien !
Et je dis oui, oui, oui à cet auteur génial, qui arrive à allier le petit et le sublime, l'humain et la Nature, l'horreur et la splendeur !
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Le ciel devint noir, le silence impose sa loi. Seules les grenouilles continuent à jacasser leurs dernières soirées dans un marais infesté d'alligators. Les vents s'engouffrent entre les branches nues des arbres déracinés. Une pluie furieuse se déchaîne et s'enchaîne dans un rythme endiablé, Doug Cosmo Clifford à la batterie, une même furie. Une pancarte s'envole « La Nouvelle-Orléans par les Bayous ». Born on the bayou. John Fogerty chante dans ma tête, même dans les sombres vies, la musique reste mon salut. La terre est abandonnée à la sauvagerie de la nature. Je ne croise personne, à part quelques vieux et quelques nègres, abandonnés à leur sort. Et le vain espoir que le gouvernement leur portera secours. Ou la lucidité de n'être rien à leurs yeux. Juste des poussières de vie noyées dans ce torrent de boue qui se déverse dans les rues, abandonnées de toutes âmes, une ville fantômes sans ses musiciens ni mêmes ses putains.

Cela fait longtemps que les romans de Laurent Gaudé m'attendent. Je le sentais bien ce type. Sa plume incisive, son rythme sans relâche, son immersion dans les bayous, dans la Louisiane, dans l'ouragan même. Les alligators hachent leurs proies, un prêtre au hachoir qui se perd, un enfant perdu qui se noie, une vieille négresse à la peau fripée qui survit, la fierté dans son regard, la bonté dans son coeur. Ce roman, on pourrait en faire une chanson, comme un ouragan qui passait sur moi l'amour a tout emporté… Emportées les vies, sauf celles des nègres, restés.

Le noir est tombé comme autant de bois centenaires, millénaires qui se sont couchés. Les survivants eux ne se sont pas couchés, emportés par la peur et la colère. Seuls les crocodiles, ou les alligators je ne sais plus trop, de toute façon c'est caïement pareil, ont trouvé cette liberté de nager dans les eaux boueuses de la ville, les cadavres des cimetières déterrés, des bouchées appétissantes en ces temps sauvages, mais les plus sauvages restent quand même cantonnés au genre humain, sans âme et sans remord. Cet ouragan, c'est un tourbillon littéraire qui emporte tout sur son passage, même la foi du lecteur, où le seul point positif de l'affaire est qu'il n'y a jamais eu de bisons en Louisiane, même dans des temps plus reculés que les bulletins météorologiques. le jour s'est levé, pleine de rhumatisme ou de vieillesse, Joséphine Linc. Steelson regarde le soleil pointer son cercle lumineux au-delà des décombres. Une négresse que je ne suis pas prêt d'oublier – comme les autres romans de Laurent Gaudé qui se sont cachés sous des réserves de poussière, des poussières de vie, de mort, qu'un autre ouragan pourrait bien emporter un jour ou l'autre, une nuit, avec ou sans lune, bleue ou noire.
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L'ouragan de Laurent Gaudé est un déferlement de fureur, de violence dans lequel se débattent des êtres déjà fragilisés par leur condition sociale.
Etre noir, à la Nouvelle-Orléans, même de nombreuses années après l'abolition de l'esclavage, reste difficile, synonyme de misère.
Il y a ceux qui sont résignés, qui baissent la tête.
Il y a ceux qui se rebellent, qui ont la rage et qui luttent avec leurs poings se retrouvant en prison.
Et il y a Josephine Linc. Steelson, pilier centenaire d'un peuple déchiré, qui reste digne et chante de sa voix de colère pour que les visages épuisés soient caressés au moins une fois.
Lorsque le ciel se fâche et abat sa fureur sur la ville, les barrages se brisent, les distances sont abolies, les repères sociaux se dissolvent dans la folie.
Chacun se retrouve seul avec sa peur, sa volonté de survivre.
Certains deviennent des chacals, prêts à tout pour profiter de la situation, se glissant, tels les crocodiles du bayou, à travers les rues inondées.
D'autres, perdant la tête, se croient investis d'une mission divine, voulant aider Dieu à châtier les hommes.
Mais il y a aussi ceux que l'amour guide, qu'il transcende et réunit, qui se cherchent, se perdent et se retrouvent bravant le danger.
Le ciel s'est ouvert obligeant chacun à faire face à sa propre nudité dans une ville abandonnée à son sort.

Un magistral roman choral à l'écriture belle et incantatoire, digne des plus grandes tragédies.
Du grand Laurent Gaudé !
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Qui veut continuer à vivre dans les boyaux sordides de la Louisiane doit s'accrocher , comme une ombre , aux pas de Joséphine .

A cent ans , elle est immunisée contre les humeurs funestes de l'être vivant et même de l'Univers .
N'a-t-elle pas pressenti , avant n'importe qui , l'arrivée d' " une sacrée chienne qui fera tinter nos os de nègres ..." P.14
A-t-elle perçu son oeil nous regarder ? Son souffle nous ébranler ?

L'ouragan se rapproche .
Il troue les bayous par la puissance infernale de ses vents .
L'eau s'écoule et avale tout sur son passage .
Les alligators , dans une danse macabre , s'avancent doucement et attrapent tout un chacun qui croise leur chemin .

Il faut croire que Joséphine chante pour apporter de l'espoir à ses frères de misère , ses frères noirs .

Même le curé perd la boule . Comment la foi peut-elle résister à tous ces dégâts , tous ces trépas .
Les politiciens ont déserté .
Ils ont abandonné tous ces nécessiteux qui , déjà depuis longtemps , ne rêvaient plus de lendemains .

Chantez , Joséphine , pour ces forçats abandonnés et sauvés de justesse de l'eau qui ne cesse de monter , grâce aux réseaux électriques qui se sont pâmés .
Chantez , Joséphine , pour que Keanu sauve Rose , sa bien-aimée .
Chantez , Joséphine , pour que les dirigeants reviennent . Ils ne semblent pas très pressés .

Ses mots sont colorés , souvent d'un rouge sang ; ils ont le goût du sel qui se mêle à la sueur , celle de la peur ; ils sont aussi nauséeux que la mort qui tourmente ses décors pernicieux .
Laurent Gaudé accapare votre esprit dès le début .
Son style vous envoûte , ne vous laisse aucun répit .
Vous faites partie de ses jeux de rôle . Vous aussi , il vous contrôle . Il vous entraîne dans ses scènes cruelles , violente et pessimistes .
Il vous retourne les entrailles .
Il est difficile de ne pas en baver avec toutes les populations qui affrontent les éléments .

Autant , je n'ai pas su supporter les descriptions des scènes de guerre , de morts , de pleurs , dans "Écoutez nos défaites " , autant je me suis sentie concernée par l'évolution , la modification , l'extinction de notre planète .
Car c'est bien de cela qu'il s'agit .
" La nature n'en peut plus de notre présence , de sentir qu'on la perce , la fouille et la salit sans cesse . Elle se tord et se contracte avec rage . " P . 53

Il est intéressant de se pencher sur un article de la RTBF : " Les méduses , gagnantes du bouleversement des océans . " ( La gélification des océans ( 24/09/2019 ) .
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Voici ma première lecture de cette rentrée littéraire 2010, un vrai coup de coeur ! Un roman que je n'ai pas pu lâcher avant de l'avoir terminé. Laurent Gaudé est un auteur extrêmement talentueux. Capable de nous entraîner dans des univers différents à chaque roman, il ne lasse jamais ses lecteurs. En voilà encore la preuve !

Il nous entraîne cette fois-ci dans l'enfer de l'ouragan Katrina (sans jamais le citer), qui dévasta la Louisiane en 2005. Il retrace l'enchaînement des événements avant, pendant et après la catastrophe, à travers la parole intime de plusieurs personnages bouleversants, redonnant corps à ceux qui sont restés, enracinés à leur terre, parfois au prix de leur vie.

J'avais adoré Sous le soleil des Scorta et La mort du roi Tsongor, il en va de même de ce dernier roman. J'ai retrouvé la très belle écriture de Laurent Gaudé...

Un livre infiniment , terriblement, magnifiquement humain. Un roman parfaitement accompli ! A lire pour tous les fidèles de Laurent Gaudé et à découvrir pour les autres.
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Un ouragan approche de la Nouvelle-Orléans et seule, Joséphine Linc.Steelson, "négresse depuis presque cent ans" le sent, hume son odeur de chien, ses miasmes de marais brassant animaux et plantes aquatiques mélangés aux déchets. La population n'a pas le temps de se préparer. La fuite est la seule option. Très vite, les autoroutes sont engorgées. L'ouragan frappe.

A travers le destin de quelques personnages, on suit pas à pas l'arrivée puis les ravages de cette force dévastatrice qui, après avoir tout balayé, broyé sur son passage, fait monter les eaux du Mississippi...

Un des maîtres mot m'a sauté aux yeux : fidélité.
Fidélité d'un homme et d'une femme l'un envers l'autre.
Fidélité à leurs principes, leur nature d'homme pour les prisonniers évadés.
Fidélité à un Dieu pour le Révérend.
Fidélité à son histoire, à sa culture pour Joséphine Linc.Steelson.

La mémoire et l'oubli sont des notions qui s'entrechoquent.

Mais l 'auteur ne raconte pas seulement une histoire. Il nous ouvre les yeux qui restent écarquillés jusqu'à la fin. Des milliers de personnes n'ont pu fuir. Des milliers, sortis comme de dessous terre, se regroupent dans un stade jusqu'au moment où les militaires viendront, enfin, les évacuer, leur évitant de mourir de faim, de peur, ou simplement noyés.
Et les bus bondés roulant vers un lieu sûr ne révéleront qu'une couleur noire.

Un livre terrible et magnifique.
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Katrina approche, une « vicieuse » qui laissera son empreinte indélébile sur la Nouvelle-Orléans.
Ce roman choral prête sa voix à de multiples personnages : un homme traumatisé par un accident sur une plateforme pétrolière retourne auprès de son grand amour après 6 ans, un prêtre qui se méprend sur la volonté de Dieu agit de façon insensée, des évadés de prison dont l'âme a été noircie par des années de détention retrouvent une liberté inopinée, une jeune femme brisée par la vie se raccroche à son enfant « raté »,… autant de destins qui vont s'entrecroiser dans un décor apocalyptique où les renforts tardent à arriver, contrairement aux alligators affamés qui envahissent les rues inondées.

Et puis il y a surtout Joséphine Linc. Steelson, âgée de plus de 100 ans dont le chant mélancolique porte toute la détresse de la Louisiane. Elle, dont le mari a été lynché et abandonné aux bayous en toute impunité. Une «Négresse» comme elle se qualifie elle-même qui monte fièrement dans un bus de « Blancs » tous les jours, porte-flambeau d'une époque pas si lointaine où la ségrégation et l'esclavagisme faisaient rage. Et pourtant, les Noirs cantonnés dans les quartiers pauvres sont encore et toujours les oubliés de la tempête.
La vieille dame compte bien revendiquer haut et fort sa liberté d'exister.

Alors que l'ouragan fait rage et que les éléments se déchaînent dans un tourbillon démentiel, les protagonistes devront affronter leurs tourments intérieurs. Face à la violence de la nature, trouveront-ils l'absolution, méritent-ils la rédemption ?
Le terrible châtiment céleste prouve que « les voies de Dieu sont impénétrables ».

Je vous recommande ce magnifique roman aux accents profonds d'humanité.


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Des repris de justice, une vieille nėgresse - c'est comme cela qu'elle se désigne elle-même -, un révérend illuminé, un homme aux prises de visions d'enfer sur des plateformes de forage, et la femme qu'il a quittée six ans auparavant.
On se croirait sur une scène de théâtre.
Chacun déclame son histoire, alors que gronde la menace : l'ouragan engorge les rues, remonte les bâtiments, traque.

Chaque peur est unique, elles se rejoignent en des circonstances communes, chacun fait face à l'adversité à sa manière, et des rencontres ont lieu, de façon inattendue.

L'auteur nous fait plonger dans l'horreur et remonte dans le dédale d'existences brisées. Et surtout, au coeur de la tourmente, il fait surgir le sens. Des possibles se dessinent.
Magistral.
Lien : http://partagerlecture.blogs..
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