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(...) la pureté du jeu,cet instant où l'on ne fait plus qu'un avec l'instrument. Quand on sait qu'on a trouvé sa juste place,même pour quelques instants, dans le puzzle mouvant de l'univers.(p.294)

Car être musicien, avant d'affronter la scène, les feux de la rampe,le public,c'est cela,avant tout: s'asseoir devant son instrument, aligner les notes pendant des heures,chaque jour, chaque semaine que Dieu fait, et nourrir l'illusion de toucher,de temps en temps, à une éphémère perfection. (p.20)

A nos âges, c'est aussi ce qui nous tient, l'affection des autres, surtout quand elle a passé l'épreuve du temps.

Ne pas penser au mal qu'on a fait permet de se raconter qu'on n'a rien fait de mal.

La semaine dernière, j’ai accompagné ma petite-nièce au studio dans lequel elle enregistrera. J’ai eu plaisir à retrouver l’odeur, le mélange d’air confiné, de plastique chaud, de vieux bois et de café qui imprègne le lieu, le même depuis que je le connais.
Elle est pour moi synonyme d’heures de travail, de camaraderie avec les techniciens, de recommencements, de satisfaction démesurée quand on a enfin la certitude de « tenir » la bonne prise. Pour ma petite-nièce, ce sera une première. Avec elle, je découvre des bonheurs dont je me croyais blasée : les répétitions, la préparation du programme, du livret, le choix de la pochette … Prélude au jour de la sortie, à ce moment où l’on attend, un peu fébrile, les appels des programmateurs et des animateurs de radio, les première écoutes et les premières critiques.
Je ne crois pas à la prospérité des êtres.

La physique d’un instrument n’a aucun secret pour le luthier, mais seul son interprète possède la connaissance intime de son potentiel, du point de perfection jusqu’auquel il est possible de le mener.

Car être musicien, avant d'affronter la scène, les feux de la rampe, le public, c'est cela, avant tout : s'asseoir devant son instrument, aligner les notes pendant des heures, chaque jour, chaque semaine que Dieu fait, et nourrir l'illusion de toucher, de temps en temps, à une éphémère perfection.

Tout ce que disait mon ami était exact. Et expliquait d'ailleurs pourquoi la sonate était si ardue à interpréter. Elle offrait à elle seule une espèce de condensé des difficultés techniques de l'écriture de Scarlatti, celles sur lesquelles on pouvait se briser les doigts pendant des matinées entières.
P 334

Et qu'on ne me fasse pas, par pitié, la morale quant aux attachées d'enseignement qui me font leur numéro de charme et que je ramène parfois à l'hôtel pour quelques heures. C'est à moi qu'elles doivent, ensuite, la prolongation de leur contrat ou la publication de leurs articles dans les meilleures revues. Elles se servent de moi, je me sers d'elles : cela s'appelle un marché, et ça n'implique aucun sentiment, ni d'un côté ni de l'autre.
P 178

Mes « découvertes », qui méritent à peine d’être appelés ainsi, ne sont en vérité qu’un fatras de conjectures. Aucun historien digne de ce nom ne pourrait s’en satisfaire. A fortiori, elles ne convaincront pas Martial, mon éditeur.
Lui n’est pas comme le Belge, du genre à acheter chat en poche.