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Citations sur Raboliot (28)

Les goujons, ventre en l'air, viraient au bord des larges goulots, oscillaient une hésitante seconde, et, d'un coup de queue vif, les nageoires pectorales vibrantes comme des embryons d'ailes, piquaient du nez vers les ténèbres fraîches.
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Il traversa un labour sablonneux, puis un champ aplani au rouleau, net comme une table de billard. Il ne se cachait pas, il marchait d'un pas vif, sans courir; il offrait sa forme d'homme aussi visible de toute part, se tendait en appât à l'ennemi. Quand il atteignit la breumaille, il continua d'aller tout droit, sans presser ni ralentir l'allure. Mais il perçut avec plus de force cette chaleur qui l'accompagnait, allégeait tout son corps et affinait ses sens. Ce fut comme si son être se creusait, en marge de ses pas, en marge du coup d'épaule qu'il inclina pour faire glisser la bretelle de son arme: une sensation d'attente, de vide tiède et tendu, déjà sonore. Les bruyères qu'il frôlait en marchant faisaient contre ses jambes un bruit râpeux et bien rythmé. Avec le murmure de la pluie - un grésillement de gravier fin à travers des touffes fanées - c'était tout ce qu'il entendait. De loin en loin les bruyères s'écartaient et laissaient voir entre elles des flaques de sables blanchoyantes.
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Et si quelques hommes, plus riches, accaparent le droit à la chasse, s'ils défendent leur droit avec l’appui des lois, des gardes qu’ils paient et qu'ils arment, des gendarmes en uniforme, des policiers habiles à se grimer, est-ce qu’il n’est pas d’autres lois plus anciennes, qu’on chercherait en vain dans les codes, mais que les gars de Sologne connaissent bien puisqu'ils les sentent vivre en eux-mêmes dès que le poil leur pousse sous le nez, dès qu’ils éprouvent la chaleur de leur sang ?
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un de mes premiers émois en matière de lecture!
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Je ne suis pas un mauvais gars : je ressemble les ceusses de chez nous, c'est mon mal.
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Aux branches des bouleaux, les feuilles multipliaient leurs piécettes translucides, d'un vert tout doré de soleil.
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Un putois a beau être fin, il n'est pas libre de ne pas puer. (23)
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Il regardait le sol encombré de broussailles, il déchiffrait sur le terrain, en hâte, un grimoire chargé de sens.
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Raboliot poussa la porte; elle résista, fermée au verrou. Alors il appela:
-Sandrine !
Il y eut aussitôt, de l'autre côté des froissements vifs. La porte s'ouvrit.
Raboliot entrevit la forme de Sandrine. Il la prit dans ses bras, la serra contre lui, chaude et pieds nus sous sa rude chemise de nuit. Elle frissonnait.
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Raboliot prit à travers champs et se mit à monter vers la ferme. Dans les roseaux qu'il frôlait au passage, nulle vie ne s'émouvait que celle des feuilles froissées; les judelles se cachaient aux profondeurs du fourré aquatique ; il n'y eut qu'un oiseau terne, au vol bas, qui se leva devant eux sans un cri : quelque petit butor sans doute, troublé dans sa solitude. Ils l'entendirent longtemps après pousser sa clameur étrange, son beuglement mélancolique.
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