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Cette nouvelle de Théophile Gautier nous transporte à Naples et dans les ruines de Pompéi.
A travers le personnage d'Octavien, on est transporté au temps de l'empereur romain Titus.
Un récit du genre fantastique, captivant et poétique.
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Arria Marcella est une nouvelle de Théophile Gautier qui appartient au genre fantastique et qui, de nos jours, n'est pas forcément facile à lire, d'où la nécessité d'un apparat assez important.
Nous sommes à Naples, trois amis effectuent ce que les jeunes gens de bonne famille font à cette époque, à savoir le voyage en Italie. Ils visitent tous les hauts lieux culturels, et là, c'est au musée de Naples qu'Octavien découvre une relique de Pompéi qui le fascine. La nuit venue, il s'aventure dans les ruines de la ville, passablement ivre, et commence alors une aventure qui le projette dans le Pompéi d'avant l'éruption du Vésuve.
Dans cette nouvelle, l'on retrouve des thèmes chers à Gautier, les relations avec l'au-delà, l'amour impossible puisqu'Octavien aime une femme morte depuis des siècles. le doute est bien présent aussi, lié au genre fantastique lui-même, puisque l'on ne sait pas la part du rêve, de l'hallucination voire même la part de réel dans cette aventure.
Ce n'est pas mon texte préféré de Gautier, ce n'est pas celui qui est le plus accessible, mais il est toujours bon de relire un classique.
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Arria Marcella. Souvenir de Pompéi. /Théophile Gautier (1811-1872)
Alors qu'ils visitent le musée des Studii à Naples en attendant de se rendre à Pompéi, trois amis tombent en arrêt, stupéfiés, devant le moule en lave cendrée d'un corps où l'oeil exercé d'un artiste eût aisément reconnu la coupe d'un sein admirable. Il est indiqué que l'empreinte a été trouvée dans la maison d'Arrius Diomèdes.
Octavien en particulier, lui le romantique, est troublé par les formes d'une existence évanouie et pourtant conservée intacte.
Les trois amis, Octavien, Fabio et Max ne se doutent pas que l'un d'entre eux va vivre « une aventure bizarre et peu croyable, quoique vraie. »
Avec le talent qu'on lui connait quant au style et au choix des mots, Théophile Gautier très instruit d'art et de culture antique, nous promène durant des pages à travers les vestiges de Pompéi qu'il connait bien (voyage de 1852), à travers les trois amis accompagnés d'un guide.
Lors de la nuit qui suit le temps de la visite, Octavien est pris d'insomnie et part à l'aventure à travers les ruines. Et pour lui, la roue du temps va sortir de son ornière, « et son désir vainqueur choisit sa place parmi les siècles écoulés ! Il se trouve face à face avec sa chimère , une des plus insaisissables , une chimère rétrospective . »
Il rencontre alors une belle pompéienne : elle se présente à lui : « Je suis Tyché Novoleja , commise aux plaisirs d'Arria Marcella , fille d'Arrius Diomèdes. »
Et Octavien parvenu chez la maîtresse de Tyché « ne voyait plus que l'oeil noir et profond d'Arria Marcella et cette gorge superbe victorieuse des siècles que la destruction même a voulu conserver…Au fond de la salle sur un biclinium ou lit à deux places, était accoudée Arria Marcella dans une pose voluptueuse et sereine… Elle était brune et pâle ; ses cheveux ondés et crêpelés, noirs comme ceux de la Nuit, se relevaient légèrement vers les tempes à la mode grecque, et dans son visage d'un ton mat brillaient des yeux sombres et doux, chargés d'une indéfinissable expression de tristesse voluptueuse et d'ennui passionné ; sa bouche, dédaigneusement arquée à ses coins, protestait par l'ardeur vivace de sa pourpre enflammée contre la blancheur tranquille du masque ; son col présentait ces belles lignes pures qu'on ne retrouve à présent que dans les statues. Ses bras étaient nus jusqu'à l'épaule, et de la pointe de ses seins orgueilleux, soulevant sa tunique d'un rose mauve, partaient deux plis qu'on aurait pu croire fouillés dans le marbre par Phidias ou Cléomène. En regardant cette tête si calme et si passionnée, si froide et si ardente, si morte et si vivace, il comprit qu'il avait devant lui son premier et son dernier amour, sa coupe d'ivresse suprême. »
« Elle fit signe à Octavien de s'étendre à côté d'elle sur le biclinium et de prendre part au repas… » Et Arria de s'exprimer ainsi : « Lorsque tu t'es arrêté aux Studii à contempler le morceau de boue durcie qui conserve ma forme, dit Arria Marcella en tournant son long regard humide vers Octavien, et que ta pensée s'est élancée ardemment vers moi, mon âme l'a senti dans ce monde où je flotte invisible pour les yeux grossiers ; la croyance fait le dieu, et l'amour fait la femme. On n'est véritablement morte que quand on n'est plus aimée ; ton désir m'a rendu la vie, la puissante évocation de ton coeur a supprimé les distances qui nous séparaient . »
Octavien venait de vivre un jour sous le règne de Titus et de se faire aimer d'Arria Marcella , fille d'Arrius Diomèdes , couchée en ce moment près de lui sur un lit antique dans une ville détruite pour tout le monde .
le réveil d'Octavien lui laisse un goût amer : il raconte à ses amis qu'il a eu la fantaisie de vouloir voir Pompéi au clair de lune et qu'il a été pris d'une syncope.
La plume sublime et poétique de Théophile Gautier nous offre un très culturelle visite des vestiges de Pompéi et la belle histoire d'Arria Marcella. Magnifique !
J'ai eu la chance de visiter Pompéi il y a bien longtemps. C'était en juillet 1963 et il n'y avait personne . J'ai rêvé comme Octavien à cette époque reculée, mais je n'ai pas vu Arria Marcella...









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La douceur du soir à Pompéi au clair de lune.

« Dans toute cette fantasmagorie archaïque, qui eût fait devenir un antiquaire fou de bonheur, il ne voyait plus que l'oeil noir et profond d'Arria Marcella et cette gorge superbe victorieuse des siècles, et que la destruction même a voulu conserver ».

Octavien, Fabio et Max sont trois amis en visite en Italie.
Au musée de Naples, Octavien se retrouve en extase devant une silhouette de cendre moulée, empreinte féminine figée dans la lave du Vésuve… Il en tombe amoureux, désirs ardents et rêves profonds s'emparent de ses pensées.

J'ai adoré découvrir l'expérience mystérieuse et fantastique d'Octavien à Pompéi, lorsque la nuit, le temps se brouille et la ville, alors, s'offre en renaissance stupéfiante… Une nuit de silences et de chuchotements étranges.
Par quelques mystères, Octavien vit un instant unique, saisissant de beauté tragique et merveilleuse d'un autre temps… Se laissant guider par l'inexplicable, porté par la magie des lieux d'antan…à la rencontre d'une chimère insaisissable…
Offrez-vous cette escapade littéraire, et n'en perdez pas votre latin !
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J'ai retrouvé ici l'atmosphère que j'apprécie tant de mes lectures de la collection « Ma nuit au musée ».
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Quelle belle ode à Pompéi ! Quiconque déambule à Pompéi peut ressentir l'étreinte du passé antique qui se présente à lui !
Dans cette nouvelle fantastique de Théophile Gautier, le jeune Octavien qui découvre les douceurs de Naples et de la côte amalfitaine avec quelques amis, s'éprend d'une belle pompéienne en découvrant en premier lieu l'empreinte de son buste au musée. Puis il se laisse glisser dans l'atmosphère de Pompéi au travers d'un récit fantastique comme l'affectionne Théophile Gautier. le réel se mêle au rêve et nous voilà projetés dans la vie quotidienne à Pompéi. La description d'une sortie au théâtre, avec cette foule antique flamboyante, est tout à fait magique.
Magnifique nouvelle qui fait échos à l'émotion que nous pouvons ressentir face aux traces archéologiques de nos ancêtres, dans cette humanité qui traverse les millénaires.
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Je n'ai pas vraiment accroché à cette nouvelle de Théophile Gautier. Je me suis beaucoup ennuyé et c'est à cause d'Octavien, le personnage principal qui visite Pompéi en compagnie de deux amis, Fabio et Max. Vu par les yeux de l'un d'eux, le récit de la visite aurait probablement été plus gai, plus désinvolte voire plus ironique.

Octavien a un esprit rêveur et introverti, un véritable romantique. Son imagination est plus digne d'intérêt que la réalité pour lui. La façon dont il voit Pompéi ne met pas en avant la beauté de ce site antique et son admiration, mais la réduit plutôt à de la nourriture pour son imagination, qui se mélange à son état d'esprit taciturne et triste. Je suppose que le style de l'auteur peut être qualifié de beau mais il ne m'a pas enivré. Il a même plutôt eu tendance à dégrader mes propres très agréables souvenirs de cette ville.

La deuxième partie m'a plus accroché. L'impossible se produit et renvoie le jeune homme un peu avant l'éruption, et l'on profite alors de la vie pompéienne, ses commerces, son théâtre et, bien sûr, de ce miracle d'amour qui rapproche deux être séparés par des millénaires. Rêve ou sorcellerie, on n'en saura rien ; c'est le propre du fantastique. Cela n'a d'ailleurs pas vraiment d'importance.

Malgré cette partie plus « vivante », le genre de plume poétique employée n'est pas vraiment pour moi. Dommage. Je me demande, du coup, si je dois attendre la même chose d'autres récits de Théophile Gautier comme Capitaine Fracasse ou le roman de la Momie.
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Si je mentionnais déjà dans ma critique de la nouvelle La Morte Amoureuse à quel point la femme joue un rôle clé dans les récits fantastiques de Gautier, ce ne serait qu'effleurer la surface du propos si je ne parlais pas de son incursion favori quand il s'agit d'introduire des femmes dans son histoire qu'est l'amante imaginaire.

Fantasmées, idéalisées, parfaites, voilant même le soleil de leur aura... mais surtout inaccessible et existant par delà le temps et l'espace. Voilà le genre de femme qu'aime à décrire Gautier dans Omphale, dans La Morte Amoureuse, mais aussi dans Arria Marcella. Alors qu'un jeune homme s'éprend de ce qui n'est qu'un corps de femme fossilisée dans la lave de la célèbre éruption de Pompéi, il fait pourtant un retour dans le temps durant une balade nocturne, et se retrouve nez à nez avec celle qu'il désirait tant rencontrer.

Cet amour enivrant, bien qu'éphémère, met dans tout ses états notre pauvre protagoniste, ressemblant à s'y méprendre à cet archétype du jeune homme transi d'amour mièvreux et naïf qu'on retrouvait déjà dans Omphale et la Morte Amoureuse, dévoilant à quel point Gautier aime narrer des histoires d'amour impossible.

L'autre point d'excellence de ce récit court d'une trentaine de pages, c'est bien sûr cette facilité à nous ancrer dans un lieu avec force de détails, certes techniques, mais qui renforce notre impression de se trouver à même le lieu décrit et d'y ressentir les émotions du protagoniste.

Une des plus lettre d'amour qui ait pu être faite à Pompéi.
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Arria Marcella est une nouvelle fantastique des plus singulières. Elle vous emmène en Italie, dans les ruines de Pompéi grâce à la sublime plume de Théophile Gautier. Ici, il nous montre encore une fois sa maîtrise pour le genre fantastique et nous transporte au Ier siècle avec aisance. Les personnages sont attachants, les décors sont dépaysants, l'histoire est originale. Nous voulons croire en l'amour que porte Octavien pour Arria Marcella même si des siècles les séparent. Si vous cherchez un livre à dévorer, celui-ci est parfait pour vous.
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Trois amis passionnés d'antiquité et d'archéologie se rendent à Pompéi. Deux d'entre eux bons vivants profitent également des plaisirs immédiats, contemporains, font bonne chère et bonne chair.
Octavio lui rêve, il ne peut s'accommoder du quotidien, de son époque positiviste. Il admire un sein moulé dans les ruines de Pompéi. La nuit, pendant que ses amis font bombance, il se rend dans les ruines et vit une histoire d'amour avec la belle Arria Marcella. Hélas, il faut bien revenir au réel qui le dégoûte.
Un mélange de fantastique, de pittoresque, une abolition du temps.
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bien mais un peut decevant
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