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EAN : 9781595822581
104 pages
Dark Horse (31/03/2009)
5/5   1 notes
Résumé :
Iconoclastic cartoonist Rick Geary chronicles the extraordinary adventures of an equally extraordinary woman of the early twentieth century in The Adventures of Blanche! Blanche begins her journey with a refined piano professor in New York, but soon finds herself entangled with a brazen portrait painter, subterranean societies, and shocking secrets behind the New York subway system. From there, she's off to Hollywood, where her stirring talents bring to light the la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe 3 histoires complètes, écrites, dessinées et encrées par Rick Geary. Elles sont en noir & blanc et mettent en scène un personnage récurrent fictif : Blanche Womack. Elles sont initialement parues en 1992 (New York), 1993 (Hollywood) et 2001 (Paris). Rick Geary est également l'auteur d'une série sur des affaires criminelles célèbres (par exemple The lives of Sacco & Vanzetti), et de quelques biographie dont celle de Léon Trotski (Trotsky: A graphic biography). À l'occasion de l'édition de ce présent volume, l'auteur a réalisé une scène introductive supplémentaire de 3 pages.

Blanche goes to New York – En 1907, Blanche Womack quitte sa petite ville de province pour aller s'installer dans une pension de famille à New York, où le professeur Pelligini lui apprend le piano. Elle fait la connaissance de monsieur Wilmot, un jeune artiste peintre. Elle est très troublée par les bruits nocturnes dans la maison.

Blanche goes to Hollywood – En 1915, Blanche Womack répond à l'appel d'Abe Rozensweig qui lui propose un poste dans son tout nouveau studio de cinéma à Hollywood. Elle doit jouer du piano et diriger un petit orchestre pendant que les scènes sont tournées, afin d'établir une ambiance. Elle fait la connaissance de Cameron, un jeune caméraman, très sensible aux revendications sociales des travailleurs.

Blanche goes to Paris – En 1921, Blanche Womack s'est laissé convaincre par son imprésario de se rendre à Paris pour un tour de récitals. Hélas, des déboires financiers occasionnent l'annulation de ce tour. Par contre elle est engagée par Éric Satie pour interpréter une de ses oeuvres, composée spécialement pour un spectacle sous la Tour Eiffel, avec des décors réalisés par Picasso.

Les lecteurs de la série "A treasury of Victorian murders" connaissent déjà les particularités de la narration de Rick Geary qu'ils retrouvent à l'identique dans ce recueil. Pour commencer cet auteur utilise de préférence les cellules de texte aux phylactères de dialogue. Ici, il justifie cette spécificité narrative dans la scène introductive. Il s'agit d'un adulte qui évoque par le biais de ses souvenirs, sa grand-mère et les lettres d'elle qu'il a retrouvées dans ses affaires. Elle écrivait à ses parents pour relater ses activités. Les 3 histoires sont donc racontées sous une forme épistolaire, avec de très rares dialogues entre les personnages.

Ces histoires reposent donc avant tout sur une intrigue racontée dans ces extraits de lettre. Les images viennent pour illustrer et montrer ce qui se passe. Il ne s'agit pas d'un conte illustré comme ceux destinés aux enfants, mais il y a peu de suites de cases décomposant une action. Il s'agit plus d'images montrant les personnages accomplissant un geste, ou les différents lieux, la dimension graphique servant avant tout à prendre en charge les descriptions pour que le texte épistolaire puisse se concentrer sur les explications, et parfois les émotions. Dans le spectre narratif de la bande dessinée, ces histoires sont à l'opposé du manga ou du comics d'action en termes de narration séquentielle. Cela reste bien une bande dessinée quand même car ce n'est pas une simple juxtaposition de vignettes statiques, et il y a quelques séquences découpées sur plusieurs cases, voire sur plusieurs planches.

Pour cet auteur, réaliser un comics dans une époque historique ne se limite pas à un simple prétexte pour disposer de décors exotiques, et de toilettes surannées. le lecteur a le plaisir de découvrir des tenues vestimentaires correspondant à l'époque décrite, mais aussi des intérieurs à l'ameublement authentique, et des reconstitutions de ville qui ne soient pas fantaisistes (Geary ne prend pas beaucoup de risques pour les scènes d'extérieur de Paris, mais le peu qu'on en voit est acceptable). Par comparaison avec d'autres de ses ouvrages, il utilise un peu moins de traits parallèles pour figurer les textures du bois, de la pierre, ou de tout autre matériau.

La narration visuelle semble donc être construite sur la juxtaposition d'instantanés, espacés de plusieurs minutes ou heures (sauf pour la dernière scène de chaque chapitre comprenant de l'action). En surface, le lecteur peut avoir l'impression d'une approche graphique presqu'à destination des enfants, avec une forme d'exagération dans les expressions des visages, et quelques contours dont la courbure est accentuée, comme pour les rendre plus séduisants. Cet adoucissement chronique introduit une légère touche d'autodérision qui rend le récit très savoureux pour un lecteur adulte.

Rick Geary a choisi d'écrire des récits tout public, il n'y a donc absolument rien de graveleux dans le comportement de Blanche (qui n'a rien à voir avec Blanche Épiphanie de Jacques Lob et Georges Pichard). Au fil du temps qui passe, le lecteur constate que la personnalité de l'héroïne gagne en substance, suite à ses expériences. La première histoire débute sans donner aucune indication de l'orientation de l'histoire, juste par une évocation de la transformation de New York bénéficiant de l'essor de l'industrie et du début des travaux pour le métro. le lecteur découvre donc avec surprise le genre dans lequel Geary oriente son récit, tout en appréciant la reconstitution du New York de 1907, vu par les yeux neufs de Blanche Womack.

Un lecteur familier de la série "Treasury of Victorian murders" se doute déjà plus de la direction générale de la deuxième histoire. Effectivement Geary évoque quelques aspects de l'industrie naissante du cinéma, l'organisation des ouvriers en syndicat et la répression des patrons pour préserver leurs investissements. L'intrigue comprend donc une dimension sociale, ainsi qu'un petit clin d'oeil à l'art engagé, d'autant plus savoureux que cela rend cette histoire elle-même engagée. le lecteur français se lance avec curiosité dans la dernière histoire qui se passe à Paris, appréciant les vues des monuments historiques (plutôt exacts), ainsi que l'apparition de quelques personnalités des arts, et à nouveau l'évocation d'une réalité sociale pas si rose que ça. À nouveau il est bien difficile de prévoir la direction générale du récit, ce qui constitue une surprise.

Le tome se termine avec la reproduction des couvertures originales en noir & blanc.

Ce tome confirme toute l'originalité de Rick Geary en tant qu'auteur. En marge de l'industrie des comics, il réalise des histoires portant sa marque, à l'abri de toute interférence éditoriale, sans que l'hégémonie des superhéros en tant que genre ne contamine son oeuvre. Il réalise des histoires tout public qui ne visent pas le plus petit dénominateur commun, et qui prennent son lectorat pour des gens intelligents, sans en devenir abstruses pour autant. À l'opposé des jeunes bellâtres aux muscles surnuméraires, il met en scène une jeune femme qui monte à la capitale pour apprendre à jouer du piano, afin de gagner sa vie et d'être indépendante.

L'auteur s'appuie sur quelques conventions de genre : par exemple la dernière histoire intègre un hommage à Jules Verne, par le biais d'une invention rétro-futuriste, sans se cantonner à l'hommage servile. Blanche Womack est dépeinte comme une femme indépendante qui apprend et qui perd sa naïveté au fur et à mesure des années qui passent. le choix des années ne constitue pas un décor de carton-pâte factice, Geary prenant soin d'intégrer des éléments historiques avérés. 2 de ses histoires font montre d'une ambition plus importante en intégrant une dimension sociale, l'exploitation capitaliste des ouvriers par les patrons, puis la propagation de l'idéal naissant du communisme. Geary ne donne pas une leçon d'histoire, mais il n'édulcore pas non plus la réalité sociale, évitant de la rendre insipide.

Au vu de la pagination du présent tome (une centaine de pages), chaque histoire constitue l'équivalent d'une nouvelle. À la lecture, le choix narratif de Rick Geary (extrait de lettres et narration visuelle à partir d'instantanés choisis) fait sens, car cela permet de raconter une histoire dense et consistante dans cette faible pagination.
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