Ce 20e volet de la série Lynley démarrait en fanfare, avec une Barbara (♥) en grande forme, sommée de relever un défi : rester dans le rang, cette fois, ne pas faire preuve d'initiative. Certains de ses supérieurs semblent vouloir sa tête, et je ne sais pas pourquoi, car mes lectures des précédents épisodes remontent à plus de dix ans. Et je n'ai pas lu toute la série.
J'étais tellement emballée au début de cette lecture que je vantais la talentueuse
Elizabeth George à tous : « Tu en as déjà lu ? Mais non, t'inquiète, c'est des pavés mais ça passe tout seul. »
.
Heum.
Celui-ci compte 900 pages en version poche, et c'est beaucoup trop. Enlevez-m'en un tiers, s'il vous plaît, et ça sera parfait. L'auteure est trop bavarde, insiste lourdement sur certains aspects de l'histoire, tournant en rond, semblant avoir oublié quelles explications & pistes elle a déjà abondamment détaillées. Et laissant malgré tout quelques questions non résolues sur l'intrigue.
Le dénouement, on le voit venir de loin, et les nouvelles "pièces du puzzle", censées nous embrouiller, le confirment. Pourquoi prendre autant de chemins de traverse qui épuisent le lecteur, le lassent, le font peut-être même lâcher l'affaire ?
.
Comme toujours, E. George nous met mal à l'aise, nous confrontant abruptement à des sujets douloureux : les comportements à risque des ados, les dérapages qui peuvent en résulter ; et en parallèle, forcément, les réactions des parents - absents, en mode 'autruche' ou à l'inverse surprotecteurs & castrateurs.
Ah, les mères ! « A l'entendre, elle faisait son devoir. Comme ses parents l'avaient fait avec leurs enfants. Modeler, pétrir, façonner, ciseler... Tous les moyens sont bons pour les faire entrer dans le moule qu'on a préparé pour eux. » (p. 726).
Je plaide un peu coupable, même si j'essaie de me taire & laisser faire. On cogite, on anticipe, nous les mamans, et on aimerait 'juste' faire gagner du temps à 'nos petits' en leur évitant nos propres bourdes & déconvenues...
Il est également question d'addictions, et là encore, l'auteure a la main lourde : les passages sur l'alcoolisme d'Ardery et "son avalanche de conséquences" sont éprouvants.
.
Malgré les longueurs et certains ajouts maladroits (un cas de nymphomanie vite 'expliqué', par exemple), j'ai aimé le cadre, qui me donne envie de retourner dans le Yorkshire, ou de me rendre en Ecosse, en Irlande, où on parle anglais, où c'est vert, avec des petits murs et des moutons... ♥
.
J'ai adoré Barbara, évidemment, et on souhaiterait que l'élan que lui impulse Lynley porte ses fruits - mais elle nous plairait moins, probablement, car on aime ses doutes & sa maladresse, qui ressemblent tellement aux nôtres.
C'est un vrai régal de les voir travailler en binôme, ces deux-là - mieux, en synergie !
J'ai encore trouvé Tommy so sexy, je ne pensais pas que ça m'arriverait encore, & encore, de craquer sur ce grand aristo tout lisse, "blond aux yeux marron"...
Quant à Nkata, j'ai été frustrée de seulement l'entr'apercevoir...
.
Pour toutes ces raisons, mon avis étoilé oscille entre 2 et 5.
.
/!\ Coquille : les pages 1 & 4 sont consacrées à une autre auteure des Presses de la Cité :
Karine Giebel (bio succincte, biblio des titres parus chez Pocket).