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Ce roman débute avec une enquête de contrôle sur l'arrestation d'un diacre, Ian Druitt, accusé de pédophilie par un appel anonyme, qui meurt pendu avec son étole, après avoir été laissé seul en garde à vue. On avait conclu alors à un suicide, mais le père du diacre réfute cette conclusion et demande que l'on vérifie si la garde à vue était justifiée et si on a bien étudié tous les éléments.

On dépêche sur les lieux Barbara Havers, et la commissaire Isabelle Ardery, qui ne s'aiment guère, l'une voulant creuser, flairant les dysfonctionnements, sa supérieure étant obsédée par le désir d'en finir au plus vite en se livrant à sa consommation abusive de vodka. La collaboration entre elles est d'autant plus difficile que Havers est sur la sellette et risque une sanction disciplinaire, à cause d'une précédente enquête.

Tout le monde ment, dans cette enquête, dans cette petite ville de Ludlow, dans le Shropshire : l'îlotier chargé d'arrêter le diacre, Gaz Ruddock était tout seul, et sa chef lui imposait une surveillance stricte de son fils, addict au sexe, à l'alcool. Il faut donc tout reprendre à zéro.

L'enquête en elle-même est sympathique, quoi que beaucoup trop lente à mon goût, mais ce que j'ai surtout aimé dans ce polar, c'est l'étude des addictions : tout d'abord le sexe débridé et l'alcoolisation massive, brutale accompagnée de drogues de ces jeunes gens, au point de ne plus se souvenir de ce qu'ils ont pu faire. La consommation quotidienne de vodka de la commissaire qui pense qu'elle maîtrise, alors qu'elle perd complètement les pédales jusqu'à perdre la garde de ses enfants.

L'addiction aux opiacés également, pour fuir le chagrin après la perte d'un enfant et qui conduit à des réactions très agressives…

Les personnalités des protagonistes sont originales : l'îlotier est particulier, trop poli pour être honnête, beaucoup plus pervers et manipulateur qu'on ne pourrait le croire, sa collègue aux allures de mère toxique, qui surprotège son rejeton et ne lui fait pas confiance, le poussant à jouer les rebelles.

Elizabeth George dénonce aussi les coupes budgétaires importantes avec des commissariats qu'on ferme, des flics qui se retrouvent en nombre insuffisant, pour enquêter ou pour assurer la protection des citoyens. Elle évoque également la difficulté de vivre dans ce pays lorsqu'on est déraciné, en but avec la culture d'origine, les croyances, ou la laïcité que l'on comprend mal.

Toutes les familles, dont l'auteure nous parle, vivent comme elles peuvent dans une société de plus en plus dure et elles nous touchent car on peut en voir autour de nous.

J'ai retrouvé avec plaisir le duo Linley, toujours aristocrate, bien élevé, et Havers les cheveux en pétard, mal habillée, qui s'entraîne aux claquettes, duo dont j'ai suivi beaucoup d'enquêtes. Je ne connaissais pas la commissaire Ardery, car j'ai dû sauter trois ou quatre romans…

J'aime beaucoup Elizabeth George, mais je me suis un peu lassée (et surtout j'avais envie de lire d'autres auteurs, notamment les nordiques) ce qui m'a conduit à faire une pause après la lecture de « le rouge du péché ». Malgré les longueurs, notamment dans la première partie du roman, j'ai aimé retrouver cet univers « so british » et j'ai maintenant le désir de lire ceux que j'ai zappés…

Merci à NetGalley et aux Presses de la cité qui m'ont permis de me replonger dans cet univers.

#LaPunitionQuelleMérite #NetalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Tout d'abord gros merci à #NetGalley pour La punition qu'elle mérite. Je dis gros car c'est un gros livre, une grosse attente, une grosse lenteur.
C'est la je ne sais plus quelle énième des enquêtes de l'improbable "couple" Havers/Lynley. Et nous prenons toujours autant de plaisir à les retrouver. Cela dit, ici il faut être patient, très patient. Je sais bien que Madame George est la reine du détail, du ficelage, de l'enrobage mais là, disons qu'elle a mis le paquet, elle a tartiné épais et cela a quelque peu énervé mon plaisir de lecture.
Donc, un diacre de Ludlow, petit village historique, est arrêté pour pédophilie et se suicide durant sa garde à vue.
Et voilà qu'on nous entraîne dans une valse des mauvais plans culs chez la petite bande de jeunes autour de laquelle tournera l'enquête. Et voilà qu'on nous convie à leurs soirées "biture express", surveillés par l'ilôtier (genre de policier de proximité) du village qui les connait bien et qui veut leur éviter des ennuis...
Et voilà que je passe les détails, il y en a trop!
Et bien sûr nous retrouvons la "méchante" commissaire Ardery qui aura encore bien du mal à gérer son addiction, les visites supervisées à ses fils et son boulot. Disons que le début du récit où Ardery/Havers travaillent ensemble est un véritable ravissement. Comme nous nous plaisons à détester cette femme qui malmène notre Havers !
La punition qu'elle mérite est (malheureusement) celle de quelques femmes présentées dans ce récit ...dont le portrait n'est pas nécessairement des plus flatteurs. Les traditions, les moralités, les moeurs, les cultures, ne sont pas de simples couches de vêtements faciles à enlever.
Comme on connaît la recette d'Elizabeth George, pas de surprise dans la narration ou le récit. Il faut dire qu'elle réussit toujours à nous présenter certaines facettes de la société anglaise sur laquelle on peut réfléchir. Toutefois, c'est plutôt la sympathie que j' éprouve envers ses personnages principaux qui fait que je persiste à la lire et que je suis passée à travers ce pavé.
Encore merci à #NetGalley pour La punition qu'elle mérite.
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A Ludlow, un diacre (très apprécié et investi par sa mission), se retrouve accusé de pédophilie anonymement et se suicide en garde à vue. Une affaire qui serait restée classée sans suite, si le père de l'accusé , révolté par ces accusations, ne remuait ciel et terre pour faire entendre sa vérité. Et comme , il a le bras long, Scotland Yard va dépêcher ses meilleurs enquêteurs…
Lorsque vous en êtes à votre vingtième tome d'une série, inutile de dire que vous aimez la série…
Les enquêtes se suivent et ne se ressemblent pas, Elizabeth George choisissant d'"éclairer" plus ou moins l' un ou l'autre de ses enquêteurs préférés. Là, ça tombe bien pour moi, il n'est pratiquement question que de Barbara Havers ( ma chouchoute,) à toutes les pages. Tantôt flanquée de la commissaire Isabelle Ardery , chargée de la surveiller méchamment. (Une menace de mutation à l'autre bout du pays pèse sur ses [ si compétentes !] épaules…) D'ailleurs , on se demande bien qui devrait surveiller l'autre , car la commissaire a toujours un grave problème avec l'alcool , couplé d' un épineux problème familial avec son ex mari qui est muté en Nouvelle-Zélande avec leurs jumeaux…
Puis , flanquée de son inspecteur préféré , Thomas Linley, Barbara fouine, hume, renifle les bonnes pistes comme le meilleur des chiens policiers.

C'est une enquête qui démarre simplement et qui va s'étoffer en cours de route . Il sera beaucoup question d'alcoolisme chez les jeunes, de soirées trop arrosées qui dérapent ... Et de Barbara qui s'est mise aux claquettes …
La punition qu'elle mérite est addictif mais à consommer sans modération…


PS : J'ai été très étonnée qu' à la page 116, Elizabeth George parlant du livre Rebecca de Daphné du Maurier, se permette de dévoiler la fin à 98 %. Ce n'est pas parce que c'est un immense classique de la littérature ( et du cinéma …), que tout le monde l'a lu ! Il faut penser aux jeunes lecteurs...


Challenge mauvais Genres.
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Accusé anonymement de pédophilie, Ian Druitt, le jeune diacre hyperactif de Ludlow, une petite ville tranquille du Shropshire, s'est suicidé juste après son arrestation. Appréhendé par un îlotier, il attendait son transfert vers Shrewsbury quand il s'est pendu dans sa cellule, alors que le policier s'occupait d'une beuverie d'étudiants dans les pubs du centre ville. Certes, il n'aurait pas du être seul, certes il aurait du être fouillé plus minutieusement, mais le suicide ne faisant aucun doute, la police classe rapidement l'affaire. Pourtant, Clive Druitt, le père du diacre, a des doutes. Son fils était un homme de Dieu, incapable de faire du mal à un enfant ou de mettre fin à ses jours. Il use de son influence pour faire pression sur son député qui, lui-même, force Scotland Yard à reprendre l'enquête.
La commissaire Isabelle Ardery, engluée dans un procès avec son ex-mari qui s'apprête à emmener leurs jumeaux en Nouvelle-Zélande, se passerait bien d'un séjour dans le Shropshire. Mais elle n'a pas le choix et doit accepter cette mission dont le seul but est de prouver que les policiers locaux n'ont commis aucune faute. C'est l'occasion aussi de tester Barbara Havers qu'elle rêve de voir muter à l'autre bout du pays. Après une brève enquête, elle pense en avoir fini avec ce cas mais Barbara ne l'entend pas de cette oreille. Méticuleuse et intuitive, le sergent soupçonne un meurtre et obtient, de haute lutte, de poursuivre les investigations. L'inspecteur Linley, son plus fidèle soutien, se joint à elle pour démêler les fils de cette sordide affaire.

Pour cette vingtième enquête, Elizabeth George délocalise ses héros dans le Shropshire. C'est l'occasion de découvrir la pimpante Ludlow avec ses ruelles pavées, son château, ses pubs, son université et ses habitants qui cachent bien des secrets. Car pour échapper à la routine du quotidien, la petite communauté ne profite pas de la beauté de la campagne anglaise mais aurait plutôt tendance à se vautrer dans le vice. La reine du crime semble avoir été sponsorisée par le Ministère de la Santé pour dénoncer les addictions en tout genre. A Ludlow, on se drogue, on boit, on fume et on copule à tout va. Et quand on est mère, on est possessive, dirigiste, trop protectrice. A tel point, qu'on peut reprocher à l'auteure d'avoir un peu forcé le trait avec cette brochette de dépendants qui, de plus, mentent comme ils respirent. Difficile pour les enquêteurs de trouver la vérité tant ce mot semble absent du vocabulaire des habitants du lieu. Heureusement, on passe outre ses petits défauts pour retrouver avec plaisir le duo Barbara/Linley. Si dans la première partie du roman, c'est Isabelle Ardery qui mène, tant bien que mal, la danse, quand l'inspecteur arrive l'atmosphère change. L'insupportable commissaire retourne à Londres et l'aristocratique Linley prend la relève. On peut enfin se délecter de ses échanges avec Barbara et profiter de leur complicité. Ils restent le point fort de la série. Un peu fade lors des deux ou trois derniers opus, Linley revient en force, toujours aussi beau, élégant, cultivé et seul à pouvoir calmer les ardeurs d'une Barbara peu soucieuse des ordres et de la hiérarchie. Un tandem épatant dont la vie privée fait aussi le sel de ces enquêtes. Même si les choses avancent lentement pour l'inspecteur amoureux d'une belle vétérinaire trop distante et que Barbara est toujours désespérément seule, on attend la suite avec impatience. Il pourrait y avoir de la romance dans l'air pour la policière débraillée et nouvellement star des claquettes. A suivre !

Un immense merci à Babelio et aux Presses de la Cité pour cette masse critique privilégiée.
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Merci à Babelio et aux Presses de la Cité ! J'ai replongé avec délice dans les enquêtes de Barbara Harvers et du Lord inspecteur Linley, que j'avais un peu laissées de côté ces derniers temps.
Comme tout cela est bien ficelé ! A Ludlow, dans le Shropshire, un diacre se suicide dans le lieu où il est retenu par la police suite à une accusation de pédophilie...Le père refuse de croire à l'ensemble de l'affaire, et son bras est long jusqu'à Londres...Il toque à Scotland Yard, à la Criminelle, et on envoie sur place l'épouvantable commissaire Isabelle Ardery flanquée de l'inénarrable Barb, qui y voit l'occasion d'échapper à ses cours de claquettes mais doit aussi se tenir bien à carreaux car Isa menace de l'envoyer au placard à la moindre incartade...J'aime bien ce premier duo, Satanas et Fofollette ; Fofollette essayant de contrevenir à tous les ordres de Satanas, Satanas essayant de cacher son addiction à l'alcool...
Bon, n'en disons pas plus, mais Barb sent bien que quelque chose cloche avec l'affaire du diacre tandis qu'Isa s'en fiche et veut rentrer à Londres gérer la garde de ses enfants...
Nouveau duo ensuite : le classique Barbara-Mylord, qui s'attelle à une enquête fort intéressante mêlant étudiants, pubs, diacres, îlotiers, police, mères abusives, plein de monde. La vie privée de nos amis évolue aussi un peu en parallèle.
Vive les romans policiers ! J'étais tellement satisfaite de ma lecture que j'ai lu dans la foulée le roman précédent, que j'avais raté : une avalanche de conséquences, qui m'a aussi fort distraite !
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Quel plaisir de retrouver Barbara Havers et Thomas Lynley ? Plaisir un peu gâché par le personnage de Isabelle Ardery que je n'apprécie guère, ce qui me fait un point commun avec Barbara. Mais pas le choix pour cette dernière qui doit collaborer avec la commissaire. Et quand on connaît Barbara, ça ne va pas de soi.
Comme d'habitude, l'auteur plonge le lecteur dans un milieu particulier, très bien documenté. En revanche, le livre est un peu trop long, des passages sont fastidieux.
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Pour les aficionados comme moi du couple improbable d'enquêteurs : Lord Lynley, Barbara Havers, attendre environ 200 pages pour qu'ils officient ensemble a été long, mais long... même si les personnages, notamment les jeunes gens sont attachants.


Durant ce temps, j'ai eu le temps de détester la commissaire Ardery, son alcoolisme et son désarroi aigu. Cette enquête qui démarre lentement met en scène quelques sujets de prédilection d'Elizabeth George : Hypocrisie sociale, l'éducation, les apparences.


Ardery est dépêchée pour une enquête rapide qui devra valider le travail des collègues en local. Elle s'adjoint le Sergent Havers pour l'y aider. Son seul crédo, on boucle rapidement, on rentre à Londres... Barbara, avec son flair d'enquêtrice de terrain terriblement efficace, ne veut rien laisser passer.


L'intrigue est bien ficelée. le suspense haletant. le décor de la vie estudiantine avec ses excès bien montré "binge drinking" alcool, sexe etc... Les adultes dans tout cela ? pas épargnés, qu'ils soient parents, tenanciers de bars, îlotier, tous ont un rôle à jouer dans cette intrigue noire, bien huilée...

Tout s'emboite parfaitement dans ce puzzle géant que l'inspecteur Lynley, avec son flegme tout anglais et son inclassable coéquipière le sergent Barbara Havers, vont imbriquer de main de maître.


De l'excellent Elizabeth George, de l'humour avec Barbara en reine des claquettes, même si malgré tout, en fan, je ne me remets pas comme beaucoup de la mort d'Helen qui rend Lynley fragile.


Pourtant, que l'on ait suivi la série dont ce roman est le vingtième opus ou pas, on ne décroche pas de ce polar sombre et lumineux à la fois.
Un roman idéal pour les vacances !


Je remercie Babelio qui m'a permis de me laisser happer par cette nouvelle enquiête dans le cadre de son Masse-Critique privilégiée.

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Elizabeth George fait partie du mon Panthéon personnel et je ne rate aucun de ses romans. Pour deux raisons, d'abord pour Thomas Linley la quintessence de l'inspecteur à mes yeux, et ensuite pour la qualité de ses intrigues. Je ne lui reproche qu'une chose, c'est d'avoir fait disparaître de la manière la plus horrible la personne qui comptait le plus pour Thomas Linley (voir « Sans l'ombre d'un témoin ») et de nous avoir privés de sa présence dans les tomes précédents. Oh ! Il était bien là mais je trouvais qu'il s'apparentait plus à une ombre, un fantôme du personnage qu'il avait été. Mais là, enfin, il est de retour notre Linley si impeccable, si charmant, si désuet parfois mais si humain. Et pourtant dans les premiers chapitres, j'ai cru qu'on allait une fois de plus ne l'apercevoir qu'en arrière-plan.
Car, au début du roman, c'est le couple (si on peut dire) Barbara Havers/Isabelle Ardery qui est envoyé à Ludlow, charmante bourgade au premier abord, pour vérifier que le diacre Ian Druit s'est bien suicidé après son arrestation. Pour Isabelle Ardery, plus préoccupée par son addiction à l'alcool que par cette affaire regrettable, le suicide ne fait pas de doute. Mais l'opiniâtre Barbara flaire autre chose et elle met le doigt sur une incohérence. Et comme elle est soutenue par Linley, les voilà tous les deux renvoyés à Ludlow pour confirmer ou infirmer les soupçons de Barbara. Et c'est à partir de ce moment-là que l'intrigue devient plus complexe, plus vénéneuse et que tout l'art d'Elizabeth George se déploie.
En effet celle-ci excelle dans les ambiances provinciales feutrées, les atmosphères familiales délétères : ses personnages sont rarement heureux, ils cachent souvent bien des secrets. Tout se fissure quand ils sont confrontés à des vérités qui les dérangent. C'est ce qui arrive une fois encore dans cette enquête. Et ceux ou celles qui se retrouvent sous les yeux inquisiteurs de Havers/Linley comprennent vite que leurs mensonges ne les sauveront pas.
Le rythme du roman est lent, c'est vrai, mais cela ne m'a pas dérangée. Au contraire, j'ai apprécié la lenteur de l'enquête car elle m'a permis de retrouver la relation qui existe entre Barbara Havers et Thomas Linley, j'ai retrouvé leur complicité, le flegme de Linley et les initiatives de Barbara (pas toujours appréciées de ses chefs), leur flair et leur professionnalisme qui leur permettent une fois de plus de résoudre la mort d'un simple diacre. C'est donc un roman à consommer sans modération !
Je remercie Babélio et les Editions Presses de la Cité de m'avoir permis de lire ce roman lors d'une opération Masse Critique.
Challenge Pavés 2019

Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Ca faisait quelques années que je n'avais rien lu de cet auteur, que j'ai pourtant dévoré à une époque…
J'ai donc été ravie de retrouver l'inspecteur Lynley, toujours aussi distingué et tiré à quatre épingles, sa comparse Barbara Havers qui elle au contraire, est toujours habillée comme un sac et ne mâche pas ses mots et leur chef, Isabelle Ardery, qui a un sérieux problème de boisson.
Ils vont devoir enquêter sur le suicide d'un suspect, décédé pendant sa garde à vue, cet homme étant diacre et soupçonné de pédophilie, l'affaire est épineuse.
Mais alors que la commissaire Ardery a juste envie de boucler l'affaire le plus vite possible pour pouvoir passer du temps avec ses bouteilles de vodka, Barbara comprend que cette histoire cache autre chose et que tous les protagonistes ont davantage à raconter que les apparences ne le laissent envisager.
Alors qu'Isabelle Ardery s'enfonce de plus en plus dans l'alcool, Lynley et Barbara vont effectuer un véritable travail d'investigation et découvrir la vérité.
Barbara s'est de plus découvert une passion toute récente pour les claquettes et cela m'a bien amusé.
Une plongée passionnante et haletante dans une petite ville universitaire anglaise.
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N'ayant encore jamais lu Elizabeth George et ignorant tout de ses personnages récurrents, c'est avec des yeux tout neufs que je me suis plongée dans ce bon gros pavé.
J'ai grandement apprécié cette nouveauté !

À Ludlow, petite ville du Shropshire, un diacre arrêté après avoir été dénoncé pour abus sexuels sur mineurs vient de se suicider lors de sa garde à vue. Bourde regrettable, erreur de procédure, manque de surveillance ? Le commissaire Isabelle Ardery et le sergent Barbara Havers quittent Londres afin d'éclaircir cette défaillance policière. En Angleterre, comme partout, les coupes budgétaires réduisent drastiquement le personnel et sont à l'origine de fermetures de commissariats secondaires. Dans cette bourgade, seul un îlotier assure la sécurité des habitants.

Comme partout également, les jeunes étudiants de Ludlow font la fête, s'alcoolisent, couchent à droite à gauche et fument ou absorbent des substances illicites. Des comportements qui laissent parfois derrière eux des conséquences fâcheuses ou dramatiques.

Beaucoup plus qu'un polar classique, l'auteure réussit avec profondeur et réalisme à dépeindre une société dont les êtres sont aux prises à des addictions multiples afin de supporter leur quotidien qui dérape de plus en plus.
L'analyse, les effets désastreux, la dépendance face à ces penchants destructeurs font l'objet d'une étude très poussée dans ce roman, tout en laissant lentement la place à l'enquête elle-même.
C'est donc davantage la noirceur de ces addictions qui occupe le devant de la scène mais l'auteure a su tirer un fil conducteur qui nous tient en haleine jusqu'au dénouement.
Les difficultés conjugales et familiales, notamment celles liées à l'avenir des enfants, et les relations conflictuelles qui en découlent représentent aussi une belle part de ce polar. En complément de l'intrigue c'est donc toute une étude des travers de la société actuelle qui est dénoncée.
L'alcoolisme profond de la commissaire, la dépendance aux psychotropes d'un père démissionnaire, les penchants sexuels débridés des jeunes et moins jeunes, montrent douloureusement toutes les facettes de ces fléaux qui frappent tous les niveaux sociaux.

À l'image d'un scénario bien étayé et bien ficelé, dialogues et descriptions s'enchaînent avec une écriture d'une grande fluidité. De belles descriptions de cette bourgade typiquement anglaise, avec son joli centre historique, viennent compléter les portraits très fouillés des personnages principaux et secondaires. Des reparties humoristiques et une petite histoire de claquettes qui collent à Barbara allègent délicieusement l'ensemble.

J'ai fait l'agréable connaissance :
– du flegmatique et distingué inspecteur Linley, toujours tiré à quatre épingles et arborant en toutes circonstances sa courtoisie de parfait gentleman.
– de l'intrépide sergent Harvers aux cheveux en pétard, aux tenues vestimentaires improbables, aux paroles directes et non édulcorées, à son incapacité à respecter scrupuleusement la sacro-sainte voie hiérarchique.
– de la piteuse commissaire Ardery qui s'enlise de façon poignante dans son alcoolisme chronique.

Pour tout ceci, je remercie Masse Critique et les éditions Presses de la Cité.
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